Journal en français facile 25 avril 2017
Marine de La Moissonnière : Vous écoutez RFI. Il est 22 heures à Paris, 20 heures en temps universel. C'est l'heure du Journal en français facile. A mes côtés, Syvlie Berruet. Bonsoir Sylvie !
Sylvie Berruet : Bonsoir Marine !
MLM : Dans ce journal, on reviendra sur l'hommage national qui a été rendu à Xavier Jugelé, le policier tué sur les Champs-Elysées jeudi dernier. Marine Le Pen et Emmanuel Macron y ont assisté. Les deux qualifiés pour le second tour de la présidentielle se sont ignorés.
SB : Incident dipomatique entre Israël et l'Allemagne. Benyamin Netanyahu a refusé de rencontrer le chef de la diplomatie allemande en visite dans son pays. A l'origine de ces tensions : la politique de colonisation israélienne en Cisjordanie.
MLM : Au Venezuela, le gouvernement refuse toujours d'organiser une élection présidentielle anticipée. Le chef de l'Etat Nicolas Maduro ne veut pas quitter le pouvoir avant la fin de son mandat. L'opposition appelle à continuer de manifester.
SB : Reprise ou liquidation ? L'avenir d'Alitalia se joue ces jours-ci. La compagnie aérienne italienne perd 2 millions d'euros par jour. Les actionnaires sont convoqués.
-------------------------------------------------------------------
MLM : Une "douleur extrême et profonde" mais pas de haine. Voilà ce qu'a dit le compagnon de Xavier Jugelé, ce policier tué la semaine dernière, sur les Champs-Elysées, par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique. Etienne Cardiles - c'est son nom - a pris la parole lors de l'hommage national rendu aujourd'hui, dans la cour de la préfecture de police de Paris. Il a pris la parole pour dire adieu à son partenaire.
SB : François Hollande s'est ensuite exprimé. Il a rappelé que Xavier Jugelé avait été abattu précisément parce qu'il était policier. Il a demandé aux "élus de demain" de donner aux forces de l'ordre les moyens "nécessaires" pour assurer la protection des Français. Marine Le Pen et Emmanuel Macron étaient tous les deux présents dans le public. Pierre Firtion, ils se sont soigneusement évités.
Visiblement, tout avait été organisé pour que les deux candidats ne se croisent pas. Arrivée la première, Marine Le Pen, manteau sombre et écharpe bleu claire, est placée sur la même ligne que les membres du gouvernement. A ses côtés, Thierry Braillard, le secrétaire d'Etat aux Sports. Pas un mot ni un regard. En costume bleu foncé, Emmanuel Macron est lui totalement à l'opposé. Entre eux, 20 ministres et secrétaires d'Etat. Tous deux assistent à la cérémonie la mine grave et le regard sombre. Une cérémonie que la candidate d'extrême-droite quitte rapidement en compagnie du député Gilbert Collard. Au final, elle n'aura échangé avec personne. Tout le contraire d'Emmanuel Macron qui a lui multiplié poignées de main et discussions, notamment avec Etienne Cardiles, le conjoint de Xavier Jugelé, le policier tué, lui qui avait quelques minutes auparavant prononcé un discours d'hommage extrêmement poignant, avant celui de François Hollande, le chef de l'Etat qui au sujet de la sécurité a envoyé un message aux deux candidats, plaidant pour je cite "de la constance, de la persévérance, de la cohérence dans l'effort, plutôt que des surenchères et des ruptures". MLM : Les deux qualifiés pour le second tour se retrouveront bientôt. Le débat télévisé de l'entre-deux-tours aura lieu le 3 mai. Ce sera sur TF1 et France 2. Et ce soir, le Conseil supérieur de l'audiovisuel demande à ce qu'Emmanuel Macron et Marine Le Pen soient interrogés par un duo de journalistes mixtes : un homme, une femme, plutôt que le tandem Gilles Bouleau-David Pujadas prévu pour l'instant.
SB : Avant ce duel télévisé, Emmanuel Macron était ce soir l'invité de France2. Alors qu'on lui reproche de se voir déjà président de la République, il s'est défendu. Il a expliqué qu'il sait bien que rien n'est encore gagné.
MLM : Son adversaire, Marine Le Pen, était, elle, sur TF1. Elle a répété qu'elle était la "candidate du peuple". MLM : Dans l'actualité internationale maintenant, l'Etat d'Israël s'est brouillé avec l'un de ses principaux alliés européens, l'Allemagne. Benyamin Netanyahu a refusé de rencontrer le chef de la diplomatie allemande.
SB : Les deux hommes devaient se rencontrer ce mardi. Mais la réunion a été annulée. Pourquoi ? Hé bien parce que Sigmar Gabriel compte profiter de sa visite à Jérusalem pour s'entretenir avec des organisations israéliennes hostiles à l'occupation des territoires palestiniens. Le Premier ministre n'a pas du tout apprécié.
MLM : Pourtant, malgré ces tensions, Benyamin Netanyahu et Sigmar Gabriel ont essayé de calmer les choses. Les "relations avec l'Allemagne sont très importantes et ne seront pas affectées", a ainsi tempéré le Premier ministre israélien. Quant au chef de la diplomatie allemande, il s'est juste étonné de la réaction israélienne. A Berlin, Pascal Thibaut.
