LA BOÉTIE - La servitude volontaire 📏 (1)
bon jeu
oui on va
et détiennent de labo
si la boétie état
de lettres français du 16e siècle il
appartient au mouvement de l'humanisme
et il est principalement connu pour un
texte dont vous connaissez probablement
le titre qui s'intitule le discours de
la servitude volontaire un texte écrit
aux alentours de 1546 et publié une
trentaine d'années plus tard est ce
qu'il faut noter c'est que la bo ici
n'avaient pas plus de 18 ans lorsqu'il a
écrit ce texte ce qui témoigne de la
précocité de cet auteur et de sa grande
maturité intellectuelle
d'ailleurs certains commentateurs n'ont
pas hésité à définir la boétie comme un
rimbaud de la pensée savait que rimbaud
a écrit son oeuvre poétique entre 16 et
18 ans et qu'il est mort très jeune à 37
ans la boétie quant à lui est temps mort
à 32 ans il se trouve que c'est ce
discours de la servitude volontaire qui
a déclenché la célèbre amitié entre la
boétie et montaigne puisqu'après avoir
lu ce texte
montaigne voulu rencontrer son auteur et
il est vrai que montaigne et la boétie
partagés etc la voyance une subtilité et
une finesse d'analysé qui ne pouvait que
les réunir
et donc le discours de la servitude
volontaire fut la seule véritable oeuvre
écrite de la boétie
il s'agit d'un ouvrage qui a
particulièrement marqué les esprits un
ouvrage extrêmement bref qui se lit en à
peine une heure et qui constitue un
réquisitoire contre le pouvoir absolu
c'est un texte d'une grande radicalité
d'une radicalité qui n'a rien à envier
aux textes anarchistes du 19e siècle et
même si au 16e siècle
l'anarchisme à proprement parler
n'existe pas on peut voir dans le
discours de la servitude volontaire une
forme de proto anarchisme dont les
courants libertaires modernes se sont
grandement inspiré
seulement voilà la grande différence
entre la vision de la boétie et la
vision des anarchistes moderne c'est que
selon la boétie
si le peuple est dominé c'est parce
qu'il accepte d'être dominés
pour la boétie la servitude des opprimés
est une servitude consentis
en d'autres termes les opprimés sont
tout autant voire davantage responsables
de leur situation que les oppresseurs
et donc le grand contresens a surtout
pas commettre à propos de ce texte
ce serait de croire qu'il pourrait se
résumer à une dénonciation de la
tyrannie
mais en résumant le discours de la
servitude volontaire à une dénonciation
de la tyrannie on passe à côté du
message véritable de ce texte on passe à
côté de son sens profond
car la particularité de la boétie c'est
qu'ils critiquent la tyrannie non pas du
point de vue du tyran non pas du point
de vue de celui qui exerce la tyrannie
mais du point de vue de ceux qui la
subissent
du point de vue du peuple
et vous allez voir dans cet audio à quel
point cet élément a son importance
comprendre la particularité de la thèse
de la boétie il est nécessaire de partir
de la croyance collective qui circulent
notamment dans les milieux dits
contestataires à propos de la domination
politique
cette idée consiste à dire que défendre
la cause des opprimés impliquerait
automatiquement de faire porter notre
discours sur le pouvoir
défendre la cause des opprimés se serait
dénoncé les oppresseurs
et c'est ainsi que s'est constitué au
fil du temps une véritable tradition de
la critique une tradition de la critique
guidés par une stratégie de dénonciation
des puissants
dénonciation des puissants leurs
privilèges de leur mépris à l'égard des
catégories populaires
si bien qu'on a intériorisé l'idée que
le problème à l'origine de tous nos maux
c'était nos dirigeants
le paradigme contestataires c'est la
vision du monde dans laquelle on impute
aux dirigeants politiques la
responsabilité de l'asservissement des
catégories populaires
et là je suis certain que beaucoup
d'entre vous en entendant ces mots vont
se dire bah oui
c'est normal s'il ya des dominés c'est
parce qu'il ya des dominants
et si les dominer souffrent de leur
situation de domination la faute en
revient aux dominants
