Journal en français facile 03/04/2022 20h00 GMT
Marion Casanove : On se retrouve pour le Journal en français facile. Une édition que je présente ce soir avec Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.Sylvie Berruet : Bonsoir Marion, bonsoir à tous.MC : À la Une, le choc de la communauté internationale, après la découverte de centaines de cadavres de civils, tués en Ukraine. Ils ont été découverts après le retrait de l'armée russe de la région de Kiev.SB : Au sommaire également, la démission de tous les ministres sri lankais.MC : Et puis ce dimanche électoral. Viktor Orban pourrait rester au pouvoir en Hongrie. En France, c'était le dernier week-end de campagne avant le premier tour de la présidentielle.-----SB : L'armée ukrainienne a repris le contrôle de la région de Kiev et elle a découvert, dans les villes d'Irpin et de Boutcha, des scènes d'horreur.MC : Au moins 410 cadavres ont été retrouvés dans ces localités. L'armée russe, qui s'est retirée de la région, est accusée. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un « génocide ». La découverte de ces corps a suscité une onde de choc mondiale. Les Occidentaux, en particulier, préviennent que le régime russe devra répondre de ces crimes, Stefanie Schüler.La communauté internationale est saisie d'effroi après les terribles images de cadavres et les témoignages de survivants de Boutcha. « Dans les rues de cette ville, des centaines de civils lâchement assassinés », s'exclame le président français Emmanuel Macron sur Twitter. « C'est comme un coup-de-poing dans le ventre », estime Anthony Blinken, chef de la diplomatie américaine. « Une brutalité inédite en Europe depuis des décennies », renchérit le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg. Tous réclament à ce que les responsables de ce qui est qualifié de « crime de guerre » soient traduits en justice. Et pour cela, souligne le chancelier allemand Olaf Scholz, « les organisations internationales doivent avoir accès à la région pour documenter ces atrocités et rassembler des preuves ». En attendant, cette vague d'indignation qui déferle dans les pays occidentaux pourrait bien se traduire par de nouvelles sanctions contre Moscou : c'est en tout cas ce qu'a d'ores et déjà annoncé le président du Conseil européen, Charles Michel. L'armée russe dément avoir tué des civils à Boutcha et affirme que les images de cadavres ont été fabriquées par les Ukrainiens.SB : Ce soir, le président ukrainien Volodymyr Zelensky estime que les dirigeants russes sont responsables des meurtres et des tortures à Boutcha, selon ses mots. Il ajoute qu'un « mécanisme spécial » sera créé pour enquêter sur les « crimes » russes en Ukraine.MC : Et ailleurs en Ukraine, la guerre se poursuit. Des bombardements auraient frappé Kharkiv, deuxième ville d'Ukraine, mais aussi Mykolaïv, dans le sud, c'est l'un des derniers verrous avant d'arriver à Odessa, le plus grand port d'Ukraine. D'ailleurs à Odessa, jusqu'à présent épargnée par les combats, des tirs russes ont été entendus aujourd'hui.SB : Et pour suivre les dernières informations sur la guerre en Ukraine, rendez-vous sur notre site rfi.fr.Au Sri Lanka, à présent Marion, tous les ministres viennent de démissionner.MC : Démission en bloc, deux jours après le décret de l'état d'urgence et d'un couvre-feu, le gouvernement fait face à des manifestations massives contre sa gestion de la crise économique.SB : Pour contenir la colère des Sri Lankais, les autorités ont bloqué les réseaux sociaux. Mais la population s'organise pour contourner la censure, comme l'explique Djivani Fernando, une quinquagénaire de Colombo :« Les autorités ont bloqué les réseaux sociaux, c'est un schéma qu'ils ont déjà utilisé dans le passé, les gens ont l'habitude et s'y sont préparés. Nous utilisons d'autres alternatives pour continuer à utiliser les réseaux sociaux et partageons la méthode avec d'autres afin qu'ils puissent contourner ce blocage et continuer à partager des contenus sur les réseaux. Si les autorités pensaient pouvoir ainsi nous stopper, ils se trompent. Ce blocage n'a fait que renverser la table. La communauté internationale, la diaspora sri lankaise s'est rassemblée pour prendre le relais et faire entendre notre voix. Je viens de voir qu'il y a eu des manifestations à Auckland, à Melbourne, et de plus en plus de gens nous rejoignent partout à travers le monde. Donc la petite étincelle ici s'est enflammée partout dans le monde. Leur plan ne marche pas. Les gens sont inspirés, encouragé par le soutien mondial. Il y a quelques jours j'étais déçue et découragée, mais aujourd'hui je suis très enthousiaste. »MC : Des