Journal en français facile 21/10/2021 20h00 GMT
Merci d'écouter RFI, il est 22h00 à Paris, deux heures de moins en temps universel.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes et à tous.
CP : À la Une, les annonces du Premier ministre français face à la flambée des prix du carburant et de l'énergie. 38 millions de personnes recevront une indemnité de 100 euros à partir de décembre. L'opposition aussi a fait des propositions, mais vous l'entendrez, rien de très écologique.
ZK : Les îles Pacifiques ne pourront pas participer à la COP26. En cause : les restrictions de voyage liée au Covid-19. Ces États sont pourtant les premières victimes du réchauffement climatique.
CP : Dans ce journal également : la Corée du Sud qui a lancé sa première fusée 100% sud-coréenne. Le pays a néanmoins échoué à la mettre en orbite.
ZK : Et puis, en France, le secteur de la chimie recherche de nouveaux talents. Il prévoit d'embaucher 120 000 personnes d'ici à 2025.
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ZK : Le gouvernement français prend des mesures pour faire face à la flambée des prix du carburant et de l'énergie.
CP : Le Premier ministre français Jean Castex annonce une indemnité de 100 euros pour les Français gagnant moins de 2 000 euros nets par mois. Cette « indemnité inflation » sera versée automatiquement à partir du mois de décembre. Aucune démarche ne sera nécessaire. Près de 38 millions de personnes en bénéficieront. Le prix du gaz en France sera également bloqué « tout le long de l'année 2022 », selon le Premier ministre.
ZK : Pendant ce temps, dans l'opposition aussi, les propositions se multiplient.
CP : Baisse des taxes, chèque énergie, blocage des prix, aide des entreprises... Avec toujours ce point commun : placer le pouvoir d'achat des Français au centre, même avant les considérations écologiques. Aurélien Devernoix.
À six mois de l'élection présidentielle et trois ans tout juste après les premières manifestations des « gilets jaunes », leçon retenue dans la classe politique et en particulier à gauche. L'écologie oui, mais pas quand elle menace le portefeuille des Français. Ce ne sera pas le vélo plutôt que l'auto pour le candidat Vert Yannick Jadot qui propose un chèque énergie de 400 euros destiné aux ménages les plus modestes. Une solution privilégiée également par le candidat putatif de la droite Xavier Bertrand, qui l'expérimente déjà dans sa région des Hauts-de-France. La baisse des taxes sur les carburants fait de son côté le plein de soutien : Marine Le Pen, qui travaille son image sociale pour contrer une autre envolée, celle d'Éric Zemmour, Anne Hidalgo désireuse d'effacer son image d'anti-voiture, ou encore Arnaud Montebourg, Michel Barnier et Fabien Roussel. Jean Luc Mélenchon, pourtant converti à l'écologie, choisit lui prudemment l'option du blocage des prix à leur niveau d'avant crise. Seule voix dissonante : celle de Sandrine Rousseau, l'ex rivale et désormais conseillère politique de Yannick Jadot. Elle approuve l'idée du chèque énergie, mais estime qu'il faudra de toute façon augmenter les carburants durant le prochain mandat.
ZK : Et puisqu'on parle d'écologie, Clémentine, la COP26 approche à grands pas.
CP : La 26e conférence de l'ONU sur le climat se tiendra du 31 octobre au 12 novembre, à Glasgow en Écosse. Une conférence internationale à laquelle un tiers des petits États et territoires insulaires du Pacifique ne pourront pas participer. En cause, les restrictions de voyage liées au Covid-19. Ces mesures rendent les déplacements impossibles. Ces États sont pourtant parmi les premiers à être victimes du changement climatique. Clea Broadhurst.
Pour les pays du Pacifique, le changement climatique a un impact bien réel et actuel : la montée des eaux, entre autres, a déjà commencé à submerger des atolls d'archipels tels que les Tokelau, Tuvalu et Kiribati. Le sud du Pacifique est également traversé par de plus en plus de cyclones violents - alors que les tempêtes majeures se produisaient « tous les 50 à 60 ans, maintenant, c'est tous les deux à trois ans », rappelle Fiame Naomi Mata'afa, la Première ministre des îles Samoa. C'est pourquoi l'absence de représentation de ces nations du Pacifique est préoccupante : elles sont parmi les plus à risque et ne pourront influencer les résultats de la prochaine COP, comme elles avaient pu le faire par le passé. Entre les prix de billets d'avion qui ont parfois doublé, les coûts d'hébergement au Royaume-Uni qui ne sont pas des moindres et la crainte de ramener le Covid dans les communautés vulnérables, le déplacement des dirigeants - qui seraient parfois soumis à une quarantaine allant jusqu'à un mois dans certains cas - est fortement compromis. Et ces restrictions auront un effet encore plus dramatique sur le nombre de représentants de la société civile, alors qu'ils jouent traditionnellement un rôle important lors de ces sommets sur le climat en maintenant la pression sur les gouvernements.
CP : Explications signées Clea Broadhurst.
