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Songs, Bigflo & Oli - Rentrez Chez Vous (Live- Victoires de la Musique 2019)

Bigflo & Oli - Rentrez Chez Vous (Live- Victoires de la Musique 2019)

Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel On pensait pas qu'ils oseraient mais le mal est fait Comment on a pu en arriver là? Difficile à croire La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois Je suis monté à Paris retrouver ma copine La guerre nous a pris par le col, nous a sorti de la routine Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmurs par les cris Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvé sous les débris Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train Le départ est prévu pour demain matin Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Ça fait quatre jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli Putain c'est la guerre! On a cassé nos tours d'ivoire Moi qui l'ai connue qu'au travers des livres d'histoires J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux On entasse des bus, on bloque les routes, on s'protège comme on peut Et la foule fuit ces fous sans camisole Paraît qu'ils exécutent des gens place du capitole Quatre billets pour un ferry, une chance de s'évader Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit Mon frère m'a dit "si j'reviens pas, partez sans moi" Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaque Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac Le train s'arrête et redémarre, me donne des hauts-le-cœur On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures J'dois rejoindre la famille au port de Marseille mais j'ai pris du retard J'crois bien qu'ils vont partir sans moi, quel cauchemar! Pas grave, j'les rejoindrais en barque Pas de réseau, impossible de choper une barre J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli Direction Marseille! Un tas d'tout dans la soute On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussi tôt Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux Sous le port, on s'bouscule, on s'entasse devant D'un coup l'ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans À bord, je pleure l'état de ce monde On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure Plus de trente, entassés, bien sûre, on ne voyage pas seul Il me dit "choisis la fille ou ton sac pour jeter du leste" Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable À la conquête du paradis sur un bateau gonflable, on navigue loin d'ici Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit Et ça tangue, et ça tangue, certains tombent dans le ventre de la bête Nous voilà en pleine tempête En une seconde, la fille m'échappe et plonge J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde La pluie, le sel et les larmes se mélangent Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse Le bateau se retourne, on se colle et on coule Nos appels à l'aide sont perdu dans la houle Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis On allait de bar en bar pendant toute la nuit Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment Mon âme éteint sa lanterne Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Je n'aurais plus jamais de nouvelles d'Oli Le bateau accoste, première vision, des barbelés Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé Encore des armes et des pare-balles On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux On nous sépare de mon père, pas le temps de lui dire un dernier mot Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas Un niçois me raconte qu'il est là depuis des mois Toulouse me manque déjà, ma mère s'endort dans mes bras Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles Dans le journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel Le lendemain on nous entasse dans des bus Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus Des centaines de fous accompagnent notre départ Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur Je ne vois que lui au milieu de la foule Sur sa pancarte il est écrit "rentrez chez vous" {Mais j'suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français On ne peut pas accueillir tous les Français Ils arrivent par milliers Si ils avaient un minimum d'honneur Ils retourneraient dans leur pays et ils combattraient pour la France Ils combattraient pour défendre leur famille et puis leur honneur C'est comme ça, je suis désolé On vient, on vient de Nantes là, et ils ont tout détruit Tout détruit à Nantes, il reste plus rien On avait, on avait tout, là-bas, on a perdu tout ce qu'on avait Euh, je sais pas quoi faire, je sais même pas où aller J'ai perdu des gens de ma famille Aujourd'hui, la plupart des problèmes que notre pays connaît C'est de la faute des Français Je suis désolé, avant qu'ils arrivent chez nous tout allait bien Donc, on ne peut pas non plus accueillir des gens Qui viennent chez nous foutre le bordel}

