Journal en français facile 27 février 2020
Andréane Meslard : Bienvenue si vous nous rejoignez, c'est l'heure de votre Journal en français facile. Avec moi ce soir pour vous le présenter Sylvie Berruet, bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Andréane, bonsoir à tous.
AM : Dans ce journal, nous allons parler du coronavirus, qui continue sa progression un peu partout dans le monde. En France notamment, le ministre de la Santé Olivier Véran a annoncé ce soir 20 cas de plus dans le pays. Emmanuel Macron, lui, était en Italie aujourd'hui pour le 35e sommet France-Italie. Une réunion à Naples durant laquelle il a forcément été question du coronavirus. Le président français a affirmé l'importance d'une solidarité européenne face à cette épidémie.
Dans l'actualité également, en France toujours, l'usine Lubrizol a été mise en examen aujourd'hui, pour les dégâts environnementaux causés par l'incendie de septembre dernier.
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SB : Aujourd'hui, Emmanuel Macron s'est rendu au 35e sommet France-Italie à Naples. Une visite qui s'est tenue, dans un contexte d'épidémie de coronavirus.
AM : Le coronavirus qui progresse chaque jour un peu plus. En tout, plusieurs dizaines de pays sont touchés, avec plus de 80 000 contaminations et plus de 2 700 morts à travers le monde. En Chine, en Corée du Sud, mais aussi en Iran. L'Iran qui affiche 26 morts sur son sol et 245 personnes infectées. La France aussi est touchée et le bilan dans le pays est en augmentation. Ce soir, le ministre français de la Santé annonce 38 cas, soient 20 de plus que ce matin, et deux morts toujours. Olivier Véran qui, ce matin, a accompagné Emmanuel Macron, en visite, à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris. Nicolas Rocca bonsoir, alors vous avez assisté à ce bilan quotidien du ministre de la Santé, c'était il y a quelques instants. Et ce soir, il a annoncé une augmentation du nombre de personnes diagnostiquées.
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AM : Nicolas Rocca en direct avec nous dans ce Journal en français facile.
Emmanuel Macron a donc déclaré ce matin, à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière, que cette épidémie de coronavirus qui arrive et qui faudra l'affronter, c'est-à-dire la combattre, au mieux. Édouard Philippe, le Premier ministre, a lui aussi montré son engagement aujourd'hui. Il a réuni les chefs et les groupes parlementaires à Matignon à Paris pour les informer et les écouter.
SB : Et juste après cette visite à l'hôpital de La Salpêtrière, Emmanuel Macron est donc parti pour Naples, dans le sud de l'Italie. L'Italie, c'est le pays européen le plus touché par le virus.
AM : Plus de 500 personnes ont été diagnostiquées et 14 sont décédées, la plupart dans le nord du pays en Lombardie. À Naples pour le moment, aucun cas n'a été annoncé. Cela n'empêche pas certains habitants d'être inquiets, comme Peggy Cottugno. Cette Napolitaine de 46 ans marche derrière sa poussette avec un masque médical.
« C'est un moyen de dissuasion ! J'espère qu'en portant un masque je fais quelque chose de plus pour me protéger, c'est une précaution, c'est tout, comme beaucoup d'autres mesures que j'ai prises. J'ai vraiment multiplié les mesures d'hygiène. D'ailleurs à la fin je crois qu'avec tous ces désinfectants que j'utilise je vais finir par attraper une dermatite plutôt que le coronavirus ! (Rires) Voilà quoi, on fait ce qu'on peut… J'ai une petite fille, vous voyez elle est bien à l'abri sous la capote de la poussette, elle a huit mois aujourd'hui c'est tout petit ! Le pédiatre dit de suivre les règles d'hygiène, mais en les renforçant. Des règles que chez nous on suit tout le temps, mais là en faisant un peu plus attention, en utilisant du désinfectant. Depuis dix jours, quand je sors, j'en ai toujours dans la poche. Des lingettes aussi, du gel… Il faut se laver les mains à fond, ne pas éternuer à la figure de quelqu'un... En fait, des choses qui relèvent d'une bonne éducation, mais le problème pour moi, c'est que je n'ai pas confiance dans l'hygiène des autres. » AM : Des propos recueillis, à Naples, par notre envoyée spéciale Juliette Gheerbrant. Durant ce sommet France-Italie aujourd'hui, il n'a pas été question que du coronavirus. Cette rencontre a été présentée comme, je cite, celle de « la relance » des relations entre les deux pays, après une période de tensions. Entre Emmanuel Macron et Giuseppe Conte, il a notamment été question de la Libye. Un « alignement » a été annoncé à ce propos.