propos recueillis par Jelena Tomic.SB : Les Hongrois connaitront ce soir le nom de leur nouveau dirigeant.MC : Il y a de fortes chances pour que le Premier ministre Viktor Orban soit reconduit pour un quatrième mandat. Le conservateur est le favori de l'élection. L'opposition garde cependant espoir jusqu'au bout. La proximité de Viktor Orban avec la Russie de Vladimir Poutine pourrait lui faire perdre des voix. Reportage dans un bureau de vote de la capitale, Budapest, de notre envoyé spécial Daniel Vallot.Erno Zavori vient tout juste de voter dans ce petit bureau de vote situé en plein coeur de la capitale hongroise. Un vote crucial nous explique cette habitante de Budapest car il s'agit, nous dit-elle, de se débarrasser de Viktor Orban : « Nous appartenons à l'Union européenne, à l'Otan, mais Orban, lui, il est du côté de Poutine. Orban considère que la Russie est un modèle à suivre, et que la démocratie ne doit être que de façade. Nous, nous voulons être du côté de l'Europe et de l'Occident. » Le modèle européen, Judith, elle, n'en veut pas. Cette dame à la retraite qui a vécu en France et en Suisse se présente comme une inconditionnelle du Premier ministre hongrois : « Les qualités, c'est qu'il aime son pays, il aime les enfants… Dans quel pays au monde on aide autant les enfants ? Dites-moi ça. C'est quelqu'un d'ancré, de sûr, de solide sur qui on peut compter ! » La popularité de Viktor Orban est restée forte au sein de son électorat de base. À tel point que les partisans de l'opposition ne croient guère en leurs chances de succès. Ils estiment également difficile voire impossible de remporter le scrutin en raison du verrouillage des médias par le parti au pouvoir et du système électoral qui les désavantage. Il faudrait un miracle, nous dit cette jeune habitante de Budapest, qui envisage de quitter la Hongrie si Vitkor Orban est réélu ce dimanche soir, pour un quatrième mandat. Daniel Vallot, Budapest, RFI.SB: Autre scrutin, cette fois en France. Dernier week-end de campagne avant, le 10 mars, le premier tour de la présidentielle.MC : Les candidats enchaînent les déplacements et les meetings. La candidate de Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud, s'est exprimée devant 4 000 personnes tout à l'heure au Zénith. Si elle ne se fait pas d'illusion, elle a quand même défendu son programme.« Le bulletin de vote n'a jamais changé la vie des travailleurs. Alors, pourquoi voter pour moi ? Parce qu'il faut affirmer la nécessité de se battre et de renverser le capitalisme. »SB : Nathalie Arthaud.Nicolas Dupont-Aignan fait lui aussi partie des petits candidats. Invité du journal de TF1, le souverainiste, a expliqué quelle serait sa première action s'il était élu président.« Je m'assois à mon bureau, je prends les dossiers de tous les cabinets d'études McKinsey, je les mets à la poubelle et je lance une grande opération mains propres au sommet de l'État pour mettre fin aux conflits d'intérêts qui ruinent les Français. Je fais le ménage dans les ministères. Les banques d'affaires, les cabinets d'études, les laboratoires pharmaceutiques ne pilleront plus l'État. Et je rends l'État aux Français, au service du peuple, du bien commun. Ça, c'est le symbole que je veux. »MC : Nicolas Dupont-Aignan sur TF1.Quant à Jean Lassalle, il tourne autour des 3% d'intention de vote. Invité de LCI ce soir, il a défendu une France qui ne se reconnaît ni dans les extrêmes ni dans la politique du président.« La France ne veut pas être extrême droitisée, elle ne veut pas extrême gauchisée, et elle ne veut pas être extrême macronisée. Elle veut être la France authentique. C'est-à-dire cette France parfois lâche, mais parfois lumineuse qui est capable de vous sortir le peuple souverain, qui est capable d'écrire la déclaration des droits de l'Homme, le pacte sur la laïcité, ce qui a fait de nous un peuple universaliste. Parce que nous avons contribué à élever l'humanité au-dessus d'elle-même, c'est-à-dire de ce monde tragique, qui ne fut que tragique, et c'est la civilisation qui vous éloigne de l'animalité dont vous êtes issu. Je te mange parce que je suis plus fort que toi. »SB : Voilà, Jean Lassale.Et puis en tennis, la nouvelle génération fait déjà des dégâts.MC : L'Espagnol Carlos Alcaraz vient de remporter le Masters 1000 de Miami, à seulement 18 ans. C'est le plus jeune gagnant de l'histoire du tournoi américain. Il a battu pour cela le Norvégien Casper Roude en deux sets.Ainsi que se referme ce Journal en français facile, que j'ai eu le plaisir de présenter ce soir avec Sylvie Berruet, merci Sylvie.SB : Merci Marion, bonne soirée.MC : Il est 22h10 à Paris.