Journal en français facile 24/03/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : RFI, il est 21 h à Paris. Bienvenue dans le Journal en français facile présenté ce soir avec Mehdi Meddeb. Bonsoir Medhi.
Medhi Meddeb : Bonsoir Anne Corpet, bonsoir à tous.
AC : Intense activité diplomatique aujourd'hui à Bruxelles avec des sommets de l'Otan, du G7 et de l'Union européenne. Les membres de l'Alliance Atlantique estiment que la Russie pourrait employer des armes chimiques en Ukraine.
MM : Les entreprises françaises présentes en Russie sous pression. Le président ukrainien leur a officiellement demandé de quitter le pays. Mais plusieurs d'entre elles entendent rester. Explications dans ce journal.
AC : Le ministre de la Défense russe est trop occupé pour apparaitre à la télévision. C'est ce qu'explique le Kremlin qui veut faire taire les rumeurs sur Sergueï Shoïgu. Il n'a pas été vu en public depuis le 11 mars. Une vidéo où il apparait a été diffusée ce jeudi à Moscou.
MM : En Inde, un juge accepte de maintenir des poursuites contre un homme accusé d'avoir violé sa femme. Dans un pays qui ne reconnait pas le viol conjugal, cette décision donne de l'espoir aux militants des droits des femmes.
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MM : Poursuite des combats en Ukraine, le rapport de forces semble être figé.
AC : Les forces russes n'ont pas avancé, mais elles continuent de bombarder plusieurs localités, et en particulier Kharkiv et Marioupol. Les deux villes sont en grande partie détruites. À Kharkiv, une frappe a touché un bureau de poste, pendant que des habitants recevaient de l'aide humanitaire juste à côté.
MM : La Russie et l'Ukraine ont procédé à un échange de prisonniers.
AC : C'est la vice-Première ministre ukrainienne qui l'a annoncé. 10 soldats ukrainiens ont été échangés contre 10 soldats russes ce jeudi. Il s'agirait, selon elle, du « premier véritable « échange de prisonniers de guerre » depuis le début du conflit.
MM : Intense journée diplomatique aujourd'hui à Bruxelles en Belgique autour de la guerre en Ukraine.
AC : Trois sommets consacrés au conflit : celui de l'Otan, du G7 et ce soir, celui de l'Union européenne. Les membres de l'Alliance Atlantique se sont réunis en premier. « L'alliance n'a jamais été aussi unie » a estimé Joe Biden. Le président américain a promis une réponse de l'Otan en cas d'utilisation d'armes chimiques par la Russie. Une menace prise au sérieux par le secrétaire général de l'Alliance Jens Stoltenberg. On l'écoute, au micro de Pierre Benazet à Bruxelles.
« La Russie essaie de créer une sorte de prétexte en accusant l'Ukraine, les États-Unis et les alliés de l'Otan de se préparer à utiliser des armes chimiques et bactériologiques. Et nous avons vu par le passé que cette manière d'accuser les autres est en fait une manière d'obtenir un prétexte pour le faire eux-mêmes. Tout usage d'armes chimiques changera totalement la nature du conflit, ce sera une violation flagrante du droit international et ça aurait d'importantes conséquences en plus évidemment d'être extrêmement dangereux. Ça affecterait les Ukrainiens, mais il y a aussi le risque que ça ait un effet direct pour des personnes vivant dans des pays de l'Otan parce qu'on peut voir la contamination d'agents chimiques ou d'armes bactériologiques jusqu'à nos pays. Donc nous prenons à la fois des mesures pour protéger l'Ukraine et nous protéger nous-mêmes ».
AC : Les dirigeants de l'Alliance ont annoncé qu'ils fourniraient à l'Ukraine des équipements de protection contre des attaques chimiques, biologiques et nucléaires.
MM : Lors du sommet du G7 qui s'est tenu tout de suite après, les pays membres de ce groupe des sept pays les plus industrialisés ont prévenu le président russe : il devra rendre des comptes.
AC : Les pays du G7 mettent aussi en garde son allié, le président de la Biélorussie. Les sept grandes puissances se sont par ailleurs inquiétées d'une montée de la répression à l'encontre du peuple russe. Elles ont enfin annoncé qu'elles étaient prêtes à prendre de nouvelles mesures punitives contre Moscou. Washington n'a pas attendu : les Américains ont annoncé ce jeudi de nouvelles sanctions financières contre la Russie.
MM : Partir ou rester, c'est la question que se pose bon nombre d'entreprises françaises implantées en Russie.
AC : La France est le pays étranger qui emploie le plus grand nombre de personnes en Russie. Hier, le président ukrainien qui intervenait devant le Parlement français a demandé avec insistance de quitter le pays. Renault, le constructeur automobile, a annoncé hier soir qu'il allait suspendre ses activités sur place. Mais de nombreuses entreprises sont décidées à rester. Anieshka Koumor.
