JEANNE D'ARC épisode 1 : La Foi de Jeanne (2)
pièce principale avec une cheminée et des chambres.
Jehanne partage sa chambre avec sa soeur Catherine et possède son propre lit,
ce qui est plutôt rare pour l'époque.
Elle a peu de possession, juste un anneau,
une robe rouge qu'elle porte à certaines occasions et a parfois de quoi faire l'aumône.
Parfois elle accompagne son père et ses frères au champs pour désherber
et briser les mottes de terre, elle lie les épis au temps de la moisson.
Elle entretien les pâture et fait paître les brebis et les chevaux,
lorsque c'est le tour de sa famille de s'occuper des bêtes du village.
Elle apporte ainsi son aide à sa famille, mais habituellement elle reste plutôt auprès
de sa mère à la maison à travailler aux occupations ménagères et à coudre et filer.
Jehanne : "J'ai appris à coudre les pièces de lin et à filer. Pour filer et coudre,
je ne crains aucune femme de Rouen".
Béatrice Estelin : "elle s'occupait à divers travaux dans la maison paternelle car parfois
elle filait le chanvre et la laine, allait à la charrue, à la moisson, quand c'était le temps
et parfois gardait les animaux et le troupeau du village, quand c'était le tour de son père".
Comme la plupart des enfants de son temps Jehanne ne reçois pas
d'instruction appliquée, elle est donc illettrée.
Jehanne : "je ne sais ni A, ni B".
Son père et sa mère comme tout bons parents
catholiques éduquent leurs enfants à bien se conduire,
à être avant tout de bonnes et respectables personnes, suivant son sexe et son état.
L'instruction des enfants en campagne réside surtout sur celle des enseignements de l'église.
L'éducation de Jehanne est donc orale, elle vient en partie des
homélies et des enseignements des prêtres à la messe ou en confession.
Jehanne rayonne par sa foi, elle est très pieuse, mais elle tient d'abord sa formation spirituelle
par sa mère qui lui a enseigné les bases de la vie spirituelle chrétienne : les gestes
catholiques, le respect de l'église, du culte et de la prière quotidienne.
Isabelle Romée : "née en légitime mariage, je l'avais munie dignement des sacrements de
baptême et de confirmation et je l'avais élevée dans la crainte de Dieu et le respect de la
tradition de l'église, autant que le permettait son âge et la simplicité de sa condition".
Jehanne : "j'ai appris de ma mère Pater noster et Ave Maria, Credo.
Je n'ai pas appris d'autre personne ma croyance, sinon de ma mère".
Jehanne apprend de sa mère qu'une jeune fille digne doit bien se conduire,
être vertueuse et charitable avec les pauvres, les malades et les personnes âgées,
qu'elle doit être chaste et doit se comporter avec pudeur.
Jehanne ne manque pas au devoir de charité,
parfois elle cède même son lit à un démuni et dort prêt de la cheminée.
Après avoir été bien préparée par sa mère, Jehanne, fait sans doute
sa première communion à l'âge de sept ans, à Neufchâteau, ou bien dans l'église du village.
Un peu plus tard, elle reçoit la confirmation de l'évêque de Toul.
Les prêtres ont un avis très favorable sur Jehanne.
En effet, elle devient vite une paroissienne fervente et fidèle,
elle est beaucoup plus dévote que les enfants de son village.
Elle assiste à la messe tous les dimanches et très vite à
toutes les messes auxquelles elle peut se rendre.
Père Henri Arnolin : "pour ma part j'ai confessé
Jehanne trois fois en carême et une autre fois pour une fête.
C'était une bonne enfant, craignant Dieu.
A l‘église, on la voyait tantôt prosternée devant le crucifix, tantôt les mains jointes,
le visage et les yeux levés vers le Christ ou la Sainte Vierge".
Père Etienne de Syonne : "plusieurs fois j'ai ouï dire par Guillaume Fronte, en son vivant curé de
Domremy, que Jeannette était une bonne et simple fille, dévote, bien éduquée, craignant Dieu,
telle enfin qu'il n'y avait pas sans pareille dans le village.
Elle lui confessait souvent ces péchés.
Le même curé me disait que, si Jeannette eût eu de l'argent,
elle l'aurait donné pour faire dire des messes.
