Journal en français facile 24 janvier 2019
Loïc Bussières : 21h à Paris, 1h de moins en temps universel. L'heure de votre Journal en français facile. C'est Zéphyrin Kouadio qui présente avec moi cette édition. Bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir.
LB : À la une ce soir : la crise politique au Venezuela au lendemain de l'annonce de Juan Guaido. L'opposant s'est autoproclamé président par intérim.
ZK : Lui est officiellement installé à la tête de son pays. Félix Tshisekedi a prêté serment aujourd'hui, à Kinshasa. Il est le cinquième président de la République démocratique du Congo.
LB : Et puis une autre nomination dans ce journal, celle des successeurs de Carlos Ghosn à la tête de Renault. Ils sont deux : Jean-Dominique Senard, ex-patron de Michelin, et Thierry Bolloré.
------
ZK : À Kinshasa, l'opposant Félix Tshisekedi est officiellement devenu ce jeudi le cinquième président de la République démocratique du Congo.
TB : Le nouveau chef de l'État a prêté serment dans l'enceinte du palais présidentiel de Kinshasa, sous les ovations de milliers de ses partisans. Il a ensuite reçu l'étendard national des mains de son prédécesseur Joseph Kabila, un exemplaire de la Constitution et les armoiries. Les deux hommes sont devenus ainsi les acteurs de la première transition sans violence ni effusion de sang de l'histoire congolaise. Léa-Lisa Westerhoff.
[Transcription manquante]
ZK : L'autre grand titre de ce journal, c'est la crise politique au Venezuela, au lendemain de la prise de parole de Juan Guaido.
LB : Le chef de file de l'opposition à Nicolas Maduro s'est autoproclamé président par intérim. Une déclaration que l'armée qualifie de « coup d'État ». De fait, la sortie de Juan Guaido est largement commentée depuis hier par les États-Unis et une bonne partie des pays d'Amérique Latine qui le soutiennent et considèrent illégitime l'élection de Nicolas Maduro. Mais aussi par les alliés traditionnels de l'actuel Président, la Chine, la Turquie ou la Russie. Écoutez la réaction du porte-parole du Kremlin : Dmitri Pesksov estime que Nicolas Maduro est le président « légitime » du Venezuela.
« Nous considérons que la tentative d'usurpation de l'autorité suprême au Venezuela est contraire au droit international. Bien sûr nous surveillons l'évolution des événements au Venezuela. Nous sommes très inquiets, notamment par les déclarations qui n'excluent pas une possible ingérence extérieure dans les affaires intérieures du pays. Nous considérons qu'une telle ingérence est inacceptable et pourrait avoir des conséquences très négatives. À nos yeux, les déclarations à propos d'éventuelles mesures impliquant l'usage de la force sont très dangereuses. Caracas est un partenaire économique important pour la Russie c'est pourquoi il est bien sûr dans notre intérêt de préserver et développer nos bonnes relations avec le Venezuela ».
LB : Ce soir, Londres estime que Nicolas Maduro « n'est pas le dirigeant légitime du Venezuela ». En France, et après s'être concerté avec ses partenaires européens, Emmanuel Macron a parlé lui aussi de l'élection illégitime de Nicolas Maduro. Toujours concernant le Venezuela, une ONG (Observatorio Venezolano de Conflictividad Social) affirme que 26 personnes sont mortes en marge des manifestations dans le pays. Des manifestations anti-Maduro qui durent depuis lundi.
ZK : Dans l'actualité également, la bataille des Forces démocratiques syriennes contre le groupe Etat Islamique se poursuit dans l'est de la Syrie.
LB : En plus des combats les FDS, une milice arabo-kurde soutenue par Paris et Washington, doivent faire face à d'importants mouvements de populations. D'un côté les milliers de civils qui fuient tous les jours les territoires djihadistes et de l'autre les premières familles qui retrouvent leurs villages tout juste libérés et découvrent l'ampleur des dégâts. Reportage à Hajin dans la province de Deir Ezzor, de notre envoyé spécial Sami Boukhelifa.
