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Élysée, Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (4)

Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (4)

Là, la pression s'exerçant, de plus en plus d'États membres sont en train d'y venir et donc, de facto, on est en train d'avoir l'accord, enfin on a obtenu l'accord des grands acheteurs de gaz et ils seront autour de la table, ici-même à Bruxelles, la semaine prochaine, autour du commissaire Sefcovic, pour justement faire ce travail avec tous les grands industriels.

Et donc l'Allemagne, l'Italie, la France, les Pays-Bas, la Belgique, on s'est tous engagés de manière volontaire dans cette structuration.

Donc le changement des dernières semaines, c'est premièrement ça, et puis c'est la structuration d'un dialogue stratégique avec les États-Unis, la Norvège, le Qatar, pour dire : nous, on va s'organiser comme ça et essayer de faire de l'achat groupé, et repartir sur des contrats à moyen-long terme.

Et ça aussi, ç'a été une discussion de ces derniers mois, parce que ça n'était ni l'usage ni la doctrine.

Donc ça, c'est la base.

Et donc, pour nos compatriotes, nos entreprises comme nos ménages, c'est ça la meilleure des réponses, la plus sûre, parce que c'est celle qui, par ailleurs, fait qu'on achète plus bas sur le marché et qu'on ne compense pas les imperfections du marché par de l'argent public.

Ensuite, le deuxième paquet, ce que j'évoquais, c'est d'éviter la volatilité, - je ne reviens pas sur mes explications sur les différents plafonds - mais ça c'est de rang 2, parce que c'est si ça ne marchait pas bien et qu'il y avait à nouveau de la volatilité, c'est un mécanisme pour la casser.

Et ensuite, nos compatriotes ne verront pas avant 2023...

Donc notre objectif, c'est que grâce à ça, à tout ce qu'on fait et aussi aux messages qu'on envoie sur le marché, on arrive à faire baisser les prix du gaz.

Et si les choses vont normalement, il peut y avoir encore...

ça peut brasser, si je puis dire, dans les prochains jours, mais l'objectif c'est qu'à partir de 2023, on tire les prix du gaz vers des niveaux qui sont beaucoup plus raisonnables.

Ce ne seront pas ceux d'avant crise, ce n'est pas possible, compte-tenu de la restriction de production mondiale, mais ils vont baisser. Si les prix du gaz baissent et qu'on arrive à faire ça, il n'y aura plus de volatilité.

Donc le plafond, on n'aura même pas besoin de l'utiliser, et à ce moment-là, les prix de l'électricité seront tirés vers le bas.

C'est pour ça que c'est en cas d'échec de cette politique qu'on aura besoin, peut-être, d'un mécanisme ibérique, et on continue de le préparer au cas où, pour éviter que notre électricité soit à nouveau embarquée vers le haut, et avant qu'on ait une vraie réforme du marché électrique, parce que le jour où on a fait une réforme du prix de l'électricité en Europe, nous n'avons plus eu besoin de la réforme ibérique.

C'est ce que j'ai essayé d'expliquer à Prague.

Donc voilà les étapes, et en fait les choses.

Il faut essayer de rétablir.

Voilà ! Donc à très court terme, c'est nous qui continuons à financer, dans tous les États.

Étape 2, c'est faire baisser les prix, en vrai, sur le marché, grâce à l'achat groupé et aux contrats de long terme.

Étape 3 : complémentaire volatilité.

Et puis derrière, sur l'électricité, c'est essayer de tirer les profits d'une baisse du prix du gaz, mais surtout d'avoir cette réforme.

Sur, ensuite, l'IRA et le fonds de souveraineté, je pense que c'est une bonne idée, et ça s'inscrit dans l'agenda de Versailles.

Vous avez tout à fait raison de dire qu'aujourd'hui il n'y a pas eu une discussion stratégique pour savoir ce qu'on mettait dedans.

C'est à la Commission de le préciser.

