×

Ми використовуємо файли cookie, щоб зробити LingQ кращим. Відвідавши сайт, Ви погоджуєтесь з нашими правилами обробки файлів «cookie».

image

Cinq semaines en ballon de Jules Verne, CHAPITRE XXII

CHAPITRE XXII

La gerbe de lumière. — Le missionnaire.—Enlèvement dans un rayon de lumière.—Le prêtre lazariste.—Peu d'espoir.—Soins du docteur.—Une vie d'abnégation.—Passage d'un volcan. Fergusson projeta vers les divers points de l'espace son puissant rayon de lumière et l'arrêta sur un endroit où des cris d'épouvante se firent entendre Ses deux compagnons y jetèrent un regard avide. Le baobab au-dessus duquel se maintenait le Victoria presque immobile s'élevait au centre d'une clairière ; entre des champs de sésame et de cannes à sucre, on distinguait une cinquantaine de huttes basses et coniques autour desquelles fourmillait une tribu nombreuse A cent pieds au-dessous du ballon se dressait un poteau Au pied de ce poteau gisait une créature humaine, un jeune homme de trente ans au plus, avec de longs cheveux noirs, à demi nu, maigre, ensanglanté, couvert de blessures, la tête inclinée sur la poitrine, comme le Christ en croix.

Quelques cheveux plus ras sur le sommet du crâne indiquaient encore la place d'une tonsure à demi effacée. « Un missionnaire ! un prêtre ! s'écria Joe. —Pauvre malheureux ! répondit le chasseur.

—Nous le sauverons, Dick ! fit le docteur, nous le sauverons ! La foule des nègres, en apercevant le ballon, semblable à une comète énorme avec une queue de lumière éclatante, fut prise d'une épouvante facile à concevoir. A ses cris, le prisonnier releva la tête. Ses yeux brillèrent d'un rapide espoir, et sans trop comprendre ce qui se passait, il tendit ses mains vers ces sauveurs inespérés. « Il vit ! il vit ! s'écria Fergusson ; Dieu soit loué ! Ces sauvages sont plongés dans un magnifique effroi ! Nous le sauverons! Vous êtes prêts, mes amis.

—Nous sommes prêts Samuel.

—Joe, éteins le chalumeau. L'ordre du docteur fut exécuté. Une brise à peine saisissable poussait doucement le Victoria au-dessus du prisonnier, en même temps qu'il s'abaissait insensiblement avec la contraction du gaz. Pendant dix minutes environ, il resta flottant au milieu des ondes lumineuses. Fergusson plongeait sur la foule son faisceau étincelant qui dessinait ça et là de rapides et vives plaques de lumière. La tribu, sous l'empire d'une indescriptible crainte, disparut peu à peu dans ses huttes, et la solitude se fit autour du poteau. Le docteur avait donc eu raison de compter sur l'apparition fantastique du Victoria qui projetait des rayons de soleil dans cette intense obscurité. La nacelle s'approcha du sol. Cependant quelques nègres, plus audacieux, comprenant que leur victime allait leur échapper, revinrent avec de grands cris. Kennedy prit son fusil, mais le docteur lui ordonna de ne point tirer.

Le prêtre, agenouillé, n'ayant plus la force de se tenir debout, n'était pas même lié à ce poteau, car sa faiblesse rendait des liens inutiles. Au moment où la nacelle arriva près du sol, le chasseur, jetant son arme et saisissant le prêtre à bras-le-corps, le déposa dans la nacelle, à l'instant même où Joe précipitait brusquement les deux cents livres de lest. Le docteur s'attendait à monter avec une rapidité extrême ; mais, contrairement à ses prévisions, le ballon, après s'être élevé de trois à quatre pieds au-dessus du sol, demeura immobile ! « Qui nous retient ? » s'écria-t-il avec l'accent la terreur. Quelques sauvages accouraient en poussant, des cris féroces.

« Oh ! s'écria Joe en se penchant au dehors. Un de ces maudits noirs s'est accroché au-dessous de la nacelle ! —Dick ! Dick ! s'écria le docteur, la caisse à eau ! Dick comprit la pensée de son ami, et soulevant une des caisses à eau qui pesait plus de cent livres, il la précipita par-dessus le bord.

Le Victoria , subitement délesté, fit un bond de trois cents pieds dans les airs, au milieu de. rugissements de la tribu, à laquelle le prisonnier échappait dans un rayon d'une éblouissante lumière. « Hurrah ! » s'écrièrent les deux compagnons du docteur. Soudain le ballon fit un nouveau bond, qui le porta à plus de mille pieds d'élévation. « Qu'est-ce donc ? demanda Kennedy qui faillit perdre l'équilibre. « Ce n'est rien ! c'est ce gredin qui nous lâche, » répondit tranquillement Samuel Fergusson. Et Joe, se penchant rapidement, put encore apercevoir le sauvage, les mains étendues, tournoyant dans 1 espace, et bientôt se brisant contre terre. Le docteur écarta alors les deux fils électriques, et l'obscurité redevint profonde. Il était une heure du matin.

Le Français évanoui ouvrit enfin les yeux.

« Vous êtes sauvé, lui dit le docteur.

—Sauvé, répondit-il en anglais, avec un triste sourire, sauvé d'une mort cruelle ! Mes frères, je vous remercie ; mais mes jours sont comptés, mes heures même, et je n'ai plus beaucoup de temps à vivre ! Et le missionnaire, épuisé, retomba dans son assoupissement.