Les enseignes du groupement Mulliez, très implantées en Russie, n'envisagent pas encore de plier les bagages. À commencer par Leroy Merlin. La Russie est son deuxième marché derrière la France. C'est aussi le cas d'Auchan qui réalise 10% de ses ventes en Russie, ou encore de Decathlon. Adeo, holding de Leroy Merlin, devrait seulement suspendre ses nouveaux investissements. Le groupe craint une éventuelle expropriation en cas de départ. La pression monte aussi sur la Société Générale. Le directeur général de la banque précise qu'elle est gérée de façon autonome depuis l'annexion de la Crimée en 2014, sans donner plus de détails. Le géant pharmaceutique Sanofi arrête, lui aussi, toute nouvelle dépense hormis la fourniture de ses médicaments essentiels et de vaccins. La vraie difficulté pour ces entreprises, c'est qu'elles ont beaucoup investi dans leurs filiales russes et redoutent une nationalisation forcée de leurs actifs sur place en cas de départ.
MM : Le Kremlin l'assure, le ministre de la Défense russe va bien et travaille dur.
AC : Cela fait deux semaines que Sergueï Shoïgu a disparu des écrans de télévision russe. L'absence de ce proche de Vladimir Poutine commence à provoquer des interrogations. Des rumeurs circulent sur son état de santé. Pour les faire taire, le porte-parole du Kremlin a expliqué que le ministre était trop occupé pour apparaitre à la télévision. Et une vidéo où on peut voir Sergueï Shoïgu a été diffusée. Correspondance à Moscou, Anissa El Jabri.
C'est un des proches parmi les proches de Vladimir Poutine. C'est avec lui que le président russe passe ses vacances à chasser, pêcher et randonner en Sibérie. Les photos des deux hommes dans la nature sont partout en Russie. La proximité entre les deux hommes est telle qu'à la dernière conférence de presse du Kremlin, en décembre dernier, un journaliste russe avait demandé au président en substance « mais pourquoi vous ne partez pas en congés avec d'autres membres de votre gouvernement ? ». Vladimir Poutine avait alors expliqué qu'il faisait absolument et également confiance à tous ceux qu'il avait nommés. Reste que l'absence de son ministre de la Défense avait beaucoup interrogé, au point que le porte-parole du kremlin Dimitri Peskov a répondu ce jeudi matin. « Le ministre de la Défense a beaucoup à faire pour le moment. Une opération militaire spéciale est en cours. Ce n'est pas le moment de l'activité médiatique ». Sergueï Shoigou ne va peut-être pas tout de suite participer à nouveau régulièrement à des émissions de télévision d'État, mais pour achever d'étouffer les rumeurs de problèmes de santé de cet allié clé du président, quelques images ont été rendues publiques ce jeudi. Vladimir Poutine en vidéo conférence avec son gouvernement et son ministre de la Défense tout à sa tâche. Anissa el Jabri, Moscou, RFI.
MM : En Inde, une décision de justice qui pourrait marquer un tournant dans la lutte pour les droits des femmes.
AC : Une cour d'appel régionale vient de confirmer les poursuites engagées contre un homme accusé de viol par son épouse. Une décision rare dans ce pays qui ne reconnait pas le viol conjugal. Sébastien Farcis.
Un homme est accusé d'avoir agressé et violé de manière répétée son épouse. Cette dernière a donc déposé plainte pour viol, entre autres, il y a 5 ans. Le mari a fait appel de cette accusation, car il se considère protégé, en effet, le code pénal indien ne punit en effet pas le viol conjugal. Mais à la surprise générale, le juge de Bangalore, un homme de 51 ans, rejette son appel, estimant que cette exception légale est régressive, car elle viole l'égalité entre hommes et femmes garantie par la constitution. « L'institution du mariage ne peut pas conférer à l'homme un privilège spécial qui lui permette de déchainer une violence bestiale », a déclaré le magistrat. Cette décision, rare dans une société patriarcale, s'applique uniquement à cette affaire pour l'instant. Mais elle arrive alors que la Cour d'appel de New Delhi a été saisie d'un recours porté par deux associations, celles-ci demandent d'invalider cette exception du code pénal et de reconnaitre le viol conjugal. La décision sur le fond des juges de New Delhi est attendue dans les semaines qui viennent. Sébastien Farcis, New Delhi, RFI.
MM : L'ONU condamne « avec force » le tir d'un missile balistique intercontinental par la Corée du Nord.
AC : Le tir s'est produit ce matin. Le missile est arrivé jusque dans la zone maritime du Japon. Cela ne s'était pas produit depuis 2017. C'est la fin de ce Journal en français facile.