Journal en français facile 16/09/2022
Adrien Delgrange : Où que vous soyez sur la planète, ravi de vous retrouver pour vous présenter le Journal en français facile, il est 20h en temps universel, 22h à Paris. Avec Sylvie Berruet, bonsoir.
Sylvie Berruet : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : À la une de cette édition du 16 septembre, la guerre en Ukraine. « Nos opérations ne s'arrêtent pas, elles avancent à un petit rythme » dit le président russe que vous entendrez.
SB : Nous évoquerons aussi cette nouvelle journée de violences en Haïti dû à l'augmentation des prix du carburant.
AD : Au sommaire également, ce cessez-le-feu, cet arrêt des combats, fragile entre le Kirghizstan et le Tadjikistan.
SB : Enfin, Charles III, le nouveau roi d'Angleterre, a été conspué, hué aujourd'hui à Cardiff.
AD : Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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SB : C'est assez rare pour être noté : Vladimir Poutine parle de la guerre en public.
AD : C'était aujourd'hui, Sylvie, lors d'un sommet en Ouzbékistan devant plusieurs chefs d'État dont ceux de Chine, d'Inde, d'Iran et de Turquie. Alors que ces derniers temps, la Russie perd du terrain dans sa guerre en Ukraine, le président russe affirme qu'il va « tout faire », mais à son rythme, pour que le conflit en Ukraine « se termine le plus vite possible ».
Le plan ne nécessite pas d'ajustement. L'état-major général prend des décisions opérationnelles au fur et à mesure du cours de l'opération. Il agit en fonction de l'objectif principal, qui est la libération du Donbass, et ce travail se poursuit malgré les tentatives d'attaque de l'armée ukrainienne. Nos opérations offensives dans le Donbass elles-mêmes ne s'arrêtent pas, elles se poursuivent. Cela va lentement, mais progressivement, l'armée russe occupe de nouveaux territoires. J'attire votre attention sur le fait que nous ne combattons pas avec toute notre armée, seulement une partie. C'est pourquoi nous ne sommes pas pressés. Mais concrètement, il n'y a pas de changements. L'état-major général voit ce qui est important, ce qui est secondaire, mais la tâche principale reste inchangée et elle est en cours d'accomplissement.
AD : Vladimir Poutine aujourd'hui à Samarcande, propos recueilli par Anissa el Jabri.
SB : Et en revanche, Vladimir Poutine n'a pas évoqué la découverte de centaines de corps enterrés dans une forêt près de la ville d'Izioum.
AD : 443 tombes, mais aussi une fosse commune, ont été trouvés par des Ukrainiens. Alors sur place, aujourd'hui, des enquêteurs ukrainiens ont commencé à exhumer des corps, c'est-à-dire à la déterrer. Certains corps ont été retrouvés les mains liées. Il faut maintenant attendre le résultat de l'enquête avant de tirer les conclusions. Mais en attendant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky qualifie les soldats russes de « meurtriers » et de « tortionnaires ».
SB : En Haïti, la situation est très confuse.
AD : Plusieurs villes haïtiennes, dont la capitale Port-au-Prince, toujours paralysées par des manifestations. Manifestations déclenchées par l'augmentation des prix du carburant. Les routes principales sont bloquées par des barricades, les transports en commun à l'arrêt et nombre de commerces gardent les portent fermées.
SB : En Asie centrale, des affrontements armés entre 2 ex-républiques soviétiques.
AD : Des heurts qui ont éclaté à la frontière entre le Tadjikistan, du Kirghizstan. Il y a eu plusieurs dizaines de blessées, probablement quelques morts. Les deux parties se renvoient la responsabilité. Ce n'est pas la première fois que ce genre d'incidents se produit, mais les observateurs sur place s'inquiètent, cette fois-ci, de la violence qui pourrait dégénérer en un conflit plus large. Les explications de notre correspondant régional, Régis Genté.
Des blindés, des tirs au mortier et aux armes de gros calibres… L'artillerie lourde a été sortie ce vendredi matin le long de la frontière tadjiko-kirghize. Et ce notamment autour de la capitale de la région du Sud-Ouest du Kirghzistan, Batken, dont les abords de l'aéroport et diverses infrastructures civiles auraient été bombardées. Des affrontements qui auraient fait plus de 30 blessés et près d'une dizaine de morts au total, selon des médias locaux. Les deux chefs d'État, le Kirghiz Sadyr Japarov et le Tadjik Emomali Rahmon, qui assistent au sommet de l'Organisation de Coopération de Shanghai à Samarcande dans l'Ouzbékistan voisin, ont convenu d'ordonner un cessez-le-feu, qui devait prendre effet à 16h heure locale. Mais ce vendredi soir, Bichkek et Douchanbé s'accusaient mutuellement de l'avoir violé. Ce genre d'affrontements s'est répété entre les 2 pays depuis plus d'un an, s'avérant souvent meurtrier. En cause, il y a notamment la délimitation des frontières héritées de l'époque soviétique qui n'a jamais été achevée. Près de la moitié des 970 km de celles-ci n'ont toujours pas fait l'objet d'un accord entre Bichkek et Douchanbé. Régis Genté, Tbilissi, RFI.
