Journal en français facile 02/11/2022
Adrien Delgrange : Bonjour à toutes et à tous, à l'écoute de RFI en direct de Paris, il est 16 h en temps universel, 18h à Jérusalem. L'heure du Journal en français facile. Avec Medhi Meddeb, bonsoir.
Medhi Meddeb : Bonsoir Adrien, bonsoir à tous.
AD : Mercredi 2 novembre, à la Une de cette édition.
MM : Israël, et le retour très probable de Benjamin Netanyahu au pouvoir. Les résultats d'hier ne sont toujours pas définitifs. Notre correspondant nous attend à Jérusalem pour nous donner les dernières informations.
AD : Nous serons également au Mexique dans ce Journal. 2022 est l'année la plus meurtrière pour les journalistes mexicains. 12 d'entre eux sont morts depuis le début de l'année.
MM : Dans l'actualité française, un hommage national rendu au célèbre peintre français Pierre Soulages décédé à l'âge de 102 ans. La cérémonie vient de se terminer.
AD : Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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MM : En Israël, Benyamin Netanyahu se rapproche du pouvoir.
AD : L'ancien Premier ministre, est en passe de faire son grand retour, Medhi. Au lendemain des élections législatives, son parti d'extrême droite, le Likoud, est arrivé en tête. Mais celui que les Israéliens surnomment « Bibi », n'obtient pas de majorité. Pour gouverner, il lui faut donc compter sur l'appui d'autres partis politiques. Nous sommes en ligne avec Sami Boukhelifa notre journaliste à Jérusalem. Bonsoir Sami, Benjamin Netanyahu n'aura pas de difficulté tout de même à créer une coalition qui devrait le porter au pouvoir.
Oui, et chaque nouveau bulletin dépouillé semble conforter Benyamin Netanyahu et sa coalition. Pour revenir aux affaires, il peut compter sur ses traditionnels alliés, les religieux ultra-orthodoxes. Et désormais, il peut aussi s'appuyer sur l'extrême droite. Les résultats actuels créditent cette alliance de la droite d'une majorité confortable : 65 sièges sur 120, c'est plus qu'assez pour gouverner. Mais Benyamin Netanyahu et son parti le Likoud, de droite, restent prudents. Ils ne souhaitent pas crier victoire trop tôt. Des scénarios favorables comme celui-ci à l'issue d'un scrutin législatif, il en a déjà vu dans le passé et puis les résultats définitifs ont finalement tout bouleversé. Alors, il faut prendre son mal en patience, laisser le processus électoral aller jusqu'au bout. Environ 86 % des bulletins ont été dépouillés. Mais dans ce pays où chaque voix compte, il faut attendre le score final de chaque parti pour désigner un vainqueur et un perdant. Même s'il est vrai que pour le moment, le bloc de centre gauche emmené par le Premier ministre sortant Yaïr Lapid est mal en point. Une véritable débâcle.
AD : Merci Sami, Sami Boukhelifa en direct de Jérusalem pour RFI.
MM : Tôt ce mercredi matin, la Corée du Nord a tiré au moins 23 missiles en mer.
AD : Dont l'un qui est tombé à moins de 60 kilomètres de la côte sud-coréenne, ce qui a incité son voisin la Corée du Sud à déclencher des sirènes d'alerte et à tirer à son tour des missiles en signe de protestation.
MM : Un triste record pour le Mexique. C'est l'un des pays au monde les plus meurtriers pour les journalistes.
AD : Cette année 2022, qui n'est pas encore terminée, est la plus mortifère jamais enregistré. Au moins 12 journalistes assassinés. L'inaction de l'État est très fortement mise en cause, le gouvernement mexicain n'a pris aucune mesure pour protéger les journalistes. À Mexico pour RFI, le récit de Gwendolina Duval.
Au Mexique, 98 % des crimes commis contre les journalistes ne donne pas lieu à des poursuites judiciaires et même quand les meurtriers sont arrêtés et condamnés, ceux qui commandent les assassinats restent libres. C'est le cas de l'affaire Lourdes Maldonado, une journaliste abattue devant chez elle en début d'année à Tijuana pour avoir dénoncé la collusion entre des politiques du gouvernement de Basse Californie et le crime organisé. Elle se savait menacée, comme la plupart des journalistes tués au Mexique. Certains bénéficiaient même d'un mécanisme de protection, selon une association mexicaine de défense des droits de l'homme, « la situation de la presse ne cesse de se dégrader dans le pays et les femmes qui exercent le métier de journaliste sont particulièrement vulnérables ». 232 attaques à leur encontre ont été enregistrées en 2021, un nombre qui augmente chaque année. Face à cette situation, le gouvernement ne prend aucune mesure. Alors, à l'occasion de cette journée du 2 novembre, 2 plaintes de Reporters sans frontières doivent être déposées auprès du Comité des droits de l'homme des Nations unies contre l'État mexicain. Elles mettent en cause la responsabilité du Mexique dans deux affaires de disparitions de journalistes. Gwendolina Duval, Mexico, RFI.
