Journal en français facile 15/07/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 22h à Paris, 20h en temps universel.
Romain Auzouy : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile. Présenté ce soir en compagnie de Clémentine Pawlotsky, bonsoir Clémentine.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir Romain, bonsoir à tous.
RA : À la Une ce soir, au moins 59 morts en Allemagne après des intempéries inédites. C'est l'ouest du pays qui est touché. La chancelière Angela Merkel évoque une « tragédie » et se dit « bouleversée ».
CP : Le nom de Claude Joseph évoqué dans l'enquête sur l'assassinat du président haïtien Jovenel Moïse. Claude Joseph n'est autre que le Premier ministre par intérim. Il s'agit d'une information d'un média colombien, démentie par les autorités haïtiennes.
RA : Et puis dans cette édition, l'appel à l'aide lancé par le rapporteur spécial de l'ONU pour la Birmanie. Tom Andrews demande à la communauté internationale d'aider le peuple birman touché de plein fouet par la pandémie de Covid-19 et sous la répression de la junte militaire.
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CP : C'est l'une des pires catastrophes naturelles de l'après-guerre en Allemagne.
RA : Le bilan des intempéries s'est encore alourdi ce soir, les autorités affirment qu'il faut désormais s'attendre à au moins 59 morts. C'est l'ouest du pays qui est le plus touché, les régions de Rhénanie-Palatinat et Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Les rivières sont sorties de leur lit, c'est une expression qui signifie que l'on utilise quand une rivière déborde, des milliers de sinistrés ont dû être évacués. La chancelière Angela Merkel a évoqué une « tragédie » et s'est dite « bouleversée ». Des intempéries qui revêtent un caractère politique, à un peu plus de deux mois des élections législatives. Explications Anastasia Becchio.
En tant que ministre-président de l'un des États les plus touchés, Armin Laschet se retrouve en première ligne. Le ministre-président de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie a dû interrompre une tournée dans le sud du pays, pour rentrer précipitamment. Il s'est notamment rendu auprès des pompiers qui ont perdu deux hommes dans les opérations de secours. La question du climat joue un rôle central dans cette campagne, où un temps les Verts ont mené la course en tête, avant de céder du terrain à la CDU. Le candidat à la succession d'Angela Merkel a profité de son déplacement dans les zones sinistrées pour appeler à une accélération des mesures de protection du climat « au niveau européen, national et mondial ». Le mois dernier, chassant sur le terrain des écologistes, il avait promis que l'Allemagne atteindrait la neutralité carbone « bien avant 2050 ». Annalena Baerbock, la candidate des Verts, a, elle, interrompu ses vacances, tout comme le candidat social-démocrate et ministre des Finances Olaf Scholz, qui s'est rendu en Rhénanie-Palatinat, estimer les dégâts et les aides financières à apporter. Ces trois candidats à la chancellerie ont sans doute en tête l'épisode des crues de d'août 2002 où Gerhard Schröder était alors chancelier. Le mois suivant, il avait remporté les élections face aux conservateurs.
RA : Anastasia Becchio. L'Allemagne la plus touchée par les intempéries, mais on dénombre également des victimes en Belgique où huit personnes sont mortes et quatre autres sont portées disparues. Des dégâts également constatés aux Pays-Bas et au Luxembourg.
CP : Des informations à présent qui font grand bruit dans l'enquête sur la mort du président haïtien Jovenel Moïse.
RA : C'était la semaine dernière, un commando avait attaqué en pleine nuit la résidence du chef de l'État. Un peu plus d'une semaine après, la chaîne de télévision colombienne Caracol affirme qu'un nouveau nom est évoqué dans l'enquête : celui de Claude Joseph, le Premier ministre haïtien par intérim, celui qui a annoncé la mort de Jovenel Moïse. La cellule investigation de ce média dit s'appuyer sur des sources en Haïti et au sein du FBI, le service de renseignement américain. Des informations en tout cas qui sont démenties par la direction générale de la police nationale d'Haïti. Marie Normand.
Dans un communiqué, la police nationale haïtienne soutient que « les indices et autres informations collectées dans le cadre de l'enquête ne révèlent aucun lien avec le Premier ministre en place ». Les journalistes de Noticias Caracol assurent avoir mis la main sur « des appels téléphoniques et des photos liant Claude Joseph aux mercenaires colombiens ». Sans pour autant publier ces photos. Cette célèbre émission de télévision colombienne soutient que l'assassinat a « commencé à être planifié dès novembre 2020 au siège d'une compagnie de sécurité privée à Miami, en Floride ». Parmi les participants à cette réunion notamment : l'Américain d'origine haïtienne James Solages et le Haïtien Christian Emmanuel Sanon, deux hommes arrêtés ces derniers jours à Port-au-Prince. Selon le média colombien, ils auraient d'abord planifié d'enlever le président pour placer l'actuel Premier ministre par intérim au pouvoir. Et c'est au dernier moment que le plan a changé et que l'ordre leur a été donné d'éliminer le président. S'il n'y avait pas de plan de fuite pour ces mercenaires colombiens, c'est que Claude Joseph leur avait promis « protection et travail », soutient Noticias Caracol. Avec cette précision : sur les 28 mercenaires, « seuls sept savaient en quoi consistait le plan final ».
