Journal en français facile 06/07/2021 20h00 GMT
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À la Une ce soir, en Biélorussie la condamnation d'une figure de l'opposition. Viktor Babaryko écope d'une peine de 14 ans de prison officiellement pour corruption. Mais pour ses soutiens cela ne fait pas de doute : il est une nouvelle victime de la répression des autorités.
Les autorités de Hong Kong balaient les craintes des géants de l'internet, elles rejettent ces craintes. Ces derniers menacent de quitter le territoire en raison d'une nouvelle loi sur la protection de la vie privée.
Et puis la mort d'Axel Kahn. Médecin, généticien français. Homme médiatique. Il a été emporté par un cancer à l'âge de 76 ans. Retour sur sa carrière à la fin de cette édition.
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RA : C'est une nouvelle étape dans la répression qui est menée en Biélorussie. Viktor Babaryko a été condamné aujourd'hui à 14 ans de prison pour corruption. Viktor Babaryko, ancien banquier et ancien candidat à l'élection présidentielle de 2020, il était même considéré comme l'adversaire le plus sérieux au président Alexandre Loukachenko. Rappelons que c'est la réélection de Loukachenko qui a déclenché un mouvement de protestation historique en Biélorussie et qui est depuis durement réprimé. Viktor Babaryko n'avait pas pu mener sa candidature jusqu'au bout car il avait été arrêté en juin 2020, deux mois avant l'élection. Aujourd'hui, le voilà donc condamné, officiellement pour blanchiment d'argent. Mais pour ses soutiens cela ne fait aucun doute : il a été sanctionné en raison de ses ambitions politiques. Anastasia Becchio.
« Une peine insensée visant un homme qui avait décidé de se lancer en politique et qui (…) a réveillé le pays d'un long sommeil » : ces mots sont ceux de l'opposante en exil Svetlana Tikhanovskaïa sur Telegram. C'est elle qui avait dû reprendre le flambeau, lorsque l'ex-banquier, puis son époux le blogueur Sergueï Tikhanovski, avaient été arrêtés. Viktor Babaryko avait quitté la tête de Belgazprombank, une filiale du géant russe Gazprom pour se lancer en politique au printemps 2020. En quelques semaines, son équipe avait réuni 435 000 signatures de soutien, un record pour un opposant en Biélorussie. Mais le jour où il s'est rendu à la Commission centrale électorale avec ses parrainages sous le bras, il a été arrêté en compagnie de son fils. L'affaire a été jugée par la Cour suprême, ce qui empêche Viktor Babariko de se pourvoir en appel. Lui a toujours clamé son innocence et a refusé de plaider coupable, contrairement à d'autres ex employés de sa banque, qui ont témoigné contre lui et ont été condamnés à des peines moins lourdes, de trois à six ans de prison. Après la répression des manifestations post-électorales et depuis la récente adoption d'un nouveau volet de sanctions européennes, le régime biélorusse s'est encore plus crispé, s'attaquant aux médias indépendants et maintenant politologue et aux chercheurs indépendants. Plusieurs ont dû fuir à l'étranger, d'autres ont été arrêtés.
RA : Anastasia Becchio.
Des inquiétudes à nouveau à propos de la politique menée à Hong Kong. Et cette fois ces inquiétudes sont exprimées par les géants de l'internet : ils menacent de quitter le territoire si la nouvelle loi sur la protection de la vie privée entre en vigueur. Une lettre dans ce sens a été envoyée aux autorités, signées notamment de Google, Facebook, Twitter ou encore Apple. Les autorités qui ont répondu à cette initiative, ce matin, par la voix de Carrie Lam, la cheffe de l'exécutif à Hong Kong, et cette dernière ne semble pas prête à changer quoi que ce soit, Christophe Paget.
« L'idéal serait d'apaiser les craintes lorsque nous préparons la loi. Mais parfois cela se fait au moment de la mise en œuvre… » : Carrie Lam a été on ne peut plus claire, le texte passera, et rapidement. Il est censé faciliter la lutte contre le « doxing », la divulgation de données sur internet, largement utilisée en 2019 par les contestataires, lors des manifestations pro-démocratie, pour révéler des données personnelles de la police, de juges ou encore de responsables locaux - les pro-Pékin faisaient de même. Google, Facebook ou Twitter s'opposent eux aussi à cette pratique, mais ils craignent que la loi -très vague- ne permette surtout de cibler n'importe quel partage d'informations en ligne, et de tenir légalement responsables les entreprises et leurs employés pour les contenus postés par les internautes. « Tout cela, c'est de la calomnie comme cela l'a été pour la loi sur la sécurité nationale », a assuré Carrie Lam. Une comparaison qui n'a pas dû rassurer les géants de l'internet : depuis son adoption l'an dernier, cette loi est utilisée pour faire taire toute forme de contestation. Ce mardi, la cheffe de l'exécutif s'est ainsi concentrée sur les adolescents, invitant parents, enseignants et chefs religieux à dénoncer aux autorités ceux qui violent la loi, et pour cela surveiller leur comportement - manifestement aussi sur internet.