Chaque jour quand il était à l'autel, elle assistait à la messe".
Jean Morel : "Jeannette, allait souvent à l'église, au point que parfois les autres jeunes
se moquaient d'elle ; même elle allait parfois à l'église ou ermitage de Notre-Dame-de-Bermont,
près du village de Domremy, alors que ses parents la croyaient au champ, à la charrue ou ailleurs.
Lorsqu'elle entendait sonner la messe et qu'elle était au champ,
elle venait à l'église du village pour entendre la messe".
Jehanne en effet, affectionne particulièrement la chapelle de
Notre-Dame-de-Bermont située à trois kilomètres au nord de Domremy, sur la commune de Greux.
Là, en empruntant un chemin à travers bois, elle monte jusqu'au sommet d'une colline,
où se trouve cette chapelle fondée au XIème siècle.
A cet endroit elle y manifeste une très grande dévotion mariale.
Elle s'y rend avec sa soeur Catherine, ses amies Hauviette et Ysabelot et d'autres jeunes gens
et des femmes du village, tous les samedis et parfois d'autres jours de la semaine.
Elle vient ainsi en pèlerinage y déposer des fleurs à la Vierge Marie et allumer des cierges.
Jehanne est appréciée de ses amis pour sa gentillesse et son honnêteté,
Hauviette l'une d'entre elle qui a 4 ans de moins nous renseigne sur son comportement…
Hauviette : "que de fois j'ai été chez son père et dormi avec
elle de bonne amitié. C'était une bien bonne fille, simple et douce.
Elle se confessait souvent.
Elle rougissait quand on lui disait qu'elle était trop dévote, qu'elle allait trop à l'église".
Ces marraines confirment également que Jehanne était une jeune fille gentille,
pieuse et bien instruite des vérités de la foi catholique.
Beatrice Estelin : "Jeannette était bien et suffisamment instruite dans la foi catholique,
comme les filles semblables de son âge, et depuis l'enfance ou l'adolescence,
jusqu'à son départ de la maison paternelle, élevée dans les bonnes moeurs, fille chaste,
d'un bon comportement, visitant fréquemment et avec dévotion l'églises et les lieux saints.
Quand le village fut incendié, Jeannette allait
tous les jours entendre la messe au village de Greux.
Elle se confessait volontiers aux jours convenables, surtout le très saint jour
de Pâques ou de la résurrection de notre Seigneur Jésus Christ.
A ce qu'il parait il n'y avait pas meilleure qu'elle dans les deux villages".
Jeannette Thévenin : "la Jeannette était une fille bonne et simple, craignant Dieu,
suffisamment instruite dans la foi, comme ses semblables, d'un comportement bon, simple et doux.
Par amour pour Dieu elle donnait souvent des aumônes, allait souvent
et dévotement à l'église ; se confessait de bonne foi, car elle était gentille".
Jeannette Tiercelin : "Jehanne était une fille bonne, vivant honnêtement et saintement,
comme une fille sage, elle allait volontiers à l'église,
craignait Dieu. Souvent elle se rendait à l'église de Notre-Dame-de-Bermont,
avec d'autres jeunes filles pour y prier sainte Marie ; j'y suis bien des fois allé avec elle.
Elle se confessait souvent, je l'ai vu plusieurs foi se confesser à messire Guillaume Fronté.
Elle ne jurait pas à l'exception de dire "sans faute".
Elle ne s'adonnait pas à la danse ; mais parfois quand les autres jeunes
filles chantaient et dansaient, elle, elle allait à l'église".
Jehanne priait à chaque fois qu'elle entendait sonner l'Angelus au clocher.
Elle était si fidèle à cette prière qu'elle a même un jour reproché au sonneur de l'église d'être en
retard sur l'horaire, elle lui offrait alors des galettes afin qu'il s'accorde au mieux à sa tâche.
Elle adorait le Christ Roy, elle vénérait la Vierge Marie et Saint Michel.
Jehanne fait preuve d'un discernement sans faille et déteste le péché qui déplait à Dieu.
Elle a une grande foi envers les sacrements qui sauvent l'âme et
fait ainsi confiance à l'Eglise catholique qui les distribue.
Elle demeure ainsi fidèle à Dieu et à ses commandements tout au
long de sa vie avec une exemplaire loyauté et un foie inébranlable.
