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Le Comte de Monte-Cristo, Alexandre Dumas, Tome 1, 6. Le substitut du procureur du roi

6. Le substitut du procureur du roi

Rue du Grand-Cours, en face de la fontaine des Méduses, dans une de ces vieilles maisons à l'architecture aristocratique bâties par Puget, on célébrait aussi le même jour, à la même heure, un repas de fiançailles.

Seulement, au lieu que les acteurs de cette autre scène fussent des gens du peuple, des matelots et des soldats, ils appartenaient à la tête de la société marseillaise. C'étaient d'anciens magistrats qui avaient donné la démission de leur charge sous l'usurpateur; de vieux officiers qui avaient déserté nos rangs pour passer dans ceux de l'armée de Condé; des jeunes gens élevés par leur famille encore mal rassurée sur leur existence, malgré les quatre ou cinq remplaçants qu'elle avait payés, dans la haine de cet homme dont cinq ans d'exil devaient faire un martyr, et quinze ans de Restauration un dieu.

On était à table, et la conversation roulait, brûlante de toutes les passions, les passions de l'époque, passions d'autant plus terribles, vivantes et acharnées dans le Midi que depuis cinq cents ans les haines religieuses venaient en aide aux haines politiques.

L'Empereur, roi de l'île d'Elbe après avoir été souverain d'une partie du monde, régnant sur une population de cinq à six mille âmes, après avoir entendu crier: Vive Napoléon! par cent vingt millions de sujets et en dix langues différentes, était traité là comme un homme perdu à tout jamais pour la France et pour le trône. Les magistrats relevaient les bévues politiques; les militaires parlaient de Moscou et de Leipsick; les femmes, de son divorce avec Joséphine. Il semblait à ce monde royaliste, tout joyeux et tout triomphant non pas de la chute de l'homme, mais de l'anéantissement du principe, que la vie recommençait pour lui, et qu'il sortait d'un rêve pénible.

Un vieillard, décoré de la croix de Saint-Louis, se leva et proposa la santé du roi Louis XVIII à ses convives; c'était le marquis de Saint-Méran.

À ce toast, qui rappelait à la fois l'exilé de Hartwell et le roi pacificateur de la France, la rumeur fut grande, les verres se levèrent à la manière anglaise, les femmes détachèrent leurs bouquets et en jonchèrent la nappe. Ce fut un enthousiasme presque poétique.

«Ils en conviendraient s'ils étaient là, dit la marquise de Saint-Méran, femme à l'œil sec, aux lèvres minces, à la tournure aristocratique et encore élégante, malgré ses cinquante ans, tous ces révolutionnaires qui nous ont chassés et que nous laissons à notre tour bien tranquillement conspirer dans nos vieux châteaux qu'ils ont achetés pour un morceau de pain, sous la Terreur: ils en conviendraient, que le véritable dévouement était de notre côté, puisque nous nous attachions à la monarchie croulante, tandis qu'eux, au contraire, saluaient le soleil levant et faisaient leur fortune, pendant que, nous, nous perdions la nôtre; ils en conviendraient que notre roi, à nous, était bien véritablement Louis le Bien-Aimé, tandis que leur usurpateur, à eux, n'a jamais été que Napoléon le Maudit; n'est-ce pas, de Villefort?

—Vous dites, madame la marquise?... Pardonnez-moi, je n'étais pas à la conversation.

—Eh! laissez ces enfants, marquise, reprit le vieillard qui avait porté le toast; ces enfants vont s'épouser, et tout naturellement ils ont à parler d'autre chose que de politique.

—Je vous demande pardon, ma mère, dit une jeune et belle personne aux blonds cheveux, à l'œil de velours nageant dans un fluide nacré; je vous rends M. de Villefort, que j'avais accaparé pour un instant. Monsieur de Villefort, ma mère vous parle.

—Je me tiens prêt à répondre à madame si elle veut bien renouveler sa question que j'ai mal entendue, dit M. de Villefort.

—On vous pardonne, Renée, dit la marquise avec un sourire de tendresse qu'on était étonné de voir fleurir sur cette sèche figure; mais le cœur de la femme est ainsi fait, que si aride qu'il devienne au souffle des préjugés et aux exigences de l'étiquette, il y a toujours un coin fertile et riant: c'est celui que Dieu a consacré à l'amour maternel. On vous pardonne.... Maintenant je disais, Villefort, que les bonapartistes n'avaient ni notre conviction, ni notre enthousiasme, ni notre dévouement.

—Oh! madame, ils ont du moins quelque chose qui remplace tout cela: c'est le fanatisme. Napoléon est le Mahomet de l'Occident; c'est pour tous ces hommes vulgaires, mais aux ambitions suprêmes, non seulement un législateur et un maître, mais encore c'est un type, le type de l'égalité.

—De l'égalité! s'écria la marquise. Napoléon, le type de l'égalité! et que ferez-vous donc de M. de Robespierre? Il me semble que vous lui volez sa place pour la donner au Corse; c'est cependant bien assez d'une usurpation, ce me semble.

—Non, madame, dit Villefort, je laisse chacun sur son piédestal: Robespierre, place Louis XV, sur son échafaud; Napoléon, place Vendôme, sur sa colonne; seulement l'un a fait de l'égalité qui abaisse, et l'autre de l'égalité qui élève; l'un a ramené les rois au niveau de la guillotine, l'autre a élevé le peuple au niveau du trône. Cela ne veut pas dire, ajouta Villefort en riant, que tous deux ne soient pas d'infâmes révolutionnaires, et que le 9 thermidor et le 4 avril 1814 ne soient pas deux jours heureux pour la France, et dignes d'être également fêtés par les amis de l'ordre et de la monarchie; mais cela explique aussi comment, tout tombé qu'il est pour ne se relever jamais, je l'espère, Napoléon a conservé ses séides. Que voulez-vous, marquise? Cromwell, qui n'était que la moitié de tout ce qu'a été Napoléon, avait bien les siens!

—Savez-vous que ce que vous dites là, Villefort, sent la révolution d'une lieue? Mais je vous pardonne: on ne peut pas être fils de girondin et ne pas conserver un goût de terroir.»

Une vive rougeur passa sur le front de Villefort.

«Mon père était girondin, madame, dit-il, c'est vrai; mais mon père n'a pas voté la mort du roi; mon père a été proscrit par cette même Terreur qui vous proscrivait, et peu s'en est fallu qu'il ne portât sa tête sur le même échafaud qui avait vu tomber la tête de votre père.

—Oui, dit la marquise, sans que ce souvenir sanglant amenât la moindre altération sur ses traits; seulement c'était pour des principes diamétralement opposés qu'ils y fussent montés tous deux, et la preuve c'est que toute ma famille est restée attachée aux princes exilés, tandis que votre père a eu hâte de se rallier au nouveau gouvernement, et qu'après que le citoyen Noirtier a été girondin, le comte Noirtier est devenu sénateur.

—Ma mère, ma mère, dit Renée, vous savez qu'il était convenu qu'on ne parlerait plus de ces mauvais souvenirs.

—Madame, répondit Villefort, je me joindrai à Mlle de Saint-Méran pour vous demander bien humblement l'oubli du passé. À quoi bon récriminer sur des choses dans lesquelles la volonté de Dieu même est impuissante? Dieu peut changer l'avenir; il ne peut pas même modifier le passé. Ce que nous pouvons, nous autres hommes, c'est sinon le renier, du moins jeter un voile dessus. Eh bien, moi, je me suis séparé non seulement de l'opinion, mais encore du nom de mon père. Mon père a été ou est même peut-être encore bonapartiste et s'appelle Noirtier; moi, je suis royaliste et m'appelle de Villefort. Laissez mourir dans le vieux tronc un reste de sève révolutionnaire, et ne voyez, madame, que le rejeton qui s'écarte de ce tronc, sans pouvoir, et je dirai presque sans vouloir s'en détacher tout à fait.

—Bravo, Villefort, dit le marquis, bravo, bien répondu! Moi aussi, j'ai toujours prêché à la marquise l'oubli du passé, sans jamais avoir pu l'obtenir d'elle, vous serez plus heureux, je l'espère.

—Oui, c'est bien, dit la marquise, oublions le passé, je ne demande pas mieux, et c'est convenu; mais qu'au moins Villefort soit inflexible pour l'avenir. N'oubliez pas, Villefort, que nous avons répondu de vous à Sa Majesté: que Sa Majesté, elle aussi, a bien voulu oublier, à notre recommandation (elle tendit la main), comme j'oublie à votre prière. Seulement s'il vous tombe quelque conspirateur entre les mains, songez qu'on a d'autant plus les yeux sur vous que l'on sait que vous êtes d'une famille qui peut-être est en rapport avec ces conspirateurs.

—Hélas! madame, dit Villefort, ma profession et surtout le temps dans lequel nous vivons m'ordonnent d'être sévère. Je le serai. J'ai déjà eu quelques accusations politiques à soutenir, et, sous ce rapport, j'ai fait mes preuves. Malheureusement, nous ne sommes pas au bout.

—Vous croyez? dit la marquise.

—J'en ai peur. Napoléon à l'île d'Elbe est bien près de la France; sa présence presque en vue de nos côtes entretient l'espérance de ses partisans. Marseille est pleine d'officiers à demi-solde, qui, tous les jours, sous un prétexte frivole, cherchent querelle aux royalistes; de là des duels parmi les gens de classe élevée, de là des assassinats dans le peuple.

—Oui, dit le comte de Salvieux, vieil ami de M. de Saint-Méran et chambellan de M. le comte d'Artois, oui, mais vous savez que la Sainte-Alliance le déloge.

—Oui, il était question de cela lors de notre départ de Paris, dit M. de Saint-Méran. Et où l'envoie-t-on?

—À Sainte-Hélène.

—À Sainte-Hélène! Qu'est-ce que cela? demanda la marquise.

—Une île située à deux mille lieues d'ici, au-delà de l'équateur, répondit le comte.

—À la bonne heure! Comme le dit Villefort, c'est une grande folie que d'avoir laissé un pareil homme entre la Corse, où il est né, et Naples, où règne encore son beau-frère, et en face de cette Italie dont il voulait faire un royaume à son fils.

—Malheureusement, dit Villefort, nous avons les traités de 1814, et l'on ne peut toucher à Napoléon sans manquer à ces traités.

—Eh bien, on y manquera, dit M. de Salvieux. Y a-t-il regardé de si près, lui, lorsqu'il s'est agi de faire fusiller le malheureux duc d'Enghien?

—Oui, dit la marquise, c'est convenu, la Sainte-Alliance débarrasse l'Europe de Napoléon, et Villefort débarrasse Marseille de ses partisans. Le roi règne ou ne règne pas: s'il règne, son gouvernement doit être fort et ses agents inflexibles; c'est le moyen de prévenir le mal.

—Malheureusement, madame, dit en souriant Villefort, un substitut du procureur du roi arrive toujours quand le mal est fait.

—Alors, c'est à lui de le réparer.

—Je pourrais vous dire encore, madame, que nous ne réparons pas le mal, mais que nous le vengeons: voilà tout.

—Oh! monsieur de Villefort, dit une jeune et jolie personne, fille du comte de Salvieux et amie de Mlle de Saint-Méran, tâchez donc d'avoir un beau procès, tandis que nous serons à Marseille. Je n'ai jamais vu une cour d'assises, et l'on dit que c'est fort curieux.

—Fort curieux, en effet, mademoiselle, dit le substitut; car au lieu d'une tragédie factice, c'est un drame véritable; au lieu de douleurs jouées ce sont des douleurs réelles. Cet homme qu'on voit là, au lieu, la toile baissée, de rentrer chez lui, de souper en famille et de se coucher tranquillement pour recommencer le lendemain, rentre dans la prison où il trouve le bourreau. Vous voyez bien que, pour les personnes nerveuses qui cherchent les émotions, il n'y a pas de spectacle qui vaille celui-là. Soyez tranquille, mademoiselle, si la circonstance se présente je vous le procurerai.

—Il nous fait frissonner... et il rit! dit Renée toute pâlissante.

—Que voulez-vous... c'est un duel.... J'ai déjà requis cinq ou six fois la peine de mort contre des accusés politiques ou autres.... Eh bien, qui sait combien de poignards à cette heure s'aiguisent dans l'ombre, ou sont déjà dirigés contre moi?