C'est pour ça que moi-même, dans ma présentation, même si elle est une fois encore enthousiaste, je vous ai dit et je vous demande d'en prendre note pour qu'on puisse poursuivre la discussion dans quelques mois, que c'est plutôt quelque chose qui viendra au printemps-été, qu'à mes yeux, ce n'est pas dans le paquet d'urgence, et donc que ça vient en plus, c'est formidable, mais que ça ne sera pas l'IRA européen.

L'IRA européen, ça va être la simplification de notre structure d'aides d'État, des moyens mis au niveau national et européen, ce Clean Energy Acceleration Act, et une série de réformes très concrètes.

Bon ! Après, quand vous me dites : subventions ou prêts ?

Ça dépend de qui on parle et à qui on les fait.

Quand un État va faire... Par exemple, on prend le mécanisme SURE : les États, l'État français a subventionné des entreprises pour payer leurs chômages partiels.

Il les a payés, ç'a été des mécanismes d'aide, mais ensuite l'Europe n'a pas donné une subvention à l'État pour le faire, elle la lui a prêtée.

Donc l'entreprise a bien eu une subvention.

C'est l'État français qui l'a financée.

Ça ne répond pas à ...

Non mais si.

Pardon.

Je me permets d'être précis parce que votre question induisait une confusion.

Il y a un prêt qui est fait à un État, mais l'entreprise a bien une subvention.

Nous, ce qu'il faut faire, d'abord, pour être compétitifs, c'est qu'on donne bien à une entreprise qui a une subvention d'un côté, une subvention et pas un prêt.

Donc les entreprises, elles doivent bien avoir des subventions, de la même manière que ce qu'elles ont aux États-Unis, et dans la même magnitude.

Ensuite, si vous voulez éviter la fragmentation du marché européen, tous les États vont financer ces subventions en allant chercher de l'argent sur les marchés.

Tous les États ! puisque tous les États ont une dette, d'ores et déjà.

Personne n'a de l'argent caché.

Donc tous les États : l'Allemagne, la France, l'Italie, la Grèce, la Pologne, tout le monde, on va aller chercher de l'argent pour faire ces subventions.

La fragmentation du marché européen, elle existe si vous laissez chaque État, avec sa signature, financer sur sa propre signature, 100 % de cette subvention, parce que là, vous allez avoir des spread qui vont s'installer et le marché va dire : lui, il a une signature qui est forte et puis il a de l'espace budgétaire, il peut aller chercher beaucoup d'argent, et il va le lever à un prix de 100.

Celui-ci a moins de levier, il pourra en lever moins, et il va aller le lever à un prix qui sera supérieur.

On doit mettre donc deux mécanismes en place : l'un qui viendra compenser les effets de volume qu'un État peut soulever par rapport à l'autre, et l'autre, d'éviter la distorsion sur les signatures.

Et c'est là où ça peut être un mécanisme de garantie, qui fait qu'en quelque sorte je donne la signature commune, pour éviter que vous payiez beaucoup plus cher cet argent.

Voilà comment on va faire. Si on laissait chaque État tout seul, c'est pour ça que dans la conclusion, vous avez National and EU tools.

On ne laisse pas chaque État à lui seul, sinon là vous aurez de la fragmentation, c'est sûr.

Je prends une dernière question, peut-être.

Monsieur le Président, Bénédicte Tassart, RTL.

À propos du neuvième paquet de sanctions contre la Russie, qui vient d'être adopté, jusqu'où faut-il aller ?

En faut-il encore un dixième pour affaiblir Moscou ?

Quand on voit comment Kherson a été pilonnée aujourd'hui, est-ce que ces mesures - on vous pose encore la question - sont efficaces ?

Et puis, vous allez parler prochainement à Vladimir Poutine.

Qu'avez-vous encore à lui dire ?

Alors, je pense que ces sanctions sont efficaces.

