Journal en français facile 26 janvier 2020
Loïc Bussières : Bonsoir et bienvenue pour cette édition du Journal en français facile que je vous présente en compagnie ce soir de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphirin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à toutes et à tous.
LB : À la Une, l'épidémie de coronavirus en Chine. Les autorités estiment que les contaminations devraient encore augmenter alors que le nombre de victimes approche la soixantaine.
ZK : Au Mali, au moins 19 gendarmes tués dans une attaque d'un camp militaire dans le centre du pays. Information donnée par des sources militaires et locales.
LB : Et puis en France, Cédric Villani maintient sa candidature à la mairie de Paris malgré la demande du président de la République de rejoindre le candidat de LREM, Benjamin Griveaux.
---
ZK : Au moins 56 morts et près de 2 000 cas de contamination, c'est le dernier bilan de l'épidémie de coronavirus en Chine.
LB : Le maire de Wuhan, la ville où est apparu le virus le mois dernier, a annoncé ce dimanche s'attendre à un millier de contaminations supplémentaires. Il se base sur le nombre de patients hospitalisés et qui n'ont pas encore été testés. En attendant, la Chine se barricade et étend les restrictions de circulation. Au total, 56 millions de personnes sont totalement coupées du monde. Jelena Tomitch.
Environ 1 000 cas probables de contamination pourraient donc venir s'ajouter aux 2 000 cas avérés, selon le maire de Wuhan. Cette mégapole industrielle au centre de la Chine est placée depuis jeudi en quarantaine. Le port du masque est obligatoire, les sorties en ville réduite au strict minimum, la circulation est interdite dans le centre-ville, à l'exception des services d'ambulances et des chauffeurs autorisés à transporter les malades vers les hôpitaux. Si des études commencent à démontrer que le taux de mortalité du virus est assez faible, les déclarations du ministère de la Santé sont loin d'être rassurantes. Les responsables sanitaires ont ainsi reconnu, ce dimanche, que la propagation du virus était assez rapide, qu'ils ne maîtrisaient pas totalement l'évolution de l'épidémie et qu'ils ne détenaient pas suffisamment d'information concernant la mutation du virus. Une situation critique et complexe donc, qui a incité plusieurs pays à évacuer prochainement leurs ressortissants, dont les États-Unis où la France, qui compte à Wuhan quelque 500 expatriés. Tous devraient d'abord être transférés dans la ville de Changsha pendant une quinzaine de jours avant de regagner la France.
LB : Et justement, la France annonce ce soir, par la voix d'Agnès Buzyn, qu'un rapatriement direct par voie aérienne allait être organisé en milieu de semaine prochaine. Rapatriement des ressortissants français de la ville de Wuhan. Ils seront transférés dans un lieu d'accueil où ils resteront en observation pendant 14 jours, ajoute la ministre de la Santé.
ZK : À la Une également, cette attaque au Mali dans camp militaire du centre du pays.
LB : Au moins 19 gendarmes ont été tués ce matin. L'armée attribue l'attaque à des jihadistes. C'est le camp de Sokolo, dans la région de Ségou qui a été pris pour cible. D'après l'Agence France presse, qui cite un élu local, « les terroristes sont arrivés à moto ».
LB : Au Brésil, c'est une violente tempête qui a fait au moins 30 victimes, dans le sud-est du pays.
LB : On signale aussi au moins 17 disparus. La tempête qui s'abat depuis jeudi sur l'État de Minas Gerais s'accompagne de fortes pluies, ce qui a provoqué d'importantes inondations et des glissements de terrain. Le point avec Anastasia Becchio.
Des maisons ensevelies sous la boue, des éboulements, des arbres et des poteaux électriques arrachés, des rivières en crue et des quartiers inondés… Les images qui parviennent de la région de Belo Horizonte sont impressionnantes. Une trentaine de villes ont été touchées. Selon la défense civile, 3 000 personnes ont dû être évacuées. Plusieurs routes sont coupées du fait de la montée des eaux et des dizaines de ponts se sont effondrés. L'Institut national de météorologie indique avoir enregistré en 24 heures les précipitations les plus importantes jamais relevées en plus d'un siècle : 171,8 millimètres de pluie tombés à Belo Horizonte. Ces averses devraient être moins intenses dans les heures qui viennent, mais le risque de glissement de terrain persiste. Le gouverneur de la région Romeu Zema doit survoler les zones sinistrées pour tenter d'évaluer l'étendue des dégâts. Ces pluies dévastatrices se produisent un an tout juste après la rupture d'un barrage minier situé à Brumadinho, dans ce même État du Minas Gerais. Le torrent de boue et de déchets avait tout emporté sur son passage, tuant 259 personnes. Un an après, plusieurs dizaines de pompiers continuent de se relayer sur le site pour fouiller les décombres à la recherche de victimes, 11 personnes sont encore portées disparues.