RA : Également en Asie, la pandémie de Covid-19 qui frappe durement l'Indonésie actuellement. En cause le variant Delta. Les autorités sont totalement dépassées par l'afflux de malades. Les hôpitaux manquent d'oxygène, aujourd'hui le gouvernement a dû importer de l'oxygène de Singapour pour les patients qui se trouvent en détresse respiratoire. Ce mardi, l'Indonésie a annoncé que 728 personnes étaient mortes du Covid-19, c'est un record.
Record également en Russie où 737 décès ont été enregistrés en 24 heures. Face à cette situation, certaines régions du monde prennent à nouveau des mesures de restriction. C'est le cas de la Catalogne dans le nord-est de l'Espagne, où seront fermés à partir de la fin de la semaine les discothèques et autres lieux de divertissement nocturnes dans des espaces clos.
En raison de la pandémie, c'était une année particulière pour les lycéens qui passaient le baccalauréat en France. Les préparations se sont faites le plus souvent à distance ou en demi-groupe, des épreuves ont dû être annulées. Les résultats ont été rendus aujourd'hui, chaque année, c'est toujours la même excitation et la même angoisse à la publication de ces résultats. Laurence Theault s'est rendu devant un lycée du 15e arrondissement de Paris. Reportage.
L'annonce des résultats du baccalauréat a pris du retard, les lycéens piétinent, l'attente et longue, mais on ose tout de même poser la question : dans quel esprit vous êtes ? « Si je l'ai, je l'ai, si je l'ai pas, je l'ai pas… » « Moi, un peu de peur quand même, parce que je n'ai pas envie d'aller en rattrapage. » « Si je l'ai, c'est limite. » Cheveux ondulés coupés au carré, regard bleu, Sacha veut connaitre le grand frisson : « Je pense l'avoir déjà, mais il y a quand même ce stress d'aller voir la liste, chercher son nom… Du coup, je vais le vivre ce matin ! » Les portes finissent par s'ouvrir, les résultats s'affichent et ça donne ça : il y a les très heureux : « Soulagement. » « Je viens de voir le tableau et j'ai eu mon bac avec mention Assez bien. Donc je suis très heureux aujourd'hui ! » ; les moyennement heureux : « Admise. Sans mention, mais ce n'est pas grave, je suis admise. » ; les déçus, ceux qui vont au rattrapage et se justifient : « C'était compliqué, on n'était pas dans le rythme. À chaque fois, on nous coupait, on alternait confiné et déconfiné, c'était embêtant. » Les lycéens feront-ils mieux que l'an dernier, en 2020, le taux de réussite s'élevait à plus de 95%.
RA : Et le taux officiel a été publié dans la soirée, réponse donc : non, c'est un peu moins que l'an dernier avec 90,5% de réussite à ce bac 2021.
Il était une référence dans le domaine de la génétique et l'un des grands noms de la science : le français Axel Kahn est décédé à l'âge de 76 ans. Président de la Ligue contre le cancer, il était un spécialiste des maladies génétiques. Ses travaux avaient fait l'objet de près de 600 articles dans des revues internationales ainsi que de nombreux ouvrages. Il a été emporté par un cancer. Retour sur sa carrière avec Simon Rozé.
Axel Kahn avait lui-même annoncé publiquement, il y a deux mois, qu'il ne guérirait pas du cancer qui le rongeait. Deux mois durant lesquels il a témoigné à plusieurs reprises de la sérénité qu'il éprouvait se sachant mourant, profitant disait-il de la beauté des choses du quotidien. Il laisse derrière lui une riche carrière consacrée à la recherche médicale, notamment dédiée aux maladies du sang. Généticien, il s'est également beaucoup intéressé aux questions d'éthiques. Il s'est ainsi opposé aux tests génétiques dans le cadre des regroupements familiaux, au clonage thérapeutique ou à la marchandisation du vivant. Des positions prises alors qu'il était membre du Conseil consultatif national d'éthique. Figure médiatique, avec son franc parler, Axel Kahn est beaucoup intervenu dans le débat public depuis le début de la pandémie de Covid-19. S'interrogeant sur ce que « sa génération avait manqué » pour que le discours ambiant soit autant marqué par le manque de confiance et le complotisme. Des tribunes que le président de la Ligue contre le cancer a également utilisées pour défendre sans relâche les personnes atteintes de cancer durant l'épidémie. Les victimes collatérales les plus durement touchées estimait-il.
RA : Les réactions sont nombreuses après l'annonce du décès d'Axel Kahn. Notamment le président français Emmanuel Macron qui salue un « grand scientifique (...), un humaniste engagé (...) et un amoureux de la vie ».
Enfin en football, c'est actuellement la première demi-finale de l'Euro. Elle oppose l'Italie à l'Espagne. À la mi-temps, le score est de 0-0.
Fin du journal en français facile.