—Oh! mon Dieu! dit Renée en s'assombrissant de plus en plus, parlez-vous donc sérieusement, monsieur de Villefort?

—On ne peut plus sérieusement, mademoiselle, reprit le jeune magistrat, le sourire sur les lèvres. Et avec ces beaux procès que désire mademoiselle pour satisfaire sa curiosité, et que je désire, moi, pour satisfaire mon ambition, la situation ne fera que s'aggraver. Tous ces soldats de Napoléon, habitués à aller en aveugles à l'ennemi, croyez-vous qu'ils réfléchissent en brûlant une cartouche ou en marchant à la baïonnette? Eh bien, réfléchiront-ils davantage pour tuer un homme qu'ils croient leur ennemi personnel, que pour tuer un Russe, un Autrichien ou un Hongrois qu'ils n'ont jamais vu? D'ailleurs il faut cela, voyez-vous; sans quoi notre métier n'aurait point d'excuse. Moi-même, quand je vois luire dans l'œil de l'accusé l'éclair lumineux de la rage, je me sens tout encouragé, je m'exalte: ce n'est plus un procès, c'est un combat; je lutte contre lui, il riposte, je redouble, et le combat finit, comme tous les combats, par une victoire ou une défaite. Voilà ce que c'est que de plaider! c'est le danger qui fait l'éloquence. Un accusé qui me sourirait après ma réplique me ferait croire que j'ai parlé mal, que ce que j'ai dit est pâle, sans vigueur, insuffisant. Songez donc à la sensation d'orgueil qu'éprouve un procureur du roi, convaincu de la culpabilité de l'accusé, lorsqu'il voit blêmir et s'incliner son coupable sous le poids des preuves et sous les foudres de son éloquence! Cette tête se baisse, elle tombera.»

Renée jeta un léger cri.

«Voilà qui est parler, dit un des convives.

—Voilà l'homme qu'il faut dans des temps comme les nôtres! dit un second.

—Aussi, dit un troisième, dans votre dernière affaire vous avez été superbe, mon cher Villefort. Vous savez, cet homme qui avait assassiné son père; eh bien, littéralement, vous l'aviez tué avant que le bourreau y touchât.

—Oh! pour les parricides, dit Renée, oh! peu m'importe, il n'y a pas de supplice assez grand pour de pareils hommes; mais pour les malheureux accusés politiques!...

—Mais c'est pire encore, Renée, car le roi est le père de la nation, et vouloir renverser ou tuer le roi, c'est vouloir tuer le père de trente-deux millions d'hommes.

—Oh! c'est égal, monsieur de Villefort, dit Renée, vous me promettez d'avoir de l'indulgence pour ceux que je vous recommanderai?

—Soyez tranquille, dit Villefort avec son plus charmant sourire, nous ferons ensemble mes réquisitoires.

—Ma chère, dit la marquise, mêlez-vous de vos colibris, de vos épagneuls et de vos chiffons, et laissez votre futur époux faire son état. Aujourd'hui, les armes se reposent et la robe est en crédit; il y a là-dessus un mot latin d'une grande profondeur.

— Cedant arma togae , dit en s'inclinant Villefort.

—Je n'osais point parler latin, répondit la marquise.

—Je crois que j'aimerais mieux que vous fussiez médecin, reprit Renée; l'ange exterminateur, tout ange qu'il est, m'a toujours fort épouvantée.

—Bonne Renée! murmura Villefort en couvant la jeune fille d'un regard d'amour.

—Ma fille, dit le marquis, M. de Villefort sera le médecin moral et politique de cette province; croyez-moi, c'est un beau rôle à jouer.

—Et ce sera un moyen de faire oublier celui qu'a joué son père, reprit l'incorrigible marquise.

—Madame, reprit Villefort avec un triste sourire, j'ai déjà eu l'honneur de vous dire que mon père avait, je l'espère du moins, abjuré les erreurs de son passé; qu'il était devenu un ami zélé de la religion et de l'ordre, meilleur royaliste que moi peut-être; car lui, c'était avec repentir, et, moi, je ne le suis qu'avec passion.»

Et après cette phrase arrondie, Villefort, pour juger de l'effet de sa faconde, regarda les convives, comme, après une phrase équivalente, il aurait au parquet regardé l'auditoire.

«Eh bien, mon cher Villefort, reprit le comte de Salvieux, c'est justement ce qu'aux Tuileries je répondais avant-hier au ministre de la maison du roi, qui me demandait un peu compte de cette singulière alliance entre le fils d'un girondin et la fille d'un officier de l'armée de Condé; et le ministre a très bien compris. Ce système de fusion est celui de Louis XVIII. Aussi le roi, qui, sans que nous nous en doutassions, écoutait notre conversation, nous a-t-il interrompus en disant: «Villefort, remarquez que le roi n'a pas prononcé le nom de Noirtier, et au contraire a appuyé sur celui de Villefort; Villefort, a donc dit le roi, fera un bon chemin; c'est un jeune homme déjà mûr, et qui est de mon monde. J'ai vu avec plaisir que le marquis et la marquise de Saint-Méran le prissent pour gendre, et je leur eusse conseillé cette alliance s'ils n'étaient venus les premiers me demander permission de la contracter.»

—Le roi a dit cela, comte? s'écria Villefort ravi.

—Je vous rapporte ses propres paroles, et si le marquis veut être franc, il avouera que ce que je vous rapporte à cette heure s'accorde parfaitement avec ce que le roi lui a dit à lui-même quand il lui a parlé, il y a six mois, d'un projet de mariage entre sa fille et vous.

—C'est vrai, dit le marquis.

—Oh! mais je lui devrai donc tout, à ce digne prince. Aussi que ne ferais-je pas pour le servir!

—À la bonne heure, dit la marquise, voilà comme je vous aime: vienne un conspirateur dans ce moment, et il sera le bienvenu.

—Et moi, ma mère, dit Renée, je prie Dieu qu'il ne vous écoute point, et qu'il n'envoie à M. de Villefort que de petits voleurs, de faibles banqueroutiers et de timides escrocs; moyennant cela, je dormirai tranquille.

—C'est comme si, dit en riant Villefort, vous souhaitiez au médecin des migraines, des rougeoles et des piqûres de guêpe, toutes choses qui ne compromettent que l'épiderme. Si vous voulez me voir procureur du roi, au contraire, souhaitez-moi de ces terribles maladies dont la cure fait honneur au médecin.»

En ce moment, et comme si le hasard n'avait attendu que l'émission du souhait de Villefort pour que ce souhait fût exaucé, un valet de chambre entra et lui dit quelques mots à l'oreille. Villefort quitta alors la table en s'excusant, et revint quelques instants après, le visage ouvert et les lèvres souriantes.

Renée le regarda avec amour; car, vu ainsi, avec ses yeux bleus, son teint mat et ses favoris noirs qui encadraient son visage, c'était véritablement un élégant et beau jeune homme; aussi l'esprit tout entier de la jeune fille sembla-t-il suspendu à ses lèvres, en attendant qu'il expliquât la cause de sa disparition momentanée.

«Eh bien, dit Villefort, vous ambitionniez tout à l'heure, mademoiselle, d'avoir pour mari un médecin, j'ai au moins avec les disciples d'Esculape (on parlait encore ainsi en 1815) cette ressemblance, que jamais l'heure présente n'est à moi, et qu'on me vient déranger même à côté de vous, même au repas de mes fiançailles.

—Et pour quelle cause vous dérange-t-on, monsieur? demanda la belle jeune fille avec une légère inquiétude.

—Hélas! pour un malade qui serait, s'il faut en croire ce que l'on m'a dit, à toute extrémité: cette fois c'est un cas grave, et la maladie frise l'échafaud.

—Ô mon Dieu! s'écria Renée en pâlissant.

—En vérité! dit tout d'une voix l'assemblée.

—Il paraît qu'on vient tout simplement de découvrir un petit complot bonapartiste.

—Est-il possible? dit la marquise.

—Voici la lettre de dénonciation.»

Et Villefort lut:

» Monsieur le procureur du roi est prévenu, par un ami du trône et de la religion, que le nommé Edmond Dantès, second du navire le Pharaon, arrivé ce matin de Smyrne, après avoir touché à Naples et à Porto-Ferrajo, a été chargé, par Murat, d'une lettre pour l'usurpateur, et, par l'usurpateur d'une lettre pour le comité bonapartiste de Paris .

On aura la preuve de son crime en l'arrêtant, car on trouvera cette lettre ou sur lui, ou chez son père, ou dans sa cabine à bord du Pharaon.»

—Mais, dit Renée, cette lettre, qui n'est qu'une lettre anonyme d'ailleurs, est adressée à M. le procureur du roi, et non à vous.

—Oui, mais le procureur du roi est absent; en son absence, l'épître est parvenue à son secrétaire, qui avait mission d'ouvrir les lettres; il a donc ouvert celle ci, m'a fait chercher, et, ne me trouvant pas, a donné des ordres pour l'arrestation.

—Ainsi, le coupable est arrêté, dit la marquise.

—C'est-à-dire l'accusé, reprit Renée.

—Oui, madame, dit Villefort, et, comme j'avais l'honneur de le dire tout à l'heure à Mlle Renée, si l'on trouve la lettre en question, le malade est bien malade.

—Et où est ce malheureux? demanda Renée.

—Il est chez moi.

—Allez, mon ami, dit le marquis, ne manquez pas à vos devoirs pour demeurer avec nous, quand le service du roi vous attend ailleurs; allez donc où le service du roi vous attend.

—Oh! monsieur de Villefort, dit Renée en joignant les mains, soyez indulgent, c'est le jour de vos fiançailles!»

Villefort fit le tour de la table, et, s'approchant de la chaise de la jeune fille, sur le dossier de laquelle il s'appuya:

«Pour vous épargner une inquiétude, dit-il, je ferai tout ce que je pourrai, chère Renée; mais, si les indices sont sûrs, si l'accusation est vraie, il faudra bien couper cette mauvaise herbe bonapartiste.»

Renée frissonna à ce mot couper , car cette herbe qu'il s'agissait de couper avait une tête.

«Bah! bah! dit la marquise, n'écoutez pas cette petite fille, Villefort, elle s'y fera.»

Et la marquise tendit à Villefort une main sèche qu'il baisa, tout en regardant Renée et en lui disant des yeux:

«C'est votre main que je baise, ou du moins que je voudrais baiser en ce moment.

—Tristes auspices! murmura Renée.

—En vérité, mademoiselle, dit la marquise, vous êtes d'un enfantillage désespérant: je vous demande un peu ce que le destin de l'État peut avoir à faire avec vos fantaisies de sentiment et vos sensibleries de cœur.

—Oh! ma mère! murmura Renée.

—Grâce pour la mauvaise royaliste, madame la marquise, dit de Villefort, je vous promets de faire mon métier de substitut du procureur du roi en conscience, c'est-à-dire d'être horriblement sévère.»

Mais, en même temps que le magistrat adressait ces paroles à la marquise, le fiancé jetait à la dérobée un regard à sa fiancée, et ce regard disait:

«Soyez tranquille, Renée: en faveur de votre amour, je serai indulgent.»

Renée répondit à ce regard par son plus doux sourire, et Villefort sortit avec le paradis dans le cœur.

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6. Le substitut du procureur du roi |substitute||prosecutor|of the|king 6. Der Stellvertreter des Staatsanwalts 6. The deputy public prosecutor 6. El fiscal adjunto 6.副検察官 6. De plaatsvervangend officier van justitie 6. O Procurador-Geral Adjunto 6. Заступник прокурора

Rue du Grand-Cours, en face de la fontaine des Méduses, dans une de ces vieilles maisons à l’architecture aristocratique bâties par Puget, on célébrait aussi le même jour, à la même heure, un repas de fiançailles. ||||||||||||||||||||bâties|||||||||||||||| Street|||Course||in front|||fountain||Medusas|||||old|houses||the architecture|aristocratic|built|in|Puget||celebrated||||||||hour|a|meal|in|engagement In der Rue du Grand-Cours, gegenüber dem Medusenbrunnen, in einem der alten Häuser mit aristokratischer Architektur, die Puget gebaut hatte, wurde am selben Tag und zur selben Zeit auch ein Verlobungsmahl gefeiert. Rue du Grand-Cours, in front of the Medusa fountain, in one of those old houses with aristocratic architecture built by Puget, we also celebrated the same day, at the same time, an engagement meal. グラン・クール通り、メドゥーサの泉の向かいにある、ピュジェが建てた古い貴族の館で、同じ日の同じ時刻に婚約晩餐会が開かれた。 Rue du Grand-Cours, напротив фонтана Медузы, в одном из этих старых домов с аристократической архитектурой, построенной Пьюджем, также был отмечен в тот же день, в то же время, помолвленный обед.

