Journal en français facile 01 septembre 2018
Hugo Lanoë : 22h à Paris à l'écoute de RFI, 20h en temps universel. Bonsoir à toutes et à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile que j'ai le plaisir de présenter ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Hugo, bonsoir à tous !
HL : Au sommaire de cette édition : des funérailles nationales pour un héros américain. Les États-Unis ont rendu un dernier hommage à John McCain ce samedi dans la cathédrale de Washington. Notre correspondante, que nous retrouvons dans un instant, a assisté à la cérémonie. Trois anciens de locataire de la maison blanche y étaient. Contrairement à Donald Trump, absent de cet événement.
SB : Les États-Unis qui décident par ailleurs d'arrêter de financer l'UNRWA. L'agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens est désormais dans une situation financière compliquée.
HL : Nous irons ensuite en Birmanie pour parler de ces enfants soldats qui vont pouvoir retrouver une vie normale avant de parler de cet automobiliste italien, condamnée par la justice pour avoir transporté des clandestins en covoiturage.
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SB : Les États-Unis ont donc dit un dernier adieu à John McCain.
HL : Les funérailles nationales de ce vétéran de la guerre du Vietnam ont été célébrées ce samedi dans la cathédrale de Washington... point final d'une semaine d'hommages pour ce sénateur républicain franc-tireur, c'est-à-dire réputé pour son indépendance. John McCain sera enterré demain dimanche dans l'intimité. On retrouve tout de suite notre correspondante à Washington Anne Corpet. Anne, vous étiez dans la cathédrale de Washington ce matin, vous avez assisté à la cérémonie. Trois anciens présidents américains y ont participé contrairement à Donald Trump qui est parti jouer à son sport favori : le golf. D'ailleurs, John Mc Cain avait fait savoir avant de mourir qu'il ne souhaitait pas la présence de l'actuel hôte de la maison blanche.
Oui même s'il appartenait au parti républicain, John McCain ne cachait pas son mépris pour Donald Trump. Et les critiques qu'il formulait à l'égard du président américain ont été relayées en creux pendant cette cérémonie, même si son nom n'a jamais été cité. Par Meghan Mc Cain tout d'abord, la fille du sénateur… qui, dans un discours entrecoupé de sanglots, a déclaré « L'Amérique n'a pas besoin qu'on lui rende sa grandeur parce qu'elle a toujours été grande », une référence directe au slogan de campagne de Donald Trump. Par Barack Obama ensuite, qui a dénoncé, je cite, une « politique agressive et basse, qui prétend être courageuse, mais qui ne fait que trahir la peur ». Une allusion aux menaces constamment agitées par le président actuel. Georges Bush, autre ancien président à prendre la parole, a lui souligné la dignité de John McCain, qui respectait chacun même au-delà des frontières. C'est un homme droit, courageux, intègre, parfois colérique, souvent drôle, capable de surmonter les différences et attaché aux valeurs fondamentales du pays qui a été évoqué tout au long de cette cérémonie. Elle a rassemblé des personnalités de tous horizons, plus de trois mille personnes venues célébrer la mémoire d'un homme qui tout au long de sa vie a tenté d'unir les Américains plutôt que de les diviser.
HL : Anne Corpet en ligne de Washington pour RFI.
SB : Lui en revanche est un président clivant, qui divise les Américains. Dans un tweet, Donald Trump menace d'exclure le Canada de l'ALENA.
HL : Oui Sylvie, selon le 45e président des États-Unis, le Canada n'est pas indispensable à ce traité de libre-échange qui concerne Washington, Ottawa et Mexico. Des négociations ont lieu depuis plus d'un an sur cet accord... jugé catastrophique par Donald Trump. Mais faute d'avoir trouvé un terrain d'entente, les discussions ont été interrompues hier dans la capitale américaine entre les États-Unis et le Canada. Elles reprendront mercredi.
SB : Autre décision radicale prise par le locataire de la Maison-Blanche, celle qui concerne l'UNRWA.
HL : Les États-Unis ont décidé de suspendre leur participation financière à l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens... Une annonce qui vient fragiliser encore plus la situation économique de l'UNRWA puisqu'en début d'année, les Américains avaient déjà divisé par deux leur contribution monétaire à cette institution onusienne. Sami Boukhelifa.
Avec ce désengagement américain, l'UNRWA perd son plus gros contributeur. Cette agence de l'ONU fournit une assistance vitale – soins médicaux, écoles – aux cinq millions de réfugiés palestiniens au Moyen-Orient. Tout commence en décembre dernier, Washington reconnait Jérusalem comme capitale d'Israël. L'autorité palestinienne dénonce alors une décision injuste et décide de mettre un terme au dialogue avec l'administration américaine considérée comme juge et partie. Donald Trump, menace de couper les vivres aux Palestiniens et passe très vite à l'action. D'abord via une réduction drastique de l'aide financière en début d'année puis, hier vendredi, en la supprimant complètement. Cette semaine, malgré les difficultés financières, le docteur de cette agence des Nations Unies s'était néanmoins réjoui de pouvoir assurer la rentrée scolaire grâce à la générosité des donateurs internationaux. C'était sans compter sur cette annonce américaine, qui suscite de vives réactions. L'UNRWA fait part de son profond regret et de sa déception. Les responsables palestiniens accusent, quant à eux, les États-Unis de « renier leurs engagements internationaux et leur responsabilité ».