Jehanne : "je suis une bonne chrétienne bien baptisée et je mourrai bonne chrétienne".
Dans son enfance, Jehanne se rend de temps en temps au Bois Chenu que l'on voit depuis
la porte de la maison paternelle à un kilomètre au sud de Domremy.
Ce bois appartient aux Bourlémont.
Il s'y élève un grand être très ancien, surnommée "l'Arbre au Fées" ou "l'Arbre des Dames".
A Domremy on dit «"qu'au printemps il est beau comme le lys".
D'après la légende les fées y venaient autrefois.
Jeanne Aubery, l'une des marraines de Jehanne, prétendaient même les avoir vu à cet endroit.
Mais chaque année, à la fête de l'Ascension, le curé de Domremy s'y rend en procession pour
réciter le premier chapitre de l'évangile de Jean et y répandre de l'eau bénite.
C'est ainsi qu'on y a fait fuir les mauvais esprits et supprimé les coutumes païennes.
Jehanne aime venir au Bois Chenu au temps de l'été, avec d'autres jeunes filles,
elles y chantent et elles y confectionnent des « chapeaux », c'est à dire des couronnes de fleurs
et guirlandes qu'on apporte à la statue de la Vierge Marie de Notre-Dame-de-Domremy
et parfois elles accrochent aussi ces « chapeaux » aux branches de l'arbre.
Jean Morel : « le dimanche où l'on chante dans la sainte église de Dieu au début de
la messe Letare Jerusalem, des jeunes filles et jeunes gens de Domremy vont sous cet arbre,
et parfois aussi au printemps et dans l'été aux jours de fête, pour danser, parfois ils
déjeunent à cet endroit, et en revenant ils vont à la fontaine au Rains, se promènent et chantent,
boivent de l'eau à cette fontaine et tout autour s'amusent à cueillir des fleurs.
Jehanne la pucelle y allait parfois avec les autres jeunes filles et faisait comme les
autres ; je n'ai jamais entendu dire qu'elle y ait allé seule, ni pour d'autres raisons,
si ce n'est pour se promener et s'amuser, comme les autres jeunes filles ».
Beatrice Estelin : "nous allions autrefois avec les seigneurs temporels dudit village
et leurs femmes sous cet arbre pour se promener à cause de sa beauté.
Chaque dimanche des fontaines, les jeunes gens vont sous cet arbre,
et Jeannette y allait avec eux, et là ils chantent et font des rondes,
et mangent. Au retour ils s'arrêtent à la fontaine des Rains.
Lorsque à la vigile de l'Ascension l'on porte les croix à travers les champs,
le curé va sous cet arbre, il y chante l'évangile ; il va aussi à la Fontaine des Rains".
Jehanne : "je ne sais si depuis l'âge de raison, j'ai dansé au pieds de l'arbre des
dames, je puis bien y avoir dansé quelques fois, mais j'y est plus chanté que dansé.
C'est un bel arbre, un fau d'où vient le beau mai,
il était dans les appartenances du seigneur Pierre de Bourlemont, chevalier.
J'allais parfois avec les autres pucelles m'amuser au pied de l'arbre et y faisais
des guirlandes pour l'image de la sainte Vierge de Domremy.
Je n'ai oncques vue les fées auprès de l'arbre que je sache".
Après ces divertissements Jehanne se rend toujours à l'église pour déposer les
guirlandes qu'elle a confectionnée avec ses amis, et elle décor la statue de la Vierge.
De temps en temps Jehanne croise des gens malades qui se rendent à la fontaine
de Rains que l'on croit miraculeuse, ils viennent y boire pour guérir de la fièvre.
Jehanne : "j'ai entendu dire que les malades qui ont la fièvre boivent de
l'eau de cette fontaine et ils demandent de cette eau pour recouvrer la santé. Je
l'ai vu moi-même mais je ne sais pas si ça les guérit ou non".
On dit aussi que des environs de ce bois, devait venir une certaine pucelle.
En effet on attribue naïvement à Merlin l'Enchanteur, le personnage fictif de
la légende arthurienne, une prophétie qui circule dans le royaume de France.
La prophétie dit "qu'une vierge venue de la forêt
des chênes chevauchera contre le dos des archers et elle tiendra secrète la fleur