Seulement, au lieu que les acteurs de cette autre scène fussent des gens du peuple, des matelots et des soldats, ils appartenaient à la tête de la société marseillaise. ||||||||||soient|||||||||||||||||| Only|to the|place|were|the|actors|of|this|other|scene|were||||people||sailors|||soldiers||belonged||the|||the||Marseillaise Nur gehörten die Akteure dieser anderen Szene nicht zu den einfachen Leuten, Matrosen und Soldaten, sondern zur Spitze der Marseiller Gesellschaft. Only, instead of the actors in this other scene being ordinary people, sailors and soldiers, they belonged to the head of Marseilles society. ただ、この別の場面の役者は平民、水夫、兵士ではなく、マルセイユ社交界のトップに属していた。 C’étaient d’anciens magistrats qui avaient donné la démission de leur charge sous l’usurpateur; de vieux officiers qui avaient déserté nos rangs pour passer dans ceux de l’armée de Condé; des jeunes gens élevés par leur famille encore mal rassurée sur leur existence, malgré les quatre ou cinq remplaçants qu’elle avait payés, dans la haine de cet homme dont cinq ans d’exil devaient faire un martyr, et quinze ans de Restauration un dieu. ||||||||||||||||||||||||||||Condé||||||||||rassurée||||||||||||||||||||||||||||||||| They were|former|magistrates|who|had|given|the|resignation||their|office|under|the usurper|of|old|officers||had|deserted|our|ranks|to|pass|in|those|of|the army||Condé||young|people|raised|by|their||still|ill|reassured|under|their|existence|despite||four|or|five|replacements||had|paid|in|the|hatred||this|man|whose|five|years|exile|were|make|a|martyr|and|fifteen|years||Restoration|a|god |||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||ans|||| Es waren ehemalige Magistrate, die unter dem Usurpator ihr Amt niedergelegt hatten; alte Offiziere, die aus unseren Reihen desertiert waren, um in Condés Armee überzutreten; junge Männer, die von ihrer Familie, die trotz der vier oder fünf Ersatzleute, die sie bezahlt hatte, noch immer nicht über ihre Existenz beruhigt war, zum Hass auf diesen Mann erzogen wurden, aus dem fünf Jahre Exil einen Märtyrer und fünfzehn Jahre Restauration einen Gott machen sollten. They were former magistrates who had resigned their office under the usurper; old officers who had deserted our ranks to pass into those of Conde's army; young people brought up by their families, still uneasy about their existence, despite the four or five substitutes she had paid, in the hatred of this man whose five years of exile were to make a martyr, and fifteen years of Restoration a god . 彼らは、簒奪者のもとで職を辞した元司令官や、コンデ軍に加わるために我が軍を見捨てた老将校たち、5年間の亡命生活で殉教者となり、15年間の維新生活で神となったこの男を憎み、4、5人の代役を支払ったにもかかわらず、まだ自分たちの存在に不安を抱いている家族に育てられた若者たちだった。 Они были бывшими магистратами, которые ушли в отставку под узурпатором; старые офицеры, которые покинули наши ряды, чтобы перейти в армию Конде; молодые люди, воспитанные их семьями, все еще неловко о своем существовании, несмотря на четыре или пять замен, которые они заплатили, в ненависти к этому человеку, чьи пять лет изгнания должны были сделать мученика и пятнадцать лет Восстановления богом ,

On était à table, et la conversation roulait, brûlante de toutes les passions, les passions de l’époque, passions d’autant plus terribles, vivantes et acharnées dans le Midi que depuis cinq cents ans les haines religieuses venaient en aide aux haines politiques. |||||||roulait||||||||||||||||acharnées||||||||||haines||||||| |was|at|table||||was revolving|burning||||passions||passions|||passions|all the more||terrible|alive||fierce|||South||||years|||hatreds|religious|came|on|aid|with the|hatreds| ||||||||||||||||||||||||||Midi-Sydfrankrike|||||||||||||| Diese Leidenschaften waren in Südfrankreich umso schrecklicher, lebendiger und erbitterter, als seit fünfhundert Jahren der religiöse Hass dem politischen Hass zu Hilfe kam. We were at table, and the conversation was rolling, burning with all the passions, the passions of the time, passing all the more terrible, alive and fierce in the South that for five hundred years the religious hatred had come to the aid of political hatreds. . 500年もの間、宗教的憎悪が政治的憎悪の助けとなっていたのだから。

L’Empereur, roi de l’île d’Elbe après avoir été souverain d’une partie du monde, régnant sur une population de cinq à six mille âmes, après avoir entendu crier: Vive Napoléon! |||||||||||||régnant||||||||||||||| The Emperor|king||the island||||been|sovereign||part|of the|world|reigning|over||population||five|over|six|thousand|souls||having|heard|cry|Long live| Der Kaiser, König von Elba, nachdem er Herrscher über einen Teil der Welt gewesen war und über eine Bevölkerung von fünf- bis sechstausend Seelen herrschte, nachdem er die Rufe: Es lebe Napoleon! The Emperor, king of the island of Elba after having been sovereign of a part of the world, reigning over a population of five to six thousand souls, after hearing the cry: Vive Napoleon! ナポレオン万歳」という叫びを聞いた後、世界の一部の主権を握り、5、6千人の人口の上に君臨していたエルバ島の王、皇帝! par cent vingt millions de sujets et en dix langues différentes, était traité là comme un homme perdu à tout jamais pour la France et pour le trône. by|hundred|twenty|millions||subjects||in|ten|languages|different|was|treated|there|as||man|lost||completely|never||the|France||for||throne von hundertzwanzig Millionen Untertanen und in zehn verschiedenen Sprachen, wurde dort wie ein Mann behandelt, der für immer für Frankreich und den Thron verloren war. by one hundred and twenty millions of subjects, and in ten different languages, was treated like a man lost forever for France and for the throne. 1億2,000万人の臣民が、10カ国語で、フランスと王位にとって永遠に失われた人物として扱われた。 Les magistrats relevaient les bévues politiques; les militaires parlaient de Moscou et de Leipsick; les femmes, de son divorce avec Joséphine. ||relevaient||erreurs politiques|||||||||Leipzig||||||| |magistrates|noted||mistakes||the||talked|of|Moscow|and||Leipsick|the|women||his|divorce|with|Joséphine Die Magistrate berichteten über politische Fehler, die Militärs über Moskau und Leipzig und die Frauen über seine Scheidung von Josephine. The magistrates noted political blunders; the soldiers spoke of Moscow and Leipsick; women, from his divorce from Joséphine. 判事たちは政治的失策について語り、軍部はモスクワとライプシックについて語り、女性たちはジョゼフィーヌとの離婚について語った。 Il semblait à ce monde royaliste, tout joyeux et tout triomphant non pas de la chute de l’homme, mais de l’anéantissement du principe, que la vie recommençait pour lui, et qu’il sortait d’un rêve pénible. ||||||||||||||||||||de la destruction||||||recommençait|||||||| It|seemed|with|it|world|royalist|all|joyful||all|triumphant||||the|fall||the man||of|the annihilation|||||life|recommenced|||||was coming out||dream|painful Es schien dieser royalistischen Welt, die ganz fröhlich und triumphierend nicht über den Fall des Menschen, sondern über die Vernichtung des Prinzips war, dass das Leben für sie neu begann und dass sie aus einem schmerzhaften Traum erwachte. It seemed to this royalist world, all joyful and triumphant not of the fall of man, but of the annihilation of the principle, that life was beginning anew for him, and that he was emerging from a painful dream. この王党派の世界では、人間の堕落に対してではなく、原理の消滅に対して喜びと勝利がもたらされ、人生が新たに始まり、苦しい夢から抜け出したように思えた。 Казалось, что этот роялистский мир, весь радостный и торжествующий не от падения человека, а от уничтожения принципа, что жизнь снова началась для него и что он вышел из мучительного сна.

Un vieillard, décoré de la croix de Saint-Louis, se leva et proposa la santé du roi Louis XVIII à ses convives; c’était le marquis de Saint-Méran. |||||||||||||||||||||||||||Méran |old man|decorated||||||||rose||proposed||||||XVIII|||guests|||marquis||Saint|Méran Ein alter Mann, der mit dem St.-Louis-Kreuz ausgezeichnet war, stand auf und bot den Gästen die Gesundheit von König Ludwig XVIII. an; es war der Marquis de Saint-Méran. An old man, decorated with the cross of Saint-Louis, stood up and offered the health of King Louis XVIII to his guests; it was the Marquis de Saint-Méran.

À ce toast, qui rappelait à la fois l’exilé de Hartwell et le roi pacificateur de la France, la rumeur fut grande, les verres se levèrent à la manière anglaise, les femmes détachèrent leurs bouquets et en jonchèrent la nappe. à||||||||l'exilé||Hartwell||||pacificateur|||||||||||levèrent|||||||détachèrent||bouquets|||parsemèrent||nappe ||toast||recalled||||the exile||Hartwell||||peacemaker|||||rumor|was|||glasses||raised|||manner||||unfastened||bouquets||with|strewn||tablecloth ||||||||den landsförvisade|||||||||||||||||||||||||||och|||| Bei diesem Toast, der sowohl an den Verbannten aus Hartwell als auch an den friedensstiftenden König Frankreichs erinnerte, war die Aufregung groß, die Gläser wurden auf englische Art erhoben, die Frauen lösten ihre Sträuße und streuten sie auf das Tischtuch. At this toast, which reminded both the exile of Hartwell and the peacemaking king of France, the rumor was great, the glasses rose in the English manner, the women detached their bouquets and strewn the tablecloth. Ce fut un enthousiasme presque poétique. This||a|enthusiasm|almost|poetic It was almost poetic enthusiasm.

