Journal en français facile 13 février 2020
Loic Bussières : 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir et bienvenue si vous nous rejoignez pour votre Journal en français facile que je vous présente en compagnie de Zéphyrin Kouadio. Bonsoir, Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Loïc, bonsoir à tous.
LB : À la une : le bilan des contaminations qui explose en Chine. Pékin annonce un bond de 15 000 cas en 24h, c'est le résultat d'un changement de méthodes de recensement précise l'OMS, l'Organisation mondiale de la santé.
ZK : À la une également, les menaces d'Ankara, menace de frapper les jihadistes dans la région syrienne d'Idleb s'ils ne respectent pas le cessez-le-feu. Une annonce qui intervient au lendemain des accusations de Moscou qui reproche à la Turquie de « ne pas agir contre les terroristes ».
LB : Et puis nous reviendrons sur ce vote des députés européens concernant le trafic des animaux de compagnie. Un trafic qui pose notamment des problèmes de santé publique.
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ZK : L'augmentation des cas de Covid 19 n'est pas le signe d'une aggravation de l'épidémie, c'est la conclusion de l'Organisation mondiale de la santé après l'annonce de nouveaux chiffres venus de Chine ce jeudi.
LB : La Chine qui annonce en effet un bond du nombre de contaminations, plus de 15 000 cas supplémentaires. Un chiffre qui s'explique toutefois pour l'OMS par le changement des méthodes de recensement, en l'occurrence à une nouvelle définition, plus large, des cas d'infection par les autorités sanitaires de la province du Hubei qui concentre l'essentiel des cas.
ZK : Par ailleurs, les ministres européens de la Santé se réunissaient ce matin à Bruxelles autour de ce dossier du Covid 19.
LB : Pour l'Union européenne, la préoccupation essentielle est de coordonner des mesures de protection et de détection d'une éventuelle infection. Les ministres se sont surtout voulus rassurants, selon eux, l'Europe est prête et bien protégée contre une épidémie. Pierre Benazet.
Dans l'ensemble, les ministres européens de la Santé se disent confiants dans la robustesse du système sanitaire des pays de l'UE, dans leur capacité à détecter les infections et à s'en protéger. En revanche, pour la Commissaire européenne chargée de la santé, les virus ne connaissent pas de frontières et il faut encore renforcer la coordination entre les pays, l'un des ministres ajoute d'ailleurs que le risque existe d'une extension de l'épidémie et sa transformation en pandémie même si le risque est faible. L'UE a entre autres décidé de recenser les capacités existantes et mobilisables en termes de laboratoires et d'outils de détection. Un inventaire des équipements de protection est aussi en cours et l'UE est prête à déclencher des marchés publics s'il faut augmenter les stocks. Il y a cependant une préoccupation qui est apparue, sur la capacité des Européens à maintenir à niveau les stocks nécessaires pour la fabrication de médicaments, en particulier du fait de la dépendance partielle aux importations de composants chimiques provenant de Chine. 10 millions d'Euros ont été affectés par la Commission européenne pour la recherche d'un vaccin et une équipe spéciale a été constituée pour s'assurer que les stocks de médicaments restent suffisants. L'UE a aussi décidé que les voyageurs de retours des régions touchées devraient rendre compte des personnes avec qui ils ont eu des contacts.
ZK : À la une également, cette annonce de la Turquie qui s'apprête à envoyer de nouvelles troupes à Idleb, dans le nord-ouest de la Syrie.
LB : Ankara qui menace pour la première fois d'y frapper les jihadistes s'ils ne respectent pas un cessez-le-feu censé mettre fin aux combats dans cette province rebelle. La veille, alors que le président Recep Tayyip Erdoğan avait promis de s'en prendre aux forces du régime syrien en cas d'attaque contre des soldats turcs. La Russie, principale alliée du régime de Bachar al Assad, avait accusé Ankara de ne rien faire pour « neutraliser les terroristes à Idleb ». Ce n'est pas la première fois que les deux pays s'opposent, ces 5 dernières années, leurs relations ont connu des hauts et des bas spectaculaires. Anissa El Jabri.
Crise diplomatique en 2015, Ankara avait détruit un avion russe à la frontière turco-syrienne. Un coup de poignard dans le dos avait déclaré Vladimir Poutine. En représailles, le kremlin avait pris des sanctions économiques contre la Turquie.Rapprochement ensuite en 2016, à la suite du putsch raté contre Erdoğan. Déçu par la réaction européenne il le rappelle souvent le président turc s'est tourné vers la Russie, coopération militaire avec la livraison de missiles russes dans ce pays membre de l'OTAN, coopération énergétique aussi, la première centrale nucléaire de Turquie est construite par la Russie. Et en janvier dernier les deux chefs d'État ont inauguré un gazoduc. TurkStream est destiné à alimenter la Turquie et le sud de l'Europe en gaz russe par la mer Noire et contourne l'Ukraine. Sur les deux dossiers qui les opposent les deux pays, la Syrie et la Libye les deux diplomaties n'ont cessé d'échanger. La Turquie et la Russie sont avec l'Iran les parrains du processus d'Astana, processus qui réunit des représentants du gouvernement syrien et ceux de l'opposition. Signe qu'Ankara souhaite sur la crise d'Idlib maintenir le dialogue avec Moscou, le chef de la diplomatie turque a annoncé l'envoi dans les prochains jours d'une délégation en Russie.