ZK : Au Soudan, les pro-civils répondent aux pro-armée.
CP : Des dizaines de milliers de Soudanais ont défilé aujourd'hui dans la capitale Khartoum et dans plusieurs autres villes du pays. Ils réclament un transfert du pouvoir aux civils alors qu'un sit-in demande, depuis six jours, un gouvernement militaire. Les défilés se sont globalement déroulés dans le calme. Pour rappel, depuis la chute du président Omar el-Bechir en 2019, civils et militaires sont réunis à la tête de l'État pour tenter de conduire la transition.
ZK : Le chef du parti chrétien des Forces libanaises convoqué par la justice, au Liban.
CP : C'est une information de l'Agence France presse qui cite une source judiciaire. Selon cette source, la justice souhaite entendre Samir Geagea sur les violences de jeudi dernier, à Beyrouth. Le hezbollah chiite accuse les Forces libanaises d'être à l'origine des tirs qui ont fait sept morts, parmi ses partisans et ceux de son allié, le mouvement chiite Amal. Des accusations jusque-là démenties par les Forces libanaises.
ZK : 43 pays demandent à la Chine de respecter les droits des Ouïghours.
CP : Dans une déclaration commune lue à l'ONU par la France, ces 43 pays demandent à Pékin de respecter l'État de droit à l'égard de cette population. Ils estiment que le respect des droits humains dans la province du Xinjiang reste particulièrement préoccupante. Ils demandent à la Chine d'autoriser l'accès à des observateurs indépendants, y compris le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme et son bureau. L'ambassadeur chinois à l'ONU, Zhang Jun, a de son côté dénoncé « des mensonges » et un « complot pour nuire à son pays ».
KK : Mission presque réussie pour la Corée du Sud.
CP : Séoul a lancé aujourd'hui sa toute première fusée 100% conçue en Corée du Sud. L'appareil a bien réussi à décoller, mais la mise en orbite n'a pas pu être accomplie. Il s'agissait du premier lancement d'un programme débuté il y a une dizaine d'année. Un programme dont le coût s'élève à 1,46 milliards d'euros. Correspondance à Séoul, de Nicolas Rocca.
Le décollage et les différentes étapes de vol de la fusée Nuri se sont déroulés sans accrocs, mais les ingénieurs sud-coréens n'ont pas réussi la dernière étape, à savoir placer le satellite factice d'1,5 tonnes en orbite. Cela reste malgré tout une journée historique pour la Corée du Sud qui avait évalué ses chances de succès à seulement 30%. Cette fusée de 200 tonnes, trois étages et 47,2 mètres de long a décollé en fin d'après-midi depuis le pas de tir de Goheung dans le sud du pays. En quelques minutes, grâce à ses six moteurs à carburant liquide, Nuri a atteint les 700 kilomètres d'altitude. L'objectif final du programme est de poser un satellite 100% local en orbite bas ce qui ferait rentrer la Corée du Sud dans un club privé de six pays à maitriser cette technologie. Dans la lignée de SpaceX, le secteur privé a joué un rôle important dans le programme spatial sud-coréen, car 300 entreprises locales ont participé au projet. Malgré cet échec relatif les ambitions du pays restent élevées, l'objectif étant de produire une fusée compétitive économiquement et de maitriser le placement d'un satellite en orbite qui participera au développement de la 6G. Le prochain lancement est prévu en mars prochain, et les autorités sud-coréennes ont affiché leur volonté de placer leur propre sonde sur la Lune d'ici 2030. Nicolas Rocca, Séoul, RFI.
ZK : En France, le secteur de la chimie prévoit d'embaucher 120 000 personnes d'ici à 2025.
CP : Il affiche l'ambition d'être un moteur de la transition écologique et a donc besoin de nouveaux talents, Patricia Lecompte.
Face aux enjeux écologiques, l'industrie chimique prévoit de développer de nouvelles filières liées à la transition énergétique et environnementale, mais aussi de répondre aux futurs besoins liés à la relocalisation dans l'hexagone d'activités dites stratégiques comme, par exemple, celle de la pharmacie. Pour y parvenir, France chimie, l'association des industriels du secteur, a annoncé son intention d'embaucher durant les quatre prochaines années 120 000 personnes et d'augmenter le nombre de ses alternants, le passant de 6 000 à 7 800, avec à la clé des emplois pérennes. C'est à l'occasion du colloque célébrant le centenaire de l'association, et devant un parterre d'étudiants en école d'ingénieurs, que son président Luc Benoit-Cattin, a fait ces annonces. Depuis quinze ans, le secteur de la chimie affiche une croissance moyenne de 1,4%, qui devrait se poursuivre pendant les prochaines années. C'est l'un des rares secteurs industriels à avoir recruter durant la crise sanitaire. C'est le cas de l'industrie pharmaceutique qui, en 2020, a embauché un peu plus de 11 000 salariés, dont la moitié en CDI, à contrecourant des autres secteurs industriels qui eux ont dû réduire leurs effectifs.
CP : C'était Patricia Lecompte sur RFI.