Journal en français facile 31 janvier 2019
Romain Auzouy : Vous écoutez RFI il est 21h à Paris, 20h en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenus dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Mehdi Meddeb, bonsoir Mehdi.
Mehdi Meddeb : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la une de l'actualité ce soir : le plan de Juan Guaido au Venezuela. L'opposant a annoncé plusieurs mesures pour sortir de la crise économique. Et il a reçu le soutien du Parlement européen qui appelle à la reconnaître comme président par intérim du Venezuela.
MM : Aux États-Unis, malaise dans le camp républicain après une série de tweets du Président Donald Trump contre les services de renseignement. Ces derniers ont été défendus par plusieurs élus de la majorité.
RA : Et puis un scandale de viande bovine. Des animaux malades abattus en Pologne. Leur viande a été exportée dans 10 pays d'Europe, dont la France, l'Espagne et le Portugal.
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MM : Aux États-Unis des tweets de Donald Trump qui passent mal au sein du parti républicain.
RA : On va donner le contexte : mardi les services de renseignement américain font toute une série d'annonces concernant la politique étrangère des États-Unis, il se trouve que ces annonces contredisent ce qu'avait déclaré le Président américain, concernant le groupe État islamique ou la Corée du Nord notamment. C'est suite à cela que Donald Trump s'est emporté sur Twitter, qualifiant les membres des services de renseignement de « passifs » et naïfs", et ajoutant qu'« ils devraient retourner à l'école ». Une charge violente qui a entraîné les critiques de plusieurs élus du parti républicain. À Washington pour RFI Anne Corpet.
« Je préférerais que Donald Trump reste à l'écart de Twitter, surtout en ce qui concerne d'importantes questions de sécurité nationale » a déclaré John Thune, le numéro deux du parti républicain au sénat, avant d'ajouter au sujet des membres des services de renseignement « ces gens sont des experts, ils ont de l'expérience et ce sont des professionnels ». D'autres élus ont souligné la qualité du travail des agents dénigrés par le président sur Twitter : le représentant républicain du Wisconsin a commenté avec une certaine ironie : « ils font un métier très difficile : ils tentent de mettre en œuvre les priorités de la maison blanche ». Il est assez rare que les membres du parti expriment tout haut leur désaccord avec le président, mais c'est de plus en plus fréquent en politique étrangère. Les républicains se sont notamment distancés de l'annonce du départ des troupes américaines de Syrie. Le chef de la majorité au sénat devrait proposer ce jeudi un amendement qui peut être considéré comme un affront direct à Donald Trump… Le texte soumis par Mitch McConnell qualifie de dangereux tout retrait précipité de Syrie et d'Afghanistan. Un amendement républicain qui devrait rallier un nombre substantiel de votes démocrates. Anne Corpet Washington RFI.
MM : Et les États-Unis qui devraient protester après la mise en place d'une initiative européenne pour favoriser les échanges commerciaux avec l'Iran.
RA : C'est une initiative de trois pays la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, il s'agit de créer une entité donc une forme d'organisation pour échanger avec l'Iran et permettre aux pays e bénéficier des retombées économiques liées à l'accord sur le nucléaire. Ces retombées dont Téhéran est privé depuis le retrait américain de ce texte et la mise en place de sanctions américaines. La nouvelle entité devait être officialisée ce soir lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Bucarest la capitale roumaine.
MM : Également en Europe de l'Est, un scandale de viande bovine révélé en Pologne.
RA : Des vaches malades tuées dans un abattoir du nord-est du pays. Le scandale a été révélé par une enquête journalistique, et il a de lourdes conséquences puisque la viande a été exportée dans 10 pays d'Europe. Correspondance à Varsovie de Damien Simonart.
