Journal en français facile 04/11/2020 20h00 GMT
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Aurélien Devernoix : Les États-Unis suspendus au décompte des voix dans le Michigan, la Pennsylvanie ou encore le Wisconsin. L'élection présidentielle américaine est extrêmement serrée et il est bien difficile de prévoir qui de Donald Trump ou Joe Biden va finalement l'emporter. La vague démocrate annoncée n'a en tout cas pas eu lieu, même si le camp de Joe Biden remporte un État traditionnellement républicain, l'Arizona. Le reste de la planète a aussi les yeux rivés sur la situation aux États-Unis, nous irons en Allemagne où la volonté de Donald Trump de contester les résultats suscite l'inquiétude. Et puis période de turbulences pour le géant chinois de l'internet Alibaba : l'entrée en bourse d'une de ses filiales a été suspendue, tirant vers le bas la valeur du groupe. -----
AD : Il était crédité de près de 10 points d'avance dans les intentions de vote et espérait créer la surprise dans des États comme le Texas ou la Floride. Mais les choses se sont compliquées pour Joe Biden dès l'annonce des premiers résultats de l'élection présidentielle américaine la nuit dernière. Le candidat démocrate a vu Donald Trump s'imposer dans la plupart des zones où le président sortant avait devancé Hillary Clinton il y a quatre ans. Et la situation semble mal embarquée dans l'État d'origine de Joe Biden, la Pennsylvanie, où son adversaire républicain menait assez largement ce soir. Seule consolation, le succès apparemment remporté dans l'Arizona où les démocrates raflent aussi un siège au Sénat. Une vraie surprise dans cet État conservateur de longue date et où Joe Biden avait mené une campagne minimale. Les précisions de Marie Normand, envoyée spéciale à Phoenix.
Une seule visite de Joe Biden en Arizona sans public, contre six pour Donald Trump devant des milliers de personnes. Il n'y a pas eu non plus de la part du parti démocrates local de grands évènement, ni de traditionnels porte-à-porte de militants. Tous annulés en raison de la pandémie. En réalité, la campagne en faveur des libéraux a plutôt été menée par les syndicats, les associations locales qui ont mobilisés leurs troupes pour passer des coups de téléphone, mais aussi pour se déplacer au contact des électeurs. Ils ont décidé de prendre le relais du parti démocrate, persuadés qu'il fallait mener cette campagne de terrain malgré la crise sanitaire. Le seul espoir, selon eux, de mobiliser l'électorat. Notamment la communauté hispanique qui se rend habituellement peu aux urnes, mais qui compte en Arizona, puisqu'elle représente un quart de l'électorat et qu'elle vote majoritairement démocrate. C'est auprès d'elle que ces militants ont le plus travaillé ces derniers mois, sans soutien officiel des démocrates, lorsqu'en face la campagne Trump ouvrait trois bureaux entièrement dédiés aux latinos en Arizona. AD : Et si Joe Biden devrait pouvoir compter sur les grands électeurs d'Arizona, il lui faudra aussi s'imposer au Nevada et dans le Michigan. Le Michigan où l'équipe de campagne de Donald Trump a demandé ce soir la suspension du dépouillement des votes restants, dénonçant des problèmes d'accès aux opérations électorales. Joe Biden est actuellement en tête dans cet État, il aurait par ailleurs remporté, le Wisconsin, Donald Trump va toutefois y demander un recompte des voix. Le président américain avait gagné cet État en 2016, mais les électeurs paraissent donc avoir choisi Joe Biden.
Un peu plus d'1,5% d'entre eux ont cependant voté en faveur d'un des trois autres candidats en lice. Certains Américains sont en effet lassés du système bipartite, à deux partis, qui domine le pays depuis deux siècles. C'est le cas de Christopher, jeune électeur de Milwaukee, la principale ville de Wisconsin. « Je pense que même si Joe Biden était élu, on verrait quatre années de plus de ce que nous avons déjà vécu sous Donald Trump. À la seule différence que les racistes, ces gens qui portent de la haine dans leur cœur, se retireraient dans le sous-bois au lieu d'être là sur la place publique. Mais après Joe Biden, il y aura un autre Donald Trump et après ça un autre Joe Biden et ainsi de suite. La seule solution c'est le démantèlement du gouvernement américain et d'apporter un vrai changement avec le candidat d'un troisième parti afin de s'opposer au monopole politique que détiennent les deux partis. Républicains et démocrates sont les deux revers d'une même médaille. Les options, les personnes géniales et talentueuses qui pourraient diriger notre pays ne manquent pas pourtant. Que ce soit au poste de président, sur des postes d'élus du Congrès ou des sénateurs d'État jusqu'au poste du maire. La seule solution, c'est de briser le cercle vicieux dans lequel nous tournons en rond depuis la création de ce pays. AD : Des propos recueillis par notre envoyée spéciale dans le Wisconsin, Stéphanie Schuler.