On a d'ailleurs aussi, dans les sanctions qu'on a mises sur des personnalités ciblées, su répondre aux demandes du Secrétaire général des Nations Unies, pour permettre le travail du Programme alimentaire mondial et la sortie des fertiliseurs.

C'est un peu aussi ça, l'intérêt de ce paquet et des mesures que nous venons de prendre pour, justement, qu'on ait à la fois des sanctions qui impactent le système, la capacité de produire l'effort de guerre, mais qui en même temps n'ait pas de dommages collatéraux sur l'alimentation ou la capacité de de produire son alimentation pour beaucoup de pays en développement ou de pays émergents.

Ces sanctions, on sait qu'elles sont efficaces.

Elles sont en train de produire leurs effets progressivement, y compris sur la capacité à produire et à régénérer l'armement du côté russe, on le voit dans les logiques de dépendance qui sont en train de s'installer à l'égard d'autres États membres.

Et donc il faut les tenir tant qu'il y a cette guerre. Est-ce qu'elles suffisent à elles seules ?

Non, et nous le savons.

C'est pour ça qu'il faut toujours avoir beaucoup de lucidité et d'humilité, et qu'elles doivent être complétées par le soutien économique, humanitaire et militaire à l'Ukraine, qui est décisif de son côté. Sur les discussions que nous allons avoir avec la Russie, vous savez, pour moi, aujourd'hui, le sujet le plus urgent, c'est deux choses.

La première, c'est de continuer à appeler à une trêve des bombardements et des attaques par drones.

Il y a eu beaucoup d'appels à la trêve et aux cessez-le-feu, mais avec beaucoup d'ambiguïté, parce que quand on appelle à la trêve ou au cessez-le-feu, vous demandez aussi aux Ukrainiens d'arrêter leur contre-offensive et de libérer leur territoire.

Ce qu'on a réussi à affiner, ç'a été pour moi un des points importants de la discussion que j'ai eue il y a deux jours avec le Premier ministre du Cambodge à Paris, c'est que nous avons, ensemble, et lui en tant que président de l'ASEAN, appelé à demander la cessation des bombardements et des attaques de drones de la Russie.

Et je voudrais que sur ce sujet, en tout cas sur cet appel à la trêve pour les semaines à venir, on arrive à convaincre certaines puissances, la Chine, l'Inde et d'autres, de nous rejoindre et de mettre la pression sur la Russie.

Et donc je compte appeler, sur ce sujet, le président Poutine, parce que, très clairement, ces attaques sont d'une nature différente, je le dis depuis ces semaines où ça a commencé, parce que pour une bonne partie d'entre elles, ce sont des crimes de guerre.

Elles s'attaquent aux infrastructures civiles, aux civils eux-mêmes, et ce n'est pas la nature de l'opération spéciale qu'il avait lancée, de la guerre qu'il avait lancée au début, qui était une conquête territoriale et le combat entre militaires.

La deuxième chose, c'est la sécurité et la sûreté nucléaire.

Et là-dessus, nous continuons le travail avec le directeur général de l'AIEA, Monsieur Grossi, dont je salue les efforts, et là, je veux qu'on puisse obtenir complètement le retrait des armes lourdes, des armes légères et des forces armées.

On est assez proches de l'obtenir.

Il y a la qualification de ces forces armées, je ne veux pas ici rentrer dans trop de détails, mais il y a eu des échanges au niveau des équipes.

Le directeur général Grossi a lui-même eu des échanges, à nouveau, avec le ministre Lavrov, et donc au moment où ce sera mûr, c'est à ce moment-là que j'appellerai le président Poutine pour essayer d'aider à finaliser cet accord.

Voilà les deux points principaux sur lesquels, en tout cas dans les prochains jours, prochaines semaines, on continuera de mener l'effort.

Voilà.

Merci beaucoup en tout cas pour votre patience et pour avoir attendu la fin de ce Conseil.

Bon courage et à dimanche.