MM : Et triste illustration de ce phénomène, l'une des correspondantes de Radio France Internationale au Mexique, Emmanuelle Steels est elle-même victime de menaces suite à la diffusion de l'une de ses enquêtes.
AD : Et puis à noter, Medhi, que cet appel mexicain survient aussi à l'occasion de la « journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre les journalistes », instaurée par l'ONU en mémoire de nos deux confrères français de RFI, Ghislaine Dupont, Claude Verlon, assassinés le 2 novembre 2013 au Mali.
MM : Comme un couvercle posé sur la plus grande usine d'iPhone au monde ! C'est dans le centre de la Chine, dans la ville de Zengzhou.
AD : Que les autorités chinoises ont décidé de confiner, d'isoler cette zone économique de cette ville qui accueille notamment cette usine d'IPhone. Un confinement pour raison de Covid, plusieurs cas positifs ont été détectés. La Chine préfère donc éviter une propagation du virus. Myriam Berber, un confinement qui tombe mal pour l'entreprise américaine Apple.
C'est une très mauvaise nouvelle pour Apple, à quelques semaines de Noël. La production d'IPhone pourrait baisser, de 30% en novembre, dans l'une des plus grandes usines d'assemblage, au monde. Le site qui emploie 200 000 personnes, assure l'assemblage d'environ 80% des Iphone 14, le dernier modèle d'Apple. Cette situation tombe mal, pour le géant américain, qui dope ses ventes, pendant les fêtes de fin d'année. Foxconn a précisé que, malgré le confinement, l'usine va continuer de fonctionner en circuit fermé. Pour convaincre les employés de travailler sur place, le groupe taiwanais a, même, promis des bonus, multipliés par quatre. Pour compenser le manque à gagner, Foxconn va, également, monter la cadence sur son site de Shenzhen. De son côté, Apple a pris des mesures pour réduire sa dépendance à l'égard de la Chine, le géant américain va orienter une partie de sa production en Inde, où environ 3% des IPhone, ont déjà été fabriqués, en 2021.
AD : Myriam Berber.
MM : Immigration et travail. Le gouvernement français a présenté ce mercredi matin dans le journal Le Monde les grandes lignes de son projet de loi sur l'immigration.
AD : L'exécutif veut jouer sur deux axes : d'un côté expulser plus efficacement les sans-papiers, et puis de l'autre faciliter le travail des immigrés dans les secteurs qui recherche de la main d'oeuvre. Les explications de Julien Chavanne.
Avec les mots du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, ça donne : « être méchant avec les méchants, gentils avec les gentils ». Méchant avec les méchants, ça veut dire : être plus efficace pour appliquer les OQTF, les obligations de quitter le territoire français. Côté gentillesse : le gouvernement veut créer un titre de séjour pour les « métiers en tension ». Des demandeurs d'asile pourraient travailler dans des secteurs en pénurie de main d'oeuvre. Politiquement, le gouvernement envoie plusieurs messages d'abord aux Républicains. En durcissant le ton sur les OQTF et en ressuscitant en quelque sorte « l'immigration choisie », chère à Nicolas Sarkozy, la macronie cherche à obtenir leur soutien à l'Assemblée. Une partie de la gauche peut aussi s'y retrouver avec cette main tendue aux travailleurs immigrés. Et puis cette interview au Monde est aussi symbolique en interne. Gérald Darmanin, figure de la droite du gouvernement, s'affiche aux côtés du ministre du Travail, Olivier Dusspot, venu du parti socialiste. De quoi donner un peu de visibilité à l'aile gauche de la macronie qui a du mal à digérer les clins d'oeil d'Emmanuel Macron aux Républicains.
AD : Julien Chavanne dans le Journal en français facile.
MM : Dernier au revoir à Pierre Soulages.
AD : Pierre Soulages est connu pour être l'inventeur de l'Outrenoir, à savoir « toutes les nuances que revêt le noir lorsqu'il réfléchit la lumière ». Le peintre français décédé la semaine dernière à l'âge de 102 ans a reçu un hommage national cet après-midi à Paris, dans la cour carrée du Louvre. Hommage présidé par Emmanuel Macron.
« En 1979, alors qu'il s'acharne sur un tableau qui lui résiste, le noir finit par envahir toute la surface. Il abandonne et croit l'oeuvre perdue. En réalité, il vient de la trouver, l'oeuvre de sa vie. Car en revenant à son travail quelques heures plus tard, il prend conscience de toutes les nuances de noir que la lumière fait chatoyer sur sa toile, y révélant des effets de volumes, de matières, de textures. Ce fut sa leçon de ténèbres. »
AD : L'hommage du président de la République rendu cet après-midi au peintre Pierre Soulages. Pierre Soulages sera inhumée vendredi prochain. Ainsi se referme ce Journal en français facile, merci à vous de l'avoir écouté.