RA : Marie Normand.
CP : La situation dramatique de la Birmanie sur le front du Covid-19.
RA : La Birmanie qui est dirigée depuis près de six mois par un régime militaire très répressif, depuis le coup d'État du 1er février. Illustration de cette répression : plusieurs sites d'infirmation birmans affirment que des militaires ont commencé cette semaine à tirer des coups de feu pour disperser des habitants qui espéraient acheter de l'oxygène pour venir en aide à leurs proches en détresse respiratoire. Chaque jour en Birmanie, il y a 5 000 nouveaux cas de coronavirus. Oxygène, mais aussi lits d'hôpitaux et vaccins : on manque de tout aujourd'hui en Birmanie. D'où l'appel lancé aujourd'hui par le rapporteur spécial de l'ONU pour la Birmanie, Tom Andrews. Je vous propose de l'écouter :
« Partout dans le pays, le système sanitaire est en train de s'effondrer, car la junte est incapable voire pas disposée à fournir des soins médicaux. Pire encore : les soldats prennent des hôpitaux et des dispensaires pour cible ! Nous avons 240 cas documentés qui prouvent que des structures sanitaires et du personnel médical ont été attaqués au cours de la semaine dernière. Des professionnels de la santé ont été arrêtés. Cela a totalement miné la confiance que les Birmans pouvaient avoir dans le système de santé. Et la junte n'a absolument rien fait pour gagner cette confiance. C'est pour cela que l'épidémie se propage à une vitesse folle à travers le pays. Ce dont nous avons besoin, c'est que le régime militaire laisse entrer dans le pays des organisations internationales non-gouvernementales. Les gouvernements nationaux, les Nations unies et l'Organisation mondiale de la santé doivent travailler de concert pour fournir des soins appropriés à la population birmane. Sans cette aide internationale, qui ne doit pas dépendre de la bonne volonté du régime militaire et à laquelle le peuple birman doit pouvoir faire confiance, je crains que la situation ne soit hors de contrôle dans peu de temps, encore plus qu'elle ne l'est déjà actuellement. » RA : Le cri d'alarme du rapporteur spécial de l'ONU pour la Birmanie, Tom Andrews. Propos recueillis par Heike Schmidt.
CP : Et puis, c'était il y a cinq ans jour pour jour en Turquie : le coup d'État manqué du 15 juillet 2016.
RA : Tentative menée par un groupe appartenant à l'armée. Un évènement qui a marqué un tournant dans la présidence de Recep Tayyip Erdogan. Car immédiatement le prédicateur, Fethullah Gülen, a été accusé et tous ceux qui appartiennent à sa confrérie religieuse ont été traqués par le pouvoir qui a cherché à les arrêter, de même que de nombreux opposants politiques. Par conséquent, de nombreux Turcs ont fui leur pays. La preuve en Grèce où plus de 10 000 demandes d'asile ont été déposées en cinq ans. Notre correspondant à Athènes, Joël Bronner, s'est entretenu avec l'un de ces Turcs qui a trouvé refuge en Grèce. Reportage.
À 36 ans, Ahmet qui préfère n'indiquer qu'un prénom, vit aujourd'hui près d'Athènes. Ce médecin de formation a trouvé asile en Grèce, après avoir fui la Turquie : « Cinq ou six mois après la tentative de coup d'État, des policiers sont venus chez moi, dans la région d'Izmir. Ils m'ont dit qu'ils venaient pour ma femme, ils ont fouillé toute la maison et ils l'ont arrêtée. » S'en suivent six mois de détention pour son épouse. Un « cauchemar » pour Ahmet qui ne se sent plus en sécurité en Turquie : « Nous étions membres du mouvement Güleniste. C'est une croyance, un culte religieux. Mais cela ne signifie en aucun cas que nous soyons des terroristes ou que nous ayons un lien quelconque avec la tentative de coup d'État. À la libération de ma femme, je me suis dit que nous n'avions plus rien à espérer de la Turquie, alors nous nous sommes enfuis. » Avec l'aide de passeurs, le couple rejoint la Grèce par la frontière terrestre de l'Evros. Ils y demandent alors l'asile qu'ils obtiennent deux ans plus tard : « Entre Izmir et Athènes, la vie est très semblable. Les gens, la nourriture, la culture, tout ! Donc cela a été facile pour nous de reprendre une vie ici. Et puis j'ai appris le grec, et cela aussi a beaucoup simplifié les choses. » Le docteur, qui vit de petits boulots, attend à présent de passer des examens pour faire reconnaître ses diplômes turcs et pouvoir à nouveau exercer officiellement. Joël Bronner, Athènes, RFI.
CP : Enfin en sport, c'était aujourd'hui la dernière étape dans les Pyrénées pour les cyclistes du Tour de France.
RA : Et encore une étape qui a souri au maillot jaune Tadej Pogacar qui s'impose. Il remporte ainsi sa troisième étape depuis le début du Tour de France et accroit son avance en tête du classement général. Demain, le peloton quitte la montagne : la 19e étape est prévue pour les sprinteurs avec un parcours entre Mourenx et Libourne dans le sud-ouest du pays.
Fin du journal en français facile.