Conférence de presse du Président Emmanuel Macron (4) Pressekonferenz von Präsident Emmanuel Macron (4) President Emmanuel Macron's press conference (4)

Là, la pression s'exerçant, de plus en plus d'États membres sont en train d'y venir et donc, de facto, on est en train d'avoir l'accord, enfin on a obtenu l'accord des grands acheteurs de gaz et ils seront autour de la table, ici-même à Bruxelles, la semaine prochaine, autour du commissaire Sefcovic, pour justement faire ce travail avec tous les grands industriels.

Et donc l'Allemagne, l'Italie, la France, les Pays-Bas, la Belgique, on s'est tous engagés de manière volontaire dans cette structuration.

Donc le changement des dernières semaines, c'est premièrement ça, et puis c'est la structuration d'un dialogue stratégique avec les États-Unis, la Norvège, le Qatar, pour dire : nous, on va s'organiser comme ça et essayer de faire de l'achat groupé, et repartir sur des contrats à moyen-long terme.

Et ça aussi, ç'a été une discussion de ces derniers mois, parce que ça n'était ni l'usage ni la doctrine.

Donc ça, c'est la base.

Et donc, pour nos compatriotes, nos entreprises comme nos ménages, c'est ça la meilleure des réponses, la plus sûre, parce que c'est celle qui, par ailleurs, fait qu'on achète plus bas sur le marché et qu'on ne compense pas les imperfections du marché par de l'argent public.

Ensuite, le deuxième paquet, ce que j'évoquais, c'est d'éviter la volatilité, - je ne reviens pas sur mes explications sur les différents plafonds - mais ça c'est de rang 2, parce que c'est si ça ne marchait pas bien et qu'il y avait à nouveau de la volatilité, c'est un mécanisme pour la casser.

Et ensuite, nos compatriotes ne verront pas avant 2023...

Donc notre objectif, c'est que grâce à ça, à tout ce qu'on fait et aussi aux messages qu'on envoie sur le marché, on arrive à faire baisser les prix du gaz.

Et si les choses vont normalement, il peut y avoir encore...

ça peut brasser, si je puis dire, dans les prochains jours, mais l'objectif c'est qu'à partir de 2023, on tire les prix du gaz vers des niveaux qui sont beaucoup plus raisonnables.

Ce ne seront pas ceux d'avant crise, ce n'est pas possible, compte-tenu de la restriction de production mondiale, mais ils vont baisser. Si les prix du gaz baissent et qu'on arrive à faire ça, il n'y aura plus de volatilité.

Donc le plafond, on n'aura même pas besoin de l'utiliser, et à ce moment-là, les prix de l'électricité seront tirés vers le bas.

C'est pour ça que c'est en cas d'échec de cette politique qu'on aura besoin, peut-être, d'un mécanisme ibérique, et on continue de le préparer au cas où, pour éviter que notre électricité soit à nouveau embarquée vers le haut, et avant qu'on ait une vraie réforme du marché électrique, parce que le jour où on a fait une réforme du prix de l'électricité en Europe, nous n'avons plus eu besoin de la réforme ibérique.

C'est ce que j'ai essayé d'expliquer à Prague.

Donc voilà les étapes, et en fait les choses.

Il faut essayer de rétablir.

Voilà ! Donc à très court terme, c'est nous qui continuons à financer, dans tous les États.

Étape 2, c'est faire baisser les prix, en vrai, sur le marché, grâce à l'achat groupé et aux contrats de long terme.

Étape 3 : complémentaire volatilité.

Et puis derrière, sur l'électricité, c'est essayer de tirer les profits d'une baisse du prix du gaz, mais surtout d'avoir cette réforme.

Sur, ensuite, l'IRA et le fonds de souveraineté, je pense que c'est une bonne idée, et ça s'inscrit dans l'agenda de Versailles.

Vous avez tout à fait raison de dire qu'aujourd'hui il n'y a pas eu une discussion stratégique pour savoir ce qu'on mettait dedans.