Les résultats de l'élection américaine attendus avec une certaine impatience un peu partout sur la planète. Mais le scénario qui se dessine suscite aussi de l'inquiétude. Exemple en Allemagne où la déclaration la nuit dernière de Donald Trump se proclamant vainqueur de l'élection sans attendre le décomptage de tous les votes a suscité de nombreuses réactions négatives. La correspondance à Berlin de Pascal Thibaut.
« La situation aux États-Unis est très explosive et peut déboucher sur une crise constitutionnelle. C'est quelque chose qui doit tous nous préoccuper ». La ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, s'est inquiétée ce matin des déclarations de Donald Trump se proclamant vainqueur avant même la fin du décomptage des voix. Les propos de la ministre chrétienne-démocrate recoupent d'autres réactions en Allemagne. Le ministre des Finances, Olaf Scholz, par ailleurs candidat social-démocrate à la chancellerie l'an prochain, s'est montré encore plus explicite en exigeant un décompte de tous les bulletins. Même tonalité dans l'opposition. Le patron du parti libéral, Christian Lindner, parle d'une « rupture avec la tradition et les règles » et estime que l'attitude de Donald Trump « dépasse tout ce qui était imaginable ». Les réactions des Verts et de Die Linke sont similaires. Déjà, certains responsables évoquent les conséquences qu'aurait une réélection de Donald Trump. À gauche notamment, on plaide chez les sociaux-démocrates et les Verts pour une plus grande prise distance de l'Europe à l'égard des États-Unis. Des accents plus prudents en ce sens chez les chrétiens-démocrates pour lesquels la relation transatlantique constitue un pilier central de la politique étrangère allemande. Seul le parti d'extrême-droite Alternative pour l'Allemagne se démarque avec un soutien résolu en faveur du président sortant. AD : En Autriche, le gouvernement a reconnu des défaillances dans le suivi de l'auteur de l'attentat qui a fait quatre morts à Vienne, lundi. Ce sympathisant du groupe État islamique, qui a revendiqué l'attentat, avait été libéré de prison par anticipation après avoir trompé le programme de déradicalisation auquel il participait. Les services de renseignement auraient également ignoré une alerte venue de la Slovaquie voisine, indiquant que le jeune homme cherchait à obtenir des munitions d'armes à feu. Le président français Emmanuel Macron, l'un des premiers à réagir après l'attaque, se rendra lundi à Vienne pour rencontrer le chancelier Sebastian Kurz. La France qui a dissous ce mercredi l'antenne française du mouvement ultranationaliste turc Les Loups Gris. Le groupe est accusé par le gouvernement d'incitation à la discrimination et à la haine et d'être impliqué dans des violences ayant notamment visé la communauté arménienne de France. Une dissolution dénoncée par la Turquie qui a promis de répliquer fermement.
Un mot d'économie avec ce coup dur pour le géant asiatique Alibaba. Alors que sa filiale Ant Group, leader du paiement en ligne, devait entrer en bourse dans deux jours, le Shangai Stock Exchange a décidé de suspendre son introduction qui s'annonçait record. Résultats : l'action Alibaba a dégringolé de 7,54% à Hong Kong et de 8,13% à Wall Street. Les précisions de Patricia Lecompte.
La double cotation aux bourses de Shanghai et de Hong Kong, de Ant Group avec son application Alipay était très attendue des investisseurs. La filiale de services financiers d'Alibaba qui compte plus de 700 millions d'utilisateurs par mois, devait pour l'occasion lever plus de 34 milliards de dollars. Mais les autorités chinoises en ont décidé autrement. Lundi dernier, le fondateur et milliardaire d'Alibaba, Jack Ma, accompagné des deux dirigeants de Ant ont été convoqués par la banque centrale et les régulateurs des marchés financiers pour un entretien « réglementaire » à huis clos. Il leur a été reproché de ne pas respecter les exigences de cotation en matière de divulgation d'information, obligeant le milliardaire à reporter l'opération. Très populaire auprès des Chinois, Ant Group a décidé d'étendre son activité vers le secteur de la finance, en proposant des prêts personnels ou à la consommation, de la gestion de patrimoine ainsi que de l'assurance. Mais en investissant ce territoire, Ant Group est en passe de devenir une institution financière forte et influente et de plus empiète sur le secteur bancaire public, ce qui ne plait pas forcement au gouvernement chinois. Selon certains analystes, cette reprise en main du secteur de la fintech par Pékin traduit l'inquiétude des autorités pour la stabilité du système financier. AD : Patricia Lecompte.
Des résultats sportifs avec du tennis et journée difficile pour les Français au tournoi de Paris Bercy.
Trois défaites en quatre matchs : Pierre Hugues Herbert, Richard Gasquet et Benjamin Bonzi ont été battus au deuxième tour. Seul Adrian Mannarino s'est qualifié pour les huitièmes de finale. En football, deux clubs français sont en lice ce soir en Ligue des Champions. Le Paris-Saint-Germain joue sur la pelouse du RB Leipzig en Allemagne alors que Rennes se déplace à Londres pour affronter Chelsea.
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