NIETZSCHE - Le nihilisme 📏 (1)
bonjour
après avoir parlé d'eux
mieux la liaison me semblait tout trouvé
pour vous reparler d'un auteur qu'on a
déjà eu l'occasion d'aborder plusieurs
fois sur cette chaîne un auteur qui
revient en force à notre époque à savoir
nietzsche
et quand on parle de nietzsche il y un
concept qui revient assez régulièrement
un concept souvent mal compris mais
qu'on ne peut pas ne pas connaître
si on veut véritablement comprendre
l'essence de la philosophie
nietzschéenne
concept c'est le nihilisme
pour comprendre ce que signifie le
concept de nihilisme chez nietzsche
la pierre d erreur serait de regarder la
définition de ce mot dans le
dictionnaire
parce que le sens courant du mot
nihilisme risque fort de créer un
contresens par rapport au sens dans
lequel l'emploi nietzsche
et si nous ne comprenons pas le mot nous
ne comprendrons pas la réalité derrière
le mot
si nous comprenons pas le sens du mot
nihilisme dans l'oeuvre de nietzsche on
passe à côté du noyau dur de sa critique
de la critique qu'il adresse au monde
moderne
et alors sa réponse au monde moderne ne
pourra pas être comprise et entendu
alors qu reproche exactement nietzsche
au monde moderne
il faudrait plutôt dire au monde moderne
européen
c'est d'être l'héritier de valeur
mortifère
ces cinq reproche nietzsche à l'occident
moderne et même à l'occident depuis
socrate
être porteur de valeurs mortifère
évidemment la question c'est que
recouvre l'adjectif mortifère
quoi renvoie-t-il dans l'esprit de
nietzsche
et là vous pourriez croire que lorsqu'il
parle de valeurs mortifère nietzsche
fait référence à des choses telles que
la guerre ou la destruction de la nature
et la biodiversité
harari rappelé dans son livre qu'homo
sapiens avait toujours été un serial
killer écologique
l'homme est un être destructeur un être
qui se complaît dans la violence et
d'une certaine manière il n'est pas
injustifiée de considérer que l'occident
a été historiquement un agent de mort et
de destruction sur terre
est ce que c'est ça dont parle le
nietzsche
non
ou pas
ça n'a rien à voir avec ça
on pourrait même dire que c'est
exactement le contraire
leur mortifère selon nietzsche ce sont
les valeurs par lesquelles nous
exprimons notre rejet de la force vitale
et la force vitale qu'est ce que c'est
c'est l'énergie qui anime toute chose
vivante
et qui à pouce à persévérer dans son
existence
les plus habitués d'entre vous auront
sans doute fini par s'apercevoir de ce
fil conducteur conceptuel qu'on retrouve
chez plusieurs auteurs à savoir l'idée
que tout ce qui existe est animé par une
force
chez schopenhauer cette force appelle la
volonté
chez spinoza c'est le conatus
chez freud de la pulsion
et chez nietzsche cette force
gravitationnelle qui régit le monde et
les interactions au sein du monde sait
ce qu'il appelle la volonté de puissance
bien si vous comprenez ce qu'est la
volonté de puissance
vous comprendrez du même coup ce qu'est
le nihilisme
car le nihilisme
c'est le rejet de la valeur de la
volonté de puissance
août et je vais avoir beaucoup de choses
à vous dire pour expliciter tout ça
et pour sam je vais commencer par vous
demander de vous représenter un tableau
de l'antiquité
qu'est ce qu'on trouve sur ce tableau
trouve par exemple des dieux et des demi
dieux
on trouve the avec sa cinquantaine de
maîtresses
ceusses qui occupait son temps à faire
la guerre à son père
on retrouve également prométhée prom
était condamné à se faire dévorer fois
chaque jour par un aigle
parce qu'il avait volé le feu sacré
odieux
sur ce tableau de l'antiquité on trouve
aussi les androgynes
ces créatures à la fois mâle et femelle
coupée en deux pour avoir défié les
dieux est condamné à rechercher leur
moitié manquante toute leur vie
et du côté des mortels on trouve des
héros tragique
dayraut trajet qui subissent la volonté