« Il se meurt, s'écria Dick. —Non, non, répondit Fergusson en se penchant sur lui, mais il est bien faible ; couchons-le sous la tente. Ils étendirent doucement sur leurs couvertures ce pauvre corps amaigri, couvert de cicatrices et de blessures encore saignantes, où le fer et le feu avaient laissé en vingt endroits leurs traces douloureuses. Le docteur fit, avec un mouchoir, un peu de charpie qu'il étendit sur les plaies après les avoir lavées ; ces soins, il les donna adroitement avec l'habileté d'un médecin ; puis, prenant un cordial dans sa pharmacie, il en versa quelques gouttes sur les lèvres du prêtre. Celui-ci pressa faiblement ses lèvres compatissantes et eut à peine la force de dire : « Merci ! merci ! Le docteur comprit qu'il fallait lui laisser un repos absolu ; il ramena les rideaux de la tente, et revint prendre la direction du ballon. Celui-ci, en tenant compte du poids de son nouvel hôte, avait été délesté de prés de cent quatre-vingts livres ; il se maintenait donc sans l'aide du chalumeau. Au premier rayon du jour, un courant le poussait doucement vers l'ouest-nord-ouest. Fergusson alla considérer pendant quelques instants le prêtre assoupi.

« Puissions-nous conserver ce compagnon que le ciel nous a envoyé dit le chasseur. As-tu quelque espoir ?

—Oui, Dick, avec des soins, dans cet air si pur.

—Comme cet homme a souffert ! dit Joe avec émotion Savez-vous qu'il faisait là des choses plus hardies que nous, en venant seul au milieu de ces peuplades ! —Cela n'est pas douteux, » répondit le chasseur. Pendant toute cette journée, le docteur ne voulut pas que le sommeil du malheureux fut interrompu ; c'était un long assoupissement, entrecoupé de quelques murmures de souffrance qui ne laissaient pas d'inquiéter Fergusson. Vers le soir, le Victoria demeurait stationnaire au milieu de l'obscurité, et pendant cette nuit, tandis que Joe et Kennedy se relayaient aux côtés du malade, Fergusson veillait à la sûreté de tous. Le lendemain au matin, le Victoria avait à peine dérivé dans l'ouest La journée s'annonçait pure et magnifique. Le malade put appeler ses nouveaux amis d'une voix meilleure. On releva les rideaux de la tente, et il aspira avec bonheur l'air vif du matin. « Comment vous trouvez-vous ? lui demanda Fergusson .

—Mieux peut-être, répondit-il. Mais vous, mes amis, je ne vous ai encore vus que dans un rêve ! A peine puis-je me rendre compte de ce qui s'est passé ! Qui êtes-vous, afin que vos noms ne soient pas oubliés dans ma dernière prière ?

—Nous sommes des voyageurs anglais, répondit Samuel ; nous avons tenté de traverser l'Afrique en ballon, et, pendant notre passage, nous avons eu le bonheur de vous sauver. —La science a ses héros, dit le missionnaire

—Mais la religion a ses martyrs, répondit l'Écossais. —Vous êtes missionnaire ? demanda le docteur.

—Je suis un prêtre de la mission des Lazaristes. Le ciel vous a envoyés vers moi, le ciel en soit loué ! Le sacrifice de ma vie était fait ! Mais vous venez d'Europe Parlez-moi de l'Europe, de la France ! Je suis sans nouvelles depuis cinq ans ?

—Cinq ans, seul, parmi ces sauvages ! s'écria Kennedy. —Ce sont des âmes à racheter, dit le jeune prêtre, des frères ignorants et barbares, que la religion seule peut instruire et civiliser. Samuel Fergusson, répondant au désir du missionnaire, l'entretint longuement de la France. Celui-ci l'écoutait avidement et des larmes coulèrent de ses yeux. Le pauvre jeune homme prenait tour à tour les mains de Kennedy et de Joe dans les siennes, brûlantes de fièvre ; le docteur lui prépara quelques tasses de thé qu'il but avec plaisir ; il eut alors la force de se relever un peu et de sourire en se voyant emporté dans ce ciel si pur ! « Vous êtes de hardis voyageurs, dit-il, et vous réussirez dans votre audacieuse entreprise ; vous reverrez vos parents, vos amis, votre patrie, vous !... La faiblesse du jeune prêtre devint si grande alors, qu'il fallut le coucher de nouveau. Une prostration de quelques heures le tint comme mort entre les mains de Fergusson. Celui-ci ne pouvait contenir son émotion ; il sentait cette existence s'enfuir. Allaient-ils donc perdre si vite celui qu'ils avaient arraché au supplice ? Il pansa de nouveau les plaies horribles du martyr et dut sacrifier la plus grande partie de sa provision d'eau pour rafraîchir ses membres brûlants. Il l'entoura des soins les plus tendres et les plus intelligents. Le malade renaissait peu à peu entre ses bras, et reprenait le sentiment, sinon la vie.

Le docteur surprit son histoire entre ses paroles entrecoupées.

« Parlez votre langue maternelle, lui avait-il dit ; je la comprends, et cela vous fatiguera moins. Le missionnaire était un pauvre jeune du village d'Aradon, en Bretagne, en plein Morbihan ; ses premiers instincts l'entraînèrent vers la carrière ecclésiastique ; à cette vie d'abnégation il voulut encore joindre la vie de danger, en entrant dans l'ordre des prêtres de la Mission, dont saint Vincent de Paul fut le glorieux fondateur ; à vingt ans, il quittait son pays pour les plages inhospitalières de l'Afrique. Et de là peu à peu, franchissant les obstacles, bravant les privations, marchant et priant, il s'avança jusqu'au sein des tribus qui habitent les affluents du Nil supérieur ; pendant deux ans, sa religion fut repoussée, son zèle fut méconnu, ses charités furent malaisés ; il demeura prisonnier de l'une des plus cruelles peuplades du Nyambarra, en butte à mille mauvais traitements. Mais toujours il enseignait, il instruisait, il priait. Cette tribu dispersée et lui laissé pour mort après un de ces combats si fréquents de peuplade à peuplade, au lieu de retourner sur ses pas, il continua son pèlerinage évangélique. Son temps le plus paisible fut celui où on le prit pour un fou il s'était familiarisé avec les idiomes de ces contrées ; il catéchisait. Enfin, pendant deux longues années encore, il parcourut ces régions barbares, poussé par cette force surhumaine qui vient de Dieu ; depuis un an, il résidait dans cette tribu des Nyam-Nyam, nommée Barafri, l'une des plus sauvages. Le chef étant mort il y a quelques jours, ce fut à lui qu'on attribua cette mort inattendue ; on résolut de l'immoler ; depuis quarante heures déjà durait son supplice ; ainsi que l'avait supposé le docteur, il devait mourir au soleil de midi. Quand il entendit le bruit des armes à feu, la nature l'emporta : « A moi ! à moi ! » s'écria-t-il, et il crut avoir rêvé, lorsqu'une voix venue du ciel lui lança des paroles de consolation. « Je ne regrette pas, ajouta-t-il, cette existence qui s'en va, ma vie est Dieu ! —Espérez encore, lui répondit le docteur ; nous sommes près de vous ; nous vous sauverons de la mort comme nous vous avons arraché au supplice.

