Journal en français facile 09/04/2022 20h00 GMT
Johanne Burgell : À l'écoute de Radio France internationale, 22h heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Pour le présenter avec moi ce soir, Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Johanne, bonsoir à tous.
JB : Dix milliards d'euros collectés pour aider l'Ukraine. Alors que sur le terrain, la guerre se poursuit, nous entendrons le reportage de nos envoyés spéciaux à Mykolaïv.
SB : Et de son côté, Boris Johnson s'engage à fournir un soutien militaire, notamment des véhicules blindés à l'Ukraine. Le Premier ministre britannique a rendu une visite surprise à Volodymyr Zelensky aujourd'hui à Kiev.
JB : Et puis un million de musulmans venus du monde entier pourront se rendre à La Mecque pour le grand pèlerinage annuel. C'est une première depuis le début de la pandémie de Covid.
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SB : L'Ukraine a annoncé avoir échangé 26 prisonniers avec la Russie.
JB : Il s'agit, Sylvie, du troisième échange depuis le début de l'invasion russe. 12 soldats et 14 civils ukrainiens ont été libérés. Dans le même temps, dans le sud de l'Ukraine, les combats se poursuivent à la frontière entre les régions de Kherson, la ville occupée par les Russes, et Mykolaïv, qui résiste toujours.
SB : Et la zone, sur la route du port d'Odessa, est régulièrement bombardée, y compris dans le centre-ville.
JB : Selon le dernier bilan, 64 civils y ont été tués. Nos envoyés spéciaux Anastasia Becchio et Boris Vichith ont rencontré le maire de la ville de Mykolaïv. Voici leur reportage.
« À la guerre comme à la guerre ». Il a troqué son costume pour une tenue paramilitaire bleu marine et se déplace avec un fusil mitrailleur en bandoulière. « Les maires se font enlever ces jours-ci », précise Alexander Senkevitch, flanqué de son garde du corps, en arrivant dans un café-restaurant où il a l'habitude de fixer ses rendez-vous. S'il est toujours aussi occupé qu'avant la guerre, ses priorités ont changé. « Nos tâches aujourd'hui, c'est creuser des tranchées, construire des barrages routiers et ramener des champs de bataille l'équipement de l'ennemi qui est resté en bon état : les chars, les canons, les véhicules de reconnaissance blindés. Nous les réparons, les repeignons et les donnons à nos forces armées. » Le maire dénonce régulièrement l'emploi d'armes à sous-munition qui ont touché des quartiers résidentiels, des écoles, des hôpitaux. Pour autant, il n'est pas persuadé que les Russes visent spécifiquement les infrastructures civiles. « Il existe un principe de Hanlon : ne jamais attribuer à la malveillance ce que la bêtise suffit à expliquer. Si ça se trouve, ils visent peut-être d'autres infrastructures, mais ça atterrit sur des civils. Leur objectif est peut-être aussi de semer la panique et de créer un sentiment de défaite dans la population pour qu'elle se dise : mieux vaut se rendre, plutôt que de connaitre le même sort que Marioupol. » Éviter un deuxième Marioupol et protéger le grand port d'Odessa plus au sud : personne ici, dit le maire n'a l'intention de battre en retraite. Anastasia Becchio, Boris Vichith, Nicolas I., RFI.
SB : La communauté internationale, Johanne, continue à se mobiliser.
JB : Avec la visite à Kiev aujourd'hui du Premier ministre britannique. Boris Johnson a rencontré longuement le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il s'est notamment engagé à fournir une aide financière, mais aussi militaire à l'Ukraine. Les précisions de notre correspondant à Kiev, Stéphane Siohan.
Boris Johnson, en visite à Kiev, n'est pas arrivé les mains vides. Après avoir rendu hommage à l'armée ukrainienne, qui a accompli selon lui, le plus grand fait d'armes du 21e siècle, le Premier ministre britannique s'est engagé à fournir à l'Ukraine des véhicules blindés et des missiles antinavires. Vendredi, Downing Street avait déjà annoncé une aide militaire à hauteur de 120 millions d'euros pour l'Ukraine, et ce samedi, Boris Johnson a ajouté que le Royaume-Uni allait offrir à l'Ukraine 120 véhicules blindés ainsi que des systèmes de missiles antichars. On en sait un peu plus sur la destination de ce matériel. Les systèmes de missiles antinavires permettront de renforcer la défense du port d'Odessa, tandis que les missiles antichars de type NLAW et Starstreak continueront de renforcer différents corps d'armée, alors que ces équipements portatifs ont permis aux Ukrainiens de mettre en déroute un grand nombre de véhicules blindés russes. Boris Johnson a également annoncé un prêt de 1 milliard de dollars à l'Ukraine, ainsi qu'une levée des tarifs douaniers sur les imports ukrainiens. Volodymyr Zelensky a déclaré que Londres s'affirmait comme le leader de la coalition anti-Russie, et il a appelé les autres pays à suivre l'exemple du gouvernement britannique. Stéphane Siohan, Kiev, RFI.