à qui d'autre
et bien si vous pensez ça sachez qu'il
s'agit là d'un point de désaccord
fondamental avec la thèse de la boétie
pour la boétie
les responsables de la domination ne
sont pas et dominant les responsables de
la domination
ce sont les dominer
en d'autres termes le problème de la
domination c'est nous
alors voilà une allégation qui ne fait
pas du tout plaisir à entendre et qui
fait d'autant moins que les airs
entendre que nous sommes conditionnés à
ne pas vouloir l'entendre
ne sont pas conditionnées à vouloir
entendre que la responsabilité de la
domination revient aux dominés nous
sommes au contraire conditionnée à
penser que si nous sommes dominés
c'est de la faute du dominant
et que soto attribué la responsabilité
de notre domination
c'est ajouter l'injure à l'injustice
et c'est la raison pour laquelle le
discours de la servitude volontaire et
d'un texte choc un texte radical au sens
étymologique radical signifiant qui
prend les choses à la racine
et la racine c'est ce qui est enfoui
dans les profondeurs or il est enfoui
dans les profondeurs de notre esprit une
croyance indéracinable dans la
responsabilité des dirigeants de la
domination des opprimés
ce qu'accomplit la boétie dans son
discours ce n'est rien moins que le
déracinement de cette croyance originel
et donc si on veut comprendre la
démarche de la boue estime il faut
comprendre que contrairement à la
plupart des porte-parole des opprimés
labo ici ne cherche pas un objet de
complaintes
il ne cherche pas un coupable extérieur
parce que reprocher à l'oppresseur
d'être un oppresseur ça ne fait pas
avancer la cause des opprimés
et parce qu'il ne dépend pas de nous que
le pouvoir veulent nous opprimer
il dépend de nous c'est d'accepter ou
non d'être des opprimés
et là on retrouve en filigrane le
précepte des stoïciens le précepte qui
nous recommandent de nous soucier
uniquement de ce qui dépend de nous
et de ne pas nous soucier de ce qui ne
dépend pas de nous
or il ne dépend pas de nous que le
pouvoir veille nous opprimer
en revanche il dépend entièrement de
nous de nous laisser aux primaires
alors oui c'est très confortable d'avoir
un coupable à désigner ça permet de se
décharger de la responsabilité de la
situation ont subi
mais la question est est-ce que c'est
rendre service au peuple que de lui
faire croire qu'il n'a aucune influence
dans la situation qu'il subit
est-ce que c'est rendre service au
peuple que de continuer à pointer un
responsable du doigt alors même que
cette condamnation n'aura aucun effet
sur la situation objective du peuple
désigné le pouvoir comme coupables de la
servitude du peuple ce n'est ni rendre
service au peuple ni lui rendre hommage
car alors saigné aux individus leur
pouvoir d'auto détermination
c'est considérer les individus comme des
êtres sans puissance et sans volonté
et c'est là que se trouve la véritable
injure l'injure de l'infantilisation
injures de la déresponsabilisation
de la déshumanisation
il ya donc un point de rupture
absolument fondamentale entre le proto
anarchisme de la boétie et le pseudo
anarchisme démagogues et victimaire
celui qui ôte au sujet dominer toute
capacité d'autodétermination
et qui préfèrent dénoncer le bafouement
des droits qu'inciter à la prise en
charge de soi
parce que la boétie n'est pas là pour
dire aux méchants qui sont méchants il
est là pour dire aux victimes des
méchants qu'ils ne sont pas des victimes
que s'ils sont des victimes c'est parce
qu'ils le veulent bien
et qu aussi longtemps qu'ils se poseront
en victime ils resteront des victimes
ils se poseront en victime ils
repousseront le moment de s'affranchir
de leur condition de dominer
parce que dénoncer c'est bien beau mais
qu'est ce que ça apporte dans les faits
à part l'autosatisfaction de se dire
qu'on fait parti des opprimés
à part le confort de la bonne conscience
coucher en position foetale
quelles améliorations obtient ton dans
la pratique
réponse est simple aucune
et c'est là toute la quintessence du
