Journal en français facile 15/12/2022
Radio France internationale. Il est 16 heures en temps universel, 17 heures à Paris et Bruxelles.
Le Journal en français facile.
Marion Cazanove.
Bienvenue dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Solène Leroux m'accompagne aujourd'hui. Bonjour Solène. Bonjour Marion, bonjour à tous.
À la Une, le scandale de corruption au Parlement européen. Ce scandale était au coeur des discussions aujourd'hui à Bruxelles, lors d'un sommet européen.
En Argentine, les journaux attendent avec impatience la finale de la Coupe du monde de football puisque l'équipe argentine, l'Albiceleste, affrontera dimanche la France.
Et puis, nous irons en Suisse où des dizaines d'oeuvres d'art sont exposées, montrées au public en ce moment... et pas n'importe lesquelles : ce sont des tableaux de musées ukrainiens, musées qui sont menacés par la guerre.
L'Europe est toujours sous le choc de ce scandale de corruption au Parlement européen. La Grèce, aussi, compte enquêter sur Eva Kaili, ancienne vice-présidente du Parlement. La députée européenne de nationalité grecque est accusée dans cette affaire de corruption. En tout, quatre personnes sont soupçonnées d'avoir accepté de l'argent du Qatar pour, en échange, défendre les intérêts, la réputation, de ce pays qui organise la Coupe du monde de football. Nous retrouvons Daniel Vallot en direct de Bruxelles, où se déroule le dernier sommet européen de l'année. Les discussions portent aujourd'hui sur l'Ukraine, mais aussi sur les prix du gaz. Daniel, évidemment, les dirigeants ont aussi parlé de ce scandale de corruption au Parlement.
Oui, le scandale qui s'est fatalement invité à ce sommet européen. Les dirigeants des 27 pays de l'Union en ont parlé avec Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen. Des dirigeants qui se disent inquiets de ce scandale qui touche au coeur les institutions européennes. Écoutez par exemple la déclaration, ce matin, d'Emmanuel Macron, le président français, à son arrivée à Bruxelles :
« Écoutez, je pense qu'il faut, sur ces sujets, que la justice, l'ensemble des services fassent leur travail. Il faut se baser sur des faits qui sont identifiés. Le Parlement européen mène aussi son travail. C'est une très bonne chose qui est de la transparence, de l'exemplarité. Il faut faire les choses dans le bon ordre. Je pense qu'il faut déjà connaître les faits, comprendre qui est impliqué et prendre ensuite les mesures adaptées. »
Voilà, déclaration prudente pour Emmanuel Macron qui se trouvait hier soir au Qatar, justement pour la demi-finale de football entre la France et le Maroc. « J'assume totalement ce voyage », a-t-il déclaré, en dépit de toutes ces controverses.
Emmanuel Macron retournera d'ailleurs dimanche au Qatar pour la finale. À l'inverse de Roberta Metsola, la présidente du Parlement européen, elle dit qu'elle a refusé de se rendre au Qatar, Daniel.
Oui. Elle dit avoir été invitée à plusieurs reprises par le Qatar et avoir refusé, je cite, « parce que j'ai des préoccupations à propos de ce pays ». Le scandale du « Qatargate » qui a déjà des conséquences concrètes : le Parlement européen a décidé de bloquer les travaux en cours sur des accords avec le Qatar concernant les visas et l'aviation. Et puis, Roberta Metsola a annoncé ce matin des réformes très importantes pour éviter qu'à l'avenir un tel scandale de corruption puisse avoir lieu au sein du Parlement.
Daniel Vallot, en direct de Bruxelles pour RFI. Ce scandale de corruption n'empêche pas Emmanuel Macron de se rendre au Qatar, Daniel Vallot vient de nous le rappeler. Les partis politiques d'opposition en France regrettent qu'il soit allé dans ce pays malgré ces soupçons de corruption, malgré aussi de nombreuses controverses, c'est-à-dire des polémiques, des débats sur le Qatar ; le pays est accusé notamment de maltraiter les travailleurs étrangers. 6 500 Népalais, Indiens, Sri Lankais ou encore Pakistanais seraient morts sur les chantiers en construisant les stades de football de cette Coupe du monde. Un chiffre donné par le journal britannique The Guardian. Le président français Emmanuel Macron a choqué hier soir lorsqu'il a dit que le Qatar organisait très bien cette Coupe du monde.
Le président français est aussi certain que les Bleus de Didier Deschamps vont remporter cette Coupe du monde. Ils devront pour cela battre l'Argentine en finale, dimanche. Lionel Messi et ses coéquipiers, eux, espèrent bien devenir champion du monde pour la troisième fois. Une « finale de rêve ». Et les journaux argentins ne parlent que de ça. Bonjour, Christophe Paget. Bonjour. Que peut-on lire dans la presse maintenant que l'Albiceleste connait son adversaire ?