—Je n'en demande pas tant au ciel, répondit le prêtre résigné ! Béni soit Dieu de m'avoir donné avant de mourir cette joie de presser des mains amies, et d'entendre la langue de mon pays. Le missionnaire s'affaiblit de nouveau. La journée se passa ainsi entre l'espoir et la crainte, Kennedy très ému et Joe s'essuyant les yeux à l'écart. Le Victoria faisait peu de chemin, et le vent semblait vouloir ménager son précieux fardeau.

Joe signala vers le soir une lueur immense dans l'ouest. Sous des latitudes plus élevées, on eût pu croire une vaste aurore boréale ; le ciel paraissait en feu. Le docteur vint examiner attentivement ce phénomène.

« Ce ne peut être qu'un volcan en activité, dit-il. —Mais le vent nous porte au-dessus, répliqua Kennedy.

—Eh bien ! nous le franchirons à une hauteur rassurante. Trois heures après le Victoria se trouvait en pleines montagnes ; sa position exacte était par 24° 15' de longitude et 4° 42' de latitude ; devant lui, un ciel embrasé déversait des torrents de lave en fusion, et projetait des quartiers de roches à une grande élévation ; il y avait des coulées de feu liquide qui retombaient en cascades éblouissantes. Magnifique et dangereux spectacle, car le vent, avec une fixité constante, portait le ballon vers cette atmosphère incendiée.

Cet obstacle que l'on ne pouvait tourner, il fallut le franchir ; le chalumeau fut développé à toute flamme, et le Victoria parvint à six mille pieds, laissant entre le volcan et lui un espace de plus de trois cents toises. De son lit de douleur, le prêtre mourant put contempler ce cratère en feu d'où s'échappaient avec fracas mille gerbes éblouissantes. « Que c'est beau, dit-il, et que la puissance de Dieu est infinie jusque dans ses plus terribles manifestations ! Cet épanchement de laves en ignition revêtait les flancs de la montagne d'un véritable tapis de flammes ; l'hémisphère inférieur du ballon resplendissait dans la nuit ; une chaleur torride montait jusqu'à la nacelle, et le docteur Fergusson eut hâte de fuir cette périlleuse situation. Vers dix heures du soir, la montagne n'était plus qu'un point rouge à l'horizon, et le Victoria poursuivait tranquillement son voyage dans une zone moins élevée.

Learn languages from TV shows, movies, news, articles and more! Try LingQ for FREE

CHAPITRE XXII CHAPTER XXII CAPÍTULO XXII CAPÍTULO XXII

La gerbe de lumière. |sheaf|| |haz de|| The sheaf of light. — Le missionnaire.—Enlèvement dans un rayon de lumière.—Le prêtre lazariste.—Peu d'espoir.—Soins du docteur.—Une vie d'abnégation.—Passage d'un volcan. ||Abduction|||||||priest|Lazarist|||Care|||||of self-denial||| |misionero|Secuestro|||||||sacerdote|lazarista||de esperanza|Cuidados|||||||| - The missionary. — Abduction in a ray of light. — The Lazarist priest. — Little hope. — Doctor's care. — A life of self-denial. — Passage of a volcano. Fergusson projeta vers les divers points de l'espace son puissant rayon de lumière et l'arrêta sur un endroit où des cris d'épouvante se firent entendre Ses deux compagnons y jetèrent un regard avide. |||||||||||||||||||||of terror|||||||||||avid |proyecta||||||||poderoso||||||||||||de miedo|||||||||||ávido Fergusson projected his powerful ray of light towards the various points of space and stopped him on a place where cries of terror were heard. His two companions cast an eager glance. Le baobab au-dessus duquel se maintenait le  Victoria presque immobile s'élevait au centre d'une clairière ; entre des champs de sésame et de cannes à sucre, on distinguait une cinquantaine de huttes basses et coniques autour desquelles fourmillait une tribu nombreuse |||||||||||rose||||clearing||||||||sugar cane|||||||||||||of which|teemed||| |||||||||||||||clarera|||||sésamo|||||||||||||||||fourmillait||| The baobab tree above which the almost motionless Victoria stood rose in the center of a clearing; between fields of sesame and sugar cane, there were around fifty low and conical huts around which swarmed a large tribe A cent pieds au-dessous du ballon se dressait un poteau Au pied de ce poteau gisait une créature humaine, un jeune homme de trente ans au plus, avec de longs cheveux noirs, à demi nu, maigre, ensanglanté, couvert de blessures, la tête inclinée sur la poitrine, comme le Christ en croix. ||||||||||post||||||lay|||||||||||||||||||||bloodied|||||||||chest||||| |||a|||||se erguía||poste||||||gisaba||||||||||||||||||||magra||||||||||||||| A hundred feet below the balloon stood a pole At the foot of this pole lay a human creature, a young man of thirty years at most, with long black hair, half naked, thin, bloodied, covered with wounds, the head tilted on the chest, like Christ on the cross.