«Ils en conviendraient s’ils étaient là, dit la marquise de Saint-Méran, femme à l’œil sec, aux lèvres minces, à la tournure aristocratique et encore élégante, malgré ses cinquante ans, tous ces révolutionnaires qui nous ont chassés et que nous laissons à notre tour bien tranquillement conspirer dans nos vieux châteaux qu’ils ont achetés pour un morceau de pain, sous la Terreur: ils en conviendraient, que le véritable dévouement était de notre côté, puisque nous nous attachions à la monarchie croulante, tandis qu’eux, au contraire, saluaient le soleil levant et faisaient leur fortune, pendant que, nous, nous perdions la nôtre; ils en conviendraient que notre roi, à nous, était bien véritablement Louis le Bien-Aimé, tandis que leur usurpateur, à eux, n’a jamais été que Napoléon le Maudit; n’est-ce pas, de Villefort? ||conviendraient||||||marquise||||||||||||||||||||||||||||chassés||||||||||conspirer||||||||||||||||||conviendraient||||||||||||attachions||||croulante|||||||||||||||||perdions|||||||||||||||||||||usurpateur|||||||||||||| They|of it|would agree|||there||the|marquise|of|||woman|to|the eye|would agree|to the|lips|thin||the|demeanor|aristocratic|and|still|elegant|despite|its|fifty|would agree|all|these|revolutionaries||us|had|chased|and|would|us|leave|to|our|||tranquilly|conspire|in|us|old|castles|they|had|bought|to|a|piece|of|bread|under||Terror|||would agree|||true|devotion|were|||side|since|||attached|||monarchy|crumbling|while|they|to the|on the contrary|saluted|the|sun|rising|and|were||||||us|lost||ours|||would agree|that|||||||truly|||||while|||usurper||them|||||||Accursed|||||Villefort |||||||||||||||||||||||||Elegant||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||vår||||||||||||||hälsade på soluppgången|||||||||||||||||skulle hålla med|||||||||||||||||||||||||Förbannade||||| «Ils en conviendraient s'ils étaient là, dit la marquise de Saint-Méran, femme à l'œil sec, aux lèvres minces, à la tournure aristocratique et encore élégante, malgré ses cinquante ans, tous ces révolutionnaires qui nous ont chassés et que nous laissons à notre tour bien tranquillement conspirer dans nos vieux châteaux qu'ils ont achetés pour un morceau de pain, sous la Terreur: ils en conviendraient, que le véritable dévouement était de notre côté, puisque nous nous attachions à la monarchie croulante, tandis qu'eux, au contraire, saluaient le soleil levant et faisaient leur fortune, pendant que, nous, nous perdions la nôtre; ils en conviendraient que notre roi, à nous, était bien véritablement Louis le Bien-Aimé, tandis que leur usurpateur, à eux, n'a jamais été que Napoléon le Maudit; n'est-ce pas, de Villefort? "They would agree if they were there," said the Marquise de Saint-Meran, a dry-eyed woman with thin lips and an aristocratic, yet elegant expression, in spite of her fifty years of age, all those revolutionaries who drove us away and that we, in our turn, quietly conspire in our old castles which they bought for a piece of bread under the Terror; they would agree, that true devotion was on our side, since we were attached to the crumbling monarchy, while they, on the contrary, saluted the rising sun and made their fortune while we lost ours; they would agree that our king, to us, was truly Louis the Beloved, while their usurper, to them, was only Napoleon the Cursed; is it not, de Villefort? «Они согласятся, были ли они там», - сказала Маркиза де Сен-Меран, женщина с сухими глазами с тонкими губами и аристократическим, но элегантным выражением, несмотря на ее пятьдесят лет, всех тех революционеров, которые отгоняли нас и что мы, в свою очередь, спокойно сговорились в наших старых замках, которые они купили за кусок хлеба под террором, они согласятся, что истинная преданность была на нашей стороне, поскольку мы были привязаны к рушащейся монархии, в то время как они, с другой стороны, приветствовали восходящее солнце и сделали свое состояние, пока мы потеряли нашу; они согласились бы, что наш король, для нас, был действительно Луи Возлюбленным, а их узурпатором для них был только Наполеон Проклятый; разве это не де Вильфор?

—Vous dites, madame la marquise?... ||madam||marquise "Are you saying, Madame la Marquise? ..." Pardonnez-moi, je n’étais pas à la conversation. Forgive me, I was not in conversation.

—Eh! laissez ces enfants, marquise, reprit le vieillard qui avait porté le toast; ces enfants vont s’épouser, et tout naturellement ils ont à parler d’autre chose que de politique. |||||||||||||||se marier|||||||||||| |||marquise|||old man|||spoken||toast||children|are going|get married|||naturally||||||||| |||||||||||||||gifta sig|||||||||||| Lassen Sie die Kinder in Ruhe, Marquise", sagte der alte Mann, der den Toast ausgesprochen hatte, "die Kinder werden heiraten, und natürlich haben sie über etwas anderes als Politik zu reden. leave these children, marchioness, replied the old man who had raised the toast; these children are going to marry, and quite naturally they have to talk about something other than politics.

—Je vous demande pardon, ma mère, dit une jeune et belle personne aux blonds cheveux, à l’œil de velours nageant dans un fluide nacré; je vous rends M. de Villefort, que j’avais accaparé pour un instant. |||||||||||||||||||nageant||||nacré|||||||||accaparé||| |||pardon||mother||||||||blond|hair||||velvet|swimming|||fluid|nacre|I||return|||Villefort|||monopolized||a|instant |||||||||||||||||||simmar i||||pärlemorskimrande|||||||||upptagit||| -Ich bitte Sie um Verzeihung, meine Mutter", sagte eine junge, schöne Person mit blondem Haar und samtenen Augen, die in einer perlmuttartigen Flüssigkeit schwammen, "ich gebe Ihnen Herrn de Villefort zurück, den ich für einen Augenblick in Beschlag genommen hatte. "I beg your pardon, mother," said a young and beautiful person with blond hair, a velvet eye swimming in a pearly fluid; I am returning M. de Villefort, whom I had cornered for a moment. «Прошу прощения, мама», - сказал молодой и красивый человек со светлыми волосами, бархатный глаз плавал в жемчужной жидкости; Я возвращаюсь к господину де Вильфорту, которого я на мгновение загнал в угол. Monsieur de Villefort, ma mère vous parle. Mr|of||||| Monsieur de Villefort, my mother is talking to you.

—Je me tiens prêt à répondre à madame si elle veut bien renouveler sa question que j’ai mal entendue, dit M. de Villefort. ||||||||||||renouveler|||||||||| ||stand|ready|||||||||renew|||||poor|heard|||| -Ich bin bereit, Madame zu antworten, wenn sie ihre Frage, die ich falsch verstanden habe, erneuern möchte", sagte Herr de Villefort. "I am ready to answer Madame if she will repeat her question, which I have misunderstood," said M. de Villefort. «Я готов ответить мадам, если она повторит свой вопрос, который я неправильно понял», - сказал господин де Вильфор.

—On vous pardonne, Renée, dit la marquise avec un sourire de tendresse qu’on était étonné de voir fleurir sur cette sèche figure; mais le cœur de la femme est ainsi fait, que si aride qu’il devienne au souffle des préjugés et aux exigences de l’étiquette, il y a toujours un coin fertile et riant: c’est celui que Dieu a consacré à l’amour maternel. |||Renée||||||||||||||fleurir|||||||||||||||||||||||||||l'étiquette|||||||||||||||||| |||Renée|||marquise|||smile||tenderness|||surprised|||flower|||dry||||||||is|thus||||arid||becomes||breath||prejudices|||requirements||the etiquette||||||corner|fertile||laughing||that||||dedicated|||maternal |||||||||||||||||blomma upp||||||||||||||||||blir||fläkt||||||||||||||bördig och leende||||||||||| "We forgive you, Renee," said the marchioness, with a smile of tenderness, which one was astonished to see blooming on this dry face; but the heart of the woman is thus made, so dry that it becomes the breath of prejudices and the demands of etiquette, there is always a fertile and laughing corner: it is the one God has dedicated to maternal love. «Мы прощаем тебя, Рене», - сказала марксиона с улыбкой нежности, которая была поражена, увидев цветение на этом сухом лице; но сердце женщины, таким образом, сделалось таким засушливым, что оно превращается в дыхание предрассудков и требований этикета, всегда есть благодатный и смеющийся угол: то, что Бог посвятил материнская любовь. On vous pardonne.... Maintenant je disais, Villefort, que les bonapartistes n’avaient ni notre conviction, ni notre enthousiasme, ni notre dévouement. |||||||||bonapartistes|||||||||| |||||||||Bonapartists|had not|||conviction||||||devotion We forgive you .... Now I said, Villefort, that the Bonapartists had neither our conviction, nor our enthusiasm, nor our devotion.

—Oh! madame, ils ont du moins quelque chose qui remplace tout cela: c’est le fanatisme. ||have||||||replaces|||||fanaticism madam, at least they have something that replaces all that: it is fanaticism. Napoléon est le Mahomet de l’Occident; c’est pour tous ces hommes vulgaires, mais aux ambitions suprêmes, non seulement un législateur et un maître, mais encore c’est un type, le type de l’égalité. |||||||||||||||suprêmes|||||||||||||||| Napoleon|||Mahomet||the West||||||vulgar|||ambitions|supreme||||legislator|||master|but|also|||||||equality |||Muhammed|||||||||||||||||||||||||||| Napoleon is the Mohammed of the West; it is for all these vulgar men, but with supreme ambitions, not only a legislator and a master, but again it is a type, the type of equality.

—De l’égalité! “Equality! s’écria la marquise. exclaimed|| cried the Marchioness. Napoléon, le type de l’égalité! ||type||equality Napoleon, the type of equality! et que ferez-vous donc de M. de Robespierre? ||will you do||||||Robespierre and what will you do with M. de Robespierre? Il me semble que vous lui volez sa place pour la donner au Corse; c’est cependant bien assez d’une usurpation, ce me semble. |||||||||||||||||||usurpation||| ||||||steal|||||||Corsican||however||enough||usurpation||| It seems to me that you steal her place to give it to Corsica; it is, however, enough of an usurpation, it seems to me.

—Non, madame, dit Villefort, je laisse chacun sur son piédestal: Robespierre, place Louis XV, sur son échafaud; Napoléon, place Vendôme, sur sa colonne; seulement l’un a fait de l’égalité qui abaisse, et l’autre de l’égalité qui élève; l’un a ramené les rois au niveau de la guillotine, l’autre a élevé le peuple au niveau du trône. ||||||||||||||||guillotine||||||||||||||abaisse||||||||||||||||||||||||| |||Villefort|||each|||pedestal|Robespierre|||XV||its|scaffold|||Vendôme|||column||||||||lowers||||||elevates|||brought back||kings|||||guillotine|||||people|||| ||||||||||||||||schavott|||Vendômeplatsen|||||||||||sänker||||||||||||||||||||||||| -Nein, Madame", sagte Villefort, "ich lasse jeden auf seinem Sockel: Robespierre auf dem Platz Ludwigs XV. auf seinem Schafott; Napoleon auf dem Platz Vendôme auf seiner Säule; nur hat der eine die Gleichheit erniedrigt, der andere die Gleichheit erhöht; der eine hat die Könige auf das Niveau der Guillotine gebracht, der andere das Volk auf das Niveau des Throns erhoben. "No, madame," said Villefort, "I leave each one on his pedestal: Robespierre, place Louis XV, on his scaffold; Napoleon, Place Vendome, on his column; only one has made equality lowering, and the other equality raising; one brought kings back to the level of the guillotine, the other raised the people to the throne. Cela ne veut pas dire, ajouta Villefort en riant, que tous deux ne soient pas d’infâmes révolutionnaires, et que le 9 thermidor et le 4 avril 1814 ne soient pas deux jours heureux pour la France, et dignes d’être également fêtés par les amis de l’ordre et de la monarchie; mais cela explique aussi comment, tout tombé qu’il est pour ne se relever jamais, je l’espère, Napoléon a conservé ses séides. |||||||||||||||d'infâmes|||||thermidor|||||||||||||||||fêtés||||||||||||||||||||||||||||||partisans |||||added|||laughing|||||are|not|infamous|revolutionaries||||Thermidor|||||are||||happy|||||worthy|be|equally|celebrated|||friends||order|||the|||||also|comment||fall||||||rebuild|||hope|||retained||followers ||||||||||||||||||||Thermidor månad||||||||||||||värda att firas|||||||||||||||||||||||||||||||||anhängare That does not mean, added Villefort with a laugh, that both are not infamous revolutionaries, and that 9 Thermidor and 4 April 1814 are not two happy days for France, and worthy of being equally celebrated by friends of order and monarchy; but it also explains how, fallen as he is, never to rise again, I hope, Napoleon kept his minions. Que voulez-vous, marquise? |||marquise What do you want, marquise? Cromwell, qui n’était que la moitié de tout ce qu’a été Napoléon, avait bien les siens! Cromwell|||||||||||||||siens Cromwell||was|||half|||||||||the|his |||||||||||||||sina egna Cromwell, who was only half of what Napoleon was, had his own!

—Savez-vous que ce que vous dites là, Villefort, sent la révolution d’une lieue? |||||||||||||distance |||||||||smells||revolution||mile -Wissen Sie, dass das, was Sie da sagen, Villefort, nach einer Revolution riecht? "Do you know that what you are saying here, Villefort, feels the revolution of a league? Mais je vous pardonne: on ne peut pas être fils de girondin et ne pas conserver un goût de terroir.» |||||||||||Girondist||||||||terroir |||||||||||Girondin|||not|retain||taste|of|terroir |||||||||||girondin|||||||| Aber ich verzeihe Ihnen: Man kann nicht der Sohn eines Girondisten sein und sich nicht den Geschmack der Region bewahren." But I forgive you: you can not be a Girondin's son and do not keep a taste of the terroir. "

Une vive rougeur passa sur le front de Villefort. ||rougeur|||||| ||blush|||||| A deep blush passed over Villefort's forehead.