« Les Français s'installent à nouveau en finale du Mondial », écrit Pagina 12, ce sera donc une « finale champagne », écrit El Hincha en Une, avec la photo d'un Kylian Mbappé explosant de joie. Mbappé que l'on voit aussi, mais avec Lionel Messi en Une de Hoy, les deux numéros 10, l'un à gauche, l'autre à droite. Le montage de la photo donne l'impression qu'ils courent vers le trophée, la Coupe du monde, qui les sépare. « Messi, Mbappé, le duel de rêve ! », s'exclame El Dia, qui rappelle que les deux hommes jouent ensemble dans le club du Paris Saint-Germain, le PSG. Le journal parle d'une « finale parfaite » pour les autorités du Qatar, propriétaire du club.
Pour la finale de ce dimanche, Clarin a sorti les chiffres, Christophe.
Les deux équipes se sont affrontées dès la première Coupe du monde en 1930, en Uruguay. L'Albiceleste a gagné 1-0. Depuis, l'équipe a affronté les Bleus douze fois, a gagné à six reprises, six fois : trois matchs nuls et trois défaites également. Et ce dimanche, ils s'affronteront pour la quatrième fois lors d'une Coupe du monde. La dernière fois en 2018, la France les avait battu en huitièmes de finale. L'Argentine a donc « soif de revanche ». C'est la Une de Cronica. Face à des Bleus que Clarin voit comme une « équipe étrange », « pratique, austère », c'est-à-dire sévère et sans fantaisie, « jusqu'à l'exaspération, qui ne brille pas », mais qui « ne pardonne pas » non plus et qui veut rester championne du monde.
Christophe Paget, du service international de RFI. France-Argentine, je le rappelle, c'est dimanche et ce sera à suivre, bien sûr, sur les antennes africaines de RFI.
En Ukraine, les habitants de Kherson n'ont plus d'électricité. Cette ville est située dans le sud du pays, elle a été bombardée ce matin. Deux personnes aussi ont été tuées dans l'explosion de ces bombes. En ce moment, des millions d'Ukrainiens n'ont que quelques heures d'électricité par jour. Cela veut dire, par exemple, qu'ils ne peuvent pas s'éclairer quand ils le veulent, ni faire cuire de l'eau ou de la nourriture. Des millions d'Ukrainiens sont donc menacés par cette guerre. Mais aussi, Marion, les oeuvres d'art du pays. Tableaux, sculptures, objets d'art : les trésors des musées ukrainiens risquent d'être perdus, détruits, sous les bombardements. Certains musées ont donc décidé de protéger leurs oeuvres en les exfiltrant, c'est-à-dire en les évacuant, à l'étranger. La Suisse, par exemple, expose en ce moment une cinquantaine de tableaux. Reportage de notre correspondant Jeremy Lanche à Genève.
Dès le début du conflit, la Galerie nationale d'art de Kiev prend contact avec des musées en Europe pour savoir s'ils peuvent mettre temporairement à l'abri des tableaux. La ville de Genève envoie alors plus de 300 caisses en bois pour protéger les oeuvres. Une partie de ces caisses sont exposées au même titre que les toiles dans le sous-sol du musée Rath de Genève. Samuel Gross est le curateur du musée d'art et d'histoire de la ville :
« Ces caisses, elles ont fait le trajet Genève - Kiev, Kiev - Genève. Mais il a fallu huit jours aux camions pour passer depuis Kiev jusqu'à Bâle et Genève. Effectivement, a priori, ils sont passés par des endroits un peu chahutés en termes géostratégiques. »
Certains tableaux sont restés dans un musée à Bâle. Les autres font l'objet de l'exposition intitulée « Du crépuscule à l'aube ». Un titre et un thème qu'on serait tenté de relier à l'actualité tragique en Ukraine, même si la plupart des visiteurs disent ne pas être venus pour ça.
« J'espère que j'en suis détaché, monsieur, et que je peux regarder ça comme ça.
- Pour nous, ça ne change rien. C'est la peinture qui nous intéresse parce qu'on n'a pas l'habitude de voyager dans ce pays là-bas. C'est un peu dommage qu'on ne l'ait pas vu avant, que maintenant du coup, on s'intéresse à tout ce qui est Ukrainien et avant on s'en foutait complètement. »
Quant aux tableaux, ils doivent normalement retourner à Kiev au printemps, à moins que la situation sur place ne prolonge leur exil. Jérémie Lanche, Genève, RFI.
Dans l'actualité également, l'ancien joueur de tennis Boris Becker est sorti de prison au Royaume-Uni. Il a passé huit mois derrière les barreaux pour des infractions, c'est-à-dire des fautes punies par la loi dans le domaine financier, notamment pour ne pas avoir payé des dettes. L'ancien numéro 1 mondial du tennis, âgé de 55 ans, est actuellement en route pour l'Allemagne, son pays d'origine.
C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci Solène Leroux de m'avoir accompagnée aujourd'hui. On vous retrouve dans moins d'une heure, 18 heures, heure de Paris, pour un nouveau journal d'actualité internationale. C'est donc la fin de ce Journal en français, facile, à réécouter sur notre site francaisfacile.rfi.fr, « français » sans cédille, le site de RFI dédié à l'apprentissage du français.