Journal en français facile 27 décembre 2017
Maxime Jaglin : Merci d'écouter RFI, il est 21h ici à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre journal en français facile.. présenté ce soir avec Alexis Guilleux. Bonsoir Alexis.
Alexis Guilleux : Bonsoir Maxime, bonsoir à tous.
MJ : À la Une de ce journal, l'Amérique du Nord balayée par une vague de froid extrême. Le thermomètre descend à -40 degrés Celsius dans une partie du Canada et des États-Unis. On se rendra à Washington dès le début de ce journal.
AG : Les États-Unis qui ont décidé de renvoyer un prisonnier colombien dans son pays d'origine. Il s'agit d'un ancien chef paramilitaire accusé de trafic de drogues. Son portrait à suivre.
MJ : On se rendra également en Chine, où la situation des droits de l'homme inquiète toujours davantage. L'Europe dénonce ce soir la condamnation de deux dissidents poursuivis pour subversion. Et c'est maintenant le sort d'un militant maoïste qui pose question.
AG : Et puis à 86 ans, il reste un éternel optimiste. Le dernier dirigeant de l'URSS, Mikhaïl Gorbatchev livre aujourd'hui ses mémoires. Notre correspondant à Moscou l'a rencontré.
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AG : On commence donc ce journal par cette vague de froid qui s'abat sur l'Amérique du Nord.
MJ : Oui Alexis. Que cette partie du monde se recouvre d'un manteau blanc en cette saison hivernale c'est plutôt normal, mais ce qui est plus inhabituel ce sont les températures extrêmes et les chutes de neige record qui ont enseveli, qui ont recouvert, une partie des États-Unis et du Canada. Environ 50 millions de personnes vivent désormais dans des zones placées en alerte aux températures glaciales. À New York, correspondance de Gregoire Pourtier.
Sur la côte est américaine, l'été indien s'est prolongé très tard en octobre, avant que les températures ne se stabilisent à un niveau au-dessus des moyennes saisonnières. Et puis d'un coup, il y a moins d'une semaine, cela a brutalement chuté, et bien plus tôt que d'habitude.Il fait actuellement -6°C à New York, mais ici, il n'y a pas encore à se plaindre. Dans bien des endroits, plus au nord ou plus à l'ouest, il fait bien plus froid, déjà -16 à Chicago par exemple, mais avec une sensation thermique de -28. Surtout, le blizzard frappe parfois, rendant le paysage tout blanc et la situation plus compliquée. En Pennsylvanie, la ville d'Erie, au bord du lac du même nom, est ainsi ouverte de neige comme elle ne l'a jamais été selon son maire. 1,60 m y est tombé depuis samedi, et cela continue encore ce mercredi. Un spécialiste de la Chaîne Météo explique le phénomène : la conjonction entre un air glacial et l'eau relativement chaude des Grands Lacs provoque l'apparition de neige, que les vents concentrent sur une zone particulière. Plus généralement, des avis d'alerte sont ainsi en cours du Dakota du Nord jusqu'au New Hampshire, en passant par le Minnesota, le Michigan ou le Vermont, au moins 11 Etats au total. Grégoire Pourtier, New York, RFI
AG : Alberto Fujimori restera hospitalisé dans les prochains jours. C'est ce qu'annoncent ses médecins.
MJ : C'est donc depuis son lit d'hôpital que l'ancien président péruvien, condamné à 25 ans de prison pour corruption et crime contre l'humanité a fait son mea culpa et demandé "pardon". L'ancien homme fort du pays vient d'être gracié, libéré, par l'actuel chef de l'Etat Pedro Pablo Kuczynski, en raison de son état de santé. Une décision très controversée qui a provoqué la démission du ministre de la culture péruvien.
AG : On reste sur le continent sud-américain, direction maintenant la Colombie. Un ex-chef paramilitaire colombien, emprisonné aux États-Unis, a été renvoyé dans son pays ce mardi.
MJ : Herbert Veloza était derrière les barreaux américains depuis 2009 pour trafic de drogue. Mais cet ancien responsable des AUC, les forces d'Autodéfense Unies de Colombie, a été remis aux autorités de Bogota pour répondre des crimes dont il est accusé. Mais qui est véritablement ce criminel ? Son portrait avec Victor Zammit.
« Carepollo », « Don Hernan », « hatché hatché »... Depuis son engagement au sein des groupes paramilitaires en 1994, et jusqu'à son arrestation en 2007, Herbert Veloza aura utilisé plusieurs surnoms. Il a lui-même avoué sa participation à plus de 3000 crimes sans compter les cas d'enlèvements, de viols, de torture et de recrutement forcé de mineurs. C'est en 2000 qu'il prend le commandement du bloc Calima des forces d'autodéfenses unies, les « AUC », ce groupe paramilitaire qui se dissoud en 2006, à la faveur des négociations de démobilisation des paramilitaires mises en place par le gouvernement de l'ex-président Alvaro Uribe. L'année suivante, Herbert Veloza est arrêté malgré l'invocation de la loi « Justice et Paix » qui accordait une « indulgence criminelle » aux membres de ces groupes armés en phase de démobilisation. Les États-Unis demandent son extradition en 2009 pour trafic de drogue. Les autorités colombiennes acceptent et haché haché purge sa peine dans une prison américaine. Mais le procès pour les crimes commis en Colombie continue, à Bogota. En 2013, il est condamné à 480 mois de prison. Mais, en vertu de la loi Justice et Paix, le tribunal réduit sa peine à 7 ans. Une peine qu'il devrait aujourd'hui purger dans une prison colombienne.