C'est à la Commission de le préciser.

C'est pour ça que moi-même, dans ma présentation, même si elle est une fois encore enthousiaste, je vous ai dit et je vous demande d'en prendre note pour qu'on puisse poursuivre la discussion dans quelques mois, que c'est plutôt quelque chose qui viendra au printemps-été, qu'à mes yeux, ce n'est pas dans le paquet d'urgence, et donc que ça vient en plus, c'est formidable, mais que ça ne sera pas l'IRA européen.

L'IRA européen, ça va être la simplification de notre structure d'aides d'État, des moyens mis au niveau national et européen, ce Clean Energy Acceleration Act, et une série de réformes très concrètes.

Bon ! Après, quand vous me dites : subventions ou prêts ?

Ça dépend de qui on parle et à qui on les fait.

Quand un État va faire... Par exemple, on prend le mécanisme SURE : les États, l'État français a subventionné des entreprises pour payer leurs chômages partiels.

Il les a payés, ç'a été des mécanismes d'aide, mais ensuite  l'Europe n'a pas donné une subvention à l'État pour le faire, elle la lui a prêtée.

Donc l'entreprise a bien eu une subvention.

C'est l'État français qui l'a financée.

Ça ne répond pas à ...

Non mais si.

Pardon.

Je me permets d'être précis parce que votre question induisait une confusion.

Il y a un prêt qui est fait à un État, mais l'entreprise a bien une subvention.

Nous, ce qu'il faut faire, d'abord, pour être compétitifs, c'est qu'on donne bien à une entreprise qui a une subvention d'un côté, une subvention et pas un prêt.

Donc les entreprises, elles doivent bien avoir des subventions, de la même manière que ce qu'elles ont aux États-Unis, et dans la même magnitude.

Ensuite, si vous voulez éviter la fragmentation du marché européen, tous les États vont financer ces subventions en allant chercher de l'argent sur les marchés.

Tous les États ! puisque tous les États ont une dette, d'ores et déjà.

Personne n'a de l'argent caché.

Donc tous les États : l'Allemagne, la France, l'Italie, la Grèce, la Pologne, tout le monde, on va aller chercher de l'argent pour faire ces subventions.

La fragmentation du marché européen, elle existe si vous laissez chaque État, avec sa signature, financer sur sa propre signature, 100 % de cette subvention, parce que là, vous allez avoir des spread qui vont s'installer et le marché va dire : lui, il a une signature qui est forte et puis il a de l'espace budgétaire, il peut aller chercher beaucoup d'argent, et il va le lever à un prix de 100.

Celui-ci a moins de levier, il pourra en lever moins, et il va aller le lever à un prix qui sera supérieur.

On doit mettre donc deux mécanismes en place : l'un qui viendra compenser les effets de volume qu'un État peut soulever par rapport à l'autre, et l'autre, d'éviter la distorsion sur les signatures.

Et c'est là où ça peut être un mécanisme de garantie, qui fait qu'en quelque sorte je donne la signature commune, pour éviter que vous payiez beaucoup plus cher cet argent.

Voilà comment on va faire. Si on laissait chaque État tout seul, c'est pour ça que dans la conclusion, vous avez National and EU tools.

On ne laisse pas chaque État à lui seul, sinon là vous aurez de la fragmentation, c'est sûr.

Je prends une dernière question, peut-être.

Monsieur le Président, Bénédicte Tassart, RTL.

À propos du neuvième paquet de sanctions contre la Russie, qui vient d'être adopté, jusqu'où faut-il aller ?

En faut-il encore un dixième pour affaiblir Moscou ?

Quand on voit comment Kherson a été pilonnée aujourd'hui, est-ce que ces mesures - on vous pose encore la question - sont efficaces ?

Et puis, vous allez parler prochainement  à Vladimir Poutine.

Qu'avez-vous encore à lui dire ?

Alors, je pense que ces sanctions sont efficaces.