« Ce n'est pas une catastrophe ». Sigmar Gabriel s'est efforcé de dédramatiser l'annulation de sa rencontre avec Benjamin Netanyahu. Le ministre des Affaires étrangères allemand voit dans cette décision la conséquence indirecte de débats internes en Israel. Gabriel a reçu le soutien de responsables allemands. Le président de la commission des affaires étrangères du Bundestag, le chrétien-démocrate Norbert Röttgen, a parlé «d'une erreur regrettable ». Le ministre du développement, le conservateur Gert Müller, a rappelé que les dirigeants chinois acceptaient des discussions avec des défenseurs des droits de l'homme. La rencontre entre Sigmar Gabriel et des représentants d'organisations critiquant la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés était prévue de longue date. Les ONG ont été reçues dans le passé par des responsables allemands de passage en Israel sans que cela ne débouche sur un incident diplomatique. Les relations germano-israéliennes sont marquées depuis quelques temps par des tensions. Berlin avait annoncé en février le report de consultations bilatérales. Angela Merkel voulait par là manifester son mécontentement après l'adoption d'une loi favorable aux colons israéliens dans les territoires occupés. Fin janvier, l'Allemagne avait douté de la volonté de l'Etat hébreu de vouloir aboutir à un règlement du conflit israelo-palestinien. Des déclarations prudentes mais qui tranchent avec la retenue traditionnelle de Berlin dont la relation avec Israel reste marquée par l'héritage de l'holocauste. Pascal Thibaut, Berlin, RFI.
MLM : 26 personnes sont mortes au Venezuela en près d'un mois. Le bilan des manifestations des partisans et des opposants à Nicolas Maduro a encore augmenté.
NB : Oui, deux hommes sont morts aujourd'hui des suites de leurs blessures. L'opposition appelle à manifester à nouveau demain, dans le centre de Caracas, la capitale du Venezuela, pour réclamer des élections anticipées.
MLM : Pour l'instant, le président accepte juste d'organiser des élections régionales. Mais pas question d'envisager un scrutin présidentiel. Ecoutez l'ancien vice-président et partisan de Nicolas Maduro, Diosdado Cabello.
L'opposition réclame des élections. Je souhaite qu'ils comprennent que cela n'arrivera pas, quelles que soient les circonstances. Il n'est pas possible que ces élections se tiennent. Je m'explique : je parle d'élections de gouverneurs, de maires et du président. Il est hors de question qu'on élise un nouveau président. Ce n'est pas prévu. Ces élections n'ont pas lieu d'être. Nous n'allons pas violer la Constitution pour faire plaisir à la droite, non non... Ils ne le mérite, mais alors, absolument pas. Mais si le CNE, le Conseil National Eléctoral, convoque des élections, je vous garantis que nous serons les premiers à participer. Nous serons présents et surtout nous seronts prêts. Que va-t-il se passer si le CNE convoque une élection maintenant? Et bien nous irons seuls, parce qu'ils n'ont pas de partis politiques. La droite n'a même pas de parti politique.
NB : Alitalia cherche un repreneur. La compagnie italienne est au bord de la faillite.
MLM : Le conseil d'administration d'Alitalia a décidé aujourd'hui de lancer la procédure administrative en vue d'une reprise ou d'une liquidation de la compagnie. Une décision qui fait suite au rejet par les salariés d'un plan de relance drastique. Plan qui prévoyait 1.700 suppressions d'emplois et une baisse des salaires de 8%. Les caisses de la compagnie aérienne sont vides et les actionnaires, notamment la compagnie émiratie Etihad, n'ont pas l'intention de mettre la main au porte-monnaie. A Rome, Anne Le Nir.
Alitalia sera placée sous administration extraordinaire publique, comme elle l'a été en 2008. Mais cette fois-ci, ce pourrait être vraiment l'anti-chambre de sa liquidation. Les actionnaires avaient en effet conditionné une recapitalisation de 2 milliards d'euros à un « oui » au plan social. Pour l'heure, la seule certitude, c'est que la compagnie, qui perd 2 millions d'euros par jour, n'aura plus les moyens de payer ses 12 500 salariés au mois de mai. Sauf si une aide d'urgence était débloquée. D'où l'importance de l'assemblée générale extraordinaire qui sera convoquée le 27 avril ou le 2 mai. C'est à son issue qu'un administrateur spécial devrait être désigné. Il devra opter pour un nouveau plan industriel, permettant de faire redécoller Alitalia, ou entamer les procédures visant à mettre fin à la longue, et tortueuse, histoire d'une compagnie qui, fut un temps, faisait rêver le pays tout entier. Anne Le Nir, Rome, RFI.
SB : Il y a du football ce soir. C'est la première demi-finale de la Coupe de France.
MLM : Depuis une heure, l'équipe d'Angers reçoit Guingamp. Et pour l'instant, le score est de 1 à 0 pour Angers.
SB : L'autre demi-finale se jouera demain. Elle opposera le PSG à Monaco.
MLM : Toujours à propos du Paris-Saint-Germain, l'attaquant Edinson Cavani va rester au club. Le joueur uruguayen, qui est âgé de 30 ans, a prolongé son contrat jusqu'en juin 2020. Il l'annoncé aujourd'hui sur son compte Twitter.