Journal en français facile 26 octobre 2019
Vous écoutez RFI il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : le Président du Chili annonce un vaste remaniement gouvernemental. Sebastian Pinera a pris des mesures au lendemain de manifestations historiques dans le pays.
SB : En Irak au moins 63 morts ces deux derniers jours dans des manifestations. La population réclame un changement de régime et n'hésite pas à s'en prendre aux institutions.
RA : En Argentine J-1, demain l'élection présidentielle où Alberto Fernandez est annoncé vainqueur face au sortant Mauricio Macri.
SB : Et puis à la fin de ce journal en français facile vous découvrirez le mot de la semaine, selon Yvan Amar.
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SB : Au lendemain de manifestations historiques, le Président du Chili s'est donc exprimé dans un message à la nation.
RA : « Nous sommes dans une nouvelle réalité », a déclaré Sebastian Pinera. Hier plus d'un million de personnes ont manifesté dans la capitale Santiago. En réponse, le Président chilien a annoncé un vaste remaniement gouvernemental, ainsi qu'une levée de l'état d'urgence à partir de demain dimanche « si les circonstances le permettent », affirme Sebastian Pinera. En tout cas c'est un nouveau pas important en direction des manifestants. La correspondance de Justine Fontaine.
Il aurait été difficile pour le président chilien de rester muet après des manifestations historiques hier à travers tout le pays. Jamais autant de personnes n'étaient descendues dans les rues au moins depuis 1988, quand les Chiliens s'étaient mobilisés alors pour dire « non » au Général Pinochet. Hier beaucoup de manifestants demandaient la démission du président Piñera, très critiqué pour avoir mis en place l'état d'urgence et le couvre-feu dans le pays, des mesures inédites depuis la dictature. Le président avait déjà changé de ton mardi en annonçant une série de mesures sociales, notamment des hausses des minima vieillesse et une aide pour les employés payés au salaire minimum. Aujourd'hui il fait donc un pas supplémentaire en direction des manifestants. Il n'a pas précisé quand serait annoncée la composition de son nouveau gouvernement, mais il sera par exemple très difficile pour lui de garder son ministre de l'économie, mais aussi son ministre de l'intérieur, particulièrement décrié aujourd'hui à cause des violences policières qui ont fait des centaines de blessés et plusieurs morts depuis la semaine dernière. Justine Fontaine, Santiago, RFI.
RA : Et puis autre décision ce samedi au Chili, annoncée par l'armée : la suspension du couvre-feu à Santiago. Il était en vigueur depuis une semaine.
SB : En Irak en revanche la situation ne tend pas vers l'amélioration.
RA : Le pays en proie à des manifestations violentes, les protestataires réclament la chute du régime et s'en prennent aux institutions, ils ont ainsi mis le feu ces derniers jours aux sièges de plusieurs partis politiques. Le bilan est lourd, en 48 h au moins 63 personnes ont été tuées, dans le sud du pays et à Bagdad la capitale. Et les autorités semblent incapables de répondre à la colère des manifestants. La preuve aujourd'hui le Parlement se réunissait d'urgence, et aucune décision n'a été prise. Oriane Verdier.
Le parlement avait publié un communiqué annonçant une réunion d'urgence se samedi afin de se concentrer sur les demandes des manifestants et sur les moyens de mettre en œuvre un projet de réforme concret. Résultat : seul un tiers des députés ont répondu à l'appel selon les médias irakiens. La cession a rapidement été abandonnée. Une preuve une fois plus des profonds dysfonctionnements du système politique. Un système faible et profondément divisé par une multiplicité de partis politiques. Alors que les autorités semblent paralysées, la violence continue de monter dans les rues d'un pays où les armes circulent dans toutes les mains. La colère populaire est particulièrement tournée vers les milices chiites nommées Hashd Al Shaabi elles représentent entre autre, le pouvoir exercé par l'Iran sur un gouvernement irakien critiqué pour son manque d'autonomie. De son côté le commandement des forces irakiennes accuse des groupes armés de s'immiscer au milieu des manifestants dans le but de tuer des militaires ou de libérer des prisonniers. Un communiqué affirme que ces personnes seront jugées sévèrement par la loi anti-terroriste.
SB : Nous partons maintenant en Argentine où demain a lieu l'élection présidentielle.