des dieux qui se déchirent entre devoir
moral et passion amoureuse qui se
suicident désespoir parce que la
pression des passions est trop forte en
eux
cette fresque que je viens de vous
décrire
c'est la fresque de la vie
c'est la fresque de la force vitale qui
s'exprime au travers de nous et qui en
fin de compte des cris notre condition
la vie se
pas le repos
10 c'est le mouvement c'est par
définition le mouvement
dire que cette fresque est la fresque de
la vie ce n'est pas adopté une position
de légitimation
ce n'est pas d'hier c'est bien ou c'est
mal
c'est dire c'est comme ça
c'est la vie qui est conçu ainsi
qu'on le veuille ou non
et le nier ne changera pas le fait que
c'est comme ça
fresque de la vie cette fresque de la
volonté de puissance
nietzsche veut la célébrer
il veut célébrer la vie sous toutes ses
formes
la vie dans le spectre infinie de ces
variations
la vie qui fait qu'on rit ou qu'on
pleure qu'on aime ou qu'on aime
vous qu'on assassine
bref la vie dans tout
f
la vie
fait les reliefs parce qu'elle est
profusion d'énergie à travers la matière
comme une terre montagneuse qui
témoignent des secousses sismiques
et si j'ai choisi d'illustrer sa part un
tableau de l'antiquité mythologiques et
tragique
c'est parce que c'est ça la vie selon
nietzsche
un torrent de force qui se déchaînent
un concert de vitalité qui ne laisse
jamais le monde en repos
pour le repos n'est pas le but de
l'existence selon nietzsche
existence il n'y en a qu'un
c'est de vivre
ces dons bras c'est la vie
serré jusqu'à l'asphyxié
et la glorifier jusqu'à épuisement la
lumière
la tragédie antique vient du fait que la
tragédie était une synthèse esthétique
de la condition humaine
une condition humaine marqué par la
lutte entre les passions et la raison et
le triomphe des forces si rationnelle la
tragédie
c'est l'union du johnny diack et de la
polignan
c'est l'union
l'ivresse et de la mesure
font de la vie et dionysiaque
font de la vie et forcé non sens
et apollon le raisonnable l'organisateur
vient introduire du sens dans ce qui
fondamentalement n'en a pas
la liste ce
on des adorateurs d'apollon
lui et du côté de
je disais
et parce que la vie n'a pas d'autre sens
ni d'autres buts qu elle même parce
qu'il est vain de croire dans des
abstractions métaphysique qui ne font
que détourner nos yeux de son absurdité
radical il faut s'empresser de vivre
vivre intensément
vivre comme si on voulait que notre vie
se répète éternellement
on imagine bien
que la santé fragile de nietzsche et pu
l'amener à une sorte de fascination pour
la vie
c'est d'ailleurs le premier à dire que
notre philosophie est d'abord le produit
de notre corps
c'est la physiologie qui détermine la
psychologie
c'est l'avis du cor l'avis des
profondeurs qui modélise la vie des
idées
et c'est cette cyber sensibilité à la
vitalité cet enthousiasme pour la vie
que nietzsche voit partout condamné
depuis des milliers d'années
nietzsche a l'impression que cette
exaltation de la vie l'histoire la
rejette
les hommes la rejette
rejettent ils il la rejette parce que
notre civilisation leur a appris à la
rejeter
parce que l'exaltation de la vie a été
battue en brèche par tous les systèmes
de valeurs dominant depuis l'antiquité
et qu'ont en commun tous ces systèmes de
valeurs
ils ont en commun
restructuré autour de l'idée du bien
jce du bien dictée par dieu qu'il
s'agisse du bien de socrate et platon du
bien moral ou du bien politique
tous les systèmes de valeurs ont en
commun de tendre vers une idée du bien
si les définitions du bien sont
multiples et parfois contradictoires
entre elles le fait est que cette
référence aux biens a toujours été une
constante des sociétés humaines
sauf que là un problème se pose
un problème de taille
parce que qui décrète ce qu'est le bien
quelle instance détient l'autorité pour
définir ce qu'est le bien est ce qu est
le mal