AG : Au Honduras après la mobilisation dans la rue, celle devant les tribunaux.
MJ : L'opposition veut une nouvelle fois faire annuler la réélection du président conservateur Juan Orlando Hernandez. Le candidat malheureux de la gauche, Salvador Nasralla, avait pourtant annoncé vendredi qu'il renonçait à contester la victoire du président sortant, après les félicitations adressées par les États-Unis pour cette réélection polémique.
AG : L'Union européenne dénonce ce mercredi la condamnation de deux dissidents chinois. Bruxelles se dit « sérieusement préoccupé » concernant le respect de l'État de droit dans le pays.
MJ : Arrêtés en 2015, l'avocat Xie Yang et le blogueur défenseur des droits de l'homme Wu Gan sont poursuivis pour subversion. Ils ont été condamnés par la justice chinoise lors d'un procès « rapide et inéquitable » selon l'UE.
AG : Et quelques heures après l'annonce de ce verdict, c'est un intellectuel maoïste qui vient d'être placé en détention pour 6 mois. Le motif ? « Troubles à l'ordre public ». Les précisions à Shanghai, avec Angélique Forget.
Zhang Yunfan animait dans une université de Canton un débat consacré à l'attitude des autorités vis-à-vis des pensées gauchistes, lorsqu'il a été interpellé. Placé en détention, sans même avoir été jugé, ce jeune professeur, récemment diplômé de l'université de Pékin se définit comme « maoïste ». Après son arrestation, plusieurs centaines de sympathisants du Grand Timonier ont signé une pétition demandant sa libération. Les arrestations d'avocats, de journalistes, de défenseurs des droits de l'homme sont monnaie courante en Chine. Il est plus rare de voir un disciple de Mao Zedong être appréhendé. Mais voilà que Pékin veut s'attaquer aussi aux intellectuels maoïstes qui le critiquent. Certains reprochent au pouvoir actuel de n'avoir plus foi dans l'utopie communiste et d'entreprendre des réformes qui creusent le fossé entre les riches et les pauvres. Cette interpellation révèle que la répression qu'exerce le président chinois XI Jinping sur la société civile n'a plus aucune limite, et que les critiques, d'où qu'elles viennent sont toutes muselées.
AG : C'est un signe d'apaisement suffisamment rare pour être souligné. Les autorités ukrainiennes et les séparatistes prorusses, qui contrôlent une partie de l'est de l'Ukraine, ont procédé à un échange massif de prisonniers.
MJ : C'est même l'une des opérations les plus importantes de ce type depuis le début du conflit il y a 4 ans. Deux ans après la signature des accords de paix et après de difficiles négociations, des militaires capturés lors des combats, mais également des civils ont ainsi été libérés. Leur nombre exact reste encore incertain.
AG : Certains en Russie le considèrent comme un traître. D'autres, plus rares, le voient comme celui qui a fait souffler un vent de liberté sur le pays. Mikhaïl Gorbatchev livre ses mémoires à 86 ans.
MJ : Celui qui a lancé la Perestroïka, une vaste réforme économique et sociale dans les années 80 continue de diviser la société russe. Notre correspondant à Moscou Daniel Vallot a pu rencontrer l'ancien dirigeant soviétique à l'occasion d'une séance de dédicace organisée dans la capitale russe…
C'est d'un pas hésitant qu'il s'avance vers ses lecteurs. Son élocution est lente, parfois laborieuse, mais son regard reste vif souvent malicieux… Mikhael Gorbatchev a 86 ans, mais il trouve encore la force de justifier son action en tant qu'ultime dirigeant de l'URSS… «La perestroïka n'est pas née parce que je voulais laisser une trace dans l'histoire, mais parce que les gens voulaient de la clarté, de la transparence, à une époque très difficile. C'est un grand malheur que certains en aient profité pour s'enrichir sur le dos des autres. » Mikhaïl Gorbatchev reconnaît que la période qui a suivi l'effondrement de l'URSS a été douloureuse pour la Russie. Mais il rejette les critiques qui font de lui le fossoyeur de l'Union soviétique – l'homme qui serait à l'origine du chaos des années 90. « J'entends certains qui me disent : "pourquoi nous a-t-il donné cette liberté, Gorbatchov ?" C'est vrai, je n'ai pas tout réussi. Mais c'est de la liberté dont l'homme a besoin pour garder les yeux ouverts, pour réfléchir à ce qui se passe autour de lui, et pour tracer de nouvelles voies. " »Interrogé sur la Russie de Vladimir Poutine, Mikhael Gorbatchev reste évasif, bien moins critique qu'il y a quelques années. « Je suis resté un optimiste » se contente-t-il de répondre, reprenant avec malice, le titre de son dernier ouvrage. Daniel Vallot Moscou RFI.
MJ : C'est la fin de ce Journal en français facile, il est à retrouver sur le site internet RFI Savoirs, bonsoir à tous.