«Mon père était girondin, madame, dit-il, c’est vrai; mais mon père n’a pas voté la mort du roi; mon père a été proscrit par cette même Terreur qui vous proscrivait, et peu s’en est fallu qu’il ne portât sa tête sur le même échafaud qui avait vu tomber la tête de votre père. |||girondin||||||||||||||||||||proscrit|||||||proscrivait||||||||portât||||||échafaud||||||||| |||Girondin|||||||my|||||||||||||proscribed||||Terror|||proscribed|and|little|of it|was|fallen|he||carried||||||guillotine||||fall||||| |||||||||||||||||||||||förvisad|||||||förföljde||||||||||||||||||||||| Mein Vater war ein Girondist, Madame", sagte er, "das ist wahr; aber mein Vater hat nicht für den Tod des Königs gestimmt; mein Vater wurde von demselben Terror geächtet, der auch Sie geächtet hat, und es dauerte nicht lange, bis er seinen Kopf auf dasselbe Schafott legte, auf dem der Kopf Ihres Vaters gefallen war. "My father was a Girondin, madame," said he, "it is true; but my father did not vote for the king's death; my father was proscribed by the same Terror which proscribed you, and he was almost sure he was not putting his head on the same scaffold which had seen your father's head fall. «Мой отец был Жирондином, мадам, - сказал он, - это правда; но мой отец не голосовал за смерть короля; мой отец был запрещен тем же Террором, который запретил вам, и он был почти уверен, что он не клал голову на тот же самый эшафот, который видел, как упала голова вашего отца.

—Oui, dit la marquise, sans que ce souvenir sanglant amenât la moindre altération sur ses traits; seulement c’était pour des principes diamétralement opposés qu’ils y fussent montés tous deux, et la preuve c’est que toute ma famille est restée attachée aux princes exilés, tandis que votre père a eu hâte de se rallier au nouveau gouvernement, et qu’après que le citoyen Noirtier a été girondin, le comte Noirtier est devenu sénateur. |||||||||amenât||||||||||||||||fussent||||||||||||||||||||||||||||||||||||Noirtier||||||||| |||||||memory|bloody|brought||least|alteration|||features|||||principles|diametrically|opposite|||were|gone up|||||proof|||||||remained|attached||princes|exiled|while|||||had|haste|||rally|||||after|||citizen|Noirtier|||Girondin||count||||senator |||||||||skulle medföra||||||drag.|||||||||||||||||||||||||||||||||||||ansluta sig till|||||||||||||||||blivit| "Yes," said the marchioness, without this bloody memory bringing the least alteration to her features; only it was for diametrically opposed principles that they both had gone up there, and the proof is that my whole family remained attached to the exiled princes, while your father hastened to rally to the new government, and that after Citizen Noirtier was a Girondin, Count Noirtier became a senator. «Да», - сказала марксиона, без этой кровавой памяти, приносящей наименьшее изменение ее чертам; только для диаметрально противоположных принципов они были собраны, и доказательство состоит в том, что вся моя семья оставалась привязанной к изгнанным князьям, в то время как ваш отец поспешил собраться к новому правительству и что после того, как гражданин Нуартье был жирондином, граф Нуартье стал сенатором.

—Ma mère, ma mère, dit Renée, vous savez qu’il était convenu qu’on ne parlerait plus de ces mauvais souvenirs. ||||||||||convenu|||parlerait||||| |||||Renée|||||agreed|||would speak|||||memories "Mother, mother," said Renee, "you know that it was agreed that we should no longer speak of these bad memories.

—Madame, répondit Villefort, je me joindrai à Mlle de Saint-Méran pour vous demander bien humblement l’oubli du passé. |||||joindrai||||||||||||| |||||will join||||||||||humbly|the forgetfulness|| "Madame," replied Villefort, "I will join Mademoiselle de Saint-Meran to humbly ask you to forget the past. À quoi bon récriminer sur des choses dans lesquelles la volonté de Dieu même est impuissante? |||récriminer||||||||||||impuissante ||good|reproach|||||which||will|||||powerless |||klandra|||||||||||| What is the point of recriminating things in which the will of God himself is powerless? В чем смысл обвинений в том, что воля Бога сама по себе бессильна? Dieu peut changer l’avenir; il ne peut pas même modifier le passé. |||the future||||||modify||past God can change the future; he can not even change the past. Ce que nous pouvons, nous autres hommes, c’est sinon le renier, du moins jeter un voile dessus. ||||||||||renoncer à|||||| |||can|||||otherwise||deny|||throw||veil|over ||||||||||förneka|||||| What we, men, can not do is deny it, at least throw a veil over it. Eh bien, moi, je me suis séparé non seulement de l’opinion, mais encore du nom de mon père. ||||||separated||||the opinion||||||| ||||||skilt mig från||||||||||| Well, I have separated not only from opinion but also from my father's name. Mon père a été ou est même peut-être encore bonapartiste et s’appelle Noirtier; moi, je suis royaliste et m’appelle de Villefort. ||||||||||Bonapartist||||I|||||am called|| My father was, or perhaps even, a Bonapartist, and his name is Noirtier; I am a royalist and call me de Villefort. Laissez mourir dans le vieux tronc un reste de sève révolutionnaire, et ne voyez, madame, que le rejeton qui s’écarte de ce tronc, sans pouvoir, et je dirai presque sans vouloir s’en détacher tout à fait. |||||||||sève||||||||rejeton||s'éloigne|||||||||||||||| |die||||trunk||remains||sap|revolutionary|||see||||offshoot|that|strays|of|it|trunk|without|be able||I|will say|almost|without|want|itself|detach||| |||||gammal stam||||revolutionssaft||||||||avkomma||avviker från|||||||||||||||| Let a remnant of revolutionary sap die in the old trunk, and see, madame, only the offspring that deviates from this trunk, without power, and I will say almost without wishing to detach myself altogether from it. Пусть остатки революционного сока умирают в старом сундуке и видят, мадам, только отпрыск, который отклоняется от этого сундука, без власти, и я скажу почти без желания полностью отделиться от него.

—Bravo, Villefort, dit le marquis, bravo, bien répondu! ||said|the|marquis|||answered "Bravo, Villefort," said the marquis, "bravo, well answered!" Moi aussi, j’ai toujours prêché à la marquise l’oubli du passé, sans jamais avoir pu l’obtenir d’elle, vous serez plus heureux, je l’espère. ||||prêché|||||||||||||||||| ||I have|always|preached||the|marquise|forgetting|of the|past|without|never|have|been able|obtain||you|will be|more|happy||I hope ||||predikat|||||||||||||||||| I, too, have always preached to the marchioness oblivion of the past, without having ever been able to obtain it from her, you will be happier, I hope. Я тоже всегда проповедовал Маркизе забвение прошлого, не имея возможности получить ее от нее, надеюсь, вы будете счастливее.

—Oui, c’est bien, dit la marquise, oublions le passé, je ne demande pas mieux, et c’est convenu; mais qu’au moins Villefort soit inflexible pour l’avenir. ||||||||||||||||||||||inflexible|| Yes|it|well||||forget||||||||||agreed||||||inflexible||the future "Yes, it is good," said the marchioness, "forget the past; I do not ask for anything better, and it is agreed; but at least Villefort is inflexible for the future. N’oubliez pas, Villefort, que nous avons répondu de vous à Sa Majesté: que Sa Majesté, elle aussi, a bien voulu oublier, à notre recommandation (elle tendit la main), comme j’oublie à votre prière. |||||||||||||||||||||||||||||j'oublie||| |||||have||||||Majesty||||||||wished||||recommendation||tended|||||||prayer Do not forget, Villefort, that we have replied to you from Her Majesty: that Her Majesty, too, has been good enough to forget, at our recommendation (she held out her hand), as I forget your prayer. Seulement s’il vous tombe quelque conspirateur entre les mains, songez qu’on a d’autant plus les yeux sur vous que l’on sait que vous êtes d’une famille qui peut-être est en rapport avec ces conspirateurs. |||||||||songez||||||||||||||||||||||||| Only|||falls||conspirator||the||imagine|||the more|||||||||||||||||||relation|||conspirators Only if you have some conspiratorial hands in your hands, think that you have more eyes on you than we know you are from a family that may be related to these conspirators. Только если у вас есть заговорщик в ваших руках, подумайте, что у вас больше глаз на вас, чем мы знаем, что вы из семьи, которая может быть связана с этими заговорщиками.

—Hélas! -Alas! madame, dit Villefort, ma profession et surtout le temps dans lequel nous vivons m’ordonnent d’être sévère. |||||||||||||m'ordonnent|| ||||profession||especially||||in which||live|command||severe madame, "said Villefort," my profession, and especially the time in which we live, order me to be severe. Je le serai. I will be. J’ai déjà eu quelques accusations politiques à soutenir, et, sous ce rapport, j’ai fait mes preuves. ||had||accusations|||support||||regard||||proof I have already had some political accusations to support, and in this respect I have proved myself. Malheureusement, nous ne sommes pas au bout. Unfortunately||||not||out Unfortunately, we are not at the end of it.

—Vous croyez? |believe -You think? dit la marquise. ||the marchioness said the Marchioness.

—J’en ai peur. ||fear -I'm afraid of it. Napoléon à l’île d’Elbe est bien près de la France; sa présence presque en vue de nos côtes entretient l’espérance de ses partisans. ||||||||||||||||||entretient|||| ||the island||||near||||||almost|||||coasts|maintains||||supporters ||||||||||||||||||upprätthåller|||| Napoleon on the island of Elba is very near France; its presence almost in sight of our coasts maintains the hope of its partisans. Marseille est pleine d’officiers à demi-solde, qui, tous les jours, sous un prétexte frivole, cherchent querelle aux royalistes; de là des duels parmi les gens de classe élevée, de là des assassinats dans le peuple. ||||||solde||||||||frivole||||||||||||||||||||| ||full|of officers||half|half-pay|||||||pretext|frivolous|seek|quarrel||royalists||||duels|among|||||high||||assassinations|||people ||||||||||||||fånigt||||||||||||||||||||| Marseilles is full of half-paid officers, who every day, on a frivolous pretext, seek a quarrel with the royalists; hence duels among the upper classes, hence assassinations among the people. В Марселе полно полнокровных офицеров, которые каждый день по неосторожному предлогу ищут ссоры с роялистами; следовательно, поединки среди людей высокого класса, следовательно, убийства среди людей.

—Oui, dit le comte de Salvieux, vieil ami de M. de Saint-Méran et chambellan de M. le comte d’Artois, oui, mais vous savez que la Sainte-Alliance le déloge. |||||Salvieux|||||||||chambellan|||||||||||||||unseats |||||Salvieux|old||||||||chamberlain|||||d'Artois|||you||||Holy|Alliance||dislodges |||||||||||||||||||||||||||||tränger undan honom "Yes," said the Comte de Salvieux, "old friend of M. de Saint-Meran, and chamberlain to the Comte d'Artois, yes, but you know that the Holy Alliance dislodges him."

—Oui, il était question de cela lors de notre départ de Paris, dit M. de Saint-Méran. ||||||during|||departure||||||| "Yes, there was talk of it when we left Paris," said M. de Saint-Meran. Et où l’envoie-t-on? ||it|| Where do we send it?

—À Sainte-Hélène. à|| ||Saint Helena —At Saint Helena.

—À Sainte-Hélène! |Saint| Qu’est-ce que cela? What is that? demanda la marquise. asked the Marchioness.

—Une île située à deux mille lieues d’ici, au-delà de l’équateur, répondit le comte. |island|located|||thousand|leagues|from here||beyond||the equator||| ||||||mil från|||||||| "An island situated two thousand leagues from here, beyond the equator," replied the count.

—À la bonne heure! -All in good time! Comme le dit Villefort, c’est une grande folie que d’avoir laissé un pareil homme entre la Corse, où il est né, et Naples, où règne encore son beau-frère, et en face de cette Italie dont il voulait faire un royaume à son fils. |||||||folly|||||such||||||||||||reign||||brother||||||Italy|he wanted (with 'voulait')|||||||| As Villefort says, it is a great folly to have left such a man between Corsica, where he was born, and Naples, where his brother-in-law still reigns, and in front of this Italy of which he wanted to make a kingdom to his son.

