RFI journal en français facile 27 juillet 2022
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 20h00 en temps universel, 16h00 à Washington.
Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes et à tous.
CP : Aux États-Unis, la FED frappe fort pour tenter de sortir l'économie de l'inflation. La Réserve fédérale américaine annonce une nouvelle hausse de ses taux directeurs. Nous entendrons son patron, Jerome Powell.
ZK : La tension entre Occidentaux et Russes ne retombe pas. Le président français Emmanuel Macron accuse Moscou d'impérialisme colonial. Le Kremlin promet de s'en prendre aux médias occidentaux sur son sol.
CP : On en sait un peu plus sur l'origine du Covid-19. La prestigieuse revue Science publie deux études sur le sujet. Elles confirment l'origine de la pandémie.
ZK : Et puis, en foot, la demi-finale de l'Euro féminin. C'est en ce moment en Angleterre. Et au programme, un duel de choc : la France affronte l'Allemagne.
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ZK : Face à l'inflation qui ne ralentit pas aux États-Unis, la Banque centrale américaine annonce une nouvelle hausse de ses taux directeurs.
CP : Les taux directeurs, ce sont les taux d'intérêt à court terme fixés par les banques centrales. La FED relève donc ses taux directeurs de trois-quarts de points de pourcentage. Autrement dit, ils se situent désormais entre 2,25 et 2,5%. L'annonce était attendue. Elle a été faite par le patron de la FED, Jerome Powell :
« Avec mes collègues, nous sommes déterminés à faire baisser l'inflation et nous mettons tout en oeuvre pour cela. Nous avons les outils dont nous avons besoin et la détermination nécessaire pour restaurer la stabilité des prix au nom des familles et des entreprises américaines. Le pays et l'économie ont traversé une période difficile et ont prouvé leur résilience pendant ces deux dernières années et demie. Il est essentiel que nous atteignions notre objectif de 2% d'inflation si nous voulons réunir les conditions pour un marché du travail stable qui soit bénéfique pour tous. Du point de vue de notre mission de stabilisation des prix, la situation actuelle est claire : le marché du travail est très tendu et l'inflation est beaucoup trop élevée. Pour changer cela le comité monétaire de la FED relève ses taux directeurs de trois quarts de point. »
CP : Propos recueillis par David Thomson.
ZK : Les États-Unis font une offre à la Russie pour la libération de prisonniers américains.
CP : Une offre « conséquente », c'est-à-dire une offre importante. Ce sont les mots du chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken. Il n'a toutefois pas précisé en quoi consistait cette offre. Antony Blinken annonce qu'il prévoit de parler prochainement à son homologue russe, Sergueï Lavrov. L'entretien telephonique sera principalement consacré aux Américains détenus en Russie.
ZK : Et puis en visite au Bénin, le président français charge la Russie.
CP : Emmanuel Macron accuse le pays d'être « une des dernières puissances impériales coloniales », en raison de l'invasion en l'Ukraine. Le président français a fait ces déclarations lors d'une conférence de presse à Cotonou. Il était aux côtés de son homologue béninois Patrice Talon. Cette tournée africaine d'Emmanuel Macron, elle intervient en même temps que celle de Sergueï Lavrov, le chef de la diplomatie russe.
ZK : La Russie qui promet de faire pression sur les médias occidentaux présents sur son territoire.
CP : C'est une déclaration du porte-parole du Kremlin. Dmitri Peskov réagissait à la suspension, par la justice française, du média Russia Today France. Il dénonce une atteinte à la liberté d'expression. Daniel Vallot.
Depuis le début de la guerre en Ukraine, les sites de plusieurs médias occidentaux ont été bloqués par la Russie et le bureau moscovite de la radio-télévision canadienne a été fermé. Mais d'autres mesures similaires devraient suivre selon le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qui se dit outré par la décision de la justice européenne de confirmer la suspension de la chaine de télévision RT : « C'est une atteinte à la liberté d'expression et à la liberté de la presse, et nous le déplorons. Nous allons prendre bien entendu des mesures similaires contre les médias occidentaux qui sont dans notre pays. Nous ne les laisserons pas travailler, et il n'y aura aucune souplesse à attendre de notre part. » Accusés d'être des instruments de désinformation du Kremlin, les médias Sputnik et RT ont été interdits de diffusion dans toute l'Union européenne depuis le 2 mars dernier. Cette décision est justifiée aux yeux de la justice européenne par le besoin d'éviter la propagande en faveur de l'agression militaire de l'Ukraine. En France, la suspension de RT a pris une dimension particulière car le pays était le dernier en Europe à héberger sur son territoire une filiale de RT. La chaîne de télévision russe dont la suspension a été confirmée par la justice européenne, a fait savoir qu'elle ferait appel de la décision.
