Journal en français facile 02 juin 2019
Adrien Delgrange : RFI, 20h TU, 22h à Paris. Bonsoir à tous, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Adrien
AD : Nous sommes ensemble pour le journal en français facile. À la Une ce 2 juin :
SB : Deux Français ont été condamnés à mort aujourd'hui en Irak, portant à neuf le nombre de jihadistes français ayant écopé de la peine capitale en une semaine.
AD : Le pape demande « pardon » aux Roms. « Au nom de l'Église, au cours de l'histoire, nous vous avons discriminé, maltraité ou regardé de travers », je demande pardon dit le pape François que vous entendrez dans un instant.
SB : La politique en France. Nous avons appris ce soir la démission de Laurent Wauquiez. Il quitte la présidence du parti Les Républicains suite aux mauvais scores de son parti aux élections européennes.
AD : Et puis nous irons à Nantes vivre le match amical de football entre l'équipe de France et celle de la Bolivie.
Voilà pour les titres, bienvenus à tous.
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SB : Deux autres Français ont été condamnés à mort en Irak aujourd'hui pour avoir appartenu au groupe État islamique.
AD : Ils sont donc désormais neuf Français dans ce cas alors que leur sort est toujours au centre de tractation diplomatique entre Paris et Bagdad. Simon Rozé, opposée à la peine de mort, la France souhaiterait en effet voir leur peine commuée en prison à perpétuité, c'est-à-dire à vie.
Fodil Tahar Aouidate et Vianney Ouraghi n'ont pas le même profil. Ils sont condamnés à la même peine. Cela fait cinq ans que le premier a rejoint la Syrie et l'État islamique. Originaire de Tourcoing dans le nord de la France, il n'a pas fait le voyage seul. Au total, ce sont 22 membres de sa famille qui l'ont rejoint sur place. Très vite repéré par les services de renseignement, il gravitait autour de la filière salafiste belge, celle d'Abdelahmid Abaaoud, un des organisateurs présumés des attentats du 13-Novembre 2015. Attentat dont Fodil Tahar Aouidate se réjouissait dans une vidéo dans laquelle il menaçait la France de nouvelles attaques. C'était un ancien combattant du groupe État islamique. Tout comme Vianney Ouraghi, lui aussi originaire du nord de la France, c'est en 2013 qu'il part pour la Syrie, tout d'abord pour rejoindre le Front al-Nosra, avant de rejoindre l'EI dès la proclamation du califat. Grièvement blessé au combat, il avait été donné pour mort à la suite d'une frappe de la coalition en novembre 2016. Il n'en était donc rien. Les forces kurdes ont alors pu le capturer et le remettre à la justice irakienne. Vianney Ouraghui est désormais le 9ème Français condamné à mort par celle-ci.
SB : Le pape François a terminé sa visite de trois jours en Roumanie ce dimanche.
AD : Pour cette dernière étape, le représentant des catholiques dans le monde a rencontré des représentants de la communauté Roms. Dans un discours prononcé dans une ville du centre du pays, il a également présenté les excuses de l'église catholique pour les mauvais traitements subis par les Roms.
« Je voudrais vous demander pardon. Je vous demande pardon -au nom de l'Église, au Seigneur et à vous- pour les fois où, au cours de l'histoire, nous vous avons discriminés, maltraités ou regardés de travers, avec le regard de Caïn et non pas celui d'Abel, et où nous n'avons pas été capables de vous reconnaître, de vous valoriser, et de vous défendre dans votre singularité. » AD : Le pape François, aujourd'hui, en Roumanie. SB : Les prochaines élections présidentielles n'auront pas lieu le 4 juillet prochain, comme initialement prévu en Algérie.
AD : Après avoir invalidé les dossiers des deux seuls candidats, le Conseil constitutionnel algérien a décidé d'annuler l'élection présidentielle, comme vous le disiez le 4 juillet prochain, sans donner de nouvelles dates
SB : En France, Laurent Wauquiez annonce sa démission de la présidence des Républicains.
AD : Il tire ainsi les conséquences de la déroute de son parti lors des élections européennes. La liste emmenée par François-Xavier Bellamy n'a recueilli que 8,5% des voix. Une semaine après, Laurent Wauquiez a annoncé sa décision au journal de TF1.
« Ces élections, c'est un échec. Ce n'est pas facile, mais il faut le reconnaître avec humilité, c'est un échec. On a fait cette campagne tous ensemble, mais c'est moi qui suis le président de cette famille. Et, au fond, pour le dire assez simplement, les victoires sont collectives, les défaites sont solitaires, c'est comme ça. Il faut que je prenne mes responsabilités. Ma décision ce soir, c'est une décision qui est mûrement réfléchie. J'ai décidé de prendre du recul. Et pour répondre à votre question, je me retire de mes fonctions de président des Républicains. » AD : Laurent Wauquiez, ce soir, invité du journal de TF1. Dans l'actualité européenne, les mairies d'Athènes et de Thessalonique passent à droite. Nouvelle démocratie (ND), autrement dit l'opposition de droite a remporté ce dimanche les deux principales villes de Grèce, confirmant sa victoire écrasante aux européennes sur la gauche du Premier ministre Alexis Tsipras, selon des résultats partiels officiels.
SB : Le football avec un match amical entre la France et la Bolivie ce soir à Nantes. C'est la première fois que les deux équipes se rencontrent.
AD : Après 45 minutes de jeu, nous rejoignons pour Radio France internationale Martin Guez. Bonsoir Martin.
[Transcription manquante]
AD : Martin Guez
SB : Place à présent à l'expression de la semaine retenue par Yvan Amar.
AD : Et c'est l'expression « homme fort ».
Les manifestants algériens défilent contre Gaïd Salah, et s'en prennent à l'homme fort du pays. C'est ce qui se confirme ce week-end. Mais pourquoi appelle-t-on, en tout cas dans la presse, Gaïd Salah « l'homme fort » ? C'est une façon de parler qui se rencontre particulièrement quand une situation est troublée et que le pouvoir change de main. Gaïd Salah n'est pas président de la République algérienne, mais en même temps, on devine que c'est lui qui en ce moment a le plus de pouvoir dans le pays. Un pouvoir de fait, mais qui ne s'appuie pas sur une fonction officielle reconnue. Et en plus un pouvoir intérimaire, c'est-à-dire, en principe, pour quelques mois, jusqu'à ce que des élections déterminent un gouvernement légitime et durable. L'expression est habile : elle reconnaît la réalité de cette autorité. Mais en même temps, on voit que si on parle de l'homme fort, on évite de parler sa fonction. On souligne sa position de fait, pas de droit ! L'expression est tout à fait imagée et presque brutale : comme s'il tenait sa force de sa propre personne, autant que des soldats qui l'entourent ou des gens sur qui il a de l'autorité. C'est bien pour ça que souvent, c'est la formule qu'on utilise quand il y a un coup d'État. Quand quelqu'un a pris le pouvoir, mais qu'on n'a pas encore organisé la façon dont il allait gouverner : on ne peut pas dans les premiers jours lui donner de titre officiel, il n'en a pas. Mais en même temps, il prend une place qui, pour l'instant, n'est occupée par personne d'autre. C'est bien pour ça que souvent on entend l'expression « le nouvel homme fort du pays ». On montre que la situation a changé, mais qu'elle est provisoire : on ne sait pas très bien sur quel pied danser. Mais cette appellation a d'autres avantages : c'est une constatation. On ne prend pas parti, on ne condamne pas, on ne juge pas.
AD : C‘est la fin de ce journal en français facile