La faute de l'orthographe | Arnaud Hoedt Jérôme Piron | TEDxRennes (2)
« Va d'abord soigner cette orthographe
et après, tu te permettras de donner ton avis. »
AH : On empêche donc quelqu'un de s'exprimer, à cause de son orthographe.
C'est donc une forme de discrimination
que tout le monde trouve légitime.
JP : Même ceux qui en sont victimes la trouvent légitime.
Une sorte de syndrome de Stockholm.
(Rires)
Et tout ça n'est possible que si cette orthographe est sacrée.
Le Grevisse, la grammaire, devient la Bible.
Tout ce qui s'y trouve, c'est parole d'Évangile.
AH : Si c'est dans le Bescherelle, ainsi soit-il !
(Rires)
JP : Simplifier l'orthographe, ce serait appauvrir la langue ?
Cela veut dire lui faire perdre de la valeur, mais de quelle valeur parle-t-on ?
On ne parle pas de la valeur de l'orthographe.
On parle de valeur tout court.
AH : Et si l'orthographe française était un dogme ?
Quand vous faites une faute, on ne juge pas votre orthographe,
on vous juge, vous,
sur base de votre orthographe.
JP : En 1694, dans les cahiers préparatoires
du tout premier dictionnaire de l'Académie Française, il est écrit :
« L'orthographe servira à distinguer les gens de lettres
des ignorants et des simples femmes ».
(Cris de surprise)
AH : Merci !
(Applaudissements)