×

LingQ'yu daha iyi hale getirmek için çerezleri kullanıyoruz. Siteyi ziyaret ederek, bunu kabul edersiniz: çerez politikası.


image

Les mots de l'actualité, VIVRE ENSEMBLE   2010-02-05

VIVRE ENSEMBLE 2010-02-05

Le vivre ensemble ! Voilà une expression qu'on entend de plus en plus souvent, mais presque toujours dans les déclarations politiques. Et on voit bien qu'elle fait partie d'un langage très surveillé, calculé pour être convaincant, et donner une impression de sérieux et de responsabilité. Alors, toutes ces nécessités de la création du mot se retrouvent dans sa signification même. Parce que, vivre ensemble, ça implique de ne pas simplement vivre côte à côte, mais de se supporter, et même plus : s'entraider, se comprendre, se respecter, savoir quand se mêler et quand se séparer. C'est tout une utopie donc, qui correspond à un certain idéal de tolérance et de maturité politique, qui impose de tracer des limites et de trouver des modes de fonctionnement. Alors, il ne s'agit pas seulement de vivre ensemble, mais également de réfléchir à ce que ça implique. Il y a un effet de mode dans la création du terme, mais elle correspond aussi à une signification dynamique : pas seulement « la vie ensemble », qui est un résultat, un état de fait. Mais « le vivre », un infinitif qui donne à la fois l'idée d'un mouvement et d'une volonté, comme si c'était un accomplissement politique en acte, à mi-chemin entre la détermination, l'obligation et le plaisir de vivre ensemble. On voit que l'utopie, elle est là et elle est forte. Y en a-t-il beaucoup des substantifs formés à partir d'infinitifs ? Jadis, c'était fréquent ! Chez La Fontaine, par exemple, on parlait du manger et du boire : le fait de manger, mais également du désir de manger. Et puis, on en a des traces. Par exemple, on parle du rire, qui vient, bien sur, du verbe « rire ».

La majorité des noms construits de cette façon sont des noms composés. On a « vivre ensemble », mais on a « mieux vivre », « bien être » et puis on a le « savoir vivre ». Et le fait que cette expression existe solidifie le vivre ensemble.

Parallèlement au savoir vivre, on parle parfois du « savoir mourir ». Le verbe savoir est d'ailleurs particulièrement productif, puisque par ailleurs il nous a donné le « savoir-faire » qui, contaminé par la folie de la communication, n'est plus rien sans le « faire-savoir ». Et le « faire-savoir » c'est quoi ? On ne dit plus la publicité, on dit la communication.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/

VIVRE ENSEMBLE   2010-02-05 VIVRE ENSEMBLE 2010-02-05 SAMENWONEN 2010-02-05

Le vivre ensemble ! Voilà une expression qu'on entend de plus en plus souvent, mais presque toujours dans les déclarations politiques. Et on voit bien qu'elle fait partie d'un langage très surveillé, calculé pour être convaincant, et donner une impression de sérieux et de responsabilité. Alors, toutes ces nécessités de la création du mot se retrouvent dans sa signification même. Parce que, vivre ensemble, ça implique de ne pas simplement vivre côte à côte, mais de se supporter, et même plus : s'entraider, se comprendre, se respecter, savoir quand se mêler et quand se séparer. C'est tout une utopie donc, qui correspond à un certain idéal de tolérance et de maturité politique, qui impose de tracer des limites et de trouver des modes de fonctionnement. Alors, il ne s'agit pas seulement de vivre ensemble, mais également de réfléchir à ce que ça implique. Il y a un effet de mode dans la création du terme, mais elle correspond aussi à une signification dynamique : pas seulement « la vie ensemble », qui est un résultat, un état de fait. Mais « le vivre », un infinitif qui donne à la fois l'idée d'un mouvement et d'une volonté, comme si c'était un accomplissement politique en acte, à mi-chemin entre la détermination, l'obligation et le plaisir de vivre ensemble. On voit que l'utopie, elle est là et elle est forte. Y en a-t-il beaucoup des substantifs formés à partir d'infinitifs ? Jadis, c'était fréquent ! Chez La Fontaine, par exemple, on parlait du manger et du boire : le fait de manger, mais également du désir de manger. Et puis, on en a des traces. Par exemple, on parle du rire, qui vient, bien sur, du verbe « rire ».

La majorité des noms construits de cette façon sont des noms composés. On a « vivre ensemble », mais on a « mieux vivre », « bien être » et puis on a le « savoir vivre ». Et le fait que cette expression existe solidifie le vivre ensemble.

Parallèlement au savoir vivre, on parle parfois du « savoir mourir ». Le verbe savoir est d'ailleurs particulièrement productif, puisque par ailleurs il nous a donné le « savoir-faire » qui, contaminé par la folie de la communication, n'est plus rien sans le « faire-savoir ». Et le « faire-savoir » c'est quoi ? On ne dit plus la publicité, on dit la communication.

Coproduction du Centre national de Documentation Pédagogique. http://www.cndp.fr/