Journal en français facile 25 octobre 2018
Clément Fraioli : Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir, et bienvenu dans cette nouvelle édition du journal en français facile. Un journal que je présenterai ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin !
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir !
CF : À la Une de ce journal, de nouveaux colis suspects aux États-Unis. Cette fois, ce sont l'acteur Robert De Niro et l'ancien vice-président démocrate Joe Biden qui étaient visés. C'est à dire, une nouvelle fois, des personnalités critiques du président Donald Trump.
ZK : En Arabie saoudite, la conférence sur l'investissement a pris fin aujourd'hui. Et malgré l'affaire Jamal Khashoggi qui le fragilise, le prince héritier Mohammed ben Salman a tenté d'attirer les investisseurs étrangers.
CF : Dans ce journal également, on connaît le parcours du prochain Tour de France. Il partira de Bruxelles, en Belgique, et sera marqué par beaucoup de montagnes.
ZK : Aux États-Unis, l'inquiétante série de colis suspects se poursuit.
CF : Je vous le disais, ce jeudi, l'acteur Robert De Niro et l'ancien vice-président démocrate Joe Biden ont à leur tour été visés aujourd'hui. Au total, depui le début de la semaine, ce sont neuf colis piégés qui ont été interceptés. Et les destinataires ont tous un point commun, Christophe Paget, ce sont des opposants affichés au président Donald Trump.
Deux colis interceptés ce jeudi étaient destinés à l'ancien vice-président démocrate Joe Biden, un autre était arrivé au bureau de la société de production de l'acteur Robert De Niro, qui avait critiqué de manière très véhémente le président américain en juin dernier. Depuis ce lundi, on en est à dix colis interceptés, adressés entre autres à l'ex-secrétaire d'État Hillary Clinton, l'ancien président démocrate Barack Obama, ou encore John Brennan, ex-directeur de la CIA et aujourd'hui commentateur sur CNN. La police a augmenté ses patrouilles pour surveiller des personnalités, des zones ou des organisations qui pourraient être visées. Les enquêteurs n'ont pas indiqué si ces colis devaient exploser ou s'ils étaient juste destinés à effrayer les gens. En tout cas, pour le moment pas de revendication. L'adresse d'expédition des colis est, à chaque fois, avec des fautes d'orthographe celle d'une élue démocrate de Floride. Le directeur du FBI a appelé ceux qui disposaient d'informations de contacter le Bureau, « le moindre petit détail peut nous aider dans cette enquête ». Mercredi, Donald Trump avait appelé au rassemblement, mais avait affirmé dans la foulée que les médias devaient « cesser les attaques négatives constantes ». Ce jeudi, il les a encore accusés d'être « en grande partie » responsables de la « colère » dans la société américaine. Les chefs démocrates au Congrès l'ont accusé de cautionner la violence.
CF : Les explications de Christophe Paget.
ZK : La conférence sur l'investissement de Riyad s'achève aujourd'hui. Une conférence marquée par l'affaire Khashoggi.
CF : De nombreux représentants politiques, institutionnels et entreprises avaient boycotté, avaient refusé de se rendre à cette conférence. La raison, le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, le 2 octobre, au consulat saoudien d'Istanbul. Meurtre dans lequel les autorités saoudiennes pourraient être impliquées. Aujourd'hui, le Parlement européen a d'ailleurs estimé qu'il était « hautement improbable » que cet assassinat ait été mené à « l'insu » du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salman. MBS, comme on le surnomme, nie, dément, toute implication. Et malgré cette affaire, il n'a pas hésité, lors de cette conférence, à vendre son pays comme destination d'affaires, David Baché.
Comme si de rien n'était, ou presque. S'il a qualifié d'« incident hideux » l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le prince héritier Mohammed ben Salman a surtout profité de la conférence sur les investissements pour vanter son projet de diversification économique : plus de nouvelles technologies, moins de pétrole. « Dans cinq ans, a promis MBS, l'Arabie saoudite sera totalement différente. » -Et de présenter le Moyen-Orient comme « la nouvelle Europe ».- Le ministre saoudien de l'Économie a assuré que la société nationale pétrolière Aramco était prête pour une introduction en bourse, oubliant que le contexte n'était sans doute pas propice. Les organisateurs de la conférence affirment que 12 « méga contrats » ont été signés, pour une valeur de 50 milliards de dollars. Notamment dans l'énergie. Il faut dire que, parmi les rares Occidentaux ayant maintenu leur présence, il y avait notamment des groupes pétroliers comme le français Total. L'agence de presse AFP évoque également la présence de nombreuses entreprises asiatiques et russes, ainsi que de dignitaires venus des monarchies du Golfe ou même d'Afrique, avec par exemple les présidents du Sénégal et du Gabon.
