Journal en français facile 19 mars 2019
Jeanne Bartoli : Vous écoutez RFI. Il est 21 heures à Paris, 20 heures en temps universel. Bonsoir à tous et bienvenue dans votre Journal en français facile présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Jeanne, bonsoir à tous.
JB : à la une de ce journal : le Brexit. On est à 10 jours de la date officielle. Theresa May pourrait demander un report de cette date dans les heures qui viennent. L'Union européenne pose ses conditions.
SB : Plus de 200 morts au Mozambique après le passage du cyclone Idai. Annonce ce soir du président. Sur place, les secouristes tentent de venir en aide aux centaines de milliers de sinistrés.
JB : Enfin la colère des victimes de prêtres pédophiles après la décision du Pape François. Le souverain pontife refuse d'accepter la démission du cardinal Barbarin, condamné en première instance par la justice pour non-dénonciation d'actes pédophiles.
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SB : Dix jours de la date officielle du Brexit, la pression est maximale sur Theresa May.
JB : Faut-il sortir sans accord le 29 mars prochain ou bien repousser la date du Brexit ? La question reste entière. Mais Theresa May semble se diriger vers la deuxième option. La Première ministre britannique doit adresser d'ici demain un courrier au président du conseil européen. À Londres, le récit de Béatrice Leveillé.
Pendant que Theresa May rédige sa lettre à Donald Tusk toutes portes fermées protégées par des policiers à l'abri des caméras et des questions des journalistes, les réunions s'enchaînent à Westminster pour tenter de trouver une issue à la crise. Une crise politique que la cheffe du gouvernement avait prédite dit son porte-parole si les députés n'approuvaient pas son accord lors du second vote. Pour l'instant le troisième vote n'est plus à l'ordre du jour ce qui entraîne cette demande de report de la date de sortie de l'Union européenne. Elle devait avoir lieu dans dix jours précisément et pourrait être repoussée au mois de juin si les 27 l'acceptent. Les rumeurs vont bon train et ce changement de date pourrait être une modification suffisante de l'accord ce qui autoriserait un troisième vote dans la foulée ou encore les députés pourraient à la majorité décider de voter. En attendant, les brexiters se sentent trahis par un parlement qui, disent-ils, tente par tous les moyens d'éviter le Brexit. Ils ne cachent pas leur colère et les discussions entre pro-Brexit et anti-Brexit sont vives devant le parlement britannique. Béatrice Leveillé, Londres.
JB : Et le négociateur en chef de l'Union européenne, Michel Barnier met en garde aujourd'hui : une prolongation des discussions, oui, mais seulement si elle permet de faire adopter l'accord de sortie rejeté par le parlement britannique la semaine dernière. Au Mozambique, le bilan du cyclone Idai dépasse désormais les 200 morts. Annonce ce soir du président mozambicain Filipe Nyusi. La course contre la montre se poursuit dans le pays. Les secouristes tentent d'aider les nombreuses victimes. Et la situation pourrait s'aggraver, car plusieurs barrages qui retiennent l'eau dans les régions sinistrées menacent de céder.
SB : C'était le 19 mars 1962, les accords d'Evian donnaient lieu à un cessez-le-feu en Algérie.
JB : Et en ce jour d'anniversaire de l'indépendance algérienne, cette date figurait sur de nombreuses pancartes de manifestants aujourd'hui. Des milliers d'étudiants rejoints par des professionnels de la santé ont défilé notamment à Alger pour réclamer à nouveau le départ d'Abdelaziz Bouteflika.
SB : Le président kazakh Nursultan Nazarbayev annonce son départ après 30 ans à la tête du pays.
JB : L'annonce a été faite à la télévision. Elle intervient moins d'un mois après le limogeage du gouvernement en raison des mauvais résultats économiques et d'une colère sociale grandissante. À un an de la présidentielle, Nursultan Nazarbayev reste néanmoins président du parti au pouvoir. Les explications de Christophe Paget.
Noursoultan Nazarbaïev n'a donné aucune raison à son départ, se bornant à souligner que cette année 2019 marquait les 30 ans de son arrivée au pouvoir. Mais cette démission se fait sur fond de crise sociale - le pays ne s'est toujours pas remis de la chute du prix des hydrocarbures, dont la république d'Asie centrale est grande exportatrice ; et il y a un mois le président limogeait son gouvernement pour « mauvais résultats économiques ». On sait aussi que Noursoultan Nazarbaïev, 78 ans, est malade, et que la question de sa succession, jamais réglée, devait finir par se poser. Peut-être ce départ est-il un moyen pour lui de contrôler cette succession tant qu'il le peut encore. D'autant que ses pouvoirs restent considérables : président du parti majoritaire qui contrôle l'Assemblée, chef du Conseil de sécurité et donc les forces de l'ordre, Père de la nation - ce qui lui garantit l'immunité judiciaire… Sa famille contrôle des pans entiers de l'économie. Et le président par intérim, jusqu'ici président du Sénat, travaille avec lui depuis l'indépendance de 1991. Un départ donc, mais pas un changement de régime : un régime qui ne laisse aucun espace à l'opposition, un régime accusé d'atteintes à la liberté de la presse et dont les forces de l'ordre pratiqueraient la torture.