—Malheureusement, dit Villefort, nous avons les traités de 1814, et l’on ne peut toucher à Napoléon sans manquer à ces traités. Unfortunately||||have||treaties|||||can|||||violate|||treaties "Unfortunately," said Villefort, "we have the treaties of 1814, and we can not touch Napoleon without missing these treaties.

—Eh bien, on y manquera, dit M. de Salvieux. ||||manquera|||| ||||will miss|||| "Well, we will miss it," said M. de Salvieux. Y a-t-il regardé de si près, lui, lorsqu’il s’est agi de faire fusiller le malheureux duc d’Enghien? ||||||||||||||fusiller|||| |||||||closely||||been a question|||shoot||unfortunate|duke|of Enghien ||||||||||||||Arkebusera|||| Did he look so closely at the shooting of the unfortunate Duc d'Enghien? Он так пристально смотрел на расстрел несчастного Дюка д'Энгиена?

—Oui, dit la marquise, c’est convenu, la Sainte-Alliance débarrasse l’Europe de Napoléon, et Villefort débarrasse Marseille de ses partisans. |||||agreed||Holy||rids|Europe|||||rids|Marseille|of|its|supporters |||||överenskommet||||befriar|||||||||| “Yes,” said the Marchioness, “it's agreed, the Holy Alliance is ridding Europe of Napoleon, and Villefort is ridding Marseilles of its partisans. Le roi règne ou ne règne pas: s’il règne, son gouvernement doit être fort et ses agents inflexibles; c’est le moyen de prévenir le mal. |||||||||||||||||inflexibles||||||| The||reign||||||reign|||must|||||agents|inflexible|||means|||| The king reigns or does not reign; if he reigns, his government must be strong and his agents inflexible; it is the way to prevent evil.

—Malheureusement, madame, dit en souriant Villefort, un substitut du procureur du roi arrive toujours quand le mal est fait. Unfortunately||||smiling|||||||king||||||is| "Unfortunately, madame," said Villefort, smiling, "a substitute for the king's attorney always arrives when the damage is done.

—Alors, c’est à lui de le réparer. |||him|||repair ||||||reparera -So, it's up to him to fix it.

—Je pourrais vous dire encore, madame, que nous ne réparons pas le mal, mais que nous le vengeons: voilà tout. |||||||||réparons||||||||vengeons|| |||||||||repair||||||||avenge|| "I could tell you again, madam, that we do not repair the evil, but that we avenge it: that is all."

—Oh! -Oh! monsieur de Villefort, dit une jeune et jolie personne, fille du comte de Salvieux et amie de Mlle de Saint-Méran, tâchez donc d’avoir un beau procès, tandis que nous serons à Marseille. |||||||||||||||||||||tâchez||||||||||| |||||||pretty||||||||||||||try||||beautiful|trial|while|||will be|| |||||||||||||||||||||försök att||||||||||| Monsieur de Villefort, "said a young and pretty person, daughter of the Comte de Salvieux, and friend of Mlle. de Saint-Meran," try to have a fine trial, while we are at Marseilles. " Je n’ai jamais vu une cour d’assises, et l’on dit que c’est fort curieux. ||||||d'assises||||||| ||||||of assizes||||||very|curious ||||||rättssal||||||| I have never seen a court of assizes, and it is said that it is very curious.

—Fort curieux, en effet, mademoiselle, dit le substitut; car au lieu d’une tragédie factice, c’est un drame véritable; au lieu de douleurs jouées ce sont des douleurs réelles. |||||||||||||factice|||||||||jouées||||| ||||mademoiselle||||||place||tragedy|fictitious|||drama|real||place||pains|played||are|of the|pains|real ||||||||||istället för|||konstgjord|||||||||||||| "Very curious, indeed, mademoiselle," said the substitute; for instead of a factitious tragedy, it is a real tragedy; instead of pains played they are real pains. Cet homme qu’on voit là, au lieu, la toile baissée, de rentrer chez lui, de souper en famille et de se coucher tranquillement pour recommencer le lendemain, rentre dans la prison où il trouve le bourreau. |||||||||baissée||||||||||||||||||||||||||bourreau This||that is (with 'on')|sees|there|at the|place|the|canvas|lowered||return|home|||supper||||||go to bed|||recommence||next|returns||||||||executioner ||||||||Duken|Nedsänkt||||||äta middag||||||||||||||||||||Bödeln This man who is seen there, instead, the canvas down, to go home, supper with the family and sleep quietly to start the next day, returns to the prison where he finds the executioner. Vous voyez bien que, pour les personnes nerveuses qui cherchent les émotions, il n’y a pas de spectacle qui vaille celui-là. |||||||||||||||||||vaille|| |see|clearly|||||nervous||seek||||||||spectacle||is worth|| |||||||||||||||||||är värd det|| You can see that for nervous people who are looking for emotions, there is no show that is worth it. Вы можете видеть, что для нервных людей, ищущих эмоции, нет никакого шоу, которое того стоит. Soyez tranquille, mademoiselle, si la circonstance se présente je vous le procurerai. |||||||||||procurer Be|calm||||circumstance||||||will procure |||||||||||ska skaffa fram Be quiet, miss, if the circumstance presents itself I will get it for you. Будьте спокойны, пропустите, если это обстоятельство представится, я получу его для вас.

—Il nous fait frissonner... et il rit! |||shiver|||laughs -It makes us shudder ... and he laughs! dit Renée toute pâlissante. |||pâlissante ||completely|pale said Renée, quite pale.

—Que voulez-vous... c’est un duel.... J’ai déjà requis cinq ou six fois la peine de mort contre des accusés politiques ou autres.... Eh bien, qui sait combien de poignards à cette heure s’aiguisent dans l’ombre, ou sont déjà dirigés contre moi? |||||||||||||||||||||||||||||||||s'aiguisent|||||||| |||||duel|||required||||||penalty|||||||||||||how many||daggers|against|this|hour|are being sharpened||the shadow||||directed|| -What do you want ... it's a duel .... I've already required five or six times the death penalty against political or other accused .... Well, who knows how many daggers this hour sharpen in the shadow, or are already directed against me?

—Oh! mon Dieu! my God! dit Renée en s’assombrissant de plus en plus, parlez-vous donc sérieusement, monsieur de Villefort? |||s'assombrissant||||||||||| |||darkening||||||||seriously||| |||mörknande||||||||||| said Renee, growing darker, "are you talking seriously, Monsieur de Villefort?

—On ne peut plus sérieusement, mademoiselle, reprit le jeune magistrat, le sourire sur les lèvres. |||||||||magistrate||smile|||lips "We can no longer seriously, mademoiselle," replied the young magistrate, smile on his lips. Et avec ces beaux procès que désire mademoiselle pour satisfaire sa curiosité, et que je désire, moi, pour satisfaire mon ambition, la situation ne fera que s’aggraver. |||beautiful|trials||desires|||satisfy||||||desires|||||ambition||||||worsen And with those fine lawsuits which Mademoiselle desires to satisfy her curiosity, and which I desire, to satisfy my ambition, the situation will only get worse. Tous ces soldats de Napoléon, habitués à aller en aveugles à l’ennemi, croyez-vous qu’ils réfléchissent en brûlant une cartouche ou en marchant à la baïonnette? |||||||||||||||||||cartouche|||||| |||||||||blind||the enemy|believe|||reflect||burning||cartridge|||marching|||bayonet |||||||||||||||||bränna av||patron|||||| All these soldiers of Napoleon, accustomed to go blind to the enemy, do you think they think by burning a cartridge or by bayoneting? Eh bien, réfléchiront-ils davantage pour tuer un homme qu’ils croient leur ennemi personnel, que pour tuer un Russe, un Autrichien ou un Hongrois qu’ils n’ont jamais vu? ||will reflect||more||kill||||||||||kill||||Austrian|or||Hungarian|||| Well, will they think more about killing a man they think is their personal enemy, than about killing a Russian, Austrian or Hungarian they have never seen? D’ailleurs il faut cela, voyez-vous; sans quoi notre métier n’aurait point d’excuse. ||||||||||||d'excuse Moreover||must|||||it||profession|would have||of excuse Besides, you must have that, you see; otherwise our job would have no excuse. Кроме того, вы должны иметь это, видите ли; иначе наша работа не имела бы оправдания. Moi-même, quand je vois luire dans l’œil de l’accusé l’éclair lumineux de la rage, je me sens tout encouragé, je m’exalte: ce n’est plus un procès, c’est un combat; je lutte contre lui, il riposte, je redouble, et le combat finit, comme tous les combats, par une victoire ou une défaite. |||||briller|||||l'éclair|||||||||||m'exalte||||||||||||||riposte||redouble|||||||||||||| |||||shine||||the accused|the flash|luminous|||rage|||||encouraged||exalt myself|||||trial|||||||||retaliates||redouble||||ends||||combats|||||| |||||glimma|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| When I see the flash of rage flashing in the eye of the accused, I feel encouraged and exalted; it is no longer a trial, it is a fight; I fight against him, he retaliates, I redouble, and the fight ends, like all fights, by a victory or a defeat. Voilà ce que c’est que de plaider! ||||||plead This is what it is to plead! c’est le danger qui fait l’éloquence. ||danger|||eloquence it is danger that eloquently speaks. Un accusé qui me sourirait après ma réplique me ferait croire que j’ai parlé mal, que ce que j’ai dit est pâle, sans vigueur, insuffisant. ||||sourir|||||||||||||||||||| ||||would smile|||reply|me|would do||||spoken||||||||pale||vigor|insufficient An accused who smiled after my reply would make me believe that I spoke badly, that what I said is pale, without vigor, insufficient. Songez donc à la sensation d’orgueil qu’éprouve un procureur du roi, convaincu de la culpabilité de l’accusé, lorsqu’il voit blêmir et s’incliner son coupable sous le poids des preuves et sous les foudres de son éloquence! |||||d'orgueil|éprouve|||||||||||||blêmir||s'incliner|||||||||||foudres||| Imagine|||||of pride|feels||prosecutor||||||guilt||the accused|when he|sees|pale||bow||guilty|||weight||evidence||||thunderbolts|||eloquence |||||||||||||||||||blekna|||||||||||||åskviggar||| Think, then, of the feeling of pride which a prosecutor of the king feels, convinced of the guilt of the accused, when he sees the culprit guilty of blemishing and bowing under the weight of the evidence and the wrath of his eloquence! Cette tête se baisse, elle tombera.» |||low||will fall This head is falling, it will fall. "

Renée jeta un léger cri. Renée|let||slight|cry Renee gave a slight cry.

«Voilà qui est parler, dit un des convives. Here is|||||||guests "That's talking," said one of the guests.

—Voilà l’homme qu’il faut dans des temps comme les nôtres! |||is needed||||||ours -That's the right man in times like ours! -Это правильный человек в такие времена, как наша! dit un second. said a second.

—Aussi, dit un troisième, dans votre dernière affaire vous avez été superbe, mon cher Villefort. |||||your||||||superb||| "Also," said a third, "in your last business you have been superb, my dear Villefort. Vous savez, cet homme qui avait assassiné son père; eh bien, littéralement, vous l’aviez tué avant que le bourreau y touchât. |||||||||||||l'aviez|||||bourreau||touche |||||||||||||had|killed|before|before|it|executioner||touched You know, this man who murdered his father; well, literally, you had killed him before the executioner touched him. Знаешь, этот человек, который убил своего отца; Ну, буквально, ты убил его, прежде чем палач коснулся его.

—Oh! pour les parricides, dit Renée, oh! ||parricides||| ||parricides||| ||för fadersmördare||| for the parricides, said Renée, oh! peu m’importe, il n’y a pas de supplice assez grand pour de pareils hommes; mais pour les malheureux accusés politiques!... |m'importe||il n'y a||||supplice|||||||||||| |||||||torture|enough||||such|||||unfortunate|| |||||||tortyr|||||||||||| I do not care, there is no punishment big enough for such men; but for the unfortunate political defendants!