À l'aide d'une simple masse, Najwa s'attaque à un chantier titanesque. Briser des dalles de béton empilées en mille-feuilles. Les restes de son ancienne maison. « Je veux déblayer tous ces gravats, faire place nette pour pouvoir reconstruire et revivre ici. Toute cette destruction, c'est à cause de Daech. J'ai huit enfants que je dois mettre à l'abri. Nous n'avons plus rien, ni de matelas pour dormir ni de nourriture. Mon mari est mort à la guerre. Nous avons vécu dans un camp de réfugiés. Sous les tentes on meurt de froid, je préfère reconstruire ma maison ». Le village de Hajin n'est plus qu'un tas de ruines criblé de dizaines de cratères, cicatrices des combats et des frappes aériennes. Les villageois font face à la même situation. Toutes leurs maisons sans exceptions sont détruites. Le visage poussiéreux, les yeux injectés de sang, Anes constate impuissant l'ampleur de dégâts. « Ici c'était un territoire de Daech. Alors nous avons fui... Nous avons trouvé refuge dans un camp de déplacés, mais nous n'avions ni eau ni électricité. Nous avons souffert du froid et des fortes chaleurs. Mais une chose est sûre, lorsque nous sommes partis d'ici nos maisons étaient encore debout. Et là regardez tout est dévasté. Comment va-t-on pouvoir reconstruire ? Qui va payer pour tout ça ? » Le village de Hajin est anéanti, détruit par les puissants bombardements de la coalition internationale. Les avions de combat survolent la région en permanence. Leur couverture est essentielle à l'avancée des troupes au sol. Sami Boukhelifa Hajin RFI.
ZK : L'actualité de ce jeudi, c'est aussi Renault qui tourne définitivement la page Carlos Ghosn.
LB : Il est remplacé par deux hommes : Jean-Dominique Senard, actuel président de Michelin, devient président du groupe. Thierry Bolloré, l'actuel patron opérationnel est nommé au poste de directeur général. C'est lui qui assurait l'intérim depuis fin novembre et l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon. Altin Lazaj.
Doté d'un master en gestion des affaires à l'université Paris Dauphine, Thierry Bolloré connaît très bien Renault ; il y est entré en 2012 et a très vite monté les échelons pour devenir le numéro deux du groupe l'an dernier. Ce breton de 55 ans, père de 5 enfants, cousin lointain de Vincent Bolloré, connaît parfaitement le secteur de l'automobile. Il y a fait toute sa carrière. Avant d'intégrer le groupe au losange, il a travaillé pendant 15 ans chez le fabricant de pneumatiques Michelin, puis chez le grand équipementier français Faurecia. Thierry Bolloré a une autre qualité ; il a une longue expérience en Asie et connaît très bien le marché japonais. C'est un atout important pour l'avenir de l'alliance Renault-Nissan ébranlée par l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon. Au sein du groupe il est connu pour être un manager solide, pragmatique, simple, ouvert et à l'écoute. Durant sa carrière chez Renault, il s'est fait remarquer pour avoir géré des dossiers délicats : Il a su négocié l'implantation en Iran, un marché difficile et a su défendre la marque au moment des accusations du dieselgate.
ZK : Dans le reste de l'actualité, Emmanuel Macron qui poursuit ses déplacements dans le cadre du grand débat national.
LB : Le Chef de l'Etat était dans la Drôme aujourd'hui, pour la 3e fois, depuis le début de la consultation la semaine dernière. À son agenda, rencontre avec des élus locaux, mais également un échange, le premier depuis son arrivée à l'Élysée avec le chef de file des LR, Laurent Wauquiez, également président de la région Auvergne–Rhône-Alpes. Autre première, et celle-ci n'était pas prévue au programme, une rencontre avec des citoyens se disant « gilets jaunes » lors d'un débat organisé à Bourg-de-Péage (Drôme), dans lequel il s'est invité.