Quelques cheveux plus ras sur le sommet du crâne indiquaient encore la place d'une tonsure à demi effacée. |||short|||||||||||tonsure||| |||raso|||sommet||||||||tonsura|||efacada A few more short hairs on the top of the skull still indicated the place of a half-effaced tonsure. « Un missionnaire ! un prêtre ! |¡un sacerdote! s'écria Joe. —Pauvre malheureux ! répondit le chasseur.

—Nous le sauverons, Dick ! fit le docteur, nous le sauverons ! La foule des nègres, en apercevant le ballon, semblable à une comète énorme avec une queue de lumière éclatante, fut prise d'une épouvante facile à concevoir. |||||||||||||||tail|||||||terror||| |multitud|||||||||||||||||||||epouvante||| The crowd of negroes, on seeing the balloon, resembling a huge comet with a tail of bright light, was overcome with terror that was easy to imagine. A ses cris, le prisonnier releva la tête. Ses yeux brillèrent d'un rapide espoir, et sans trop comprendre ce qui se passait, il tendit ses mains vers ces sauveurs inespérés. |||||||||||||||||||||unexpected « Il vit ! il vit ! s'écria Fergusson ; Dieu soit loué ! ||||alabado cried Fergusson; God be praised! Ces sauvages sont plongés dans un magnifique effroi ! |||||||terror |||sumergidos||||efecto de miedo Nous le sauverons! Vous êtes prêts, mes amis.

—Nous sommes prêts Samuel.

—Joe, éteins le chalumeau. |||blowtorch |apaga|| L'ordre du docteur fut exécuté. Une brise à peine saisissable poussait doucement le  Victoria au-dessus du prisonnier, en même temps qu'il s'abaissait insensiblement avec la contraction du gaz. |||barely|discernible||||||||||||||||||| ||||sensible|movía||||||||||||se abaía|||||| A barely catchable breeze gently pushed the Victoria over the prisoner, at the same time as it gradually lowered with the contraction of the gas. Pendant dix minutes environ, il resta flottant au milieu des ondes lumineuses. ||||||||||waves| For about ten minutes it floated in the midst of the light waves. Fergusson plongeait sur la foule son faisceau étincelant qui dessinait ça et là de rapides et vives plaques de lumière. ||||crowd||beam|sparkling||||||||||patches|| |plongeaba|||multitud||haz de luz|brillante|||||||||||| Fergusson plunged his sparkling beam over the crowd, drawing here and there fast and vivid patches of light. La tribu, sous l'empire d'une indescriptible crainte, disparut peu à peu dans ses huttes, et la solitude se fit autour du poteau. |||||||||||||||||||||post |||el imperio||||||||||||||||||palo The tribe, under the influence of an indescribable fear, disappeared little by little in its huts, and the solitude became around the post. Le docteur avait donc eu raison de compter sur l'apparition fantastique du  Victoria qui projetait des rayons de soleil dans cette intense obscurité. The doctor had therefore been right to count on the fantastic appearance of the Victoria who projected rays of sun in this intense darkness. La nacelle s'approcha du sol. The basket approached the ground. Cependant quelques nègres, plus audacieux, comprenant que leur victime allait leur échapper, revinrent avec de grands cris. ||||||||||||returned||||cries However, a few more daring negroes, realizing that their victim was about to escape, returned with loud cries. Kennedy prit son fusil, mais le docteur lui ordonna de ne point tirer. Kennedy took his rifle, but the doctor ordered him not to shoot.

Le prêtre, agenouillé, n'ayant plus la force de se tenir debout, n'était pas même lié à ce poteau, car sa faiblesse rendait des liens inutiles. ||kneeling|not having|||||||standing|||||||||||||| |sacerdote|de rodillas||||||||||||||||pues|||hacía||| The kneeling priest, no longer having the strength to stand up, was not even bound to this post, because his weakness made links useless. Au moment où la nacelle arriva près du sol, le chasseur, jetant son arme et saisissant le prêtre à bras-le-corps, le déposa dans la nacelle, à l'instant même où Joe précipitait brusquement les deux cents livres de lest. |||||||||||tirando||||sujetar||sacerdote|||||||||||||||||||||| As the basket came close to the ground, the hunter, throwing down his weapon and grabbing the priest with a heavy hand, placed him in the basket, just as Joe abruptly precipitated the two hundred pounds of ballast. Le docteur s'attendait à monter avec une rapidité extrême ; mais, contrairement à ses prévisions, le ballon, après s'être élevé de trois à quatre pieds au-dessus du sol, demeura immobile ! The doctor expected to climb with extreme rapidity; but, contrary to his forecasts, the balloon, after having risen from three to four feet above the ground, remained motionless! « Qui nous retient ? "Who is holding us back?" » s'écria-t-il avec l'accent la terreur. Quelques sauvages accouraient en poussant, des cris féroces. ||acudían||dando||| Some savages came running, pushing ferocious cries.

« Oh ! s'écria Joe en se penchant au dehors. ||||inclinándose||fuera cried Joe, leaning out. Un de ces maudits noirs s'est accroché au-dessous de la nacelle ! ||||||clung||||| |||malditos|||acostado|||||nacelle One of those damn blacks got caught under the basket! —Dick ! —Dick! Dick ! s'écria le docteur, la caisse à eau ! ||||caja|| cried the doctor, "the water box!" Dick comprit la pensée de son ami, et soulevant une des caisses à eau qui pesait plus de cent livres, il la précipita par-dessus le bord. ||||||||levantando|||||||||||||||||| Dick understood his friend's thought, and lifting one of the water boxes that weighed over a hundred pounds, he threw it overboard.