AD : RFI à Paris, 22h05. À Belgrade, l'Europride compte bien braver l'interdiction de défiler, de manifester dans la rue. Les autorités serbes n'autorisent pas la tenue de la grande marche des fiertés LGBT, prévue ce samedi, évoquant des « risques de violence ». Mais les représentants de la communauté LGBT annoncent aujourd'hui qu'ils défileront quand même.
SB : Elle était en visite à Téhéran avec sa famille quand elle a été arrêtée par la police.
AD : Mahsa Amini, une jeune femme de 22 ans interpellée par la police iranienne chargée de faire appliquer les règles vestimentaires pour les femmes. Car en Iran, les femmes ont l'obligation de se couvrir les cheveux avec un foulard. Mahsa Amini a donc été arrêtée, emmenée au commissariat, mais elle est depuis morte. La suite, c'est Oriane Verdier que nous la raconte.
Ces derniers jours, des photos de cette jeune kurde de 22 ans intubée à l'hôpital avaient envahi les réseaux sociaux. Comme un nouveau symbole de la brutalité du régime iranien. À l'annonce de sa mort aujourd'hui, les tweets se sont à nouveau multipliés sur la toile. Mahsa Amini était venue à Téhéran pour rendre visite à des proches. Elle a été arrêtée par la police des moeurs. Elle n'était à leurs yeux pas suffisamment couverte. Après avoir été conduite au commissariat, elle aurait été subitement victime d'un problème cardiaque et transféré immédiatement à l'hôpital. C'est en tout cas ce qu'affirme la police de Téhéran dans un communiqué. Cette dernière a également confirmé le décès de la jeune femme tout en précisant qu'il n'y avait pas eu de contact physique entre elle et les agents de police. Des témoins affirment eux voir vu Mahsa Amini être battu dans la camionnette qui l'emmenait au commissariat. Sa famille affirme qu'elle était en bonne santé. Pour de nombreux défenseurs des droits de l'homme, il s'agit en réalité d'un exemple de plus de la répression d'État. Les vidéos d'autres femmes violentées par des personnes en uniformes en pleine rue en Iran se succèdent sur les réseaux sociaux.
AD : Les précisions d'Oriane Verdier.
SB : Avant les funérailles de la reine d'Angleterre lundi, le roi Charles III a veillé auprès du cercueil d'Elizabeth II exposé à Londres.
AD : Et un peu plutôt dans la journée, Sylvie, le roi Charles III s'était rendu à Cardiff. Cardiff, la capitale du pays de Galles, où le roi a été d'abord accueilli par quelques milliers de sympathisants avec des applaudissements, mais aussi accueilli assez froidement par des contestataires qui ont, on vous le disait, conspué, hué le nouveau roi. À Cardiff, le reportage de Florence de Changy.
Sous un magnifique soleil d'automne, l'humeur était plutôt festive dans les rues de Cardiff cet après-midi, en attendant la visite du nouveau Roi d'Angleterre, Charles III, l'ancien prince de Galles. Mais si la majorité du public assemblé devant les imposantes murailles du château de Cardiff était là pour faire honneur à Charles III, plusieurs dizaines de citoyens gallois en ont profité pour exprimer leur colère au passage de sa Rolls-Royce royale. « Nous sommes ici pour attirer l'attention sur le titre du Prince de Galles, la signification de ce titre dans l'histoire du pays de Galles et à quel point c'est mal et contrariant qu'ils aient décidé de maintenir ce titre. » Pour certains Gallois, le titre de Prince de Galles est usurpé. « Nous sommes ici parce qu'il y a des gens en Galles, ou Camery, le vrai nom du Pays de Galles, qui pensent que le prince de Galles est une fraude, un usurpateur. L'histoire vous prouve que nous avions notre propre maison royale, c'était la maison Gwyneth. » Les partisans de ce mouvement réclament que le titre du Prince de Galles soit abandonné et se félicitent qu'une pétition en ligne à cette fin ait déjà rassemblé près de 30 000 signatures en une journée. Florence de Changy, Cardiff, RFI.
SB : Les contaminations de Covid-19 augmentent de nouveau en France.
AD : Après huit semaines d'amélioration de la situation épidémique, la circulation du virus est repartie à la hausse. Hier, 33 200 nouveaux cas étaient comptabilisés contre 20 000, une semaine plus tôt.
Une tempête, Sylvie, une tempête tropicale attendue sur les Caraïbes ces prochaines heures. Fiona, c'est son nom, devrait traverser notamment une partie de l'archipel. La Guadeloupe, Saint-Martin et Saint-Barthélemy sont concernés.
SA : On fait une découverte à Gaza.
AD : C'est un agriculteur palestinien qui labourait sa terre et il a mis au jour des mosaïques datant du VIIe siècle. Ces mosaïques représentent des animaux et sont « en parfait état de conservation », précise les archéologues sur place.
C'est la fin de ce journal, excellente soirée à toutes et à tous.