Journal en français facile 09/03/2020 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Julien Coquelle Roehm : L'heure de retrouver comme tous les soirs votre Journal en français facile que j'ai le plaisir de présenter ce soir avec Zephyrin Kouadio. Bonsoir Zephyrin. Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Julien, bonsoir à toutes et à tous. JCR : À la une de ce journal, le coronavirus qui touche une centaine de pays avec plus de 110 000 cas désormais. Alors que l'épidémie ralentit dans son berceau, la Chine, elle s'accélère notamment en Europe, nous en parlerons, et affole les marchés financiers, vous l'entendrez. ZK : En Afghanistan, ils sont deux à se disputer le pouvoir, Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah. Ils se sont tous les deux fait investir président aujourd'hui. Des roquettes se sont abattues près des deux cérémonies, attaque revendiquée par le groupe État islamique. JCR : Et puis aux États-Unis, on vote demain une nouvelle fois pour la primaire démocrate. Joe Biden peut compter sur un nouveau soutien ce soir. ----- ZK : On commence avec ce lundi noir sur les marchés financiers paniqués par l'épidémie de coronavirus. JCR : Elle s'accélère partout avec 110 000 cas dans cent pays, et les bourses mondiales ont chuté aujourd'hui, le cours du pétrole aussi. Le monde de la finance s'inquiète pour la croissance mondiale. Les précisions d'Altin Lazaj. Pour vous donner une idée : la bourse de Paris s'est écroulée de 8,39 %, c'est sa pire séance depuis 12 ans, tandis que celle de Milan a fini sur une dégringolade de plus de 11 %. L'effondrement des marchés ce lundi rappelle la crise financière de 2008, les bourses asiatiques ont les premières terminées en très forte baisse, entraînant derrière les places financières d'Australie, des pays du golfe, puis les marchés européens avant de contaminer Wall Street. Cette panique est largement due à la chute historique des cours du pétrole plus de 25 % pour la seule journée d'aujourd'hui. Les investisseurs sont dans la confusion et l'incertitude quant à l'impact économique de l'épidémie de coronavirus. Ils espèrent une réponse internationale coordonnée. C'est également le souhait du FMI. Jusqu'à présent chaque pays a pris ses propres mesures pour atténuer les effets de l'épidémie. La Réserve fédérale américaine a ainsi annoncé tout à l'heure qu'elle allait injecter quotidiennement au moins 150 milliards de dollars dans le marché monétaire. En Europe les yeux sont tournés vers la banque centrale européenne qui se réunit ce jeudi. Les marchés espèrent qu'elle augmentera ses rachats d'obligation d'entreprises. ZK : L'épidémie de coronavirus qui ralentit en Chine, le nombre de nouveaux cas aujourd'hui est au plus bas depuis janvier, mais l'épidémie s'accélère notamment en Europe, Julien. JCR : Désormais tous les pays de l'Union européenne sont touchés. Plus de 500 morts sur le continent après l'annonce de 97 nouveaux décès en Italie. L'Organisation mondiale de la santé a salué aujourd'hui les mesures prises par le pays qui a mis en quarantaine, un quart de sa population. L'Italie en est à plus de 9 000 malades et 463 morts. En France, on décompte1 412 malades et 25 décès. Après 5 députés, le ministre de la Culture, Franck Riester a lui aussi attrapé le virus. Il est « en forme » selon son équipe. En Allemagne, deux premiers patients sont morts. L'Espagne s'approche des 1000 cas. ZK : RFI, 16H03 à Detroit dans le Michigan l'un des six États aux États-Unis où l'on vote demain pour la primaire démocrate. Ce soir, Joe Biden peut compter sur un nouvel allié. JCR : Oui après le coup de pouce de Pete Buttigieg et Amy Klobuchar qui s'étaient retirés de la course au profit de l'ex-vice-président à la veille du Super Tuesday qu'il avait gagné, c'est cette fois Cory Booker, sénateur noir du New Jersey, lui aussi ancien candidat, qui a apporté ce matin son soutien à Joe Biden. Il sera ce soir à l'un de ses meetings à Détroit dans le Michigan avec une autre ex-candidate Kamala Harris. Pourquoi ce choix face à Bernie Sanders qui était encore favori il y a deux semaines ? On écoute Cory Booker. Bernie est mon ami, j'ai beaucoup de respect pour lui et j'ai travaillé avec lui à Washington. Je veux aller au-delà des querelles partisanes qui visent à nous dénigrer mutuellement. On ne peut pas tolérer cela en ce moment. La menace est à la maison blanche. On le voit avec la manière désordonnée dont il fait face au défi posé par le coronavirus, avec son déni de la science : il remet en cause les spécialistes qui l'entourent, mais aussi les experts climatiques. Cette planète est en danger, on n'a pas le temps de nous battre entre nous, on ne doit pas lutter les uns contre les autres, on doit se battre ensemble. Et donc je soutiens Joe Biden, car je pense qu'il a le plus de chances parmi toutes les personnalités de notre