Journal en français facile 15 février 2020
Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : un premier décès en France lié au coronavirus. Il s'agit d'un touriste chinois qui était à l'hôpital à Paris depuis plusieurs semaines. Mais les médecins invitent à ne pas céder à la psychose.
SB : La conférence sur la Sécurité, à Munich. C'était la deuxième journée ce samedi. Et le Président français Emmanuel Macron s'est dit impatient. Impatient vis-à-vis de l'Allemagne sur les questions de défense.
RA : Et puis à la fin de ce journal en français facile vous retrouverez comme chaque samedi le mot de la semaine avec Yvan Amar. Soyez les bienvenus.
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SB : Pour la première fois un décès dû au coronavirus a été enregistré hors d'Asie. Et cela se passe en France.
RA : Il s'agit d'un touriste chinois de 80 ans, il était hospitalisé depuis la fin du mois de janvier à Paris. C'est la ministre de la Santé Agnès Buzyn qui l'a annoncé ce matin. Faisons le point : c'est en Chine continentale qu'ont été enregistrés la quasi-totalité des morts liés au coronavirus, 1523 décès selon le dernier bilan. En dehors de la Chine continentale, 4 décès ont été annoncés : à Hong Kong, au Japon, aux Philippines, et donc en France. Mais il n'y a pas de raison de céder à la panique nous explique le docteur Marc Gastellu Etchéroggy, du centre d'épidémiologie et de recherche de Médecins Sans Frontières. Il tient à rappeler que le patient décédé était âgé de 80 ans.
[Transcription manquante]
RA : Le docteur Marc Gastellou Etchéroggy, qui se veut donc rassurant. Il était au téléphone de Vincent Souriau.
SB : C'est un rendez-vous diplomatique incontournable qui se déroule chaque année en Allemagne : la conférence sur la Sécurité de Munich a débuté hier. Et aujourd'hui le Président français a participé aux débats.
RA : Ce sont les questions de défense qui sont évoquées lors de ce rendez-vous. Et Emmanuel Macron s'est illustré en appelant à bâtir (construire) une Europe souveraine et puissante. Le compte-rendu de l'envoyé spécial de RFI à Munich, Pascal Thibaut.
Emmanuel Macron s'est livré à Munich à un plaidoyer pour une Europe plus forte prenant en main sa souveraineté en matière de défense pour répondre au désengagement américain comme aux exigences des États-Unis en faveur d'efforts plus importants de l'Europe. Le président français a voulu rassurer dans ce temple traditionnel de la relation transatlantique qu'est la conférence sur la sécurité de Munich en insistant sur sa volonté de ne pas remettre l'OTAN en cause. Emmanuel Macron souhaite le développement d'un pilier européen de la défense au sein de l'organisation transatlantique. Les récentes propositions du président français sur un dialogue stratégique avec ses partenaires européens sur la dissuasion nucléaire laissent l'Allemagne sceptique. La ministre de la Défense Annegret Kramp-Karrenbauer a répété hier soir que son pays souhaitait continuer à bénéficier du parapluie nucléaire américain. Le parti social-démocrate a aussi exprimé ses réserves sur les propositions françaises. Emmanuel Macron a reproché aux Allemands leur manque d'engagement sur les questions de Défense européenne. Plus largement, le président français a évoqué ses impatiences sur le manque de réponses de Berlin à ses propositions sur l'Europe et plaidé pour une augmentation des dépenses publiques pour donner à l'Union les moyens de sa souveraineté. Pascal Thibaut Munich RFI.
RA : Et pour compléter ce propos, cette déclaration d'Emmanuel Macron à retenir : « je n'ai pas de frustrations, j'ai des impatiences ». C'est un message envoyé à l'Allemagne, et la preuve que les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe.
SB : On part maintenant en Canada où le réseau ferroviaire (les trains) connaît des blocages depuis huit jours.