RA : Avec un changement de cap qui est attendu, puisque le Président sortant Mauricio Macri est annoncé battu. Le favori des sondages, c'est le péroniste Alberto Fernandez. Le Péronisme c'est un mouvement issu de l'ancien Président argentin Peron. Lors des primaires Fernandez a devancé Macri de 15 points. Les défis qui s'annoncent pour le futur Président sont immenses, car l'Argentine se trouve aujourd'hui dans une situation économique très difficile. Récession de plus d'un an, inflation insurmontable, et chômage en hausse. Et c'est parmi les jeunes que la situation est la plus compliquée sur le front de l'emploi. Alors quelles sont leurs attentes avant ce scrutin ? L'envoyée spéciale de RFI en Argentine Pauline Gleize est allée à leur rencontre, à Cordoba, dans le nord du pays. Reportage.
Dans la maison du futur, des formations sont proposées aux jeunes. John Astor apprend à fabriquer des lampes. « C'est un peu compliqué avec ce gouvernement, mais j'ai confiance dans le futur. Pour les élections, je voudrais un vrai changement, pas ce qu'on nous a promis il y a quatre ans. Je ne vais pas voter pour mais contre. » À l'étage, Samuel Seguel sort de son cours de photographie. Il doute que l'un des candidats puisse répondre à ses attentes. « Ils devraient davantage favoriser les PME parce qu'elles créent des emplois. Mais au final, les candidats se ressemblent tous plus ou moins. » Dans un parc près du campus, les étudiants piquent-niquent ou boivent leur maté. Florencia sait ce qu'elle veut. « Récupérer un peu de ce que l'on a perdu… au niveau de l'éducation, de la culture, de la santé. » Veronica Alexs regrette que les principaux candidats ne soient pas plus jeunes. « On n'est pas du tout représenté. Un candidat de 60 ans, qu'est-ce qu'il en sait de la jeunesse ? » Paloma Cuello, n'est sûre de rien. Mais au jeu des comparatifs, Alberto Fernandez tient la corde. « Il a un bon discours pour attirer les jeunes sur les thèmes sociaux, tandis que Macri, il ne parie pas là-dessus. Les jeunes sont presque tous pour Fernandez. Mais c'est aussi parce que dans ma fac par exemple, ils sont tous péronistes ! » Des jeunes ont malgré tout manifesté leur enthousiasme lors du dernier rassemblement de Mauricio Macri. Pauline Gleize, Cordoba, RFI.
RA : Enfin en football, la 11e journée de Ligue 1 a lieu ce week-end. Le grand moment ce sera demain soir, le Classico, le choc entre le Paris Saint-Germain et l'Olympique de Marseille au Parc des Princes. Avant cela 6 rencontres étaient au programme ce soir. À retenir notamment la victoire de Lille contre Bordeaux 3-0.
RA : L'heure de retrouver comme chaque samedi le mot de la semaine avec Yvan Amar. Ce soir : sargasses.
« Halte aux sargasses ! » Ce pourrait être la devise du jour, notamment à cause du voyage du Premier ministre français, Édouard Philippe à la Guadeloupe. Il se mobilise les énergies pour lutter contre les sargasses, ces algues qui prolifèrent autour des Antilles et qui semble-t-il dégagent des gaz et des émanations diverses, mais toxiques. Alors si le mot sargasse est au premier plan de l'actualité aujourd'hui, on peut bien sûr se demander ce que c'est ! Des algues longues, soit fixées au fond de l'eau, soit qui dérivent juste sous sa surface. Pourquoi sargasse ? Le mot qu'on a emprunté au portugais est de la même racine que saule. Les sargasses font donc penser aux feuilles, voire aux longues branches des saules pleureurs, souples, qui pendent vers le sol : des lianes qui s'entourent facilement, qui peut-être étranglent, et qui sont de toute façon inquiétantes, même si ce n'est pas objectivement leur forme qui peut être dangereuse. Mais ce nom de Sargasses est connu surtout parce qu'il a servi à nommer une grande étendue d'eau : la mer des Sargasses ! Tout un exotisme dans cette appellation. Et une particularité : il semble que ce soit la seule mer du globe entourée d'eau de toute part, non limitée par des côtes. À l'est des Antilles et de la côte américaine, de la Louisiane en particulier elle ne va pas jusqu'au littoral : c'est donc une mer dans la mer, comme une île océanique au beau milieu de l'océan ! Dangereuse pour les bateaux, surtout à l'époque de la marine à voile, parce que ces sargasses pouvaient ralentir, ou même immobiliser un bateau qui y était pris. Christophe Colomb et ses trois bateaux la traversent lors de leur première équipée vers les Indes Occidentales. Est-ce lui qui a nommé ainsi cette portion de l'Atlantique ? On le dit, l'appellation apparaît dans son journal, mais on lui a peut-être soufflée !
RA : Fin de ce Journal en français facile.