ZK : En Iran, c'était aujourd'hui le coup d'envoi de la campagne électorale pour les législatives du 21 février.
LB : Quelques 7148 candidats ont été approuvés par les autorités qui en ont exclu pratiquement autant. Le vote de la semaine prochaine fera office de test de popularité pour le Président Hassan Rohani. RFI Téhéran, Siavosh Ghazi.
La coalition des partis réformateurs et modérés qui soutient le président Hassan Rohani a dénoncé le rejet de nombreux de leurs candidats à travers le pays. Les principaux députés réformateurs sortants, connus pour leurs critiques contre le pouvoir, ont été disqualifiés par le Conseil des Gardiens de la constitution, une instance contrôlée par les conservateurs. Les partis réformateurs et modérés affirment qu'ils ne pourront pas présenter de candidats dans de nombreuses régions. À Téhéran, qui compte 30 sièges, les réformateurs ont décidé de ne pas présenter de liste commune. Le président Rohani, qui a appelé les électeurs à participer massivement aux élections, craint aussi une démobilisation de l'électorat modéré très déçu par le bilan économique et politique de son gouvernement. En effet, depuis le retrait des États-Unis de l'accord nucléaire en 2018, la situation économique ne cesse de se dégrader. L'inflation dépasse largement les 40 %, ce qui a provoqué un grand mécontentement de la population. Les conservateurs comptent sur la démobilisation des électeurs modérés pour prendre le contrôle du parlement, à moins de deux ans de la présidentielle.
ZK : Lui a surpris son monde en quittant son poste au Ministère des Finances. Au Royaume-Uni, Sajid Javid a présenté sa démission.
LB : Alors que l'on attendait un remaniement limité pour le Gouvernement de Boris Johnson, il est remplacé par le secrétaire en chef du Trésor Rishi Sunak, âgé de 39 ans. Cette démission surprise intervient à un mois de la présentation du budget, le premier depuis que Londres a quitté l'Union européenne le 31 janvier.
LB : En France, Édouard Philippe avait convoqué les partenaires sociaux pour un point sur la réforme des retraites, en particulier sur les questions de pénibilité. Point sur lequel les syndicats ont regretté l'absence d'avancée. La CFDT dénonçant même un « blocage » du patronat.
ZK : Et puis les chiffres du chômage, ils sont en baisse pour l'année 2019.
LB : Ils atteignent 8,1 %, c'est le plus bas niveau en France depuis 2008. Et pour Emmanuel Macron qui commentait ces statistiques en marge d'un déplacement au pied du Mont-Blanc sur le thème du changement climatique, pour Emmanuel Macron donc, c'est non seulement « une très bonne nouvelle », mais aussi le signe « « une efficacité des politiques conduites ».
ZK : C'est le troisième plus grand trafic illégal en Europe après les armes et la drogue.
LB : Le trafic des animaux de compagnie pose aussi des problèmes de santé publique et cela préoccupe les députés européens se sont saisis. Dans un vote à la quasi-unanimité, ils ont appelé hier la Commission à fixer des règles au niveau européen pour protéger les animaux et les citoyens. Juliette Gheerbrandt est notre envoyée spéciale.
C'est un trafic assez facile à mettre en place et qui rapporte, comme le montre cet exemple : un bouledogue, plus de mille cent euros. Nathalie Colin Oesterlé députée du groupe PPE, membre de la commission chargée du dossier explique que 100 000 animaux de compagnie entrent illégalement en France chaque année, le chiffre est précisément de 200 000 chiots à destination de l'Allemagne et de l'Autriche selon étude financée par la Commission. Outre le fait qu'il profite à la criminalité organisée, ce trafic pose des problèmes de santé publique. Les députés demandent de meilleurs contrôles sur la santé des animaux et un encadrement au niveau européen. Le trafic est aussi source de souffrance animale - élevages surpeuplés animaux sevrés trop tôt et maltraités - et les députés encouragent les Européens à ne plus acheter leurs amis les bêtes, mais à les adopter.
LB : Football avec le dernier quart de finale de la Coupe de France. Il oppose les amateurs d'Épinal à St Étienne.