RA : La raison de ces blocages, un gazoduc qui crée la colère. Un gazoduc c'est une sorte de canalisation qui permet de transporter en général du gaz. Un projet de gazoduc est prévu dans le nord-ouest du pays, mais plusieurs membres des Premières nations s'y opposent. On appelle Premières nations une grande partie des peuples autochtones du Canada. Elles refusent donc de voir un gazoduc traverser leurs terres et en solidarité plusieurs communautés ont mis en place des barrages près des voies ferrées, d'où les blocages de trains. Le gouvernement canadien tente de jouer l'apaisement pour trouver une solution. La correspondance de Pascale Guéricolas.
En voyage actuellement à l'étranger, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a pris le temps de faire le point sur cette situation inédite, en lançant un appel au calme. « Cela a été vraiment une semaine difficile pour les Canadiens. Les gens ont eu des difficultés à se rendre au travail, à l'école. Les magasins n'ont pu recevoir leurs livraisons. Les institutions, les hôpitaux s'inquiètent des ruptures de stock qui peuvent toucher les citoyens. Notre pays reconnaît le droit de manifester, mais nous sommes aussi un état de droit. Nous nous attendons à ce que tout soit fait pour résoudre cette affaire en dialoguant de façon constructive. » Certains représentants des Premières nations doivent rencontrer des membres du gouvernement d'ici quelques heures pour tenter de dénouer la crise. Pour sa part, Ghislain Picard, le chef de l'Assemblée des Premières nations au Québec, soutient les actions prises aux quatre coins du pays. Le gouvernement privilégie la voie du dialogue, car il sait pertinemment que les disputes autour des terres des Premières nations peuvent facilement devenir explosives. Pascale Guéricolas Québec RFI.
SB : En sport, football, la 25e journée de Ligue 1, et le match fou du Paris Saint-Germain à Amiens.
RA : Le score final 4 buts partout, mais les Parisiens étaient menés 3-0. Une rencontre qui intervient à trois jours du match du PSG comptant pour les 1/8e de finale de la Ligue des Champions, face aux Allemands de Dortmund. Quatre rencontres ont lieu actuellement.
RA : RFI 21h08 ici à Paris, l'heure de votre rendez-vous avec le mot de la semaine dans le Journal en français facile. C'est avec Yvan Amar. Et il s'agit du mot « victoire ».
On décernait aujourd'hui en France les Victoires de la musique. C'est-à-dire que d'abord, on les proclame, et ensuite on les remet aux gagnants. C'est donc une cérémonie pour récompenser ceux qui sont les meilleurs, en tout cas pour le jury. Avec des catégories : chanson, musique classique, jazz, etc. On aime bien à notre époque ce genre de fête : elle ressemble un peu à ce qui peut se passer pour le cinéma ou le théâtre. Oscar pour le cinéma aux États-Unis, César en France. On en parlait il y a quelques jours. Pour Victoire, pour la musique ? Le fait que ça rime avec Oscar et César n'y est peut-être pas pour rien : cela s'inscrit dans une série. Et les gagnants sont bien contents. On parle de gagnants, et ce mot a bien sa place : c'est bien cela une victoire : le fait de gagner, de l'emporter. Et en général sur un ennemi. Au départ le mot appartient à un vocabulaire plutôt militaire. Mais il s'est étendu, et on entend couramment parler de victoire sur le tabac, sur la maladie. Il dérive tout droit du latin, victoria. Ce mot de victoire, on le trouve dans quelques expressions toutes faites. Crier victoire, chanter victoire, qui signifie faire éclater sa joie de la victoire. Mais ces expressions sont le plus souvent employées au figuré : on les emploie à la négative, pour nous dire qu'il ne faut pas crier victoire trop tôt. Ne crie pas si vite Victoire. Et cela équivaut un peu à « Il ne faut pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué. » Ne pense pas la partie gagnée avant qu'elle le soit vraiment : la déception serait plus forte encore si le sort se retournait.
RA : Fin de ce Journal en français facile.