discours de la servitude volontaire la
responsabilisation
la responsabilisation des opprimés
plutôt que la culpabilisation des
oppresseurs
parce qu'on aura beau retourner le
problème dans tous les sens aussi
longtemps qu'on attendra des oppresseurs
qu'ils cessent d'être des oppresseurs au
restera des opprimés
l'oppression n'est pas oppresseurs par
accident
n'est pas oppresseurs involontairement
il est oppresseurs parce qu'ils veulent
être et dont toutes les tentatives pour
faire prendre conscience à l'oppresseur
que ce qu'il fait est injuste n'auront
aucune conséquence sinon plus confirmé
que les opprimés ne cherche pas à se
libérer
la seule conséquence de la dénonciation
de l'oppresseur c'est la confirmation du
pouvoir de l'oppresseur
et vouloir culpabiliser l'oppresseur
d'être un oppresseur c'est lui envoyer
un message très clair
c'est lui dire qu'il a gagné
réalité selon la boétie c'est que si
nous sommes dans un état de servitude
c'est parce que nous consentons à l'être
si nous sommes esclaves c'est parce que
nous voulons être esclave
vouloir être esclave ça ne veut pas
forcément dire le vouloir consciemment
on peut vouloir quelque chose sans
admettre qu'on le veut
sans l'assumer
de fait vous trouverez assez peu de
personne pour vous dire qu'elles sont
heureuses de vivre dans la servitude
l'expression de servitude volontaire
sonne évidemment comme un oxymore
et pour bien comprendre le propos de la
boétie il est indispensable de préciser
ce qu'est la servitude volontaire et ce
qu'elle n'est pas
la notion de servitude volontaire ne
renvoie pas à la psychologie du syndrome
de stockholm
le syndrome de stockholm correspondant à
l'attachement de la victime à son
oppresseur plus précisément à la
sympathique consciente de l'otage pour
son geôlier
la servitude volontaire dont parle la
boétie ce n'est pas le désir de
servitude 2
mais à bien y songer c'est peut-être
quelque chose d'encore plus graves
la servitude volontaire c'est l'abandon
de sa liberté en échange d'un confort
psychologique
avec une volontaire s'est trouvé un
intérêt à se soumettre et il ya
plusieurs intérêts à se soumettre au
pouvoir
premier intérêt c'est ce qu'on pourrait
appeler l'intérêt pratique clabaut ici
appelle l'habitude
pour la boétie la première cause de la
servitude c'est l'habitude c'est parce
que nous sommes éduqués à l'obéissance
de la servitude est devenue pour nous
une sorte de seconde nature
autrement dit c'est la dimension
culturelle de l'être humain qui lui a
fait accepter la servitude comme une
condition normale d'existence
l'acceptation la servitude n'est pas lié
à un tempérament naturel des hommes la
boétie explique bien que le tempérament
naturel des hommes les portes à la
liberté mais parce que nous sommes des
êtres culturel parce que nous sommes des
êtres qui superpose à leur nature
originelle une seconde nature
nous acceptons que notre liberté soient
bridées dès lors que nous y sommes
habitués depuis l'enfance
et en expliquant la servitude par
l'habitude la boétie va à l'encontre de
l'hypothèse généralement avancés pour
expliquer la soumission des hommes à
l'autorité à savoir la peur
pour la boétie la peur n'est pas
l'origine de la servitude
apple serait un motif suffisant pour
obéir si les dirigeants étaient nombreux
et lourdement armés ce qui est
d'ailleurs le cas dans les dictatures
militaires dans lesquels l'obéissance
est bel et bien obtenu par la peur
mais quand le souverain et seul tandis
que le peuple est constitué de millions
d'individus
l'explication par la peur ne suffit plus
il faut qu'il y ait quelque chose
d'autre il faut qu'il y ait un moteur
interne de la servitude
il faut que la servitude soient
consentis
et l'habitude à ce pouvoir de nous faire
accepter ce que nous n'accepterions pas
naturellement l'habitude a le pouvoir
nous dit la boe cible de nous apprendre
à avaler le venin de la servitude sans
le trouver à mr
en d'autres termes c'est la capacité
d'adaptation de l'homme qui le rend
enclin à accepter sa servitude