AM : En Inde, les violences intercommunautaires, c'est-à-dire entre différentes communautés, continuent. Depuis dimanche, des émeutiers, parfois munis de pistolets, s'en prennent aux habitants de la périphérie de New Delhi, un quartier où vivent beaucoup de membres de la communauté musulmane. Le dernier bilan fait état de 38 morts.
SB : Au Royaume-Uni, le verdict est tombé ce matin. L'extension, c'est-à-dire l'agrandissement, de l'aéroport d'Heathrow à Londres a été rejetée par la Cour d'appel.
AM : Rejetée pour des raisons environnementales, Sylvie. Et c'est notamment grâce aux accords de Paris, des règles environnementales décrétées lors de la COP 21 dans la capitale française. Explications à Londres, Élodie Goulesque.
« Nous avons gagné » s'est exclamé sur Twitter le maire de Londres Sadiq Khan. Près de deux ans après le vote pour l'extension de l'aéroport d'Heathrow, le projet est bloqué par la Cour d'appel, car le gouvernement conservateur n'a pas respecté les accords de Paris dans sa préparation du projet. Avec 700 vols supplémentaires, la construction d'une troisième piste dans l'aéroport le plus fréquenté du Royaume-Uni ne respecterait pas les normes environnementales signées à Paris, en 2015, de réduire le réchauffement climatique de 2 à 1,5 degré. Depuis le début du projet, cet agrandissement est très critiqué par des associations environnementales et même Boris Johnson avait affirmé en 2015 qu'il « s'allongerait face aux bulldozers pour empêcher la construction ». Mais sa promesse s'est envolée au fil de son ascension politique. En 2018, lors du vote des députés sur le projet, l'ancien ministre des Affaires étrangères n'avait pas voté pour cause de déplacement en Afghanistan. Malgré ce revers, le projet n'est pas pour autant abandonné. Si ce dernier est modifié en respectant ces normes environnementales, la construction pourrait tout de même avoir lieu. Boris Johnson a encore la possibilité de montrer son engagement et abandonner le projet, alors même que le pays organise la COP 26 en novembre prochain à Glasgow.
SB : Autre décision judiciaire ce jeudi, cette fois c'est en France que ça se passe. Et cela concerne l'incendie de l'usine chimique Lubrizol.
AM : C'était le 26 septembre 2019, les flammes ont ravagé la zone de stockage, là où sont entreposés les matériaux, de cette usine chimique appartenant à la société Lubrizol et située dans le nord-ouest de la France, près de Rouen. Des flammes dont se dégageait une épaisse fumée noire et une odeur tenace, c'est-à-dire qui tenait longtemps, qui a beaucoup inquiété les habitants. Deux jours plus tard, une enquête judiciaire était ouverte, jusqu'à aujourd'hui. Ce jeudi, l'entreprise a été inculpée pour les dégâts environnementaux causés par cet incendie. Précisions Patrick Chompré.
La société Lubrizol France est mise en examen pour deux raisons principales. Tout d'abord, le déversement de substances nuisibles dans les eaux souterraines, superficielles ou de la mer. Ensuite, pour des manquements dans l'exploitation de son usine ayant porté une atteinte grave à la santé, la sécurité et l'environnement, notamment la faune, la flore la qualité de l'air du sol et de l'eau. Les enquêteurs ont mis en lumière une insuffisance des moyens de détection incendie sur les lieux de stockage extérieur, du réseau d'égouts et du dimensionnement de la réserve d'eau. Ce dernier point est particulièrement important puisque les autorités environnementales avaient demandé à l'entreprise dès 2006 d'augmenter cette réserve d'eau pour justement lutter contre ce type d'accident. L'entreprise Normandie logistique dont les entrepôts jouxtent l'usine Lubrizol a, elle, été placée sous le statut de témoin assisté. Cette enquête n'a pas pour l'instant permis de déterminer les causes exactes de l'incendie qui avait détruit plus de 5 200 tonnes de produits chimiques et suscité de vives inquiétudes au sein de la population.
AM : En football, ce sont les matches retour, ce soir, des 16es de finale de la Ligue Europa. Plusieurs rencontres sont au programme. Ça vient de commencer : Manchester United affronte le FC Bruges, Arsenal contre Olympiakos ou encore le Benfica contre Shakhtar Donetsk.
Il est 21h10, ici, à Paris, c'est la fin de ce Journal en français facile, merci de l'avoir suivi.