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Les mots de l'actualité, CASQUE   2010-01-21

CASQUE 2010-01-21

Les casques bleus en première ligne. On sait, en effet, que les soldats de l'ONU se déploient dans le processus d'aide internationale à Haïti. C'est comme ça qu'on les appelle. Pas une armée de l'ONU, mais des détachements envoyés, prêtés, par des nations qui appartiennent à ces organisations. C'est pourquoi on entend souvent parler de casques bleus suédois, ou italiens, ou autres. Pourquoi bleus ? Pour qu'on les reconnaisse de loin. Et puis le bleu n'est pas considéré comme une couleur trop agressive : elle les identifie comme soldats de la paix, du maintien de la paix. De même on a parlé de casques blancs ou verts dans des cas un peu semblables ; des unités dépêchées pour la bonne cause ; et le plus souvent des soldats extérieurs au conflit qu'ils tentent de neutraliser. Il y a une ambigüité du casque justement, symbole guerrier par excellence, ici retourné en symbole pacifique ou du moins qui oeuvre pour la paix.

Mais il y a tout un passé des casques. Les casques à pointe, expression bien française, qui désignait les soldats prussiens pendant la guerre de 70. Si l'on parle de soldats casqués et bottés, on se représente les soldats en armes, non seulement ça, mais les soldats si protégés qu'ils en sont comme déshumanisés. On ne voit rien de ce qui peut les distinguer les uns des autres. Et cette protection que donne le casque suggère plutôt une apparence agressive, voire terrifiante.

Le mot apparaît bien dans le vocabulaire de la guerre, avec une origine assez étrange. Il vient de l'espagnol, et dériver d'un verbe qui signifie casser, briser. Les premiers casques sont-ils donc des fragments, des tessons ? En tout cas il est surprenant que cette pièce d'armure qui doit empêcher qu'on vous brise le crâne vienne d'un mot qui signifie briser. Le casque enserre la tête, ce qui explique certaines expressions familières : « avoir le casque », c'est avoir la gueule de bois, avoir mal à la tête parce qu'on a trop bu la veille. De même que « s'en donner dans le casque », ou « en avoir dans le casque » signifiait s'enivrer. Mais ces images, même très évocatrices ne sont plus en usage.

Le mot n'appartient pas au passé : il est encore très productif et désigne de nombreux couvre-chefs encore destinés à protéger : le casque de moto parfois intégral quand englobe la tête toute entière. Le casque de chantier qui évite qu'on soit assommé par des objets qui tombent de l'échafaudage. Et puis, on peut penser aux paires d'écouteurs qu'on se met sur les oreilles pour écouter de la musique, et qu'on appelle un casque. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

CASQUE   2010-01-21 HELMET 2010-01-21

Les casques bleus en première ligne. On sait, en effet, que les soldats de l'ONU se déploient dans le processus d'aide internationale à Haïti. C'est comme ça qu'on les appelle. Pas une armée de l'ONU, mais des détachements envoyés, prêtés, par des nations qui appartiennent à ces organisations. C'est pourquoi on entend souvent parler de casques bleus suédois, ou italiens, ou autres. Pourquoi bleus ? Pour qu'on les reconnaisse de loin. Et puis le bleu n'est pas considéré comme une couleur trop agressive : elle les identifie comme soldats de la paix, du maintien de la paix. De même on a parlé de casques blancs ou verts dans des cas un peu semblables ; des unités dépêchées pour la bonne cause ; et le plus souvent des soldats extérieurs au conflit qu'ils tentent de neutraliser. Il y a une ambigüité du casque justement, symbole guerrier par excellence, ici retourné en symbole pacifique ou du moins qui oeuvre pour la paix.

Mais il y a tout un passé des casques. Les casques à pointe, expression bien française, qui désignait les soldats prussiens pendant la guerre de 70. Si l'on parle de soldats casqués et bottés, on se représente les soldats en armes, non seulement ça, mais les soldats si protégés qu'ils en sont comme déshumanisés. On ne voit rien de ce qui peut les distinguer les uns des autres. Et cette protection que donne le casque suggère plutôt une apparence agressive, voire terrifiante.

Le mot apparaît bien dans le vocabulaire de la guerre, avec une origine assez étrange. Il vient de l'espagnol, et dériver d'un verbe qui signifie casser, briser. Les premiers casques sont-ils donc des fragments, des tessons ? En tout cas il est surprenant que cette pièce d'armure qui doit empêcher qu'on vous brise le crâne vienne d'un mot qui signifie briser. Le casque enserre la tête, ce qui explique certaines expressions familières : « avoir le casque », c'est avoir la gueule de bois, avoir mal à la tête parce qu'on a trop bu la veille. De même que « s'en donner dans le casque », ou « en avoir dans le casque » signifiait s'enivrer. Mais ces images, même très évocatrices ne sont plus en usage.

Le mot n'appartient pas au passé : il est encore très productif et désigne de nombreux couvre-chefs encore destinés à protéger : le casque de moto parfois intégral quand englobe la tête toute entière. Le casque de chantier qui évite qu'on soit assommé par des objets qui tombent de l'échafaudage. Et puis, on peut penser aux paires d'écouteurs qu'on se met sur les oreilles pour écouter de la musique, et qu'on appelle un casque. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/