Le  Victoria , subitement délesté, fit un bond de trois cents pieds dans les airs, au milieu de. ||suddenly|unburdened|||bond|||||||||| |||despojado|||salto|||||||||| The Victoria, suddenly relieved, jumped three hundred feet in the air, in the middle of. rugissements de la tribu, à laquelle le prisonnier échappait dans un rayon d'une éblouissante lumière. roar|||||||||||||dazzling| rugidos||||||||escapaba|||||deslumbrante| roars of the tribe, to which the prisoner escaped in a ray of dazzling light. « Hurrah ! » s'écrièrent les deux compagnons du docteur. Soudain le ballon fit un nouveau bond, qui le porta à plus de mille pieds d'élévation. ||||||bounce||||||||| ||||||salto||||||||| Suddenly the balloon jumped again, which carried it more than a thousand feet in elevation. « Qu'est-ce donc ? " What is it ? demanda Kennedy qui faillit perdre l'équilibre. |||almost|| |||falló|| asked Kennedy, who almost lost his balance. « Ce n'est rien ! c'est ce gredin qui nous lâche, » répondit tranquillement Samuel Fergusson. ||rascal|||leaves|||| ||maleducado||||||| it is this scoundrel who lets us go, "replied Samuel Fergusson quietly. Et Joe, se penchant rapidement, put encore apercevoir le sauvage, les mains étendues, tournoyant dans 1 espace, et bientôt se brisant contre terre. |||||||||||||twirling|||||||| |||||||ver|||||extendidas|girando||||||rompiéndose|| And Joe, leaning quickly, could still see the savage, his hands outstretched, spinning in space, and soon breaking against the ground. Le docteur écarta alors les deux fils électriques, et l'obscurité redevint profonde. ||parted||||||||| The doctor then pushed aside the two electric wires, and the darkness became deep again. Il était une heure du matin.

Le Français évanoui ouvrit enfin les yeux. ||fainted|||| ||évanoui|||| The passed out Frenchman finally opened his eyes.

« Vous êtes sauvé, lui dit le docteur. "You are saved," said the doctor.

—Sauvé, répondit-il en anglais, avec un triste sourire, sauvé d'une mort cruelle ! "Saved," he replied in English, with a sad smile, saved from a cruel death! Mes frères, je vous remercie ; mais mes jours sont comptés, mes heures même, et je n'ai plus beaucoup de temps à vivre ! |||||||||counted|||||||||||| ||||gracias||||||||||||||||| My brothers, thank you; but my days are numbered, my hours even, and I don't have much time left to live! Et le missionnaire, épuisé, retomba dans son assoupissement. |||exhausted||||dozing |||agotado|retomó|||sueño And the missionary, exhausted, fell back into his drowsiness.

« Il se meurt, s'écria Dick. ||muere|| "He is dying," cried Dick. —Non, non, répondit Fergusson en se penchant sur lui, mais il est bien faible ; couchons-le sous la tente. ||||||||||||||let us lay down|||| ||||||se inclinando||||||||acostemos||bajo||tela "No, no," replied Fergusson, bending over him, "but he is very weak; let's put him under the tent. Ils étendirent doucement sur leurs couvertures ce pauvre corps amaigri, couvert de cicatrices et de blessures encore saignantes, où le fer et le feu avaient laissé en vingt endroits leurs traces douloureuses. |extendieron||||mantas||||amaigri||||||||sangrantes|||hierro||||||||||| They gently spread over their blankets this poor emaciated body, covered with scars and wounds still bleeding, where the iron and the fire had left their painful traces in twenty places. Le docteur fit, avec un mouchoir, un peu de charpie qu'il étendit sur les plaies après les avoir lavées ; ces soins, il les donna adroitement avec l'habileté d'un médecin ; puis, prenant un cordial dans sa pharmacie, il en versa quelques gouttes sur les lèvres du prêtre. |||with||handkerchief||||lint|||||wounds||||||||||||the skill||||||||||||applied||||||| |||||pañuelo||||gasa||extendió|||heridas||||||cuidados||||||la habilidad||||tomando||cordial||||||||||||| The doctor made a little lint with a handkerchief, which he spread over the wounds after washing them; this care he skillfully gave with the skill of a doctor; then, taking a cordial from his pharmacy, he poured a few drops on the priest's lips. Celui-ci pressa faiblement ses lèvres compatissantes et eut à peine la force de dire : « Merci ! ||||||compassionate||||||||| ||||||compasivas||||||||| He pressed his sympathetic lips weakly and barely had the strength to say, "Thank you! merci ! Le docteur comprit qu'il fallait lui laisser un repos absolu ; il ramena les rideaux de la tente, et revint prendre la direction du ballon. |||||||||||drew back||curtains|||||||||| |||||||||||ramó||cortinas|||||||||| The doctor understood that he should be given absolute rest; he brought back the curtains of the tent, and returned to take the direction of the ball. Celui-ci, en tenant compte du poids de son nouvel hôte, avait été délesté de prés de cent quatre-vingts livres ; il se maintenait donc sans l'aide du chalumeau. |||holding|||||||host|||unburdened|||||||||||||||bellows |||teniendo|||||||huésped|||aliviado||près||||ochenta||||||||| The latter, taking into account the weight of its new host, had been relieved of nearly one hundred and eighty pounds; it was therefore maintained without the aid of the torch. Au premier rayon du jour, un courant le poussait doucement vers l'ouest-nord-ouest. ||rayo||||||pulsaba||||| At the first ray of the day, a current gently pushed it towards the west-northwest. Fergusson alla considérer pendant quelques instants le prêtre assoupi. ||||||||dozing |va a|||||||dormido Fergusson went to consider the drowsy priest for a few moments.

« Puissions-nous conserver ce compagnon que le ciel nous a envoyé dit le chasseur. podamos||||||||||||| "May we keep this companion whom heaven sent us," said the hunter. As-tu quelque espoir ? Do you have any hope

—Oui, Dick, avec des soins, dans cet air si pur. ||||care||||| "Yes, Dick, with care, in that pure air."

