Journal en français facile 21 décembre 2017
Sabrina Bennoui : Vous écoutez RFI. Il est 21h ici à Paris, 20h en temps universel. C'est l'heure de votre journal en français facile. SB : Et à mes côtés Zéphyrin Kouadio. Bonsoir.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir à tous.
SB : Dans l'actualité, l'ONU condamne à majorité écrasante la reconnaissance américaine de Jérusalem comme capitale d'Israël. Après un vote à l'Assemblée générale, les États-Unis sont isolés. ZK : La Catalogne va-t-elle être représentée par les indépendantistes ? On le saura dans les heures qui viennent. Les bureaux de vote pour les élections générales anticipées ont fermé il y a une heure.
SB : Un opposant vénézuélien écarté par le parti du président Maduro. L'Assemblée constituante a voté cette décision. Les opposants la dénoncent comme une manœuvre pour les contrôler.
ZK : Ahmed Abba est libérable. Le correspondant de RFI en langue haoussa était condamné à 10 ans de prison pour avoir travaillé sur Boko Haram. Le tribunal de Yaoundé a réduit sa peine à deux ans.
ZK : L'Assemblée générale de l'ONU rejète massivement la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël. Elle votait aujourd'hui pour une résolution condamnant cette décision américaine. SB : 128 voix pour, 9 voix contre. Cette résolution est non contraignante, c'est-à-dire que la condamnation n'est que symbolique et qu'il ne peut pas y avoir de sanction. Mais cela n'a pas empêché l'Autorité palestinienne de se réjouir de l'annonce ni les États-Unis de menacer les pays qui ont voté pour cette résolution. « Nous n'oublierons pas ce vote », c'est ce qu'a affirmé dès l'ouverture de la réunion Nikki Haley, l'ambassadrice américaine. Donald Trump avait déjà prévenu lui aussi son intention de supprimer les subventions américaines à tous les États en question. À New York, Grégoire Pourtier.
Certes, la résolution a été adoptée sans surprise et même largement puisque seulement 9 pays, dont les États-Unis et Israël évidemment, ont voté contre. Mais si on regarde un peu plus en détail, les Américains n'y verront sans doute pas une défaite infamante. Car sur 193 pays, 35 se sont abstenus, 21 ne sont pas venus voter, et donc il n'y a finalement que deux tiers des membres de l'Assemblée générale qui se sont exprimés en faveur de cette résolution, c'est bien moins que ce qui était attendu. Plusieurs abstentionnistes se sont expliqués en fin de session. Le Canada a dit qu'un tel texte ne servait en rien le processus de paix, le Mexique a lui parlé d'une réunion inutile. Au-delà de ces raisons diplomatiques, on peut se demander si certains pays ont été sensibles aux menaces de Donald Trump. Le président avait rappelé hier l'importance de l'aide financière américaine dans le monde, sous-entendant qu'il pourrait ainsi revoir son appui à ceux qui s'exprimeraient contre sa décision. Dans la liste de ceux qui ont voté en faveur des États-Unis, on trouve en tout cas quatre petites îles d'Océanie, mais aussi le Togo, le Guatemala et le Honduras. ZK : Pendant cette réunion de l'Assemblée générale, les États-Unis ont aussi proposé de nouvelles sanctions contre la Corée du Nord. SB : Il s'agira d'interdire l'exportation de 90 % des produits pétroliers raffinés au pays et d'ordonner le rapatriement de tous les Nord-Coréens qui travaillent à l'étranger, en représailles à un tir de missile. Le projet sera soumis demain au Conseil de sécurité.
ZK : Les Catalans vont-ils confirmer le processus d'indépendance de leur région ? Après une journée d'élections régionales anticipées, les bureaux sont fermés depuis une heure. SB : Les résultats seront connus officiellement bientôt mais ce qui est sûr, c'est que la participation est très forte, plus de 69 %. Elle est même plus forte que lors du dernier scrutin. Les électeurs devaient choisir s'ils veulent continuer à être représentés par des élus indépendantistes ou non. Ces élections avaient lieu deux mois après la proclamation de l'indépendance de la Catalogne, immédiatement refusée par Madrid, qui a donc décidé de les faire organiser. ZK : Un opposant vénézuélien marginalisé par les autorités.
SB : L'Assemblée nationale constituante a décidé hier de supprimer purement et simplement la mairie du Grand Caracas, dirigée par un opposant, Antonio Ledezma. Il est aujourd'hui en exil. Même chose pour une autre grande mairie de district dans le nord-ouest du pays. Argument avancé : le manque d'efficacité de ces deux entités. Cette Assemblée est composée uniquement de membres du parti du président Nicolas Maduros. L'opposition dénonce un abus de pouvoir. Marie Normand.
Plus de mairie de district d'Alto Apure dans le nord-ouest du Venezuela, accusée de participer à la contrebande d'essence avec la Colombie. Fini aussi la mairie de l'Aire métropolitaine de Caracas. L'Assemblée nationale constituante estime que cela permettra de lever les obstacles à l'application des projets gouvernementaux. Une simplification administrative avant tout, assure André Bansart, professeur de sciences politiques à l'Université Simon Bolivar de Caracas : « Il y a double emploi. Superposition d'autorités dans un même espace ». L'universitaire consent que l'annonce survient dans un contexte politique particulier. L'opposition, divisée, a été malmenée lors des derniers scrutins et dénonce la mainmise du gouvernement Maduro sur l'ensemble des pouvoirs du pays. Le maire de ce Grand Caracas, Antonio Ledezma, a choisi l'exil il y a quelques semaines après plus de 1 000 jours de privation de liberté. Il a d'ailleurs réagi via son compte Twitter : « Ce qu'ils viennent de faire avec l'Aire métropolitaine, dont le maire a été légitimement élu par plus de 800 000 citoyens, montre une fois de plus qu'ils se moquent des Vénézuéliens, et de la communauté internationale ». Le même jour, la Constituante a aussi annoncé que les partis qui avaient choisi de boycotter les municipales de décembre, avaient perdu leur statut juridique. Ils devront se réinscrire auprès du Conseil national électoral pour espérer pouvoir se présenter à la présidentielle, en 2018.