ZK : David Baché. Le lauréat du prix Sakharov a été révélé ce jeudi. Un prix décerné par le Parlement européen au cinéaste ukrainien Oleg Sentsov, emprisonné en Russie.
CF : Ce prix récompense « une contribution exceptionnelle à la lutte pour les droits de l'Homme dans le monde ». En l'attribuant à Oleg Sentsov, le Parlement européen envoie un signal fort à la Russie et appelle à la libération « urgente » du cinéaste ukrainien. De son côté, Moscou a dénoncé une décision « totalement politisée ». Originaire de Crimée, péninsule ukrainienne annexée par la Russie en 2014, Oleg Sentsov a été arrêté chez lui en 2014 et condamné à 20 ans de prison pour « terrorisme » et « trafic d'armes ». Un procès qualifié de « stalinien » par Amnesty International. Oleg Sentsov avait débuté une grève de la faim au mois de mai pour obtenir la libération de « tous les prisonniers politiques », avant d'y mettre fin 145 jours plus tard.
ZK : Après la Bavière où on votait le 14 octobre dernier, c'est en Hesse qu'une deuxième élection régionale se tient ce dimanche.
CF : Cette fois, c'est le parti d'Angela Merkel qui est en ligne de mire. Et la CDU, au pouvoir dans cette région avec les Verts, est comme en Bavière menacée d'un recul sévère. Un échec qui affaiblirait la chancelière. Signe de l'importance de cette élection, Angela Merkel a multiplié les meetings, Pascal Thibaut.
La halle esperanto ressemble un peu à un gymnase de collège sans âme. A 14 heures, un jour de semaine, quelques centaines de personnes sont présentes, parmi elles beaucoup de seniors. L'enthousiasme de la foule n'est pas débridé bien qu'une jeune femme ait tenté de chauffer la salle. Pour la quatrième fois cette semaine, Angela Merkel participe à la campagne de son parti. Cela souligne l'importance du scrutin pour la chancelière même si elle veut en minimiser la portée. Dimanche, on vote d'abord en Hesse. Pour Berlin, on verra plus tard. C'est important, car le gouvernement de la région a montré comment on peut remporter des succès sans querelles. Une manière comme une autre d'évoquer les bisbilles de la grande coalition à Berlin entre les conservateurs qui ont nui à l'image du gouvernement dans son ensemble. Cette militante CDU en veut à la CSU bavaroise et insiste sur la différence avec la Hesse.
ZK : Du sport, avec du cyclisme. Le parcours du Tour de France 2019 a été dévoilé aujourd'hui à Paris.
CF : La 106ème édition de la Grande Boucle partira de Bruxelles, la capitale belge, le 6 juillet prochain. Arrivée prévue trois semaines plus tard, à Paris. Entre les deux, 21 étapes, presque 3 500km, beaucoup de montagnes, Thomas de Saint-Leger.
Tout commence par un clin d'œil à Eddy Merckx, le roi de la petite reine, 50 ans après le début de son sacre. La Grande Boucle se déplace chez lui, en Belgique, un grand départ de Bruxelles pour une visite de trois jours au total. Trois jours sur les routes du plat pays et puis, le plat justement disparait du menu. La suite, c'est un banquet d'ogre, de cannibale même. Quatre massifs à franchir, 30 ascensions de deuxième, première ou hors catégorie un record. Et surtout, des sommets très haut perchés : le Tourmalet, le Galibier ou encore le toit du tour, l'Iseran et ses 2 770 mètres d'altitude. Le responsable du parcours Thierry Gouvenou : « Le but, c'était de prendre de la hauteur. On va proposer sept cols au-delà des 2 000 mètres, c'est quelque chose d'assez important. On aura trois arrivées au sommet au-delà des 2 000 mètres. Oui, c'était de prendre de la hauteur, un peu comme le maillot jaune, prendre de la hauteur par rapport à tout le reste. » Les hauteurs du classement pour l'instant sont bien gardées par les Britanniques, Geraint Thomas, le vainqueur sortant, et puis surtout Chris Froome, quatre fois en jaune à Paris, troisième l'an dernier. Le coureur de la Sky sait que l'altitude peut-être le facteur clé de cette 106ème édition : « Il faut être plus habitué. Des coureurs qui sont nés en altitude comme Nairo Quintana, je pense, à mon avis, ils ont un petit avantage. » Moins avantagé, en revanche, les rouleurs-grimpeurs avec seulement 54 kilomètres contre-la-montre. Ce Tour 2019 semble davantage taillé pour les grimpeurs racés. Eddy Merckx appréciera.
CF : Thomas de Saint-Léger. 22h10 à Paris. C'est la fin de ce journal en français facile, merci à vous de l'avoir suivi, et merci à Zéphyrin Kouadio de m'avoir aidé à le présenter. Bonne soirée !
ZK : Bonne soirée !