—Comme cet homme a souffert ! dit Joe avec émotion Savez-vous qu'il faisait là des choses plus hardies que nous, en venant seul au milieu de ces peuplades ! ||||||||||||daring||||||||||tribes ||||||||||||arriesgadas||||||||||tribus said Joe with emotion. Do you know that he was doing more daring things there than we were, coming alone among these peoples! —Cela n'est pas douteux, » répondit le chasseur. "There is no doubt about it," replied the hunter. Pendant toute cette journée, le docteur ne voulut pas que le sommeil du malheureux fut interrompu ; c'était un long assoupissement, entrecoupé de quelques murmures de souffrance qui ne laissaient pas d'inquiéter Fergusson. |||||||||||||||||||dozing|interrupted||||||||||| |||||||||||||||||||sueño|entrecortado||||||||||| During this whole day, the doctor did not want the poor man's sleep to be interrupted; it was a long drowsiness, interspersed with a few murmurs of suffering that left Fergusson worried. Vers le soir, le  Victoria demeurait stationnaire au milieu de l'obscurité, et pendant cette nuit, tandis que Joe et Kennedy se relayaient aux côtés du malade, Fergusson veillait à la sûreté de tous. ||||Victoria|remained||||||||||||||||||||||was keeping watch||||| |||||||||||||||||||||se relevaban||lados||||velaba|||seguridad|| Towards evening, the Victoria remained stationary in the middle of the darkness, and during that night, while Joe and Kennedy took turns alongside the patient, Fergusson took care of everyone's safety. Le lendemain au matin, le  Victoria avait à peine dérivé dans l'ouest La journée s'annonçait pure et magnifique. ||||||||||||||was shaping up||| The next morning, the Victoria had barely drifted west. The day was shaping up to be pure and magnificent. Le malade put appeler ses nouveaux amis d'une voix meilleure. el||||||||| The patient was able to call his new friends with a better voice. On releva les rideaux de la tente, et il aspira avec bonheur l'air vif du matin. |releva||cortinas||||||aspiró|||||| They raised the curtains of the tent, and he happily sucked in the crisp morning air. « Comment vous trouvez-vous ? "How do you find yourself?" lui demanda Fergusson . asked Fergusson.

—Mieux peut-être, répondit-il. Mais vous, mes amis, je ne vous ai encore vus que dans un rêve ! But you, my friends, I have only seen you in a dream! A peine puis-je me rendre compte de ce qui s'est passé ! Hardly can I realize what has happened! Qui êtes-vous, afin que vos noms ne soient pas oubliés dans ma dernière prière ? ||||||||||||||oración Who are you, so that your names are not forgotten in my last prayer?

—Nous sommes des voyageurs anglais, répondit Samuel ; nous avons tenté de traverser l'Afrique en ballon, et, pendant notre passage, nous avons eu le bonheur de vous sauver. |||||||||tried||||||||||||||||| |||||||||intentado||||||||||||||||| "We are English travelers," replied Samuel; we tried to cross Africa in a balloon, and, during our passage, we were fortunate to save you. —La science a ses héros, dit le missionnaire - Science has its heroes, said the missionary

—Mais la religion a ses martyrs, répondit l'Écossais. "But religion has its martyrs," replied the Scot. —Vous êtes missionnaire ? "Are you a missionary?" demanda le docteur.

—Je suis un prêtre de la mission des Lazaristes. |||sacerdote||||| “I am a priest of the mission of the Lazarists. Le ciel vous a envoyés vers moi, le ciel en soit loué ! |||||||||||praised |||||||||||alabado Heaven sent you to me, Heaven be praised! Le sacrifice de ma vie était fait ! The sacrifice of my life was made! Mais vous venez d'Europe Parlez-moi de l'Europe, de la France ! But you come from Europe Tell me about Europe, France! Je suis sans nouvelles depuis cinq ans ? I haven't heard from you for five years?

—Cinq ans, seul, parmi ces sauvages ! —Five years, alone, among these savages! s'écria Kennedy. —Ce sont des âmes à racheter, dit le jeune prêtre, des frères ignorants et barbares, que la religion seule peut instruire et civiliser. |||souls||redeem||||||||||||||||| |||almas||redimir||||||||||||||||| "They are souls to be redeemed," said the young priest, "ignorant and barbarous brothers, whom religion alone can instruct and civilize." Samuel Fergusson, répondant au désir du missionnaire, l'entretint longuement de la France. ||responding|||||entertained|||| ||||deseo|||lo entretuvo|||| Samuel Fergusson, responding to the missionary's desire, talked to him at length about France. Celui-ci l'écoutait avidement et des larmes coulèrent de ses yeux. He|||||||flowed||| The latter listened eagerly and tears streamed from his eyes. Le pauvre jeune homme prenait tour à tour les mains de Kennedy et de Joe dans les siennes, brûlantes de fièvre ; le docteur lui prépara quelques tasses de thé qu'il but avec plaisir ; il eut alors la force de se relever un peu et de sourire en se voyant emporté dans ce ciel si pur ! |||||||||||||||||his|burning||fever||||||||||||||||||||lift|||||||||carried||||| |||||||turno||||||||||suyas|ardientes|||||||||||||||||||||||||||||||emporté||||| The poor young man took turns taking Kennedy and Joe's hands in his, burning with fever; the doctor prepared him a few cups of tea which he drank with pleasure; he then had the strength to get up a little and smile when he saw himself carried away in this sky so pure! « Vous êtes de hardis voyageurs, dit-il, et vous réussirez dans votre audacieuse entreprise ; vous reverrez vos parents, vos amis, votre patrie, vous !... |||bold|||||||||bold|||||||||| |||osados||||||||||||verán||||||| "You are bold travelers," he said, "and you will succeed in your audacious enterprise; you will see your parents, your friends, your homeland, you! ... La faiblesse du jeune prêtre devint si grande alors, qu'il fallut le coucher de nouveau. ||||sacerdote|||||||||| The young priest's weakness became so great that he had to go to bed again. Une prostration de quelques heures le tint comme mort entre les mains de Fergusson. ||||||held||||||| |prostración|||||tint||||||| A prostration of a few hours held him dead in the hands of Fergusson. Celui-ci ne pouvait contenir son émotion ; il sentait cette existence s'enfuir. |||||||||||huir The latter could not contain his emotion; he felt this existence flee. Allaient-ils donc perdre si vite celui qu'ils avaient arraché au supplice ? |||||||||rescued|| |||||||||arrachado|| Were they going to lose the one they had wrested from the torture so quickly? Il pansa de nouveau les plaies horribles du martyr et dut sacrifier la plus grande partie de sa provision d'eau pour rafraîchir ses membres brûlants. |||||wounds||||||||||||||||||| |pansa||||heridas||||||||||||||||||| He healed the horrible wounds of the martyr again and had to sacrifice most of his water supply to cool his burning limbs. Il l'entoura des soins les plus tendres et les plus intelligents. |la rode||cuidados||||||| He surrounded him with the most tender and intelligent care. Le malade renaissait peu à peu entre ses bras, et reprenait le sentiment, sinon la vie. ||was coming back||||||||||||| ||||||||||recuperaba||||| The patient was reborn little by little in his arms, and resumed feeling, if not life.

