TÉMOIN (PASSER LE) 2009-01-04
La présidence de l'Union européenne est donc passée, avec le changement d'année, de la France à la République Tchèque. Et le passage de témoin a eu lieu. Roger Mifounda est à Kinshasa, et il nous demande le sens exact de cette expression.
On l'emploie beaucoup quand une responsabilité change de main, quand une fonction qui était remplie par quelqu'un est tout à coup assurée par quelqu'un d'autre. Dans le cas de la présidence de cette Union européenne, c'est très clair. Durant six mois, la France – et en particulier le président Sarkozy – a pris cela en charge. Mais dès le départ, on savait que c'était pour six mois et qu'au bout de ce délai, ce pouvoir reviendrait aux Tchèques. Il y a donc l'idée d'une passation, d'une transmission. Si le directeur d'une société arrive à l'âge de la retraite, on dit qu'il passe la main. Quelqu'un d'autre que lui va faire son travail. Le passage du témoin représente le moment symbolique où le pouvoir passe d'une main dans l'autre, avec l'idée que tout le monde est d'accord. Cela se passe par consentement mutuel.
Mais pourquoi « passer le témoin » ? On appelle « témoin » le morceau de bois que les coureurs doivent tenir dans leur main lors des courses de relais. Un coureur arrive au bout de son parcours, et il est relayé par un autre. Il lui donne, de la main à la main, tout en courant, ce bout de bois qui atteste, qui témoigne, qui prouve que le relais a bien été passé dans les règles.
Il s'agit donc d'un symbole. Le témoin est comme un sceptre, comme un objet qui concentre le pouvoir. Celui qui l'abandonne le donne à celui qui l'accepte. Retrouvez Les mots de la semaine dans les journaux en français facile du week-end. Chaque semaine, Yvan Amar répond aux questions d'un auditeur.