SB : Cuba s'apprête à fermer la page de l'ère Castro. Raul Castro cédera la présidence en avril 2018. Il a succédé à son frère Fidel il y a dix ans. Il avait déjà annoncé qu'il ne se présenterait pas pour un nouveau mandat. ZK : Un premier pas vers une sortie de crise au Soudan du Sud. Le gouvernement et les principaux groupes rebelles sont parvenus à un accord de cessez-le-feu. Cela fait quatre ans que le pays est ravagé par une guerre civile. Le cessez-le-feu prendra effet à partir de lundi.
SB : Une nouvelle tentative pour relancer les pourparlers sur la guerre en Syrie. Le régime de Damas et l'opposition se sont retrouvés à Astana au Kazakhstan, une semaine après l'échec de celui de Genève. Le régime est parrainé par les alliés russes et iraniens et l'opposition par la Turquie. Ces négociations doivent aboutir demain à une décision finale.
ZK : L'auteur de l'attentat contre l'équipe du Borussia Dortmund était convoqué pour son premier jour de jugement. SB : Il s'agit d'un germano-russe qui avait fabriqué des bombes pour cibler le bus des joueurs de l'équipe allemande, en route vers un match. Le procès durera trois mois. L'auteur voulait faire baisser le cours du club en bourse pour s'enrichir. Le rappel des faits avec Carlotta Morteo.
Le 11 avril dernier, à 19h, l'équipe du Borussia Dortmund quitte son hôtel en bus, direction le stade, pour affronter Monaco en quart de finale aller de la Ligue des Champions. En chemin, trois engins explosifs remplis de clous et de tiges métalliques, cachés dans des buissons, explosent au passage du bus. Mais, par chance, les bombes sont mal positionnées, le carnage est évité, on ne compte que deux blessés légers. Les enquêteurs penchent d'abord pour la piste islamiste, induits en erreur par des lettres de revendication soigneusement semées sur les lieux de l'attentat. Mais dix jours plus tard, le parquet allemand annonce l'arrestation à 450 km au sud de Dortmund, du germano-russe, Serguei W.. Un électricien plutôt doué, qui avait même emporté l'année précédente un prix en électronique, et qui aurait agi par appât du gain. Le jour de l'attaque Serguei W. acquiert, grâce à un emprunt de 50 000 euros, l'équivalent de 15 000 actions du club Borussia Dortmunt, le seul club de foot en Allemagne à être enregistré à la Bourse. Et Serguei W. parie à la baisse. En décimant l'équipe de foot, il espérait provoquer la chute du cours de BVB, et ainsi empocher près d'un demi-million d'euros de bénéfices. ZK : Carlotta Morteo. Direction la Chine à présent : les habitants pourront bientôt s'offrir des mouchoirs fièrement appelés « caca de panda » ! SB : Une entreprise souhaite recycler les fibres des excréments de panda pour produire des mouchoirs, mais aussi du papier toilette ou encore des nappes. Cette pratique qui consiste à utiliser les excréments des herbivores n'est pas nouvelle et a déjà fait ses preuves, notamment en France. Clotilde Ravel.
Le nom de ce nouveau label, « caca de panda », a de quoi surprendre. Il désigne une future gamme de produits chinois fabriquée à partir d'excréments. « L'ours-chat » comme l'appellent les Chinois, en produit jusqu'à 10 kg chaque jour. Et comme il se nourrit exclusivement de tiges de bambous, ses excréments sont riches en fibres de cellulose, qui sont la composante principale du papier. Le procédé est plutôt simple et existe aussi en France. André Durand est papetier dans le département de l'Aude : « Nous, dans notre moulin à brousse, nous perpétuons le papier de crottin de cheval et pendant une vingtaine d'années nous avons fait du papier de crottin d'éléphant. Il s'agit de laver à grande eau et de filtrer, et de ne récupérer que les fibres de cellulose. Et ensuite, on fait la pâte à papier puis les feuilles de papier ». C'est grâce à ce même procédé, mais à une autre échelle, que la firme chinoise compte fabriquer ses mouchoirs. Si vous êtes intéressés, sachez tout de même que ces produits ont un coût : aujourd'hui, chez André, une feuille de papier coûte entre 2 et 10 euros selon le format. En Chine, pour une boîte de mouchoirs estampillée « caca de panda », il faudra compter 5,50 euros.
ZK : C'est la bonne nouvelle de la journée : Ahmed Abba est libérable. Le correspondant de RFI en langue à haoussa au Cameroun avait été condamné en première instance à 10 ans de prison pour complicité d'actes terroristes pour avoir travaillé sur les actes de Boko Haram. Le tribunal de Yaoundé a réduit la peine à 24 mois, tout en maintenant le chef d'inculpation de « non-dénonciation » d'actes terroristes. Ahmed Abba a déjà purgé 29 mois.
SB : C'est la fin de votre Journal en français facile, à retrouver comme toujours sur notre site à la page RFI Savoirs. Merci Zéphyrin, merci à tous de nous avoir suivis. Il est 21h10 ici à Paris.