SB : Sami Boukhelifa. La coalition arabe sous commandement saoudien reconnait « des erreurs » dans un raid aérien qui a coûté la vie à 40 enfants au Yémen.
HL : La bavure en question remonte au 9 août lorsqu'un bus transportant des enfants a été ciblé par un bombardement sur un marché très fréquenté de Dahyan dans la province de Saada, fief ; bastion des rebelles chiites houthis dans le nord du Yémen. Au total plus de 50 personnes ont été tuées. Le conseil de sécurité des Nations Unies avait appelé à une enquête « crédible et transparente ».
SB : En Birmanie cette fois-ci, 75 enfants recrutés de force par l'armée birmane ont été rendus à la vie civile ce vendredi.
HL : Un signe positif qui témoigne des efforts du gouvernement pour mettre fin au recrutement des enfants-soldats dans le pays. C'est ce qu'ont souligné les Nations Unies. Mais cette pratique reste cependant d'actualité en Birmanie. Précisions à Rangoun de notre correspondante Eliza Hunt.
En six ans, depuis un accord avec l'ONU signé par le gouvernement birman, ce sont 924 enfants qui ont pu quitter les rangs de l'armée. Un accord qui n'a cependant pas empêché que le recrutement et l'utilisation d'enfants soldats continuent en Birmanie ont mis en garde les Nations Unies. Un recours par l'armée ainsi que 7 rébellions ethniques du pays, notamment dans l'Etat Kachin et dans l'État Shan où le conflit s'est intensifié. Et puis l'ONU reste inquiète quant à la situation dans le nord de l'État de l'Arakan, où ont eu lieu les violences contre la minorité musulmane des Rohingyas. L'an dernier, 47 garçons y ont été utilisés par la police des frontières, pour assurer la maintenance des camps ou transporter des équipements. Un cas a aussi été signalé dans les rangs de la rébellion rohingya. Les efforts du gouvernement restent donc pour l'instant timides et le sujet sensible. Un ancien enfant soldat a été condamné cette année à deux ans de prison pour avoir raconté son expérience de recrutement forcé à des journalistes. « Les anciens enfants soldats devraient plutôt recevoir du soutien » avait alors commenté l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch. Eliza Hunt, Rangoun, RFI.
SB : Vous écoutez le journal en français facile sur RFI. Il est 22h07 à paris. L'actualité en France Hugo avec le possible arrêt du prélèvement à la source.
HL : L'État semble hésiter à prélever directement l'impôt sur les salaires. C'est ce qu'admet le ministre de l'action et des comptes publics. Gérald Darmanin indique que du côté de l'administration tout est prêt. Mais il rappelle que la décision finale reviendra au chef de l'état. C'est en tout cas la première fois qu'il évoque une telle éventualité. Il parle d'un potentiel effet sur le moral des Français et donc sur leur consommation.
SB : Un automobiliste a été condamné en Italie à 9 mois de prison pour avoir convoyé, transporté des clandestins en covoiturage entre la France et la grande botte.
HL : Ce jeune Italien se souviendra longtemps de son premier covoiturage avec la plateforme numérique Blablacar. Il a également été condamné à 24 000 euros d'amende, le tout avec sursis, pour « aide à l'entrée illégale » sur le sol italien. L'entreprise Blablacar assure que c'est la première fois qu'elle est confrontée à cette situation avec l'Italie. Pierre Olivier.
Le 10 août dernier, un jeune italien de 26 ans quitte en voiture la région parisienne, ou il réside, direction : Rome ! Avec lui, son épouse et deux passagers rencontrés grâce à la plateforme de covoiturage blablacar. Le trajet se déroule bien jusqu'à la sortie du tunnel du Mont Blanc, côté italien, où la police procède à un contrôle des papiers d'identité. L'italien et sa femme montrent les leurs, mais c'est plus compliqué pour les deux autres passagers qui font mine de chercher dans leurs affaires. Dans le doute et en l'absence de document officiel, les policiers décident de les emmener au commissariat pour un contrôle approfondi. Ils découvrent alors qu'il s'agit d'une Ivoirienne et d'un marocain sans papiers qui tentaient d'entrer clandestinement en Italie. Immédiatement, le véhicule de l'italien est saisi et il est convoqué le lendemain en comparution immédiate. Devant le juge, il explique qu'il ignorait l'identité de ses passagers. Mais il sera néanmoins condamné à 9 mois de prison et 24 000 euros d'amende avec sursis ! De son côté Blablacar rappelle que c'est au conducteur de s'assurer que tous les passagers ont leurs papiers avant un trajet transfrontalier.
HL : Pierre Olivier. Un mot de sport avec du tennis et le tournoi de l'US Open à New York. Le Suisse Roger Federer vient de gagner face à l'Australien Kyrgios en trois sets. Roger Federer qualifié pour les huitièmes de finale. 22h10 ici à Paris, 20h10 en temps universel.