—Mais c’est pire encore, Renée, car le roi est le père de la nation, et vouloir renverser ou tuer le roi, c’est vouloir tuer le père de trente-deux millions d’hommes. ||||||||||||||||renverser|||||||||||||| ||worse||||||||father|||||want|overthrow||kill||||want|kill|||||thirty-two||of men “But it's even worse, Renée, for the king is the father of the nation, and to want to overthrow or kill the king is to want to kill the father of thirty-two million men.

—Oh! c’est égal, monsieur de Villefort, dit Renée, vous me promettez d’avoir de l’indulgence pour ceux que je vous recommanderai? ||||||||||||||||||recommanderai |matters|||||Renée|||promise|||the indulgence||those||||will recommend ||||||||||||överseende|||||| it does not matter, Monsieur de Villefort, said Renée, you promise to have indulgence for those whom I will recommend to you?

—Soyez tranquille, dit Villefort avec son plus charmant sourire, nous ferons ensemble mes réquisitoires. |||||||||||||actes d'accusation Be|||||||charming|smile||will do|||summing up |||||||||||||pläderingar "Be calm," said Villefort with his most charming smile. "We will make my indictments together."

—Ma chère, dit la marquise, mêlez-vous de vos colibris, de vos épagneuls et de vos chiffons, et laissez votre futur époux faire son état. |||||mêlez-vous||||colibris|||spaniels||||chiffons|||||||| |dear|||marquise|meddle||||hummingbirds|of|your|spaniels||||rags|||||husband|||business |||||blanda dig i||||kolibrier|||<spanielar>|||||||||||| "My dear," said the marchioness, "mingle with your hummingbirds, your spaniels, and your rags, and let your future husband make his condition." Aujourd’hui, les armes se reposent et la robe est en crédit; il y a là-dessus un mot latin d’une grande profondeur. |the|||rest|||dress||||||||on it|||latin||| Today, the weapons rest and the dress is in credit; there is a Latin word of great depth.

— Cedant arma togae , dit en s’inclinant Villefort. que les armes cèdent|armes|toge|||| yield|arms|robes|||bowing| "Cedant arma togae," said Villefort, bowing.

—Je n’osais point parler latin, répondit la marquise. |dared not|||||| "I dared not speak Latin," replied the marquise. «Я не смел говорить по-латыни, - ответила Маркиза.

—Je crois que j’aimerais mieux que vous fussiez médecin, reprit Renée; l’ange exterminateur, tout ange qu’il est, m’a toujours fort épouvantée. |||||||soyez|||||||||||||épouvantée |||||||were||||the angel|exterminator||angel||||||terrified |||||||vore||||ängeln|utrotare||||||||skrämt mig mycket "I think I would rather have you been a doctor," said Renee; the exterminating angel, every angel he is, has always terrified me. «Я думаю, что предпочел бы, чтобы вы были врачом», - сказала Рене; Истребительный ангел, каждый ангел, он всегда меня пугал.

—Bonne Renée! “Good Renee! murmura Villefort en couvant la jeune fille d’un regard d’amour. |||couvant|||||| |||gazing|||||| |||omslutande med|||||| Villefort murmured, covering the girl with a look of love.

—Ma fille, dit le marquis, M. de Villefort sera le médecin moral et politique de cette province; croyez-moi, c’est un beau rôle à jouer. ||||||||sera|||||||||||||||| ||||||||||physician|||||||believe|||||||play "My daughter," said the marquis, "M. de Villefort will be the moral and political physician of that province; Believe me, it's a nice role to play.

—Et ce sera un moyen de faire oublier celui qu’a joué son père, reprit l’incorrigible marquise. ||||||||||||||l'incorrigible| ||||means||||||played||||the incorrigible|marquise ||||||||||||||den obotliga| "And it will be a means of making one forget the one played by his father," replied the incorrigible Marquise.

—Madame, reprit Villefort avec un triste sourire, j’ai déjà eu l’honneur de vous dire que mon père avait, je l’espère du moins, abjuré les erreurs de son passé; qu’il était devenu un ami zélé de la religion et de l’ordre, meilleur royaliste que moi peut-être; car lui, c’était avec repentir, et, moi, je ne le suis qu’avec passion.» ||||||||||||||||||||||renoncé||||||||||||||||||||||||||||regret|||||||| |replied||||sad|smile|||had|the honor|of||||||had||hope||least|abjured|||||past|||become|||zealous|||||||better||||||||||repentance|||||||with|passion ||||||||||||||||||||||avsvurit|||||||||||Ivrig|||||||||||||||||ånger|||||||| "Madame," returned Villefort, with a sad smile, "I have already had the honor to tell you that my father had, I hope at least, abjured the errors of his past; that he had become a zealous friend of religion and order, a better royalist than I perhaps; for he was with repentance, and I am only with passion. "

Et après cette phrase arrondie, Villefort, pour juger de l’effet de sa faconde, regarda les convives, comme, après une phrase équivalente, il aurait au parquet regardé l’auditoire. ||||arrondie||||||||éloquence|||||||||||||| |||phrase|rounded|||judge||the effect|||eloquence|look||guests||after|||equivalent||would have||parquet|looked|the audience ||||avrundad||||||||vältalighet||||||||motsvarande||||åklagarmyndigheten|| And after this rounded sentence, Villefort, to judge the effect of his dullness, looked at the guests, as, after an equivalent sentence, he would have looked at the audience.

«Eh bien, mon cher Villefort, reprit le comte de Salvieux, c’est justement ce qu’aux Tuileries je répondais avant-hier au ministre de la maison du roi, qui me demandait un peu compte de cette singulière alliance entre le fils d’un girondin et la fille d’un officier de l’armée de Condé; et le ministre a très bien compris. ||||||||||||||||répondais||||||||||||||||||singulière|||||||||||||||||||||| |||||||||||||to the|Tuileries||answered||the day before yesterday||||||||||asked|||account|||singular|||||||||||officer||||||||||well| "Well, my dear Villefort," replied the Comte de Salvieux, "it is exactly what I replied to the Tuileries the day before yesterday to the minister of the king's house, who asked me a little about this singular alliance between the son of a Girondin and the daughter of an officer of the army of Conde; and the minister has understood very well. Ce système de fusion est celui de Louis XVIII. |||||celui||| |||fusion||||| This fusion system is that of Louis XVIII. Эта система слияния относится к Людовику XVIII. Aussi le roi, qui, sans que nous nous en doutassions, écoutait notre conversation, nous a-t-il interrompus en disant: «Villefort, remarquez que le roi n’a pas prononcé le nom de Noirtier, et au contraire a appuyé sur celui de Villefort; Villefort, a donc dit le roi, fera un bon chemin; c’est un jeune homme déjà mûr, et qui est de mon monde. |||||||||nous nous en doutions||||||||interrompus||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| Also|||||||||suspected|was listening|||us||||interrupted||saying||notice||||||||||Noirtier|||||emphasized||the one|||||||||will||||||||already|mature|and|||of|my|world |||||||||anade vi|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||mogen|||||| So the king, who, without us suspecting it, listened to our conversation, interrupted us by saying: "Villefort, notice that the king did not pronounce the name of Noirtier, and on the contrary pressed that of Villefort; Villefort, therefore, said the king, will make a good way; he is a young man already mature, and who is of my world. J’ai vu avec plaisir que le marquis et la marquise de Saint-Méran le prissent pour gendre, et je leur eusse conseillé cette alliance s’ils n’étaient venus les premiers me demander permission de la contracter.» ||||||||||||||prennent||gendre|||||||||||||||||| ||with||that||marquis|||marquise||||it|took||son-in-law||I||would have|advised||||were not|came||||||||contract ||||||||||||||tog emot honom||svärson|||||||||||||||||| I have seen with pleasure that the Marquis and the Marquise de Saint-Meran take him for a son-in-law, and I would have advised them this alliance if they had not been the first to ask permission to contract it. " Я с удовольствием увидел, что маркиз и маркиза де Сен-Меран взяли его за зятя, и я бы посоветовал им этот альянс, если бы они не первыми попросили разрешения договориться об этом ».

—Le roi a dit cela, comte? "Did the king say that, count?" s’écria Villefort ravi. exclaimed||delighted exclaimed Villefort, delighted.

—Je vous rapporte ses propres paroles, et si le marquis veut être franc, il avouera que ce que je vous rapporte à cette heure s’accorde parfaitement avec ce que le roi lui a dit à lui-même quand il lui a parlé, il y a six mois, d’un projet de mariage entre sa fille et vous. ||||||||||||||avouera||||||||||s'accorde|||ce|||||||||||||||||||||||||||| ||report||own|||||marquis|||frank||will admit|||||||||hour|agrees||||||||||||||||||||||||||||||| ||||egna||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||| "I am telling you his own words, and if the Marquis wishes to be frank, he will confess that what I am reporting to you at this hour agrees perfectly with what the King told him to himself when he spoke to him. Six months ago, a wedding project between her daughter and you.

—C’est vrai, dit le marquis. "It is true," said the marquis.

—Oh! mais je lui devrai donc tout, à ce digne prince. |||devrai|||||| |||will owe||||||prince |||ska vara skyldig|||||| but I owe him everything to this worthy prince. Aussi que ne ferais-je pas pour le servir! |||skulle göra||||| Also, what will I not do to serve him? Кроме того, что я не сделаю, чтобы служить ему?

—À la bonne heure, dit la marquise, voilà comme je vous aime: vienne un conspirateur dans ce moment, et il sera le bienvenu. ||||||||||||comes||||||||||welcome "At the right time," said the Marquise, "that's how I love you. Come a conspirator at this moment, and he will be welcome."

—Et moi, ma mère, dit Renée, je prie Dieu qu’il ne vous écoute point, et qu’il n’envoie à M. de Villefort que de petits voleurs, de faibles banqueroutiers et de timides escrocs; moyennant cela, je dormirai tranquille. ||||||||||||||||n'envoie|||||||||||bankrupt||||escrocs|moyennant|||dormirai| |||||||pray|||||||||send||||||||thieves||weak|bankruptcies|||shy|swindlers|provided that||I|will sleep| |||||||||||||||||||||||||||små bankruttörer||||bedragare|mot detta|||| "And I, my mother," said Renee, "I pray to God that he will not listen to you, and that he will send to Monsieur de Villefort only petty thieves, weak bankruptcy, and timid crooks; for that, I'll sleep peacefully.

—C’est comme si, dit en riant Villefort, vous souhaitiez au médecin des migraines, des rougeoles et des piqûres de guêpe, toutes choses qui ne compromettent que l’épiderme. ||||||||souhaitiez||||||rougeole|||piqûres||guêpe|||||compromettent|| |||||laughing|||wished||||migraines||measles|and|of the|stings||wasp|||||compromise||the epidermis ||||||||||||||mässling|||getingstick||getingstick||||||| "It's as if," said Villefort, laughing, "you wish the doctor migraines, measles, and wasp stings, all of which only compromise the skin. «Как будто, - смеясь, - сказал Вильфор, - вы хотите, чтобы врач мигрени, корь и осы усы, все из которых компрометируют только кожу. Si vous voulez me voir procureur du roi, au contraire, souhaitez-moi de ces terribles maladies dont la cure fait honneur au médecin.» |||||prosecutor|||||wish|||||illnesses|of which||cure|||| If you want to see me the king's attorney, on the contrary, wish me for those terrible diseases whose cure is a credit to the doctor. "

En ce moment, et comme si le hasard n’avait attendu que l’émission du souhait de Villefort pour que ce souhait fût exaucé, un valet de chambre entra et lui dit quelques mots à l’oreille. |||||||||||||||||||||exaucé||valet|||||||||| |||||||chance||waited|that|the wish||wish||||||wish|was|granted||valet||bedroom||||||words||the ear |||||||||||utsändning||||||||||exaucé -> uppfylld||betjänt|||||||||| At this moment, and as if chance had only waited for the emission of Villefort's wish for this wish to be granted, a valet came in and said a few words in his ear. В этот момент и, как если бы случай только ожидал, что эльф Вильфорта пожелал получить это желание, появился камердинер и сказал несколько слов на ухо. Villefort quitta alors la table en s’excusant, et revint quelques instants après, le visage ouvert et les lèvres souriantes. ||||||s'excusant||||||||||||souriantes ||||||apologizing||returned||moments|||||||lips|smiling Villefort then left the table apologizing, and returned a few moments later, his face open and his lips smiling.

