PASCAL - Le divertissement 📏 (2)
le jeu il peut aussi se trouver dans le
travail parce que qu'on le veuille ou
non le travail est une occupation
c'est une occupation physique c'est une
occupation au mental le travail permet
de détourner notre esprit de l'idée de
la mort et même si on a coutume de se
plaindre de notre travail même si on a
coutume de dire que notre travail nous
épuise on peut très bien développé une
dépendance au travail
il ya des personnes qui sont
véritablement désintoxiquer du travail
les personnes pour qui ne pas travailler
c'est se laisser mourir c'est ne plus
être utile c'est ne servir à rien ne
servir à rien comme quand on meurt ce
sont
utile c'est un moyen de se divertir
parce que quand on pense à l'utilité de
ce qu'on est en train de faire on pense
pas notre mort avoir matière à penser
c'est avoir une occasion de ne pas
penser à notre mort et le repos dont
parle pascal le repos que nous sommes
incapables de supporter c'est cette
absence d'occupation de la pensée qui
alors se retrouve face à elle-même la
pensée confronté à elle-même ne peut
qu'aboutir à l'idée de la mort et donc à
l' angoisse la souffrance psychologique
liée à l' angoisse de la mort peut être
une souffrance extrêmement redoutable
bien plus redoutable que beaucoup de
souffrances physiques vivre l'angoissé
de la mort c'est vivre l'expérience de
l'auto anéantissement
c'est vivre le spectacle de sa propre
disparition
c'est très compliqué de supporter ça et
quand on est confronté à l'angoissé de
la mort toutes les recommandations
extérieur qui consiste à nous dire n'y
pense pas vit l'instant présent tout ça
ne fait aucun sens à ce moment là parce
qu'on décrète pas de penser à la mort
c'est pour ainsi dire l'idée de la mort
qui s'invite chez nous sans notre
permission
le seul moyen de la rejeter hors de chez
nous c'est de se divertir
c'est le seul moyen il n'a pas d'autre
donc le travail peut être le moyen de se
divertir
c'est à dire le moyen de détourner notre
esprit de l'idée de la mort et de l'
angoisse qu'elle génère
dans tous les cas ce qui compte pour
nous c'est de combattre l'ennui c'est
d'occuper l'esprit c'est de ne pas être
prisonnier de cette cage en forme de
roue ou toute prise de conscience rime
avec souffrance le divertissement
c'est le moyen de ne pas se poser la
question à quoi bon c'est le moyen de
remplir un vide qui pour nous est
synonyme de mort
c'est ce qui permet de conjurer le
silence remarqué comme certaines
personnes sont allergiques au silence
comme si elle avait un besoin
irrépressible de remplir le vide
d'occuper l'espace un espace qu'il faut
combler l espace qu on ne peut pas
laisser vide parce que ce vide nous
ramène au vide de notre propre
disparition
l'être humain cherche à combattre le
vide
l'être humain fui le néant et pour ça il
a besoin d'être divertis
est ce intéressant parce que parce
qu'elle disait lui-même que ce qui
définit la condition humaine
c'est à la fois sa grandeur et sa misère
pourquoi sa grandeur parce que nous
faisons partie des êtres conscients
parce que nous sommes capables de nous
représenter notre propre condition de
par ce fait nous avons un statut
privilégié parmi les êtres vivants être
capable de se questionner sur le sens
être capable de se poser la question de
notre origine et de notre destination
c'est pas rien la grandeur de l'homme
sait qu'il est capable de concevoir
l'idée d'un fini c'est qu'il est capable
de concevoir l'éternité c'est qu'il est
capable de s'auto surpasser en
permanence il est capable de
transcendance c'est ça qui fait la
grandeur de l'homme sa capacité à la
transcendance et en même temps ce qui
fait sa grandeur fait également sa
misère parce que cette capacité cette
faculté à la transcendance
c'est ce qui nous ramène à notre
condition mortelle
c'est ce qui nous ramène à notre
conscience de la mort et cette
conscience de la mort ne peut
qu'apporter le malheur on a souvent
associé pascal un philosophe du
pessimisme un philosophe obsédé par la
question de la mort sorte de
schopenhauer avant l'heure pour qui la
vie oscillé entre l'ennui et la
souffrance
c'est très réducteur c'est très
réducteur de réduire pascal à un
philosophe du pessimisme mais c'est vrai
que dans sa conception de l'homme comme
être conscient et être de transcendance
il a forcément une contrepartie qui est
la conscience de nos limites ce qui est
la conscience de notre finitude à savoir
de notre condition mortelle
et pour conjurer notre condition
mortelle nous avons besoin du
divertissement
pascal le dit lui-même dans son texte
même les hommes de pouvoir même les rois
ont besoin d'être divertis ce qui veut
dire que le pouvoir les possessions
matérielles le statut la richesse tout
sa salle mais personne à l'abri de l'
angoisse de la mort c'est une personne à
l'abri de la souffrance métaphysique
finalement et seuls qui soient à l'abri
de la souffrance métaphysique
ce sont ceux qui ne se pose pas la
question du sens heureux les simples
d'esprit receuilli ne se pose pas de
question heureux ceux qui vivent leur
vie comme des automates
même les rois ont besoin de
divertissement et d'ailleurs pour ceux
qui connaissent la série kaamelott
vous remarquerez que le roi arthur est