parti, au sein de la diversité de ce pays. Je pense qu'à ce moment précis de l'histoire, il est la personne qui peut nous unir et nous aider à battre Donald Trump et à aller ensemble de l'avant. JCR : Le soutien de Cory Booker à Joe Biden. ZK : En Afghanistan, ils sont deux à se déclarer président. JCR : Le président sortant, Ashraf Ghani, a gagné l'élection selon la commission électorale indépendante, mais son rival et chef de l'exécutif, Abdullah Abdullah, rejette ses résultats l'accusant de fraudes massives. Il s'est donc lui aussi déclaré président et a décidé de former son propre gouvernement. Les deux hommes ont même tenu deux cérémonies d'investiture à Kaboul aujourd'hui. Elles ont toutes les deux été perturbées par des frappes revendiquées par le groupe État islamique. Reportage de notre correspondante Sonia Ghezali. La cérémonie d'investiture commence au palais présidentiel, Ashraf Ghani est à la tribune, en plein discours quand soudain des explosions retentissent, des rockettes viennent d'être lancées en direction du palais. L'une atterrit dans l'enceinte sans faire de blessés. Ashraf Ghani ne sourcille pas, il écarte les pans de sa veste : « Je n'ai pas de gilet pare-balles, juste ma chemise. Je resterai même si je dois me sacrifier ». Réponses de ses militants : une salve d'applaudissements. Le président sortant réélu selon la commission électorale indépendante annonce la formation d'une équipe inclusive a quelques mètres de là, dans son palais, Adbullah Abdullah, le chef de l'exécutif. Il a organisé sa propre cérémonie d'investiture. Cette crise politique met plus que jamais à mal la position des autorités afghanes qui doivent prochainement négocier la paix avec les talibans comme le prévoit l'accord de Doha signé le 29 février dernier. Sonia Ghezali, Kaboul, RFI. JCR : Et de nouvelles violences qui ne perturbent pas pour l'instant les États-Unis. Les troupes américaines ont commencé à se retirer d'Afghanistan ce soir. C'est ce que prévoyait un accord signé il y a neuf jours entre Washington et les talibans. ZK : À la une également, la visite du président turc en Europe. JCR : Recep Tayyip Erdogan rencontre les dirigeants européens pour évoquer notamment l'avenir du pacte de 2016. Il prévoyait que la Turquie garde sur son sol les réfugiés syriens en échange d'une aide financière. Accord qu'Ankara a décidé de ne plus respecter fin février. Depuis des dizaines de milliers de migrants ont afflué à la frontière grecque. L'UE a demandé au président turc de mettre fin à ces départs et a négocié un nouvel accord. La Turquie espère obtenir des aides plus conséquentes, mais aussi un appui des Européens dans son offensive contre le régime syrien. « Nous attendons un soutien concret de tous nos alliés », a lancé le président Erdogan après une rencontre avec le patron de l'OTAN. ZK : Et puis on termine Julien avec une bonne nouvelle tout de même. JCR : Oui Zéphyrin comme on dit c'est assez rare pour être souligné et en plus c'est inédit. Pour la première fois depuis 30 ans, la production d'électricité dans le monde a généré moins de gaz à effet de serre en 2019 que les années précédentes. Une baisse de 2 % encourageante pour la planète donc, mais reste à voir s'il s'agit d'une réelle tendance. Simon Rozé. Si en France, on utilise principalement le nucléaire pour faire de l'électricité et qu'on émet donc très peu de gaz à effet de serre à cet effet, dans le monde, c'est le charbon qui domine de très loin. Mais en 2019, pour la première fois depuis trente ans, l'humanité en a brûlé moins. Principaux responsables, l'Union européenne et les États-Unis. Ces derniers sont en train de passer des centrales à charbons aux centrales à gaz pour faire leur électricité. Centrales qui certes polluent toujours, mais polluent tout de même moins. Cette baisse européenne et américaine est si importante qu'elle permet de compenser une hausse en Chine où on a utilisé plus de charbon que jamais. Le charbon est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effets de serre liés à l'énergie. Pékin en représente désormais la moitié, c'est de loin le plus gros émetteur en la matière. De manière générale cette tendance à la baisse est une bonne nouvelle pour le climat, reste à voir si elle va se poursuivre. D'un côté, en raison d'hivers doux et de ralentissement économique, on peut craindre que cette baisse ne soit provoquée que par des éléments conjoncturels, mais de l'autre, les énergies renouvelables et le nucléaire ont atteint des niveaux records de production d'électricité en 2019. Une électricité décarbonée. JCR : Simon Rozé. C'est ainsi que se termine ce Journal en français facile, merci de l'avoir suivi et merci à vous Zéphyrin Kouadio. ZK : Merci Julien ! JCR : On se retrouve sur le site RFI Savoirs quand vous voulez et dans cinquante minutes pour un nouveau journal sur RFI !