JB : Les négociations commerciales entre la Chine et les États-Unis avancent. C'est ce que fait savoir l'administration Trump. La semaine prochaine, une délégation américaine va se rendre à Pékin. Objectif : parvenir à un accord d'ici la fin avril.
SB : Sa décision était attendue. Le pape François refuse la démission du cardinal Barbarin.
JB : C'est le cardinal lui-même qui l'annonce. Le Pape a donc décidé de réitérer, de renouveler sa confiance au prélat français. Et ce malgré sa condamnation par la justice pour ne pas avoir dénoncé des agressions pédophiles imputées à un prêtre de son diocèse. Juste après cette annonce, le cardinal Barbarin a annoncé se mettre en retrait pour « quelque temps ». De son côté, le Vatican est resté très discret aujourd'hui. La correspondance d'Eric Sénanque.
La réaction du Saint-Siège est sobre, à l'image de sa communication dans cette affaire Barbarin. Répondant à quelques journalistes, le porte-parole du Vatican, Alessandro Gisotti, a confirmé que le Pape François n'avait pas accepté la démission du Primat des Gaules, et laissé l'archevêque de Lyon face à ses responsabilités : « Conscient, cependant, des difficultés que connaît actuellement l'archidiocèse, le Saint-Père a laissé le cardinal Barbarin libre de prendre la décision la plus appropriée pour son diocèse. Le cardinal Barbarin a donc décidé de se mettre en retrait pour quelque temps et de demander au père Yves Baumgarten, vicaire général, de prendre la conduite du diocèse. » « Le Saint-Siège tient à redire sa proximité avec les victimes d'abus, avec les fidèles de l'archidiocèse de Lyon et avec toute l'Église de France qui vivent des heures douloureuses », a également précisé Alessandro Gisotti. Dans cette affaire Barbarin, le Pape François aura toujours fait preuve d'une extrême prudence, et le Saint-Siège a préféré laisser parler l'archevêque. En évoquant la présomption d'innocence du cardinal Barbarin, le pape prend le risque d'être impopulaire et de rendre floue sa politique de « tolérance zéro » concernant les affaires d'abus sexuels dans l'Église, mais montre sa confiance dans la justice laïque. En mai 2016 déjà, François avait défendu l'archevêque lyonnais précisant « attendre la suite de la procédure devant la justice civile ».
JB : Et les associations de victimes de prêtres pédophiles ont vivement critiqué cette annonce du Pape François.
SB : Christophe Castaner hué, autrement dit sifflé, ou encore conspué, aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
JB : Le ministre français de l'Intérieur est très critiqué après les violences de samedi sur les Champs-Élysées. Certains députés de l'opposition appellent ouvertement à sa démission. Christophe Castaner qui était auditionné, interrogé, au Sénat cet après-midi avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire. Il a justifié le limogeage du préfet de Paris et défendu ses décisions en matière de maintien de l'ordre. Paris justement, mais aussi Singapour et Hong Kong. Voilà le trio ex aequo des villes les plus chères au monde en 2018. C'est ce que révèle une étude du journal britannique The Economist. Jeanne Richard.
Prix des transports, des loyers, mais aussi du kilo de pain, d'une bouteille de bière ou d'une coupe chez le coiffeur. Les chercheurs ont comparé le prix de plus de 150 produits et services dans 130 villes dans le monde. Résultat : le top 10 des villes les plus chères est dominé par les villes européennes et asiatiques. Juste derrière Paris, Singapour et Hong Kong, on retrouve ainsi Zurich et Genève en Suisse, et Osaka au Japon. Dans le bas du classement, Caracas au Venezuela est considérée comme la ville où la vie est la moins chère au monde : le pays est embourbé dans une crise économique et politique sans précédent. On retrouve également Damas en Syrie ou Karachi au Pakistan à cause des problèmes sécuritaires. Alors, à quoi s'attendre pour 2019 ? Les conflits bien sûr, mais aussi les conséquences du Brexit en Europe, ou la guerre commerciale des États-Unis avec la Chine. Autant d'inconnues qui pourraient fragiliser les États et leurs économies. Mais les analystes estiment toutefois que le coût de la vie va globalement continuer à augmenter et atteindre un apogée en 2020.
JB : Les précisions de Jeanne Richard. Et c'est la fin de ce journal en français facile que vous pouvez retrouver sur notre site internet rfi.fr.