Journal en français facile 02 décembre 2018
Clément Fraioli : Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir ! Soyez les bienvenus dans cette nouvelle édition du Journal en français facile. Sébastien Duhamel est avec moi ce soir pour le présenter. Bonsoir Sébastien !
Sébastien Duhamel : Bonsoir.
CF : À la une de ce journal, après les violences d'hier à Paris en marge des manifestations des gilets jaunes, le gouvernement tente de reprendre la main. Le président Emmanuel Macron est allé constater les dégâts sur place. Il a également convoqué une réunion de crise cet après-midi.
SD : La COP24 débute demain en Pologne. Ce sommet des Nations Unies sur le climat s'ouvre dans un contexte particulier. Alors que les catastrophes climatiques se multiplient et que certains pays s'éloignent de la lutte contre le changement climatique.
CF : Et puis en fin d'édition, Yvan Amar décortiquera pour nous une expression dans l'actualité. Aujourd'hui, l'expression « dialogue de sourds ».
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SD : Le gouvernement français cherche comment surmonter la crise provoquée par les émeutes d'hier à Paris, lors des manifestations des gilets jaunes.
CF : Des violences, à la suite desquelles je vous le rappelle, 378 personnes ont été placées en garde à vue et 133 ont été blessées. En première ligne aujourd'hui, le président lui-même. À peine rentré du G20 en Argentine, Emmanuel Macron s'est rendu à l'Arc de Triomphe pour constater les dégâts. Il a ensuite convoqué une réunion de crise à l'Élysée avec une partie de son gouvernement. Jeanne Richard, l'exécutif a indiqué qu'Emmanuel Macron ne s'exprimerait pas aujourd'hui. Toutefois des décisions ont été prises lors de cette réunion.
L'exécutif veut renouer le dialogue. Et c'est encore une fois le Premier ministre Édouard Philippe qui sera en première ligne pour tenter de résoudre cette crise. Emmanuel Macron lui a en effet demandé de recevoir les chefs des partis politiques représentés au Parlement, ainsi que des représentants des gilets jaunes. Ceux en tout cas, qui ont exprimé leur volonté de discussion. Edouard Philippe commencera ces consultations dès ce lundi en recevant également la maire de paris Anne Hidalgo. Autre point évoqué : le bilan des violences. Le chef de l'État a demandé au ministre de l'Intérieur Chistophe Castaner de réfléchir à faire évoluer le dispositif de sécurité. Il s'agit d'éviter de nouvelles scènes de guérillas urbaines lors des prochaines manifestations. En revanche, contrairement à ce qu'avait suggéré le porte-parole du gouvernement plus tôt, la possibilité d'instaurer l'état d'urgence n'a pas été évoquée. Ni d'ailleurs la possibilité de dissoudre l'Assemblée nationale comme le réclame une partie de l'opposition. Emmanuel Macron a par ailleurs insisté sur la nécessité « qu'aucun des actes » survenus samedi « ne reste sans réponse judiciaire ». Au total, à Paris, 412 personnes ont été interpellées et 378 placées en garde à vue selon la préfecture de police.
CF : Reste à savoir si cette nouvelle tentative de dialogue fonctionnera. Avant-hier, un premier essai avait échoué. Seuls deux des « Gilets jaunes » invités à rencontrer le chef du gouvernement s'étaient présentés à Matignon. Et l'un d'eux avait rapidement quitté les lieux.
SD : Le G20 s'est terminé hier en Argentine, avec un accord entre les présidents américains et chinois.
CF : Donald Trump et Xi Jinping ont conclu une trêve commerciale. Les deux chefs d'état « ont trouvé un accord pour mettre fin à la mise en œuvre de nouveaux droits de douane » a dit le ministre chinois des Affaires étrangères. Le vice-ministre du Commerce chinois a précisé que Washington renonçait à augmenter de 10 à 25 % les droits de douane sur la moitié des importations chinoises. Mais la Maison-Blanche a fait savoir que cette décision n'était que suspendue pour une durée de 90 jours.
SD : Au lendemain de sa prise de fonction, le président mexicain frappe un grand coup pour marquer l'opinion.
CF : Andrés Manuel Lopez Obrador a ouvert au public la résidence de Los Pinos à Mexico. C'est dans cette luxueuse demeure qu'ont vécu les précédents chefs d'État. Lui-même a toujours dit qu'il refusait de l'occuper, Alix Hardy.
[Transcription manquante]
SD : Des dizaines de milliers de Georgiens ont manifesté aujourd'hui dans les rues de leur capitale.
CF : Ils protestent contre le résultat de la dernière élection présidentielle. Un scrutin remporté par la candidature, et que les manifestants estiment truqué. Ils réclament des élections législatives anticipées. Cette semaine, l'ex-diplomate française Salomé Zourabichvili a été élue présidente avec plus de 59 % des voix au second tour de l'élection. Mais l'opposition refuse de reconnaître ces résultats.
SD : Ce n'est pas demain, comme je l'annonçais en sommaire, mais c'est bien aujourd'hui que c'est ouverte en Pologne la 24e conférence des Nations Unies pour le climat.
CF : La COP24 réunit plus de 20 000 personnes. Un objectif : faire avancer la lutte contre le changement climatique. Mais le contexte est compliqué. Alors que les évènements climatiques extrêmes s'enchaînent, le dernier rapport de l'Organisation Météo mondiale prévoit une augmentation de la température de 3 degrés d'ici la fin du siècle. Un constat inquiétant, d'autant plus que les dirigeants des États-Unis et du Brésil semblent accorder peu d'importance à la préservation du climat. Alors qu'attendre de cette COP24, Agnès Rougier ?
Ce sont principalement des points techniques qui vont être discutés à Katowice, des sujets qui s'inscrivent dans la suite de l'accord de Paris visant à limiter le réchauffement en dessous de 2 degrés, voire un degré et demi, d'ici la fin du siècle. Il y a d'abord la production d'un document, qui fait l'objet de négociations depuis la COP22 à Marrakech. Ce « rule book » ou « livre des règles » va permettre d'encadrer et d'évaluer les actions et contributions des pays pour arriver à 0 émission de gaz à effet de serre en 2050, ainsi que leur contribution à l'effort international. Les points clés qui seront discutés à la COP24 sont d'abord : la définition d'un cadre qui s'applique à tout le monde, en tenant compte des capacités de chacun ; les engagements financiers ; et enfin les mécanismes de coopération carbone, qui permettent à un pays de compenser ses émissions de CO2 en achetant des crédits à un pays moins émetteur. À Katowice, ce sera également l'aboutissement du « dialogue de Talanoa », processus initié par les îles Fidji à la COP23, qui vise à faire avancer la discussion politique, mais qui risque de se terminer à la COP24 sans le soutien de la Pologne, car le pays qui accueille cette année la COP, milite activement contre le relèvement de l'ambition européenne.
CF : Comme tous les dimanches, « l'expression de la semaine » d'Yvan Amar. Aujourd'hui, « dialogue de sourds ».
[Transcription manquante]
CF : C'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à vous de l'avoir écouté. Et merci à Sébastien Duhamel de m'avoir aidé à le présenter. Bonne soirée.
SD : Merci Clément. Bonne soirée à tous.