JB : Et puis 10 milliards d'euros ont été réunis pour aider les déplacés et les réfugiés ukrainiens. Cette somme a été obtenue grâce à la collecte internationale de fonds : la campagne Stand Up for Ukraine.
SB : La Chine fait face à une importante flambée de cas de Covid.
JB : Les plus de 24 millions d'habitants de Shanghai doivent respecter un confinement total depuis deux semaines. Pékin maintient sa stratégie « zéro Covid ». Les Chinois concernés par la mesure ont l'interdiction de sortir de chez eux, sauf pour se faire tester. Dans ce contexte de crise sanitaire, l'Arabie saoudite annonce qu'un million de musulmans pourront participer au grand pèlerinage annuel à La Mecque, le Hadj. Les portes seront ouvertes aux pèlerins étrangers pour la première fois depuis le début de la pandémie. Les précisions de Nicolas Keraudren.
C‘est un début de retour à la normale. En autorisant « un million de pèlerins, étrangers ou nationaux, à accomplir le Hajj », les autorités saoudiennes disent vouloir « permettre au plus grand nombre de musulmans du monde entier » d‘accomplir le grand pèlerinage annuel tout en garantissant leur sécurité. Cette année, les pèlerins devront être âgés de moins de 65 ans et être vaccinés. Ils devront aussi présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures s'ils viennent de l‘étranger. En 2020, au début de la pandémie de Covid-19, seuls 1 000 pèlerins avaient eu ce privilège. 60 000 résidents du royaume uniquement l‘année suivante. Si le nombre de pèlerins autorisés cette année est donc bien plus conséquent, il reste toutefois éloigné des niveaux d'avant crise sanitaire. En 2019, ce grand rassemblement religieux avait en effet accueilli 2,5 millions de fidèles. En août dernier, le royaume avait déjà rouvert ses frontières aux pèlerins étrangers souhaitant participer au petit pèlerinage. Contrairement au Hajj qui se tiendra début juillet, la Oumra peut être effectuée tout au long de l'année. Nicolas Keraudren, Dubaï, RFI.
SB : Une importante manifestation au Sri Lanka, à Colombo.
JB : Des milliers de personnes ont défilé dans le centre de la ville contre le président Rajapaksa, accusé d'être responsable de la crise économique qui touche le pays. Même les représentants des patrons ont fait part de leur mécontentement. Le Sri Lanka, qui fait face à des pénuries d'aliments et de carburants, à des coupures d'électricité et à une dette très importante.
SB : Le grand retour d'Extinction Rebellion à Londres.
JB : Les militants qui défendent le principe de la désobéissance civile non violente reprennent du terrain. Le premier rendez-vous a eu lieu à Hyde Park. Presque 1 000 personnes se sont retrouvées sur les pelouses du célèbre parc de la capitale britannique. À Londres, la correspondance de Marie Boëda.
Des drapeaux rose, vert et jaune fluo sur lesquels sont dessinés des sabliers flottent au-dessus des têtes. L'objectif du jour : former des nouveaux rebelles, explique Paolo, un des porte-paroles d'Extinction Rebellion, alors que Boris Johnson vient d'annoncer son nouveau chantier énergétique. Au programme, développement du nucléaire et extraction de pétrole en mer du Nord. Dora, 27 ans, cheveux châtain et taches de rousseur, distribue des tracts et oriente les visiteurs. « On est en train de faire un entraînement ici à Hyde Park. Les gens se mettent en petits groupes et sont formés sur les actions non violentes. Qu'est-ce que ça veut dire ? Que faire ? Par exemple, si vous vous asseyez en plein milieu d'une route et que la police vient, vous ne résistez pas à l'arrestation. Vous pouvez aussi grimper dans un arbre et refuser de descendre. Ou vous enchaîner à un établissement. » Des petits groupes d'une trentaine de personnes se forment sur la pelouse ensoleillée. Après l'entraînement, place aux actions : elles commenceront dès lundi et dureront dix jours. Et si certaines dérangent, tant pis, c'est nécessaire, disent les participants. Ce n'est qu'un moyen d'accélérer le changement. Marie Boëda, Londres, RFI.
JB : RFI, il est 22 heures et 9 minutes. À Paris, c'est une veille d'élection présidentielle en France. L'heure, ce samedi, est bien sûr au repos pour les douze candidats qui sont dans la course à cette présidentielle. Avant le vote de demain, dimanche, pour le premier tour, en effet, tous les candidats sont tenus au silence, mais aussi les militants. L'une des inconnues bien sûr, pour ce scrutin, c'est l'abstention. De nombreux politologues craignent qu'elle soit très élevée. Demain soir, nous serons en émission spéciale sur RFI, à partir de 19h30, heure de Paris. Merci Sylvie Berruet, de m'avoir accompagnée.
SB : Avec plaisir, Johanne !
JB : Très bonne soirée !
Sylvie Berruet : Bonne soirée également.