Renée le regarda avec amour; car, vu ainsi, avec ses yeux bleus, son teint mat et ses favoris noirs qui encadraient son visage, c’était véritablement un élégant et beau jeune homme; aussi l’esprit tout entier de la jeune fille sembla-t-il suspendu à ses lèvres, en attendant qu’il expliquât la cause de sa disparition momentanée. ||||||||||||||mat|||barbes|||encadraient|||||||||||||||||||||||||||||expliquât||||||momentanée Renée|||||||||||||complexion|dark|||sideburns|||framed||face||truly||||handsome||||the spirit||entire||||||||suspended|||lips||||explained|||||disappearance|momentary ||||||||||||||||||||omramade||||||||||||||||||||||||||||||||||| Renee looked at him with love; for, seen thus, with his blue eyes, his dull complexion, and his black favorites which framed his face, he was truly an elegant and handsome young man; so the whole mind of the girl seemed to hang from her lips, waiting for him to explain the cause of his momentary disappearance. Рене смотрела на него с любовью; потому что, увидев при этом его голубые глаза, его тусклый цвет лица и его черные фавориты, которые обрамляли его лицо, он был действительно изящным и красивым молодым человеком; так что весь ум девушки, казалось, висел на ее губах, ожидая, когда он объяснит причину его мгновенного исчезновения.

«Eh bien, dit Villefort, vous ambitionniez tout à l’heure, mademoiselle, d’avoir pour mari un médecin, j’ai au moins avec les disciples d’Esculape (on parlait encore ainsi en 1815) cette ressemblance, que jamais l’heure présente n’est à moi, et qu’on me vient déranger même à côté de vous, même au repas de mes fiançailles. |||||ambitionniez||||||||||||||||d'Esculape|||||||||||||||||||||||||||||| |||||ambitioned||||mademoiselle|||||doctor||||||disciples|of Esculapius||||thus|||resemblance||||||||||||disturb|||side|||||meal|||betrothal "Well," said Villefort, "you were just wishing, my dear, to have a physician for a husband, I have at least with the disciples of Aesculapius (we still spoke thus in 1815) this resemblance, that never The present hour is mine, and I am disturbed even by your side, even at the meal of my betrothal. «Хорошо, - сказал Вильфор, - ты просто хотел, моя дорогая, иметь врача для мужа, у меня есть, по крайней мере, ученики Эскулапа (мы все еще говорили так в 1815 году), что это сходство, что никогда Нынешний час - мой, и меня беспокоит даже ваша сторона, даже при еде моего помолвки.

—Et pour quelle cause vous dérange-t-on, monsieur? |||||dérange||| |||||bother|||sir "And for what cause are you bothering you, sir?" demanda la belle jeune fille avec une légère inquiétude. |||||||slight| asked the beautiful young girl with slight concern.

—Hélas! Alas —Tyvärr! -Alas! pour un malade qui serait, s’il faut en croire ce que l’on m’a dit, à toute extrémité: cette fois c’est un cas grave, et la maladie frise l’échafaud. ||||||||||||||||||||||||||frise|échafaud ||||||must||||||||||extremity|this||||||and||illness|borders (with 'l'échafaud')|the scaffold |||||||||||man säger|||||yttersta nödläge||||||||||| for a patient who would be, if we are to believe what I have been told, at any extremity: this time it is a grave case, and the disease borders the scaffold. для пациента, который был бы, если бы мы верили тому, что мне сказали, на всех конечностях: на этот раз это серьезный случай, и болезнь граничит с эшафотом.

—Ô mon Dieu! Oh|| -Oh my God! s’écria Renée en pâlissant. |||pâlissant |||paling cried Renée, turning pale.

—En vérité! -In truth! dit tout d’une voix l’assemblée. said the assembly all in one voice.

—Il paraît qu’on vient tout simplement de découvrir un petit complot bonapartiste. il||||||||||| |appears||comes|||||||plot| -It seems that we have just discovered a little Bonapartist plot.

—Est-il possible? -Is it possible? dit la marquise. ||marquise said the Marchioness.

—Voici la lettre de dénonciation.» “Here is the letter of denunciation.”

Et Villefort lut: ||struggles And Villefort read:

» Monsieur le procureur du roi est prévenu, par un ami du trône et de la religion, que le nommé Edmond Dantès, second du navire le  Pharaon,  arrivé ce matin de Smyrne, après avoir touché à Naples et à Porto-Ferrajo, a été chargé, par Murat, d’une lettre pour l’usurpateur, et, par l’usurpateur d’une lettre pour le comité bonapartiste de Paris . ||prosecutor||||informed||||||||||||||||||||||||||||||||||||charged||Murat||||the usurper|||the usurper|||||committee||| ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||Murat||||||||||||||| "The procureur du roi is informed by a friend of the throne and of religion that the named Edmond Dantes, the second of the ship the Pharaoh, who arrived this morning from Smyrna, after having touched Naples and Porto-Ferrajo, has been charged, by Murat, with a letter for the usurper, and, by the usurper with a letter for the Bonapartist committee of Paris.

On aura la preuve de son crime en l’arrêtant, car on trouvera cette lettre ou sur lui, ou chez son père, ou dans sa cabine à bord du  Pharaon.» |will have||proof|||||arresting||||||||||at the|his||||||||| We will have proof of his crime by arresting him, because we will find this letter either on him, or at his father's, or in his cabin aboard the Pharaoh. "

—Mais, dit Renée, cette lettre, qui n’est qu’une lettre anonyme d’ailleurs, est adressée à M. le procureur du roi, et non à vous. |||||||||anonymous|||addressed||||prosecutor|||||| "But," said Renee, "this letter, which is but an anonymous letter, is addressed to the procureur du roi, and not to you.

—Oui, mais le procureur du roi est absent; en son absence, l’épître est parvenue à son secrétaire, qui avait mission d’ouvrir les lettres; il a donc ouvert celle ci, m’a fait chercher, et, ne me trouvant pas, a donné des ordres pour l’arrestation. |||||||||||la lettre||parvenue||||||||||||||||||||||||||||| |||prosecutor||||absent||||the letter||reached|||||had||to open||letters|||therefore|||||||||me|finding|not||||||the arrest |||||||||||episteln||||||||||||||||||||||||||||||| "Yes, but the king's attorney is absent; in his absence, the epistle reached his secretary, who had the task of opening the letters; so he opened it, made me look for it, and, not finding me, gave orders for the arrest.

—Ainsi, le coupable est arrêté, dit la marquise. ||||arrested||| "So the culprit is arrested," said the Marchioness.

—C’est-à-dire l’accusé, reprit Renée. |||the accused|| "That is to say, the accused," said Renee.

—Oui, madame, dit Villefort, et, comme j’avais l’honneur de le dire tout à l’heure à Mlle Renée, si l’on trouve la lettre en question, le malade est bien malade. |||||||the honor||||||||||||||||||sick|||sick "Yes, madame," said Villefort, "and, as I had the honor to say to Mademoiselle Renee, if we find the letter in question, the patient is very ill.

—Et où est ce malheureux? ||||unhappy "And where is this unfortunate man?" demanda Renée. |Renée Renee asked.

—Il est chez moi. ||at (with the verb 'être')| -He's at my place.

—Allez, mon ami, dit le marquis, ne manquez pas à vos devoirs pour demeurer avec nous, quand le service du roi vous attend ailleurs; allez donc où le service du roi vous attend. |||||||miss||||duties||remain|||||||||waits|elsewhere|||||||||waits |||||||||||||stanna kvar||||||||||||||||||| "Go, my friend," said the marquis, "do not fail in your duties to remain with us when the service of the king awaits you elsewhere; so go where the service of the king is waiting for you.

—Oh! monsieur de Villefort, dit Renée en joignant les mains, soyez indulgent, c’est le jour de vos fiançailles!» ||||||||||indulgent|||||| ||||||joining|||be|indulgent||||||engagement ||||||||||förlåtande|||||| Monsieur de Villefort, "said Renee, clasping her hands," be indulgent, it is the day of your betrothal! "

Villefort fit le tour de la table, et, s’approchant de la chaise de la jeune fille, sur le dossier de laquelle il s’appuya: ||||||||||||||||||||||s'appuya |did|||||||approaching|||chair|||||||backrest||which||leaned ||||||||||||||||||ryggstöd|||| Villefort went around the table, and approaching the chair of the girl, on whose back he leaned:

«Pour vous épargner une inquiétude, dit-il, je ferai tout ce que je pourrai, chère Renée; mais, si les indices sont sûrs, si l’accusation est vraie, il faudra bien couper cette mauvaise herbe bonapartiste.» ||||||||||||||||||||||||||||||||herbe| ||spare|a|worry||he||will do|||||can||||||indications|are|sure||the accusation||||will have to||cut|||grass| ||skona||||||||||||||||||||||||||||||| "To spare you an anxiety," said he, "I will do all I can, dear Renee; but if the clues are certain, if the accusation is true, it will be necessary to cut this Bonapartist weed. "

Renée frissonna à ce mot  couper , car cette herbe qu’il s’agissait de couper avait une tête. |frissonna|||||||||||||| |shuddered||||cut|||grass||was||cut|had|| |ryser till|||||||||||||| Renee shuddered at the word cut, for this grass that had to be cut had a head.

«Bah! bah! dit la marquise, n’écoutez pas cette petite fille, Villefort, elle s’y fera.» |||do not listen||||||it|| said the Marquise, "do not listen to this little girl, Villefort, she will make it."

Et la marquise tendit à Villefort une main sèche qu’il baisa, tout en regardant Renée et en lui disant des yeux: |||extended|||||dry||kissed|||||||||| And the Marchioness gave Villefort a dry hand, which he kissed, while looking at Renee and saying to him with eyes:

«C’est votre main que je baise, ou du moins que je voudrais baiser en ce moment. |||||baiser|||||||||| |||||kiss|||less||||kiss||| "It's your hand I'm kissing, or at least I'd like to kiss right now.

—Tristes auspices! Sad|auspices |Sorgliga förebud -Some auspices! murmura Renée. murmured|Renée

—En vérité, mademoiselle, dit la marquise, vous êtes d’un enfantillage désespérant: je vous demande un peu ce que le destin de l’État peut avoir à faire avec vos fantaisies de sentiment et vos sensibleries de cœur. |||||||||enfantillage|désespérant|||||||||||||||||||||||sensibleries|| |truth||||||||childishness|despairing|||||||||||the state|can|have|||||fantasies|||||sentimentalities||heart |||||||||barnslighet|förtvivlande barnslighet||||||||||||||||||||||||| "In truth, mademoiselle," said the marchioness, "you are desperately childish; I ask you a little what the destiny of the state may have to do with your fancies of feeling and your feelings of heart.

—Oh! ma mère! my mother! murmura Renée. Renée murmured.

—Grâce pour la mauvaise royaliste, madame la marquise, dit de Villefort, je vous promets de faire mon métier de substitut du procureur du roi en conscience, c’est-à-dire d’être horriblement sévère.» Thanks|||||||marquise||||||promise||||profession||||prosecutor||||conscience|||||horribly| "Thanks for the bad royalist, Madame la Marquise," said de Villefort, "I promise you to do my job of replacing the procureur du roi in conscience, that is to say, to be horribly severe."

Mais, en même temps que le magistrat adressait ces paroles à la marquise, le fiancé jetait à la dérobée un regard à sa fiancée, et ce regard disait: ||||||||||||||||||secrètement||||||||| But||||||magistrate|addressed|||||||fiancé|was throwing|||sideways||look|||fiancée|||| ||||||||||||||||||i smyg||||||||| But at the same time that the magistrate addressed these words to the marchioness, the fiance stole a glance at his betrothed, and this look said:

«Soyez tranquille, Renée: en faveur de votre amour, je serai indulgent.» ||||||||||indulgent "Rest assured, Renée: in favor of your love, I will be indulgent."

Renée répondit à ce regard par son plus doux sourire, et Villefort sortit avec le paradis dans le cœur. Renée||||||||sweet|smile||||||paradise|||heart |||||||||||||||paradis i hjärtat||| Renée responded to this look with her sweetest smile, and Villefort left with paradise in her heart.