Journal en français facile 05/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Romain, bonsoir à toutes et à tous.
RA : À la Une ce soir, des applaudissements en Birmanie. Applaudissements pour les rébellions ethniques qui désormais soutiennent les manifestants. Pour les contestataires, c'est une nouvelle manière de défier la junte au pouvoir.
ZK : Un enfant tué dans l'est de l'Ukraine. Kiev répond aux accusations des séparatistes pro-russes.
RA : Dans ce Journal en français facile également reportage au Pérou à six jours des élections présidentielle et législatives.
ZK : Et puis, un nom du téléphone portable qui arrête cette activité : il s'agit de LG, deuxième fabricant sud-coréen d'électroménager.
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ZK : En Birmanie, les opposants à la junte continuent de défier le pouvoir.
RA : Cela fait maintenant plus de deux mois que des militaires ont pris le pouvoir lors d'un coup d'État condamné par la communauté internationale. Depuis, la junte réprime toute contestation ce qui a déjà conduit à la mort de plus de 560 civils. Mais cela n'empêche pas les manifestants de continuer à descendre tous les jours dans la rue. Et de proposer de nouvelles idées pour faire pression sur les militaires. La preuve avec Christophe Paget.
Pour le dimanche de Pâques, ils avaient partagé sur les réseaux sociaux des œufs anti-junte, décorés de messages contre le régime : « sauvez la Birmanie », « nous voulons la démocratie ». Ce lundi, c'est un appel à applaudir les rébellions ethniques qui soutiennent le mouvement qui avait été lancé. Et de fait, selon les images publiées sur les réseaux sociaux, des femmes revêtues de leurs jupes traditionnelles sont descendues dans les rues de Sagaing, dans le centre du pays, et ont applaudi pendant cinq minutes, sans s'arrêter. Une scène qui s'est reproduite ailleurs en Birmanie. Car, dimanche, les dix principaux groupes ethniques armés qui avaient signé un cessez-le-feu en 2015 avec les militaires ont apporté leur soutien au mouvement de désobéissance civile, ainsi qu'à l'abolition de la Constitution rédigée par les militaires en 2008 et à son remplacement par une charte rédigée par les mouvements opposés à la junte. « Le processus de paix a été violé par les militaires », explique ce lundi le général Yawd Serk, déplorant un bain de sang parmi les civils. Yawd Serk qui dirige une de ces rébellions, le Conseil de restauration de l'État Shan, et qui affirme que l'accord de cessez-le-feu de 2015 est suspendu, mais précise-t-il, pas rompu.
RA : Christophe Paget. Et une nouvelle victime à déplorer ce lundi, un homme de 25 ans abattu par les militaires, six autres personnes blessées dans le nord de la Birmanie.
ZK : Une spectaculaire évasion dans le sud-est du Nigéria.
RA : Tout a commencé par une attaque survenue la nuit dernière. Des hommes armés non identifiés qui ont fait irruption à bord de plusieurs véhicules, et qui ont libéré de force plus de 1 800 détenus qui se retrouvent aujourd'hui dans la nature. Le président nigérian Muhammadu Buhari a condamné cette attaque qualifiant ses auteurs de « terroristes » et « d'anarchistes ».
ZK : Un drame qui renforce les tensions entre l'Ukraine et les séparatistes pro-russes.
RA : On rappelle la situation dans l'est de l'Ukraine : la République de Donetsk est une République autoproclamée, c'est-à-dire qu'elle s'est proclamée République tout seule. Elle a fait sécession de l'Ukraine, elle a quitté l'Ukraine. Elle est peuplée de séparatistes qui soutiennent la Russie. Et donc ces autorités ont accusé ce week-end les forces ukrainiennes d'avoir tué un enfant à l'aide d'un drone. La Russie va dans le même sens, de ces accusations. Mais les circonstances de cette mort restent floues, Anastasia Becchio.
Dans le communiqué publié sur son site, le Comité d'enquête de Russie affirme qu'un « enfant de 5 ans » a été tué vendredi par l'explosion d'une munition dans la cour d'une maison, lors d'une « attaque » ukrainienne « avec des armements lourds et des drones ». Cette information a abondamment été relayée et commentée dans les médias russes et sur les réseaux sociaux russes et ukrainiens. Le site StopeFake Ukraine dénonce une manipulation. Il soutient que le village d'Alexandrivské où l'attaque se serait produite, se trouve trop loin de la ligne de front et qu'un drone ukrainien ne pourrait pas parcourir cette distance. Côté russe, le président de la Douma, Viatcheslav Volodine, s'en est pris au président Zelensky l'accusant d'avoir ordonné l'attaque et appelant à l'expulsion de l'Ukraine du Conseil de l'Europe. Dans le même temps, le porte-parole du Kremlin affirme ne pas disposer « d'informations vérifiées sur la mort de cet enfant », tout en disant ne pas avoir de raison de douter de sa véracité : « difficile d'imaginer que l'on puisse fabriquer de fausses informations sur la mort d'un enfant », souligne Dmitri Peskov. Cela s'est pourtant produit plus d'une fois au cours de cette guerre dans l'est de l'Ukraine, notamment en 2014 : la première chaine de télévision russe, avait alors inventé une « crucifixion » d'enfant en public.