ZK : Daniel Vallot.
Une bonne nouvelle tout de même dans cette escalade de tensions : trois ports ukrainiens fonctionnent à nouveau.
CP : Il s'agit des trois ports choisis pour les exportations de céréales. Kiev s'attend à ce que les premiers bateaux puissent partir dès cette semaine. Le centre chargé de contrôler ces exportations via la mer Noire a aussi été officiellement inauguré, aujourd'hui à Istanbul, en Turquie. Il aura pour mission d'inspecter les navires. Objectif : garantir qu'ils ne transportent rien d'autre que des céréales. Et, conformément à l'accord signé vendredi dernier, ce centre sera dirigé par un nombre égal de représentants de la Russie, de l'Ukraine, de l'ONU et de la Turquie, aussi bien des militaires que des civils.
ZK : L'enquête sur l'origine du Covid-19 avance.
CP : Deux études publiées aujourd'hui concluent que la pandémie a commencé sur le marché de Wuhan, en Chine. Ces deux études ont été publiées dans la prestigieuse revue Science. Elles pointent une très probable origine animale du virus. Explications d'Éric Chaurin.
La première étude est une analyse géographique des lieux de résidence des 155 premiers cas identifiés en décembre 2019. Elle fait clairement apparaître qu'ils étaient concentrés autour du marché de Wuhan, contrairement aux mois suivants, où ce sont les quartiers à forte densité de la ville qui sont les plus touchés, attestant de la propagation du virus. Autre point : l'analyse des prélèvements effectués sur le marché en janvier 2020, sur une cage ou des chariots par exemple, montre que les échantillons positifs au Sars-Cov-2 étaient concentrés dans sa partie sud-ouest. Précisément là où des animaux vivants étaient vendus. La seconde étude, quant à elle, est fondée sur l'analyse du génome du virus ayant infecté les tous premiers cas. Selon ses conclusions, il est très peu probable que le virus ait largement circulé chez les humains avant novembre 2019. Près de trois ans après début de la pandémie, des zones d'ombre subsistent. L'animal ayant servi d'intermédiaire entre les chauves-souris porteuses du coronavirus et l'homme n'a pas été identifié, mais la science avance. L'un des auteurs de ces études, le virologue Michael Worobey, avait fait grand bruit en 2021 en évoquant l'hypothèse d'une fuite d'un laboratoire de Wuhan. Les données analysées l'ont fait évoluer : « Il n'est pas plausible que le virus ait été introduit d'une autre manière qu'à travers le commerce d'animaux au marché de Wuhan », écrit-il aujourd'hui.
ZK : Éric Chaurin.
Dans l'actualité également, un séisme de magnitude 7 a frappé le nord des Philippines.
CP : Il s'est produit dans la province montagneuse d'Abra, sur l'île de Luzon, la principale de l'archipel. Au moins cinq personnes sont décédées, plus de 100 autres ont été blessées. Enfin, sur le plan matériel, plusieurs bâtiments ont été endommagés, des dizaines de glissements de terrain enregistrés, avec également des coupures d'électricité.
ZK : La demi-finale de l'Euro de foot féminin, c'est en ce moment en Angleterre.
CP : Après la qualification des Anglaises pour la finale, place à la deuxième demi-finale, entre la France et l'Allemagne, à Milton Keynes où l'on retrouve notre envoyé spécial Tom Rossi. Tom, la deuxième période vient de débuter.
Il y a un partout entre l'Allemagne et la France après 52 minutes de jeu. Ce sont les Allemandes qui ont marqué les premières en première période à la 40e minute. L'inévitable Alexandra Popp est venue reprendre d'une belle volée de l'extérieur du pied un centre venu de la droite. Ouverture du score logique : cinquième but en cinq matchs pour la capitaine buteuse lors de toutes les rencontres de cet euro. Un but logique parce que les Allemandes avaient pris l'ascendant face à des Bleues plutôt inoffensives sauf sur quelques accélérations côté gauche de Delphine Cascarino, mais elles se sont montrées efficaces. Les Françaises, contrairement aux quarts de finale où il leur avait fallu 33 tentatives pour marquer, cette fois, elles ont égalisé sur leur première véritable occasion. Une frappe à l'entrée de la surface de Kadidiatou Diani. Le ballon touche le poteau puis le dos de Frohms la gardienne allemande qui marque contre son camp juste avant la mi-temps. Malmenées face à des Allemandes huit fois championne d'Europe, les Françaises novices à ce niveau s'en sortent pour l'instant.