Journal en français facile 19 décembre 2017
Pierre Pillet : Il est 20 heures en temps universel, 21 heures à Paris et Barcelone. Bonsoir à tous, voici votre journal en français facile que nous vous présentons avec Zéphyrin Kouadio.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir. Voici les titres de l'actualité. PP : Les indépendantistes vont-ils reconquérir la Catalogne ? Élections régionales jeudi, scrutin décidé par Madrid après la déclaration d'indépendance. Une certitude : l'économie et le tourisme souffrent. ZK : Un nouveau missile intercepté et détruit en plein vol par l'Arabie saoudite. L'engin a été tiré depuis le Yémen par les rebelles chiites Houthis. Deuxième incident de ce de type en deux mois et Riyad qui dénonce encore une fois l'influence de l'Iran. PP : Mentalité de guerre froide, caractère impérialiste : réaction de la Chine et de la Russie, deux pays accusés par les États-Unis de nuire aux intérêts et à la sécurité américaine.
ZK : Liberté retrouvée pour 226 supporteurs du club de football de Zamalek en Égypte arrêtés en juillet. Décision de la cour d'assises militaire. ZK : Quel avenir pour la Catalogne ? Les élections régionales dans cette partie de l'Espagne approchent, c'est dans deux jours. PP : Le gouvernement central a décidé d'organiser un nouveau scrutin ce 21 décembre. Depuis la déclaration d'indépendance votée par le Parlement catalan, il a pris le contrôle de la région. Une campagne hors du commun s'achève : des candidats indépendantistes sont en prison ; Carles Puigdemont, le président régional démis de ses fonctions, est lui toujours en exil à Bruxelles. Autant de personnalités poursuivies par la justice espagnole pour sédition, c'est-à-dire pour la rupture prononcée en octobre vis-à-vis du reste du pays. ZK : Alors jeudi, les électeurs décideront si les séparatistes reviennent au pouvoir ou pas. Une certitude en attendant : l'économie souffre. Tourisme au ralenti, consommation en berne et même fuite des entreprises, Altin Lazaj :
Plus de trois mille entreprises ont transféré leur siège social hors de la région, dont plusieurs grands groupes qui représentent 30 % du PIB catalan. Ces sociétés craignent de se retrouver hors de l'Union européenne et de ne plus avoir accès au marché unique. Elles craignent aussi le boycott par les Espagnols des produits « made in Catalogne ». Quant aux banques, elles ne veulent surtout pas être coupées du financement de la banque centrale européenne en cas d'indépendance. Le tourisme est l'autre victime de cette incertitude politique. Le flux des touristes étrangers a baissé et le chiffre d'affaires des professionnels du secteur connaît une chute de 10 % en octobre et novembre. A cela s'ajoute la hausse plus que prévue du chômage dans la région, avec des perspectives pessimistes. Selon une enquête de l'école de commerce Esade à Barcelone, 25 % des patrons catalans embaucheront moins que prévu l'an prochain et 46 % parmi eux ont gelé leurs investissements. La crise a aussi freiné la consommation des ménages. Les ventes au détail ainsi que celles des voitures ont baissé ces deux derniers mois.
PP : Précisions d'Altin Lazaj. Le nouveau chancelier autrichien Sebastian Kurz est à Bruxelles. Le conservateur reçu par le président du Conseil européen, Donald Tusk, et celui de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.
ZK : Premier déplacement à l'étranger 24 heures après son investiture. Objectif : rassurer ses partenaires après le retour de l'extrême droite. Le FPE est présent dans la coalition gouvernementale avec six ministères dont les Affaires étrangères, l'Intérieur et la Défense. PP : Encore une fois, l'Arabie saoudite intercepte un missile tiré depuis le Yémen par les rebelles chiites Houthis. ZK : Pays frontalier, où le royaume sunnite intervient. Il commande une coalition de nations arabes qui lutte contre ces rebelles. Derrière ça, Riyad voit la présence de son ennemi régional, l'Iran chiite. C'est le deuxième incident de ce type en deux mois, Toufik Benaichouche : Un missile du même type avait visé l'aéroport de Riyad le 4 novembre dernier. Il avait été intercepté par la défense anti-aérienne saoudienne. Cette fois, le missile tiré par les rebelles visait la résidence officielle du roi Salmane, le palais Yamama, quelques minutes seulement avant l'annonce du budget saoudien pour 2018, habituellement faite par le roi depuis son palais. Certes le missile n'a fait ni victimes ni dégâts, mais cette capacité à viser des objectifs saoudiens empêche littéralement les dirigeants du royaume de dormir. Un peu après ce tir, les rebelles Houthis avaient rappelé d'ailleurs à leur voisin que désormais, les palais royaux mais aussi des bases militaires et des infrastructures pétrolières saoudiennes sont à portée de leurs tirs. Riyad y voit la main de Téhéran, ce que l'Iran dément. Et Riyad a tout de suite plaidé pour un blocus encore plus hermétique des ports et aéroports yéménites, au grand dam des Nations unies. Au Yémen, toutes les dix minutes, un enfant meurt de faim ou de maladie. Les trois quarts de la population, soit 22 millions de personnes, ont besoin d'une aide humanitaire pour survivre. Pour l'ONU, il serait donc criminel que de renforcer ce blocus. Au contraire, il faut l'alléger. PP : Explications de Toufik Benaichouche. Un an de plus pour l'aide humanitaire aux civils dans les zones rebelles en Syrie. Le Conseil de sécurité des Nations unies prolonge une résolution, et ce malgré des réticences de la Russie notamment, alliée du régime de Damas ; Moscou qui n'a pas utilisé son droit de veto cependant. Sur le terrain, trois millions de personnes bénéficient de l'appui de l'ONU et des ONG. ZK : La Chine et la Russie en colère contre les États-Unis.
