Journal en français facile 30 avril 2017
Florent Guignard : Radio France Internationale, il est 20 heures en temps universel, 22 heures à Paris
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FG Bonsoir, bienvenue, c'est le journal en français facile, que je vous présente aux côtés de Zéphirin Kouadio, bonsoir Zéphirin Zéphirin Kouadio : Bonsoir Florent, bonsoir à tous
FG A la une Zéphirin, la campagne présidentielle française, à une semaine tout juste du second tour
ZK Emmanuel Macron en appelle au devoir de mémoire face au Front national. Jean-Luc Mélenchon de son côté dit à ses électeurs que voter Le Pen serait "une terrible erreur" FG Egalement au sommaire de ce journal, les purges qui continuent en Turquie, dans l'administration, neuf mois après le coup d'Etat manqué ZK Le football en France, dans un instant, Florent, nous irons à Nice pour le match Nice / Paris-Saint-Germain
FG Et enfin l'expression de la semaine d'Ivan Amar, qui sonne "le branle-bas de combat" -----
ZK Et c'est avec du foot que nous commençons ce journal, avec le dernier match de la 35eme journée de Ligue 1 en France FG L'affiche oppose Nice au Paris-Saint-Germain, le troisième du classement contre le deuxième, alors que la fin de la saison approche. Notre envoyé spécial Stéphane Burgatt est sur place, à Nice. Stéphane, la seconde mi-temps va commencer…
FG Stéphane Burgatt en direct de Nice. Stéphane, on vous retrouve pour un nouveau point dans une vingtaine de minutes sur RFI.
ZK Une opération anti-terroristes menée par l'armée française près de la frontière entre le Mali et le Burkina-Faso FG On l'a appris il y a quelques minutes : plus de 20 terroristes ont été tués ou capturés ce week-end, lors d'une opération menée par l'armée française, qui compose la force Barkhane. Opération menée à la fois par des frappes aériennes et des troupes au sol. Les djihadistes ciblés se cachaient dans une forêt.
ZK La lutte contre le terrorisme également en Tunisie
FG Deux djihadistes d'Al Qaeda sont morts en Tunisie, lors d'une opération des forces de sécurité. Après plusieurs semaines de surveillance, l'assaut a été donné contre une maison de Sidi Bouzid, dans le centre du pays. Un des djihadistes a été abattu par la garde nationale tunisienne, et l'autre a actionné la ceinture d'explosifs qu'il portait sur lui. D'après les autorités tunisiennes, le groupe prévoyait des attentats pendant le mois de ramadan ZK On revient à présent sur cette nouvelle purge dans l'administration turque FG Près de 4000 fonctionnaires ont été limogés, licenciés. Ils sont accusés de soutenir l'imam Fethullah Gülen - qui vit aujourd'hui en exil, à l'étranger, après avoir été proche de l'actuel président Erdogan. Mais le président Erdogan l'accuse d'avoir organisé ou inspiré le coup d'Etat manqué du mois de juillet dernier. Et depuis ce coup d'Etat, le président Erdogan est décidé à faire le « ménage » dans la fonction publique. Depuis neuf mois, plusieurs dizaines de milliers de fonctionnaires ont perdu leur travail, et ça ne devrait pas s'arrêter là. Correspondance à Istanbul d'Alexandre Billette Le premier ministre avait prévenu : après le référendum du 16 avril, il y aurait un nouveau rythme et une nouvelle méthode pour « nettoyer » l'administration de ceux qui sont présentés comme des proches de Fethullah Gülen. La méthode ne semble pas encore avoir changé : c'est par décret, autorisé sous l'état d'urgence, que les fonctionnaires ont été remerciés. Les noms des 4000 personnes ont ainsi été publiés au Journal officiel. Des fonctionnaires de plusieurs ministères, mais aussi des militaires et des universitaires. Le rythme en revanche, semble s'accélérer : il y avait eu une accalmie au cours des dernières semaines mais depuis le référendum il y a eu au total plus de 14 000 licenciements, et au moins 1000 arrestations toujours au motif de sympathie pro-Gülen. Le pouvoir turc assure que la purge se poursuivra jusqu'à l'éradication complète du réseau güleniste, et assure aussi que les fonctionnaires injustement accusés seront réintégrés. Ce qui ne semble pas être le cas de beaucoup d'employés : dans la même période seulement 236 personnes ont été, elles, réembauchées. Alexandre Billette, Istanbul, RFI