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Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel Ça y est, ils ont fait sauter la tour Eiffel On pensait pas qu'ils oseraient mais le mal est fait Comment on a pu en arriver là? ||is||||blow||||||||||||||||||would dare|||||||||||| Es ist soweit, sie haben den Eiffelturm gesprengt Es ist soweit, sie haben den Eiffelturm gesprengt Wir dachten nicht, dass sie es wagen würden, aber der Schaden ist angerichtet Wie konnte es dazu kommen? Difficile à croire La nuit a été calme, ils ont bombardé que trois fois Je suis monté à Paris retrouver ma copine La guerre nous a pris par le col, nous a sorti de la routine Remplacé les fleurs par les pleurs, les murmurs par les cris Son immeuble a été touché, j'l'ai pas trouvé sous les débris Je vais rentrer bredouille, rejoindre ma famille dans le premier train Le départ est prévu pour demain matin Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Ça fait quatre jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli Putain c'est la guerre! |||||||||||||||||||||||||||||collar||||||||||||tears||murmurs||||||||||||||||||empty-handed||||||||||||||||||||||||||||||||||||| On a cassé nos tours d'ivoire Moi qui l'ai connue qu'au travers des livres d'histoires J'veille sur la famille, c'est vrai, nos parents s'font vieux On entasse des bus, on bloque les routes, on s'protège comme on peut Et la foule fuit ces fous sans camisole Paraît qu'ils exécutent des gens place du capitole Quatre billets pour un ferry, une chance de s'évader Une nouvelle vie de l'autre côté de la Méditerranée Les balles nous narguent, on a peur d'être au mauvais endroit Mon frère m'a dit "si j'reviens pas, partez sans moi" Difficile d'être au courant, ils ont coupé le réseau Ça fait bientôt quatre jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo Bien sûr les bruits des wagons bondés me rendent insomniaque Certains ont mis toute leur maison au fond d'un petit sac Le train s'arrête et redémarre, me donne des hauts-le-cœur On a fait en deux jours ce qu'on faisait en six heures J'dois rejoindre la famille au port de Marseille mais j'ai pris du retard J'crois bien qu'ils vont partir sans moi, quel cauchemar! |||||||||||||||I'm watching||||||||themselves||||||||||||||||||flees||||camisole|appears|||||||||||||||||||||||||||||taunt||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||crowded|||insomniac||||||||||||||||restart||||||heart|||||||||||||||||||||||taken||||||||||| Pas grave, j'les rejoindrais en barque Pas de réseau, impossible de choper une barre J'vois une enfant au sol, lui demande si elle est seule Elle dit qu'elle a vu ses parents couchés sous des linceuls Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Ça fait bientôt six jours que j'ai pas d'nouvelles d'Oli Direction Marseille! |||will join||||||||||bar|||||||||||||||||||lying|||shrouds|||||||||||||||||||||| No big deal, I'll join them in the boat No network, impossible to grab a bar I see a child on the ground, asks her if she's alone She says she saw her parents lying under shrouds Men are capable of marvels and the worst follies It's been nearly six days since I've heard from Oli Direction Marseille! Un tas d'tout dans la soute On fait semblant d'pas voir tous les corps qui longent la route Les villes ont changé, la vie et l'horreur aussi tôt Les métros sont des dortoirs, les cinémas des hôpitaux Sous le port, on s'bouscule, on s'entasse devant D'un coup l'ferry apparaît, certains tueraient pour une place dedans À bord, je pleure l'état de ce monde On a attendu mon frère jusqu'à la dernière seconde On veut pas être là-bas, on veut juste être autre part Enfin respirer comme le lendemain d'un cauchemar Le bateau démarre, je fixe son sillage sur l'eau Ça fait bientôt sept jours que j'ai pas d'nouvelles de Flo Arrivé sur le port de Marseille avec la petite fille dans mes bras Presque un jour de retard, ils sont tous partis sans moi Mais j'ai les contacts d'un passeur, une plage et une heure Plus de trente, entassés, bien sûre, on ne voyage pas seul Il me dit "choisis la fille ou ton sac pour jeter du leste" Puis je vide mes poches et lui donne tout ce qu'il me reste Et me voilà parti, acteur d'une drôle de fable À la conquête du paradis sur un bateau gonflable, on navigue loin d'ici Et plus les vagues s'agrandissent, plus notre espoir rétrécit Et ça tangue, et ça tangue, certains tombent dans le ventre de la bête Nous voilà en pleine tempête En une seconde, la fille m'échappe et plonge J'entends ses cris emportés par la mer qui gronde La pluie, le sel et les larmes se mélangent Une femme s'agrippe à mes hanches et m'entraîne dans la danse Le bateau se retourne, on se colle et on coule Nos appels à l'aide sont perdu dans la houle Dire qu'il n'y a pas longtemps j'étais avec mes amis On allait de bar en bar pendant toute la nuit Mes poumons se remplissent d'eau et mes yeux se ferment Mon âme éteint sa lanterne Les hommes sont capables de merveilles et des pires folies Je n'aurais plus jamais de nouvelles d'Oli Le bateau accoste, première vision, des barbelés Ça, mon frère ne m'en avait pas parlé Encore des armes et des pare-balles On nous fait signer des papiers dans une langue qu'on ne parle pas On nous fouille, nous désinfecte comme des animaux On nous sépare de mon père, pas le temps de lui dire un dernier mot Dans des camps provisoires, des couvertures, un matelas Un niçois me raconte qu'il est là depuis des mois Toulouse me manque déjà, ma mère s'endort dans mes bras Elle me répète tout bas que Flo nous rejoindra La chaleur étouffe, on a vidé toutes les bouteilles Dans le journal, j'apprends qu'ils ont fait sauter la Tour Eiffel Le lendemain on nous entasse dans des bus Les autres sur les uns, qui peut le moins peut le plus Des centaines de fous