Acheter du bois sans contribuer à la déforestation - Publiée le 16-01-2010
Il n'est pas dérivé du pétrole, ne contient aucun composant nocif et c'est une ressource renouvelable. Le bois, puisque c'est bien de lui qu'il s'agit, est à juste titre le matériau le plus apprécié de tous ceux qui aiment les choses naturelles. Et pourtant, son petit côté écolo ne doit pas nous faire oublier une réalité toute simple : le bois, qui sait à peu près tout faire, se changer en charpente, en table basse ou en papier pour l'imprimante, est victime de son succès... Résultat la déforestation cause de graves dommages, surtout en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud. Pour continuer à meubler son salon en bois sans avoir le sentiment de contribuer à raser la planète, il n'y a qu'une solution : être un peu attentif à ses achats. Tout d'abord en renonçant au teck, à l'acajou ou encore au palissandre. Oui je sais, c'est difficile, ces essences de bois tropicales sont effectivement très belles et ont d'ailleurs beaucoup de succès dans les pays occidentaux. Mais outre le fait que ce bois a traversé la moitié de la planète pour terminer en salon de jardin, ce qui n'est guère écolo, on doit en convenir, acheter ce bois n'est pas sans conséquence : selon une étude de WWF, près de 13 millions d'hectares de forêt tropicale disparaissent chaque année. Et la France n'est pas étrangère à ce phénomène, puisque c'est le principal pays importateur de bois tropical en Europe. Sachez qu'il existe de très nombreuses essences de bois en Europe, qui sont tout aussi sympathiques et qui ont l'avantage de ne pas menacer la survie des orangs-outangs et de milliers d'autres espèces… pensons au chêne, au peuplier, au sapin, au bouleau ou encore au noyer. Second réflexe à adopter : vérifier que le bois que vous achetez provient d'une forêt qui est gérée de manière durable et non pas de manière industrielle. Pour cela, tournez vous vers les labels. Le plus complet, et le seul soutenu par les ONG internationales, est le label FSC, pour "Conseil de Bonne Gestion Forestière" en français. Il garantit que l'exploitation de la forêt se fait de manière raisonnée, en tenant en compte du renouvellement des espèces, que l'impact environnemental est maîtrisé (pas d'abattage irréfléchi, pas d'ouverture de routes dans les forêts pour un oui ou pour un non), et que le bien être social des populations locales est pris en considération. Actuellement, plus de 50 millions d'hectares de forêt sont certifiées FSC dans le monde. Autre label parmi les nombreux existants : PEFC pour Programme de reconnaissance des certifications forestières. Critiqué par certaines associations écologistes, il est attribué aux produits fabriqué avec au moins 70% de bois issus de forêts gérée de manière durable, contre 100% pour le label FSC.
Dernière chose à vérifier : le traitement du bois. Sachez que le bois venu d'Asie ou d'Afrique peut être traité avec des huiles ou des vernis contenant des pesticides toxiques, car les normes y sont moins rigoureuses qu'en Europe. Privilégiez donc le bois local traité avec des vernis ou des lasures biodégradables ou encore avec du sel de bore ou des huiles naturelles.
Enfin, sachez que la colle utilisée dans les meubles en bois aggloméré, les contreplaqués ou les panneaux de particule dégage dans l'air des substances nocives, appelées COV (composants organiques volatils). Ces COV polluent durablement l'air des appartements… et peuvent aggraver l'asthme ou les allergies. Un peu de prudence s'impose. lise, pour la Rédaction.