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Les mots de l'actualité, FRAPPE DU DRAGON   2010-09-29

FRAPPE DU DRAGON 2010-09-29

Frappe du dragon ! C'est le nom qui a été donné à l'opération militaire prévue par l'OTAN dans la région de Kandahar, en Afghanistan. En effet, on remarque cette étonnante tendance à donner des noms aux interventions militaires : Bouclier du désert en 1990 lorsque les États-Unis interviennent après l'invasion du Koweït par Saddam Hussein ; Plomb durci , pour la guerre de Gaza en fin 2008 – début 2009 et Frappe du dragon actuellement. Ces dénominations se présentent comme des noms de code, comme ceux qui sont en usage dans de nombreuses forces armées, à cette différence qu'ils sont rendus publics de façon tout à fait délibérée. On fait donc comme si un fonctionnement interne à une armée, secret et crypté, – c'est-à-dire masqué et devant être déchiffré pour être compris – devenait transparent. Comme si tout ça était fait ouvertement : un fonctionnement ordinaire qui n'a rien à dissimuler. Non seulement il ne se dissimule pas, mais il se montre, il se dit et se proclame. Il n'est certes pas nouveau qu'une guerre se commence à son de trompe : ça s'est toujours fait. Mais là, on a affaire à un cas particulier : cet affichage de ce qui est habituellement souterrain et rendu incompréhensible, correspond bien à une certaine rhétorique, et peut-être même à une certaine démagogie. C'est une façon de faire de la propagande, d'assurer la visibilité d'une opération militaire pour ne pas avoir l'air de s'en cacher, et même la justifier en l'annonçant. Et cette pratique se trouve essentiellement du côté des puissances occidentales.

Frappe du dragon ! L'image orientale peut intriguer, mais son origine et les échos qu'elle suscite laissent perplexe : En, effet la Frappe du dragon est le nom d'un jeu vidéo – jeu de combat qui peut séduire d'abord des adolescents (mais pas seulement). Pourquoi cette perplexité ? Parce que cette simulation de guerre s'accompagne souvent d'images violentes, mais dont la violence reste virtuelle, et qui ne menace pas physiquement le joueur. Cela correspond donc à un genre d'image de guerre « propre », sans corps réel et sans souffrance. C'est d'abord le mot frappe qui retient l'attention : il semble ne pas cacher son jeu, il évoque un geste fort et qui porte. Il dérive évidemment du verbe frapper , mais ce déverbal comme on l'appelle, est d'un emploi plutôt moderne. Il existe depuis longtemps, soyons honnête : depuis le XVIe siècle. Avec en général des sens techniques : liés à la gravure des pièces de monnaie (on dit frapper une pièce , pour dire qu'on la crée, qu'on la fabrique), ou bien lié au XXème siècle à la pratique de la machine à écrire. Assez récemment le mot a pris un sens militaire : on parle de frappe aérienne , pour parler d'une attaque aérienne ; on parle de la force de frappe , pour évoquer le potentiel militaire d'une nation : l'expression rappelle l'époque gaullienne. Et le mot donne l'idée d'une attaque brusque soudaine, mais le plus souvent très précisément dirigée. C'est pour ça qu'on a parlé des frappes chirurgicales , prétendument aussi ciblées que le bistouri du chirurgien, pour parler ders bombardements américains au moyen orient en particulier, qui n'étaient sûrement pas aussi bien visés qu'on le prétendait dans les États-majors. Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.

FRAPPE DU DRAGON   2010-09-29 DRACHENSCHLAG 2010-09-29 DRAGON STRIKE 2010-09-29 DRAGON STRIKE 2010-09-29 SCIOPERO DEL DRAGO 2010-09-29 ドラゴンストライク 2010-09-29 DRAGON STRIKE 2010-09-29 龙来袭 2010-09-29

Frappe du dragon ! C'est le nom qui a été donné à l'opération militaire prévue par l'OTAN dans la région de Kandahar, en Afghanistan. En effet, on remarque cette étonnante tendance à donner des noms aux interventions militaires : Bouclier du désert en 1990 lorsque les États-Unis interviennent après l'invasion du Koweït par Saddam Hussein ; Plomb durci , pour la guerre de Gaza en fin 2008 – début 2009 et Frappe du dragon actuellement. Ces dénominations se présentent comme des noms de code, comme ceux qui sont en usage dans de nombreuses forces armées, à cette différence qu'ils sont rendus publics de façon tout à fait délibérée. On fait donc comme si un fonctionnement interne à une armée, secret et crypté, – c'est-à-dire masqué et devant être déchiffré pour être compris – devenait transparent. Comme si tout ça était fait ouvertement : un fonctionnement ordinaire qui n'a rien à dissimuler. Non seulement il ne se dissimule pas, mais il se montre, il se dit et se proclame. Il n'est certes pas nouveau qu'une guerre se commence à son de trompe : ça s'est toujours fait. Mais là, on a affaire à un cas particulier : cet affichage de ce qui est habituellement souterrain et rendu incompréhensible, correspond bien à une certaine rhétorique, et peut-être même à une certaine démagogie. |||||||||||||||||||||||||||||||||demagogy C'est une façon de faire de la propagande, d'assurer la visibilité d'une opération militaire pour ne pas avoir l'air de s'en cacher, et même la justifier en l'annonçant. Et cette pratique se trouve essentiellement du côté des puissances occidentales.

Frappe du dragon ! L'image orientale peut intriguer, mais son origine et les échos qu'elle suscite laissent perplexe : En, effet la Frappe du dragon est le nom d'un jeu vidéo – jeu de combat qui peut séduire d'abord des adolescents (mais pas seulement). Pourquoi cette perplexité ? Parce que cette simulation de guerre s'accompagne souvent d'images violentes, mais dont la violence reste virtuelle, et qui ne menace pas physiquement le joueur. Cela correspond donc à un genre d'image de guerre « propre », sans corps réel et sans souffrance. C'est d'abord le mot frappe qui retient l'attention : il semble ne pas cacher son jeu, il évoque un geste fort et qui porte. Il dérive évidemment du verbe frapper , mais ce déverbal comme on l'appelle, est d'un emploi plutôt moderne. Il existe depuis longtemps, soyons honnête : depuis le XVIe siècle. Avec en général des sens techniques : liés à la gravure des pièces de monnaie (on dit frapper une pièce , pour dire qu'on la crée, qu'on la fabrique), ou bien lié au XXème siècle à la pratique de la machine à écrire. |||||||||engraving||||||||||||||||||||||||||||||| Assez récemment le mot a pris un sens militaire : on parle de frappe aérienne , pour parler d'une attaque aérienne ; on parle de la force de frappe , pour évoquer le potentiel militaire d'une nation : l'expression rappelle l'époque gaullienne. ||||||||||||||||||||||||||||||||||||gaullian Et le mot donne l'idée d'une attaque brusque soudaine, mais le plus souvent très précisément dirigée. C'est pour ça qu'on a parlé des frappes chirurgicales , prétendument aussi ciblées que le bistouri du chirurgien, pour parler ders bombardements américains au moyen orient en particulier, qui n'étaient sûrement pas aussi bien visés qu'on le prétendait dans les États-majors. ||||||||||||||scalpel|||||||||||||||||||||||||| Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/ Venez découvrir le livre Les Mots de l'Actualité d'Yvan Amar.