particulièrement marquée par cette
angoisse de la mort la série kaamelott
ne se limite pas à une série
humoristique
on peut aussi trouver nature assez fine
de la condition des hommes de pouvoir de
cette malédiction pour un roi d'être
entouré par des incompétents
mais le roi arthur un moment donné et
sujets à la dépression et son pouvoir ne
le protège pas contre cette dépression
peut-être même au contraire l'amplifient
t-il et que fait le roi arthur lorsqu il
sombre dans cette dépression il part à
la recherche de ses enfants par la
recherche de sa descendance
autrement dit il part à la recherche de
son immortalité
parce que c'est ça avoir des enfants
c'est se prolonger au delà de sa propre
vie c'est se prolonger au delà des
limites de la mortalité
je ne dis pas que avoir des enfants nous
fait nous sentir immortels mais
simplement ça répond en grande partie à
la question du sens peut-être que la
question du sens prend tout son sens
justement dès lors qu'on est plus seul à
se la poser
ou en tout cas dès lors qu'on est plus
seul dans l'équation le roi arthur part
à la recherche de sa descendance
et lorsqu'ils échouent à la trouver il
tente de se donner la mort il tente
finalement d'accélérer le cycle de
l'absurde
avoir des enfants auraient peut-être
permis au roi arthur de trouver le sens
le sens de son existence
c'était peut-être sa quête du graal
personnel la quête du sens la quête
d'une raison de vivre et ce n'était pas
un hasard si lorsqu'on a des enfants on
n'a plus vraiment le temps de se poser
la question de notre mort toutes les
personnes qui ont des enfants savent à
quel point il est difficile de
s'aménager des moments de repos
on est toujours affairé quand on a des
enfants on est toujours diverti ne pas
avoir d'enfant c'est pouvoir s'offrir le
luxe de se divertir autrement c'est
pouvoir aller en boîte de nuit et boire
jusqu'à oublier notre condition c'est là
encore la recherche de l'oubli quand on
a pas
enfant on peut se permettre de
travailler 18 heures par jour on peut se
permettre d'avoir les ambitions
professionnelles et personnelles dans
lesquels on va totalement s'oublier
quand on a des enfants
les choses sont un peu différentes on
n'a pas besoin de rechercher l'oubli on
n'a pas besoin de chercher d'autres
préoccupations on en a déjà eu ni on n'a
pas besoin de s'inventer des problèmes
parce que s'inventait des problèmes
c'est le propre de ceux qui ont le temps
de s'inventer des problèmes
les problèmes parfois nous sont
nécessaires je dirais même les problèmes
nous font du bien parce qu'ils nous
détournent de l'idée de la mort parce
qu'elle disait les hommes aiment le
bruit les hommes aiment le bruit et
c'est vrai qu'on aime le bruit quand on
est chez soi et qu'on entend un bruit
dehors qu'est ce qu'on fait on court à
la fenêtre on court à la fenêtre parce
qu'on veut savoir ce qui se passe parce
que le bruit nous intéresse il éveille
notre curiosité
on a besoin d'en savoir plus on a besoin
de donner à manger à notre esprit on va
s'intéresser aux choses qui nous
concerne pas pour le plaisir de pouvoir
en parler
pour le plaisir de trouver quelque chose
à dire et de conjurer le silence c'est
très important d'avoir quelque chose à
dire pour ne pas être confronté au
silence
quand on a des enfants les silences se
font plus rares et c'est là qu'on
s'aperçoit qu'on en a besoin parfois du
silence finalement c'est quand
l'agitation nous est imposé que l'on
cherche le plus le repos c'est quand
l'esprit n'a pas d'autre choix que
d'être préoccupé que l'on cherche à se
défaire de l'agitation mais lorsqu'on a
rien à faire lorsque l'on est face au
silence
on a besoin de faire du bruit lorsqu'on
est face au vide
on a besoin de faire on peut être
capables de défaire ce que l'on vient de
faire juste pour le plaisir d'avoir
quelque chose à faire dés faire c'est
encore faire quelque chose tout le
malheur des hommes vient d'une seule
chose qui est de ne pas savoir demeurer
en repos dans une chambre si nous étions
capable de demeurer en repos dans une
chambre nous nous rendrions compte que
la plupart des choses que nous faisons
nous les faisons pour ne pas avoir à
penser ne pas avoir à penser à notre
mort pour ne pas avoir à l'affronter
montagne disait que philosopher c'était
apprendre à mourir c'était apprendre à
accepter la mort non pas l'accepter au
sens où l'on la désire non pas
l'accepter au sens où l'on voudrait la
faire advenir au sens où on admettrait
comme une nécessité liée à notre nature
et peut-être qu'en acceptant la mort
nous deviendrions digne d'être vivant
mais en même temps peut-être accepter la
mort ce serait nous tirer une balle dans
le pied
ce serait ne plus nourrir ce moteur de
l' angoisse qui quoi qu'on en dise nous
pousse à accomplir de grandes et belles
choses à chaque fois qu'on fait quelque
chose pour se détourner de l'idée de la
mort nous créons et ancré en nous
apportons quelque chose au monde
nous lui les goûts une partie de
nous-mêmes
ou peut-être que la peur de la mort
n'est rien d'autre que la peur de vivre
et que si nous voulons conjurer cette
peur de la mort si nous voulons vivre au
delà de notre mort il serait temps de
commencer à vivre alors vivons
[Musique]