ZK : 15h05 à Lima. Près de 25 millions d'électeurs péruviens doivent participer aux élections législatives extraordinaires de ce dimanche.
LB : Le président Martín Vizcarra a dissous le congrès il y a quatre mois. Les nouveaux élus ne le seront que pour un an et demi, jusqu'aux élections générales de l'an prochain. Selon les derniers sondages, plus de la moitié des électeurs ne sait toujours pas pour qui voter. Une réalité qu'a constatée notre correspondant au Pérou, Éric Samson, dans le quartier pauvre de Pachacutec, très au nord de Lima.
Cela fait maintenant trois ans et demi que le pouvoir exécutif péruvien et le Congrès à majorité d'opposition s'opposent sur à peu près tout. Fort de sa majorité absolue, le parti fujimoriste Force populaire a tout fait pour protéger son leader, Keiko Fujimori, et des juges accusés de corruption. Sa stratégie du blocage permanent devrait provoquer une baisse sensible du parti Fujimoriste, même si aucune force politique ne semble en mesure de s'imposer. Derrière Action populaire et le parti Violet, deux groupes de centre droit, et l'Alliance pour le progrès du Pérou, formation de l'homme d'affaires Cesar Acuña, une demie douzaine de mouvements pourraient obtenir au moins 5% des suffrages. C'est le niveau minimum pour avoir droit à des sièges au Congrès où le président Martin Vizcarra ne disposera d'aucun groupe « officialiste ». Alors que près de la moitié de la population n'a pas encore décidé pour qui voter, la présence de 200 candidats condamnés à titre pénal ou civil alimente le pessimisme d'une bonne partie des 24 millions d'électeurs, malgré la présence de nouvelles figures de la société civile comme Gahela Carí, la première candidate indigène transgenre du Pérou ou Bryan Russell, premier candidat au monde au Congrès atteint du syndrome de Down. Éric Samson, Lima, RFI.
ZK : L'actualité électorale encore, mais en Italie. Des élections régionales en Italie se tiennent aujourd'hui en Émilie-Romagne.
LB : Une région du Nord dirigée par la gauche depuis 70 ans, et qui pourrait basculer à l'extrême droite. La candidate de la Ligue, Lucia Borgonzoni, est donnée au coude-à-coude, c'est-à-dire très proche, avec le président sortant de la région, le démocrate Stefano Bonaccini.
ZK : Et puis en France, à un peu moins de deux mois des élections municipales, Cédric Villani plus que jamais candidat à Paris.
LB : Cédric Villani, qui n'a pas obtenu l'investiture de LREM, a annoncé dimanche soir maintenir sa candidature malgré la demande du président de la République, qui l'avait reçu un peu plus tôt à l'Élysée, demande d'Emmanuel Macron de « rejoindre Benjamin Griveaux », investi par LREM.
Deux disparitions dans l'actu. Le décès d'une figure de la vie nocturne parisienne. Michou, le célèbre directeur du cabaret qui porte son nom à Montmartre est mort à 88 ans. Et puis à l'instant, on apprend la disparition du basketteur américain, star de la NBA, Kobe Bryant est décédé dans un crash en hélicoptère.
L'heure de retrouver Yvan Amar pour l'expression de la semaine, Yvan Amar qui se remet en selle.
Ségolène Royal, nous dit-on se remet en selle d'un point de vue politique. C'est-à-dire que, maintenant qu'elle n'est plus ambassadrice des pôles, donc qu'elle est moins liée au pouvoir en place, qu'elle a moins d'obligation de réserve, elle peut revenir dans la bataille politique, et peut-être se préparer aux prochaines élections présidentielles. En effet, quand on fait partie du personnel diplomatique, quand on est ambassadeur par exemple, on est solidaire du gouvernement, on en fait presque partie, on le représente. Et donc on n'a pas trop le droit de le critiquer. C'est ça l'obligation de réserve. Ségolène Royal est donc maintenant plus libre de sa parole, d'exprimer ses opinions. Ce qui permet de la remettre en selle. Ce qui veut dire qu'elle revient dans le champ politique. Comme si elle remontait sur son cheval pour aller batailler. C'est bien ça se remettre en selle, c'est se remettre d'aplomb, bien droit sur sa selle pour diriger son cheval. En général, on dit qu'on se remet en selle après une période où on était moins à l'aise, moins sûr de soi, un peu en dehors de l'action. Comme si on avait été désarçonné : encore un mot d'équitation, qui s'emploie quand on perd l'équilibre et que justement on risque de tomber de sa selle. Et au figuré, on est désarçonné quand on est déconcerté, qu'on perd son assurance.