Le docteur surprit son histoire entre ses paroles entrecoupées. ||surprised|||||| ||sorprendió|||||| The doctor surprised his story between his broken words.

« Parlez votre langue maternelle, lui avait-il dit ; je la comprends, et cela vous fatiguera moins. "Speak your mother tongue," he said to her; I understand it, and it will tire you less. Le missionnaire était un pauvre jeune du village d'Aradon, en Bretagne, en plein Morbihan ; ses premiers instincts l'entraînèrent vers la carrière ecclésiastique ; à cette vie d'abnégation il voulut encore joindre la vie de danger, en entrant dans l'ordre des prêtres de la Mission, dont saint Vincent de Paul fut le glorieux fondateur ; à vingt ans, il quittait son pays pour les plages inhospitalières de l'Afrique. ||||||||||||||||||||||||life|self-denial||||||||||||||||||||||||||||||||||||shores|inhospitable|| ||||||||d'Aradon||Bretaña|||Morbihan||||lo llevaron||||ecclesiástica||||||||||||||||||||||de la que||||||||||||||||||playas|inhospitalarias|| The missionary was a poor young man from the village of Aradon, in Brittany, in the heart of Morbihan; his first instincts led him towards the ecclesiastical career; to this life of self-denial he still wanted to join the life of danger, by entering the order of the priests of the Mission, of which Saint Vincent de Paul was the glorious founder; at twenty, he left his country for the inhospitable beaches of Africa. Et de là peu à peu, franchissant les obstacles, bravant les privations, marchant et priant, il s'avança jusqu'au sein des tribus qui habitent les affluents du Nil supérieur ; pendant deux ans, sa religion fut repoussée, son zèle fut méconnu, ses charités furent malaisés ; il demeura prisonnier de l'une des plus cruelles peuplades du Nyambarra, en butte à mille mauvais traitements. ||||||||||||||praying||||midst||||||affluents||||||||||repelled||zeal||unrecognized|||||||||||||||||butte|||| |||||||||desafiando|||||orando||||||||habitan||||||||||||repulsada||zelo||méconnu||caridades||maléses|||||||||||||butte|||| And from there little by little, crossing obstacles, braving privations, walking and praying, he advanced to the bosom of the tribes which inhabit the tributaries of the upper Nile; for two years his religion was rejected, his zeal was ignored, his charities were difficult; he remained a prisoner of one of the cruelest tribes in Nyambarra, subjected to a thousand ill-treatments. Mais toujours il enseignait, il instruisait, il priait. |||enseñaba||instruía|| But still he taught, he instructed, he prayed. Cette tribu dispersée et lui laissé pour mort après un de ces combats si fréquents de peuplade à peuplade, au lieu de retourner sur ses pas, il continua son pèlerinage évangélique. |||||||||||||||||||||||||||||pilgrimage| ||dispersa|||||||||||||||||||||||||||peregrinaje| This dispersed tribe and left him for dead after one of these frequent battles from tribe to tribe, instead of retracing his steps, he continued his evangelical pilgrimage. Son temps le plus paisible fut celui où on le prit pour un fou il s'était familiarisé avec les idiomes de ces contrées ; il catéchisait. ||||||||||||||||||||||||catechized ||||||||||||||||||||||||catequizaba His most peaceful time was when he was taken for a madman; he had become familiar with the idioms of these countries; he was catechizing. Enfin, pendant deux longues années encore, il parcourut ces régions barbares, poussé par cette force surhumaine qui vient de Dieu ; depuis un an, il résidait dans cette tribu des Nyam-Nyam, nommée Barafri, l'une des plus sauvages. |||||||||||||||||||||||||||||||llamada||||| Finally, for two long years yet, he traversed these barbaric regions, impelled by this superhuman force which comes from God; for the past year, he had resided in this tribe of Nyam-Nyam, called Barafri, one of the wildest. Le chef étant mort il y a quelques jours, ce fut à lui qu'on attribua cette mort inattendue ; on résolut de l'immoler ; depuis quarante heures déjà durait son supplice ; ainsi que l'avait supposé le docteur, il devait mourir au soleil de midi. ||||||||||||||attributed|||||||immolate|||||||torture||||||||||||| ||||||||||||||atribuyó|||inesperada||||inmolarlo|||||||suplicio||||||||||||| The chief having died a few days ago, it was to him that this unexpected death was attributed; they resolved to sacrifice him; for forty hours already had lasted his ordeal; as the doctor had supposed, he was to die in the midday sun. Quand il entendit le bruit des armes à feu, la nature l'emporta : « A moi ! |||||||||||took over|| When he heard the sound of the guns, nature prevailed: "Mine! à moi ! to me ! » s'écria-t-il, et il crut avoir rêvé, lorsqu'une voix venue du ciel lui lança des paroles de consolation. He cried, and he thought he was dreaming, when a voice from heaven sent words of consolation. « Je ne regrette pas, ajouta-t-il, cette existence qui s'en va, ma vie est Dieu ! ||||||||||se||||| "I do not regret," he added, "this existence which is going away, my life is God!" —Espérez encore, lui répondit le docteur ; nous sommes près de vous ; nous vous sauverons de la mort comme nous vous avons arraché au supplice. Hope|||||||||||||||||||||pulled|| esperen|||||||||||||||||||||arrachado||suplicio "Hope again," replied the doctor; we are near you; we will save you from death as we have wrested you from torture.