ZK La politique en France, à une semaine tout juste du second tour, Emmanuel Macron s'est rendu aujourd'hui au Mémorial de la Shoah à Paris FG C'est là que sont inscrits les noms des 76 000 juifs de France envoyés dans les camps pendant la Seconde guerre mondiale. Visite programmée à l'occasion de la Journée du souvenir des déportés, et alors que le président du FN par interim (c'est le président qui remplace Marine Le Pen le temps qu'elle termine sa campagne présidentielle), alors qu'il a dû démissionner en raison de propos négationnistes, c'est-à-dire des déclarations qui nient ou mettent en doute l'existence des chambres à gaz pour exterminer les juifs pendant la Seconde guerre mondiale. Anthony Lattier
Ce qui s'est passé ne "doit plus jamais advenir". Emmanuel Macron a expliqué, à l'issue de sa visite au Mémorial de la Shoah, combien il était important de se souvenir de « toutes ces vies fauchées par la barbarie ». Avec en creux un message politique dirigé contre son adversaire Marine Le Pen. Il a parlé notamment du danger du négationnisme, du relativisme. Et on se rappelle que la candidate du Front national a cette semaine été obligée de renoncer à la nomination de Jean-François Jalkh à tête du FN. Il est accusé justement d'avoir tenu des propos négationnistes. Après la commémoration du génocide arménien, la visite du village martyr d'Oradour-sur-Glane, Emmanuel Macron clôt donc une semaine très axée sur l'enjeu mémoriel, avec pour but de consolider la stature présidentielle du jeune candidat. Une séquence qu'a dénoncée ce dimanche Marion Maréchal-Le Pen, la nièce de de la candidate, pour qui Emmanuel Macron utilise les commémorations pour essayer de faire passer des messages moraux hostiles au Front national. ZK Anthony Lattier. Et puis une mise au point de Jean-Luc Mélenchon, Florent
FG Le candidat de la France insoumise, arrivé quatrième dimanche dernier avec 19,5% des voix, met en garde ses électeurs : ce serait, dit-il, "une terrible erreur" de voter en faveur de Marine Le Pen. Jean-Luc Mélenchon, pourtant, refuse toujours de dire s'il votera blanc ou Macron – mais il pense au combat d'après, les élections législatives du mois de juin. ZK Nous sommes dimanche, et dimanche, nous retrouvons l'expression de la semaine d'Ivan Amar FG Et ce soir, Yvan, on parle du branle-bas de combat
Branle-bas de combat ! Est-ce que cette expression a été employée à propos de la campagne électorale française ? A propos des états-majors des deux camps en présence pour l'élection de dimanche prochain ? Non ! Parce que même si l'on s'agite dans l'attente de ce scrutin, c'est-à-dire de ce vote, eh bien ce n'est pas surprenant : tout le monde sait que c'est la dernière semaine avant le deuxième tour. Mais j'ai remarqué cette expression à propos d'une autre information donnée par RFI : dans tous les vignobles français, c'est le branle-bas de combat pour tenter de sauver ce qui reste de récolte pour 2017. Et en effet il a fait froid pour la saison en France, ces derniers jours, beaucoup de pieds de vigne ont gelé. Et il y a comme un état d'urgence ! Il faut se mobiliser, lutter contre une situation inquiétante, qu'on n'attendait pas, qui vous prend par surprise : et c'est là qu'on peut parler d'un branle-bas de combat. Un peu comme si l'on disait « Tout le monde sur le pont ! ». Autre formule qui nous vient de la marine, lorsqu'un bateau est en péril, que chacun doit être prêt, très vite, à donner toutes ses forces pour lutter contre une menace. Donc le branle-bas de combat c'est un appel, un peu comme si on sonnait le tocsin – là encore on essaie d'alarmer. Mais ce fameux branle-bas de combat donne aussi une impression d'agitation et même de désordre. Son origine est militaire : en ancien français, un branle était un hamac dans lequel couchaient les soldats en campagne. Et le matin, il fallait détacher et plier ces hamacs pour que les troupes reprennent leur marche : c'était le branle-bas. Le branle-bas de combat, il est venu plus tard, quand on a associé cette manœuvre à la bataille qui allait suivre, et pour laquelle il fallait être prêt !
FG Ivan Amar… Il est 22 heures 10 à Paris, c'est la fin de ce journal en français facile. Très bonne soirée à tous.