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Actualité du jour, À la veille des élections, plus d’un tiers des Américains a déjà voté. Ah, si l’

À la veille des élections, plus d'un tiers des Américains a déjà voté. Ah, si l’

“A voté !” Oui et depuis belle lurette ! Depuis plus d'un mois, le vote par anticipation a commencé aux USA. Les bureaux sont ouverts et l'on peut aller voter en se rendant au travail ou parce que l'on a une heure de libre et qu'on en profite. Les “early voters”, ou “électeurs précoces”, sont une tendance lourde dans les élections américaines. Ils seront plus d'un tiers à avoir déjà mis leur bulletin dans l'urne ce 8 novembre au matin. Enfin, je dis bulletin mais l'on est souvent passé au vote sur écran façon ”borne SNCF” où l'on ressort de l'isoloir avec un reçu confidentiel récapitulant votre vote. Ils ne votent pas pour une personne, mais pour un camp Les “early voters” sont les chouchous des candidats. Pensez donc ! Peu importe les incartades dans les débats, les affaires de vidéo cachées, les scandales des emails, rien ne les fera changer d'avis puisqu'ils ont déjà voté. En fait, ces électeurs ne votent pas pour une personne mais plutôt pour un camp. Ils sont républicains ou démocrates de génération en génération et ils savent d'avance la couleur de leur vote. Dans cette élection un peu folle, leur soutien n'a pas de prix. Mais surtout, le système du vote étalé sur plusieurs semaines est une arme pour lutter contre l'abstention. Fini les analyses sur la météo à la française pour savoir si ce dimanche les électeurs seront nombreux ou au contraire s'ils auront préféré allé à la pêche. En un mois, vous avez le temps de trouver 5 minutes pour voter. Ou alors c'est que vraiment ça ne vous intéresse pas. L'abstention reste énorme Pour les plus rétifs, les partis déploient des armées de jeunes volontaires - souvent étudiants - qui font du porte à porte pour proposer aux gens de s'inscrire sur les listes électorales si ce n'est pas le cas. Car ce sont les partis qui enregistrent les électeurs. Pas les mairies ! Une vieille tradition américaine, remontant à l'époque où dans la toute jeune Amérique, les partis étaient beaucoup plus organisés et implantés que l'administration. Aujourd'hui c'est encore bien pratique. Une fois que le VRP de la politique a convaincu Mr et Mme Jones de s'inscrire sur les listes, il est facile de faire l'article pour son candidat. Malgré cela, l'abstention aux élections américaines reste énorme. Près de la moitié des Américains ne voteront pas. Et pourtant, on vote pour tout dans ce pays. Les directeurs d'école, les shérifs, les procureurs, les juges, sans parler des référendums locaux. Lassés les Américains ? Peut-être. Tocqueville avait une autre théorie. Un peuple qui ne s'investit pas dans les élections est un peuple confiant dans les institutions de son pays. Il se dit que jamais on ne touchera à la Constitution (ce en quoi il n'a pas tort !) et que les fondements de son pays ne seront pas remis en cause. L'abstention serait donc une forme de sérénité. Je vous laisse méditer ça.


À la veille des élections, plus d’un tiers des Américains a déjà voté. Ah, si l’ Am Vorabend der Wahlen hat mehr als ein Drittel der Amerikaner bereits gewählt. Ach, wenn die On the eve of the election, more than a third of Americans have already voted. Ah, if the En vísperas de las elecciones, más de un tercio de los estadounidenses ya han votado. Ah, si las Em vésperas de eleições, mais de um terço dos americanos já votou. Ah, se o

“A voté !” Oui et depuis belle lurette ! Depuis plus d’un mois, le vote par anticipation a commencé aux USA. Les bureaux sont ouverts et l’on peut aller voter en se rendant au travail ou parce que l’on a une heure de libre et qu’on en profite. Les “early voters”, ou “électeurs précoces”, sont une tendance lourde dans les élections américaines. Ils seront plus d’un tiers à avoir déjà mis leur bulletin dans l’urne ce 8 novembre au matin. Enfin, je dis bulletin mais l’on est souvent passé au vote sur écran façon ”borne SNCF” où l’on ressort de l’isoloir avec un reçu confidentiel récapitulant votre vote. Ils ne votent pas pour une personne, mais pour un camp Les “early voters” sont les chouchous des candidats. Pensez donc ! Peu importe les incartades dans les débats, les affaires de vidéo cachées, les scandales des emails, rien ne les fera changer d’avis puisqu’ils ont déjà voté. En fait, ces électeurs ne votent pas pour une personne mais plutôt pour un camp. Ils sont républicains ou démocrates de génération en génération et ils savent d’avance la couleur de leur vote. Dans cette élection un peu folle, leur soutien n’a pas de prix. Mais surtout, le système du vote étalé sur plusieurs semaines est une arme pour lutter contre l’abstention. Fini les analyses sur la météo à la française pour savoir si ce dimanche les électeurs seront nombreux ou au contraire s’ils auront préféré allé à la pêche. En un mois, vous avez le temps de trouver 5 minutes pour voter. Ou alors c’est que vraiment ça ne vous intéresse pas. L’abstention reste énorme Pour les plus rétifs, les partis déploient des armées de jeunes volontaires - souvent étudiants - qui font du porte à porte pour proposer aux gens de s’inscrire sur les listes électorales si ce n’est pas le cas. Car ce sont les partis qui enregistrent les électeurs. Pas les mairies ! Une vieille tradition américaine, remontant à l’époque où dans la toute jeune Amérique, les partis étaient beaucoup plus organisés et implantés que l’administration. Aujourd’hui c’est encore bien pratique. Une fois que le VRP de la politique a convaincu Mr et Mme Jones de s’inscrire sur les listes, il est facile de faire l’article pour son candidat. Malgré cela, l’abstention aux élections américaines reste énorme. Près de la moitié des Américains ne voteront pas. Et pourtant, on vote pour tout dans ce pays. Les directeurs d’école, les shérifs, les procureurs, les juges, sans parler des référendums locaux. Lassés les Américains ? Peut-être. Tocqueville avait une autre théorie. Un peuple qui ne s’investit pas dans les élections est un peuple confiant dans les institutions de son pays. Il se dit que jamais on ne touchera à la Constitution (ce en quoi il n’a pas tort !) et que les fondements de son pays ne seront pas remis en cause. L’abstention serait donc une forme de sérénité. Je vous laisse méditer ça.