accompagnent notre départ Des poings brandis en l'air, des cris, des sales regards Je croise celui d'un type qui scande avec ferveur C'est la première fois du périple que j'ai vraiment peur Je ne vois que lui au milieu de la foule Sur sa pancarte il est écrit "rentrez chez vous" {Mais j'suis désolé, on ne peut pas accueillir tous les Français On ne peut pas accueillir tous les Français Ils arrivent par milliers Si ils avaient un minimum d'honneur Ils retourneraient dans leur pays et ils combattraient pour la France Ils combattraient pour défendre leur famille et puis leur honneur C'est comme ça, je suis désolé On vient, on vient de Nantes là, et ils ont tout détruit Tout détruit à Nantes, il reste plus rien On avait, on avait tout, là-bas, on a perdu tout ce qu'on avait Euh, je sais pas quoi faire, je sais même pas où aller J'ai perdu des gens de ma famille Aujourd'hui, la plupart des problèmes que notre pays connaît C'est de la faute des Français Je suis désolé, avant qu'ils arrivent chez nous tout allait bien Donc, on ne peut pas non plus accueillir des gens Qui viennent chez nous foutre le bordel} ||||||||||||||||||||||||||||||||dormitories|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||wake|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||smuggler|||||||||plunge||||||||||||||||||||ballast||||||||||||||||||||||fable|||||||||inflatable|||||||||||||shrinks|||tosses||||||||belly||||||||||||||escapes||||||carried|||||||||||||||||clings|||hips|||||||||return|||cling|||sink|||||||||swell||||||||||||||||||||||lungs|||||||||||||lantern||||||||||||||||||||docks||||barbed||||||||||||||barbed|||||||||||||||||searches||disinfects|||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||chants||||||||journey|||||||||||||||||sign||||||||||||||welcome||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||fuck||chaos A heap of everything in the hold We pretend not to see all the bodies along the road The cities have changed, life and horror so soon The subways are dormitories, the cinemas hospitals Under the port, we jostle, we pile up in front Suddenly the ferry appears, some would kill for a place in it On board, I mourn the state of this world We waited for my brother until the last second We don't want to be over there, we just want to be somewhere else Finally breathe like the day after a nightmare The boat starts, I stare at its wake on the water It's been almost seven days since I've heard from Flo Arrived at the port from Marseilles with the little girl in my arms Almost a day late, they all left without me But I have the contacts of a smuggler, a beach and an hour More than thirty, piled up, of course, we're not traveling alone He says to me "choose the girl or your bag to throw ballast" Then I empty my pockets and give him all I have left And off I go, actor of a funny fable Conquering paradise on an inflatable boat, we sail far from here And the more the waves get bigger, the more our hope shrinks And it pitches, and it pitches, some fall into the belly of the beast Here we are in the middle of a storm In a second, the girl escapes me and dives I hear her cries carried away by the roaring sea The rain, the salt and the tears mix together A woman clings to my hips and drags me in the dance The boat turns over, we stick together and we sink Our cries for help are lost in the swell To say that not long ago I was with my friends We went from bar to bar during the whole night My lungs fill with water and my eyes close My soul extinguishes its lantern Men are capable of wonders and the worst madness I will never hear from Oli again The boat docks, first sight, barbed wire That, my brother hadn't told me about it More guns and bulletproofs We're being made to sign papers in a language we don't speak They search us, disinfect us like animals They separate us from my father, no time to say a last word to him In temporary camps, blankets, a mattress A man from Nice tells me that he I've been there for months I already miss Toulouse, my mother falls asleep in my arms She keeps telling me that Flo will join us The heat is suffocating, we've emptied all the bottles In the newspaper, I learn that they blew up the Eiffel Tower The next day we are piled into buses The others on some, who can do the least can the most Hundreds of madmen accompany our departure Fists brandished in the air, cries, dirty looks I meet that of a guy who chants with fervor It's the first time on the journey that I'm really scared I only see him in the middle of the crowd On his sign it says "go home" {But I'm sorry, we don't cannot accommodate all French people We cannot accommodate all French people They arrive by thousands If they had a minimum of honor They would return to their country and they would fight for France They would fight to defend their family and then their honor That's how it is, I'm sorry We come, we come from Nantes there, and they destroyed everything Destroyed everything in Nantes, there's nothing left We had, we had everything, over there, we lost everything we had Uh, I don't know what to do, I don't even know where to go I lost people from my family Today, most of the problems our country is experiencing It's the fault of the French I'm sorry, before they came to us everything was fine So we can't welcome people either Who come to us to fuck up the mess}