PP : Deux pays présentés comme des forces hostiles par un rapport de l'administration du président américain Donald Trump sur la sécurité nationale. Moscou, accusé dans le document de créer des divisions avec les alliés de Washington, eh bien parle d'un texte à caractère impérialiste. ZK : Et Pékin, de son côté, est accusé de vouloir nuire aux intérêts américains en Asie. Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois, a réagi :
La Chine est le plus grand pays en voie de développement, les États-Unis sont la plus grande nation développée. Ensemble, ils sont les deux plus grandes puissances économiques du monde. La Chine et les États-Unis partagent d'importantes responsabilités et des intérêts communs pour préserver la paix et la stabilité dans le monde. La coopération est donc la seule voie possible. Seule une relation gagnant-gagnant nous garantira un avenir prospère. Les deux pays doivent respecter les intérêts fondamentaux de chacun et trouver une façon constructive de s'entendre. La Chine presse alors les États-Unis d'arrêter de déformer volontairement les intentions stratégiques de Pékin et d'abandonner la mentalité de guerre froide. Ils ne feront que porter préjudice aux autres et à eux-mêmes. Nous espérons que les États-Unis traiteront la relation sino-américaine de manière rationnelle et objective. Nous espérons qu'ils respecteront leurs promesses. Il faut que les deux parties aillent dans le même sens pour entretenir et développer une relation sino-américaine stable et saine.
PP : Hua Chunying, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinois. C'est le leader de l'opposition lui-même, Félix Tshisekedi, qui l'affirme en République démocratique du Congo : faible mobilisation, aujourd'hui, pour l'appel à manifester contre le président Joseph Kabila et le calendrier électoral. Les élections auront lieu dans un an, alors que le mandat du chef de l'État devait se terminer fin 2016. ZK : En Égypte, six ans de prison ferme pour un colonel de l'armée Ahmed Konsowa. PP : La raison : sa candidature à la présidentielle 2018. Il y a de l'espoir pour un « avenir meilleur » voilà ses propos dans une vidéo. Comportement qui nuit aux exigences du système militaire répond la justice. Il va faire appel.
ZK : Toujours en Égypte, la cour d'assises militaire a libéré 226 supporteurs du club de football égyptien Zamalek. PP : En juillet, ils avaient été arrêtés et placés en détention provisoire pour destruction de biens et troubles à l'ordre public. Les détails avec notre correspondant Alexandre Buccianti :
C'est à l'issue de l'exclusion du Zamalek de la coupe d'Afrique des clubs champions que les supporteurs ont déversé leur colère sur le stade militaire de Borg al Arab à Alexandrie. Déférés devant la cour d'assises militaire, ils ont été placés en détention provisoire durant six mois. Toutefois, la cour a finalement décidé de classer l'affaire pour insuffisance de preuves. Une décision que certains voient comme un geste d'apaisement au moment où l'Égypte veut autoriser le retour du public dans les stades pour les championnats locaux. Les matchs se jouaient sans public depuis 2012 quand 72 supporteurs avaient été tués à Portsaid, à l'issue d'un match entre le Ahly champion d'Égypte et l'équipe locale d'Al Masry. Un geste aussi au moment où l'Égypte s'apprête à participer à la coupe de monde de football en Russie en 2018 pour la première fois depuis une trentaine d'années. Alexandre Buccianti, Alexandrie, RFI.
PP : Il est 21h09 à Paris. Ses constatations mais pas de conclusions, en France, six jours après la collision entre un bus scolaire et un train dans le sud-ouest.
ZK : Les éléments matériels orientent vers le fait que la barrière était fermée. Selon le procureur de Marseille, des traces ont été relevées sur le bas du bus, en dessous d'un phare mais le magistrat se veut prudent. PP : La conductrice du car est de nouveau en garde à vue pour s'expliquer. Elle affirme que la barrière était ouverte. Six jeunes sont morts lors de ce drame.