—Je n'en demande pas tant au ciel, répondit le prêtre résigné ! ||||||||||resigned ||||||||||resignado "I do not ask so much from heaven," replied the resigned priest! Béni soit Dieu de m'avoir donné avant de mourir cette joie de presser des mains amies, et d'entendre la langue de mon pays. Blessed|||||||||||||||||||||| Bendito||||||||||||apretar|||||||||| Blessed be God for having given me before my death this joy of pressing with friendly hands, and hearing the language of my country. Le missionnaire s'affaiblit de nouveau. ||se debilita|| The missionary weakens again. La journée se passa ainsi entre l'espoir et la crainte, Kennedy très ému et Joe s'essuyant les yeux à l'écart. |||||||||||||||wiping||||the sidelines ||||||||||||emotivo|||se secaba||||a un lado The day thus passed between hope and fear, Kennedy very moved and Joe wiping his eyes apart. Le  Victoria faisait peu de chemin, et le vent semblait vouloir ménager son précieux fardeau. |||||||||||spare|||burden |||||||||||mimar|||fardo The Victoria was making very little progress, and the wind seemed to want to spare its precious burden.

Joe signala vers le soir une lueur immense dans l'ouest. ||||||luz||| Joe reported an immense glow in the west towards evening. Sous des latitudes plus élevées, on eût pu croire une vaste aurore boréale ; le ciel paraissait en feu. At higher latitudes, one would have thought a vast aurora borealis; the sky seemed to be on fire. Le docteur vint examiner attentivement ce phénomène. The doctor came to examine this phenomenon carefully.

« Ce ne peut être qu'un volcan en activité, dit-il. "It can only be an active volcano," he says. —Mais le vent nous porte au-dessus, répliqua Kennedy. ||||||arriba|| "But the wind carries us over," replied Kennedy.

—Eh bien ! -Well ! nous le franchirons à une hauteur rassurante. ||||||reassurante we will cross it at a reassuring height. Trois heures après le  Victoria se trouvait en pleines montagnes ; sa position exacte était par 24° 15' de longitude et 4° 42' de latitude ; devant lui, un ciel embrasé déversait des torrents de lave en fusion, et projetait des quartiers de roches à une grande élévation ; il y avait des coulées de feu liquide qui retombaient en cascades éblouissantes. ||||||||||||||||||||||||ablaze|poured|||||||||||||||||||||flows||||||||dazzling ||||||||||||||||||||delante de||||embrasado|vertía||||||||||cuartiers|||||||||||coulées||||||||éblouissantes Three hours later the Victoria was in the middle of the mountains; its exact position was at 24 ° 15 'longitude and 4 ° 42' latitude; before him, a blazing sky poured torrents of molten lava, and projected quarters of rock at a great elevation; there were streams of liquid fire that fell in dazzling waterfalls. Magnifique et dangereux spectacle, car le vent, avec une fixité constante, portait le ballon vers cette atmosphère incendiée. |||||||||fijeza|||||||| Magnificent and dangerous spectacle, because the wind, with a constant fixity, carried the balloon towards this burned atmosphere.

Cet obstacle que l'on ne pouvait tourner, il fallut le franchir ; le chalumeau fut développé à toute flamme, et le  Victoria parvint à six mille pieds, laissant entre le volcan et lui un espace de plus de trois cents toises. ||||||||||cross|||||||||||||||||||||||||||||fathoms |||||||||||||||||||||parvió|||||||||||||||||| This obstacle which could not be overcome had to be overcome; the torch was developed with all flame, and the Victoria reached six thousand feet, leaving between the volcano and him a space of more than three hundred toises. De son lit de douleur, le prêtre mourant put contempler ce cratère en feu d'où s'échappaient avec fracas mille gerbes éblouissantes. |||||||||||||||||||showers|dazzling |||||||||||||||se escapaban||estruendo||chorros|deslumbrantes From his bed of pain, the dying priest could contemplate this burning crater from which a thousand dazzling sheaves escaped with a crash. « Que c'est beau, dit-il, et que la puissance de Dieu est infinie jusque dans ses plus terribles manifestations ! "How beautiful it is," said he, "and how infinite is the power of God even in its most terrible manifestations!" Cet épanchement de laves en ignition revêtait les flancs de la montagne d'un véritable tapis de flammes ; l'hémisphère inférieur du ballon resplendissait dans la nuit ; une chaleur torride montait jusqu'à la nacelle, et le docteur Fergusson eut hâte de fuir cette périlleuse situation. |outpouring|||||covered|||||||||||||||resplended|in|||||||||||||||||||perilous| |derrame|||||revestía|||||||||||||||resplandecía||||||||||||||||prisa||||peligrosa| This effusion of lava in ignition covered the sides of the mountain with a veritable carpet of flames; the lower hemisphere of the balloon shone in the night; torrid heat rose to the basket, and Doctor Fergusson was in haste to flee from this perilous situation. Vers dix heures du soir, la montagne n'était plus qu'un point rouge à l'horizon, et le  Victoria poursuivait tranquillement son voyage dans une zone moins élevée. By ten o'clock in the evening, the mountain was only a red dot on the horizon, and the Victoria was quietly continuing its journey in a lower area.