c'est ça la question que pose nietzsche
qui décide du bien
de respecter son prochain et qu'il est
mal de tuer
très bien mais pourquoi
on dit qu'il est mal de détruire qu'il
aime
avoir recours à la force
pourquoi qui fixe les limites du
légitime et du non légitime
et en posant cette question
nietzsche c'est qu'il pose la question
fatidique
nietzsche est qu il pose une question à
laquelle la réponse ne peut être qu
arbitre r
car il est évident que ce qu'on appelle
le bien on l'appelle bien par rapport à
nous
nous vivons dans la croyance selon
laquelle le bien serait quelque chose
d'absolu
quelque chose de parfaitement
indépendant du point de vue humain comme
si le bien était une sorte d'idée
flottante qui planait au dessus du monde
on retrouve ici d'ailleurs le champ
lexical platonicien
la référence au ciel des idées
des idées qui seraient des réalités
immuable qui existeraient indépendamment
de l'esprit humain
mais nietzsche dément totalement cette
croyance
pour lui les idées ne sont pas des
réalités métaphysique et transcendante
les idées ne sont pas des entités qui
flottent au dessus du monde
les idées sont des produits de notre
intérêt
c'est ça que nietzsche cherche à
affirmer
nos idées nos valeurs ne sont que la
traduction de notre intérêt
et de la même façon qu'on qualifie les
moustiques d'insectes nuisibles
parce qu'il nous dérange de la même
façon on qualifie de nuisibles et de
mauvaises l'ensemble des actions qui
portent préjudice à notre intérêt
car en tant qu êtres doués de
sensibilité
en tant qu'être capable d'éprouver de la
douleur nous définissons comme
appartenant au mal tout ce qui nous
occasionne de la douleur
à commencer par la violence
donc si nous condamnons la violence si
nous la rendons dans la catégorie du mal
ce n'est pas parce qu'il existerait au
dessus de nous un concept du mal dont la
violence serait l'une des versions
la condamnation de la violence ne vient
pas d'une entité abstraite et
métaphysique
la condamnation de la violence vient du
fait que nous la subissons
[Musique]
et nous ne voulons pas la subir
1 pour nietzsche l'origine de nos
concepts moraux la traduction sous forme
de valeurs de ce qui correspond en
réalité à notre intérêt
c'est d'ailleurs ce que disait le
fondateur de l'utilitarisme jeremy
bentham quand il disait que tous les
systèmes moreau étaient en fait des
systèmes visant à maximiser le bien-être
humain de manière indirecte
c'est parce que nous désirons le
bien-être et rouge dont la douleur que
nous adaptons nos concepts moraux à
cette aspiration du corps
que ce soit pour bentham haut pour
nietzsche les créations de l'intellect
répondent d'abord à des besoins du corps
et selon eux il est totalement hypocrite
de dire que nos conceptions morales sont
indépendantes du rapport à notre corps
il est hypocrite d'affirmer que nos
valeurs morales serait désintéressée
nos valeurs morales ne sont pas
désintéressés
elles ne sont pas le fruit d'un élan
spontané à la moralité
nous avons la morale de nos espoirs
physiologique
donc si nous rejetons la violence si
nous la rangeant dans le camp du mal
c'est parce que nous voulons
fondamentalement éviter d'y être
confronté
c'est ce qu'on appelle l'atteinte à
l'intégrité qu'elle soit physique ou
morale et qui correspond à la
formulation juridique de notre rejet
viscéral de la violence
alors certes la violence est approuvé
dans de nombreux systèmes de valeurs
mais quand elle l'est c'est en général
en tant que modalités de la sanction
on utilise la violence pour sanctionner
un crime ou un méfait
une autre manière de dire que la morale
devient ce qu'elle condamne quand il
s'agit de punir
pour revenir à la question du mal et à
la conception morale du mal nietzsche
perçoit dans la représentation moral de
la violence la marque d'un parti-pris
philosophique et ce parti-pris
philosophique pose problème à nietzsche