On a d'ailleurs aussi, dans les sanctions qu'on a mises sur des personnalités ciblées, su répondre aux demandes du Secrétaire général des Nations Unies, pour permettre le travail du Programme alimentaire mondial et la sortie des fertiliseurs.

C'est un peu aussi ça, l'intérêt de ce paquet et des mesures que nous venons de prendre pour, justement, qu'on ait à la fois des sanctions qui impactent le système, la capacité de produire l'effort de guerre, mais qui en même temps n'ait pas de dommages collatéraux sur l'alimentation ou la capacité de de produire son alimentation pour beaucoup de pays en développement ou de pays émergents.

Ces sanctions, on sait qu'elles sont efficaces.

Elles sont en train de produire leurs effets progressivement, y compris sur la capacité à produire et à régénérer l'armement du côté russe, on le voit dans les logiques de dépendance qui sont en train de s'installer à l'égard d'autres États membres.

Et donc il faut les tenir tant qu'il y a cette guerre. Est-ce qu'elles suffisent à elles seules ?

Non, et nous le savons.

C'est pour ça qu'il faut toujours avoir beaucoup de lucidité et d'humilité, et qu'elles doivent être complétées par le soutien économique, humanitaire et militaire à l'Ukraine, qui est décisif de son côté. Sur les discussions que nous allons avoir avec la Russie, vous savez, pour moi, aujourd'hui, le sujet le plus urgent, c'est deux choses.

La première, c'est de continuer à appeler à une trêve des bombardements et des attaques par drones.

Il y a eu beaucoup d'appels à la trêve et aux cessez-le-feu, mais avec beaucoup d'ambiguïté, parce que quand on appelle à la trêve ou au cessez-le-feu, vous demandez aussi aux Ukrainiens d'arrêter leur contre-offensive et de libérer leur territoire.

Ce qu'on a réussi à affiner, ç'a été pour moi un des points importants de la discussion que j'ai eue il y a deux jours avec le Premier ministre du Cambodge à Paris, c'est que nous avons, ensemble, et lui en tant que président de l'ASEAN, appelé à demander la cessation des bombardements et des attaques de drones de la Russie.

Et je voudrais que sur ce sujet, en tout cas sur cet appel à la trêve pour les semaines à venir, on arrive à convaincre certaines puissances, la Chine, l'Inde et d'autres, de nous rejoindre et de mettre la pression sur la Russie.

Et donc je compte appeler, sur ce sujet, le président Poutine, parce que, très clairement, ces attaques sont d'une nature différente, je le dis depuis ces semaines où ça a commencé, parce que pour une bonne partie d'entre elles, ce sont des crimes de guerre.

Elles s'attaquent aux infrastructures civiles, aux civils eux-mêmes, et ce n'est pas la nature de l'opération spéciale qu'il avait lancée, de la guerre qu'il avait lancée au début, qui était une conquête territoriale et le combat entre militaires.

La deuxième chose, c'est la sécurité et la sûreté nucléaire.

Et là-dessus, nous continuons le travail avec le directeur général de l'AIEA, Monsieur Grossi, dont je salue les efforts, et là, je veux qu'on puisse obtenir complètement le retrait des armes lourdes, des armes légères et des forces armées.

On est assez proches de l'obtenir.

Il y a la qualification de ces forces armées, je ne veux pas ici rentrer dans trop de détails, mais il y a eu des échanges au niveau des équipes.

Le directeur général Grossi a lui-même eu des échanges, à nouveau, avec le ministre Lavrov, et donc au moment où ce sera mûr, c'est à ce moment-là que j'appellerai le président Poutine pour essayer d'aider à finaliser cet accord.

Voilà les deux points principaux sur lesquels, en tout cas dans les prochains jours, prochaines semaines, on continuera de mener l'effort.

Voilà.

Merci beaucoup en tout cas pour votre patience et pour avoir attendu la fin de ce Conseil.

Bon courage et à dimanche.