Les dix pays qui ont importé au total environ 2,5 tonnes de viande bovine provenant d'animaux malades sont la France, l'Espagne, le Portugal, la Finlande, la Hongrie, l'Estonie, la Roumanie, la Suède, la Lituanie et la Slovaquie. Cette viande provient d'un abattoir du nord-est de la Pologne où un journaliste de la chaîne TVN24 s'est infiltré pendant trois semaines. Ses images en caméra cachée montrent des vaches qui ne tiennent plus debout, traînées par terre dans l'abattoir à l'aide d'un treuil avant d'être tuées et des carcasses dont les tumeurs ou autres preuves de mauvaise santé sont découpées. Les scènes se passent de nuit, sans aucun vétérinaire. L'un des employés déclare même « les gens, c'est pas comme les cochons, ils mangent tout. » Suite à l'éclatement de l'affaire, Varsovie a lancé des contrôles dans tous les abattoirs du pays. Le ministre de l'Agriculture déclare qu'il s'agit d'un incident isolé, mais les auteurs du reportage affirment le contraire. Et si tel est le cas, c'est tout le continent qui peut être touché, la Pologne étant le deuxième exportateur de viande bovine dans l'Union européenne. Damien Simonart, Varsovie, RFI.
MM : Également dans l'actualité européenne, une marche de jeunes pour le climat.
RA : À Bruxelles la capitale belge ils sont descendus dans la rue pour la 4e semaine consécutive. Mais cet après-midi la mobilisation était en baisse : environ 12 500 manifestants, c'est presque trois fois moins que jeudi dernier. Reportage à Bruxelles de Pierre Benazet.
Sauvons la planète, il n'y en a pas d'autre, agissons aujourd'hui pour demain, les slogans sont tous dans la même ligne, les écoliers et les étudiants belges veulent maintenir la mobilisation commencée depuis un mois et pour Victor, étudiant en deuxième année d'université, le message doit être martelé toutes les semaines. Pour Martine, une Luxembourgeoise qui étudie pour devenir institutrice, les jeunes ne doivent pas baisser les bras. Et tous ces jeunes dans les rues de Bruxelles ont des raisons personnelles de manifester pour la lutte contre le changement climatique et des projets d'avenir comme Line qui est en avant-dernière année de secondaire. Même s'ils sont moins nombreux que la dernière fois, les jeunes manifestants reviendront pour un acte 5 à Bruxelles, d'autant que le mouvement fait tache d'huile avec quinze mille autres manifestants en même temps dans les rues de Liège. Pierre Benazet Bruxelles RFI.
MM : Les jeunes à l'honneur du grand débat national en France.
RA : Le Premier ministre Edouard Philippe a échangé pendant 1h30 avec des jeunes de 18 à 25 ans à Juvisy-sur-Orge au sud de Paris. Dans le cadre de la grande consultation qui a été lancée par l'exécutif pour répondre à la crise des gilets jaunes. Et Edouard Philippe en a profité pour leur faire passer un message, ils ne participent pas assez au grand débat, a dit le Premier ministre.
MM : Également en France l'épilogue dans l'affaire du « Mur des cons ».
RA : affaire qui avait provoqué une vive polémique en France : avril 2013 une vidéo montre une affiche dans les locaux du syndicat de la magistrature, intitulée « mur des cons ». Sur cette affiche figurent plusieurs dizaines de photos de politique essentiellement de droite, également des magistrats et des journalistes. Ce jeudi donc le jugement a été rendu, et celle qui à l'époque était présidente du syndicat de la magistrature écope d'une amende de 500 euros avec sursis, en revanche aucune condamnation à propos des hommes politiques qui la poursuivaient. Mais le tribunal correctionnel n'a pas manqué de sévèrement blâmer le syndicat. Compte rendu d'audience Franck Alexandre.
[Transcription manquante]
MM : Également dans l'actualité judiciaire, le verdict dans le procès du 36.
RA : Le 36 c'est le 36 quai des Orfèvres, l'adresse de la police judiciaire à Paris. C'est dans ces locaux qu'un viol en réunion d'une touriste canadienne se serait produit en avril 2014. Deux policiers ont été reconnus coupables, ils ont été condamnés à 7 ans de prison fermes.