RA : Cette affaire intervient alors que la semaine dernière l'Ukraine avait accusé la Russie de mobiliser des soldats et du matériel à ses frontières. Ce qui inquiète fortement la communauté internationale.
ZK : Et puis concernant la Russie, la décision aujourd'hui de Vladimir Poutine.
RA : Le président russe a signé une loi lui permettant de se présenter pour deux nouveaux mandats présidentiels. Cela veut dire que Vladimir Pourine pourrait rester au pouvoir jusqu'en 2036. Cette loi n'est pas une surprise, le texte avait été adopté par le Parlement le mois dernier, après un référendum constitutionnel organisé à l'été 2020.
ZK : Direction maintenant le Pérou, à six jours d'élections présidentielle et législatives.
RA : Ce sera dimanche, c'est un nouveau paysage politique qui est attendu car depuis le mois de novembre c'est un président par intérim qui dirige le pays. Le Pérou étant touché par une crise politique importante. La question est de savoir qui sera le nouvel homme fort du pays, et sur ce point l'incertitude est totale : pour le moment aucun candidat à la présidentielle ne dépasse les 15% d'intention de vote. Et plus d'un électeur sur trois affirme ne pas encore savoir pour qui voter. Y compris à Cusco, ville de la cordillère des Andes historiquement de gauche. C'est là que s'est rendue pour RFI Wyloën Munhoz-Boillot. Reportage.
Juan est guide touristique à Cusco. Comme une bonne partie de ses compatriotes, il ne sait toujours pas pour quel candidat ni pour quel parti voter lors de l'élection présidentielle et législative du 11 avril prochain : « L'autre jour, on s'est réunis avec une quinzaine d'amis et la plupart d'entre nous n'ont toujours pas déterminé leur vote, parce que la majorité des candidats sont impliqués dans des faits de corruption. On a affaire à une classe politique corrompue. Quand on leur fait confiance, ça finit toujours mal. » En effet, depuis trois décennies, tous les anciens chefs d'État péruviens ont fini en prison ou font l'objet d'enquêtes pour corruption, comme huit actuels candidats à la présidentielle et une dizaine de candidats au Parlement. De quoi alimenter la méfiance et donc l'indécision, y compris chez les jeunes électeurs. John Solis, étudiant en droit à Cusco, fait partie des milliers de jeunes qui sont descendus dans la rue à travers tout le pays en novembre dernier pour défendre la démocratie et qui ont réussi à faire tomber le gouvernement d'alors. Pourtant l'engouement et l'espoir de changement en faveur des citoyens, nés de ce mouvement, sont vite retombés : « Aucun candidat ne fait de réelles propositions pour affronter les conséquences de la pandémie, alors qu'il y a pleins de gens sans travail. » L'économie, la santé et l'éducation, thèmes chers aux Péruviens, sont en effet peu présents dans la campagne, où les attaques personnelles prévalent sur le contenu. Malgré tout, selon un récent sondage, 80% des électeurs iront voter le 11 avril, car le vote est obligatoire au Pérou, mais l'indécision devrait persister jusqu'au dernier moment dans un pays où un électeur sur cinq décide de son vote le jour même du scrutin. Wyloën Munhoz-Boillot, Cusco, RFI.
ZK : Dans l'actualité économique, une décision importante sur le marché des smartphones.
RA : LG l'un des plus grands constructeurs de téléphones portables sud-coréens annonce qu'il met fin à cette activité. Aujourd'hui, cette branche est déficitaire, en d'autres mots elle fait perdre de l'argent à l'entreprise qui a donc décidé de réorienter l'activité vers des secteurs qui rapportent davantage. À Séoul pour RFI, Nicolas Rocca.
Deux mois après avoir déclaré que toutes les possibilités étaient ouvertes au sujet de sa division de téléphone portable, LG a décidé de mettre fin au suspense. L'entreprise qui a été un temps le cinquième constructeur de téléphone portable au monde a tenté sans succès de convaincre l'entreprise vietnamienne Vingroup et l'allemande Volkswagen de racheter son activité. LG représentait encore 2% de part de marché cette année, mais n'a pas fait le poids face au géant Samsung et à la concurrence des voisins chinois. Ce 23e trimestre de perte consécutive aura eu raison de la marque de téléphonie. Pas de panique pour les utilisateurs de téléphone portable LG, l'entreprise continuera à fournir des services et de l'entretien à ses clients. Les téléphones de la marque seront disponibles au moins jusqu'au 31 juillet, date officielle de la sortie du marché. Désormais, pour l'un des plus importants conglomérats de Corée du Sud, l'objectif est de se concentrer sur les véhicules électriques, la robotique et l'intelligence artificielle. L'entreprise a également affirmé qu'elle continuera ses investissements en recherche et développement dans le secteur de la téléphonie avec en ligne de mire l'objectif de la 6G.
RA : C'est la fin du Journal en français facile.