Journal en français facile 19/04/2021 20h00 GMT
Vous écoutez RFI, il est 20h00 en temps universel, 22h00 à Paris.
Clémentine Pawlotsky : Bonsoir à tous, bienvenue dans votre Journal en français facile, présenté ce soir avec Sylvie Berruet. Bonsoir Sylvie.
Sylvie Berruet : Bonsoir Clémentine, bonsoir à tous.
CP : Les grands titres de l'actualité : pour la première fois de l'histoire, un hélicoptère de la Nasa a réussi à voler sur la planète Mars.
SB : Séisme sur la planète foot. Douze clubs européens ont décidé de lancer leur propre compétition : la Super League. Cette annonce a provoqué la colère de l'UEFA, l'instance qui gère le football européen.
CP : La Russie tente de vendre son vaccin Spoutnik V contre le Covid-19 aux Européens, mais la question divise les 27.
SB : Et puis nous irons à Cuba où le paysage politique change. Raul Castro dirigeait le Parti communiste prend sa retraite et de plus en plus d'artistes entre dans l'opposition.
-----
SB : Succès pour la Nasa. L'agence spatiale américaine est parvenue à faire voler un petit drone hélicoptère sur Mars.
CP : Il s'agit évidemment d'une grande première. Jamais un engin humain n'avait volé sur une autre planète. Ce vol a servi à vérifier que tout fonctionnait bien. D'autres vols plus ambitieux sont prévus dans les jours qui viennent. Le récit de Simon Rozé.
40 secondes suffisent pour entrer dans l'histoire, c'est le temps qu'a passé Ingenuity, le petit hélicoptère de la Nasa dans le ciel martien. Enfin, c'était plutôt le ras du sol, l'engin est monté à trois mètres de hauteur, mais c'est bien suffisant pour que l'événement soit comparé, 118 ans après, au premier vol d'un véhicule à moteur sur Terre par les frères Wright. La performance est cependant très différente. L'atmosphère martienne n'est pas celle de la Terre, elle est bien moins dense, seulement 1%, en conséquence les pales de l'hélicoptère n'ont pas grand-chose sur lequel s'appuyer. Il faut donc compenser : elles tournent très vite, 2 500 tours par minute. L'engin est par ailleurs très léger. Il embarque tout de même deux caméras : une de contrôle et de navigation dirigée vers le sol, et une autre, en haute résolution, qui pointe vers l'horizon. Après ce vol stationnaire, Ingenuity va rester au sol recharger ses panneaux solaires. Son prochain vol n'interviendra pas avant le 22 avril au plus tôt. Pas de vol stationnaire cette fois, il devrait se déplacer un peu sur quelques dizaines de mètres.
CP : Simon Rozé, envoyé spécial de RFI à Cap Canaveral, en Floride aux États-Unis.
SB : En football, la Super League n'en finit plus de susciter des réactions.
CP : Cette nouvelle compétition a été imaginée par douze clubs de foot européen. Parmi eux, le Real Madrid, le FC Barcelone ou encore Liverpool. L'objectif de cette Super League est de faire concurrence à la Ligue des Champions. Après cette annonce fracassante, l'UEFA, l'organisme qui règlemente le football européen, s'est réuni ce lundi avec un seul mot d'ordre : la fermeté. Sophiane Amazian.
La contre-attaque de l'UEFA ne s'est pas faite attendre. Réuni ce lundi lors d'une assemblée générale, le comité exécutif s'est largement attardé sur le projet dissident de la Super League européenne. Une décision que ne digère pas le président de l'UEFA Aleksander Ceferin : « La création de la Super League est une proposition honteuse de quelques clubs guidés par l'avidité. » Des paroles aux actes. L'UEFA a réaffirmé que les joueurs évoluant dans cette ligue privée seraient bannis de toute compétition internationale et ne pourraient plus représenter leur pays en sélection. La Fifa, de son côté, soutient l'instance européenne et dénonce dans un communiqué une ligue fermée et dissidente. Autre mesure concrète prise par le comité exécutif : le vote à l'unanimité du nouveau format de la Ligue des Champions à l'horizon 2024. 36 équipes qualifiées au lieu de 34 initialement. 180 matchs au lieu de 96 et un système de mini-championnat qui se jouera sur dix journées. De quoi faire annuler le projet de Super League ? L'objectif des douze clubs frondeurs est clair : assurer le meilleur lancement possible pour leur compétition, tout en prévoyant dans le cas contraire des procédures judiciaires. Super League / UEFA : la bataille est déclarée.
CP : La bataille est déclarée et elle suscite aussi beaucoup de réactions politiques : au royaume uni, par exemple, le gouvernement va faire « tout son possible » pour empêcher la création de cette Super League européenne de foot. Autre exemple : en Italie, le chef du gouvernement Mario Draghi et les principaux partis politiques ont condamné la création de cette compétition.
SB : La Russie a décidé d'hospitaliser l'opposant Alexeï Navalny.
CP : Il a été transféré dans une unité carcérale hospitalière, c'est-à-dire un centre qui se présente à la fois comme une prison et un hôpital. Il se situe dans la même région que la colonie où Alexeï Navalni est emprisonné depuis début mars. Les autorités russes affirment que son état de santé est « satisfaisant ». L'opposant était en grève de la faim depuis trois semaines pour contester sa détention. La santé d'Alexeï Navalni est devenue, ces derniers jours, une nouvelle source de tensions entre la Russie et les pays occidentaux. Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne se sont d'ailleurs réunis aujourd'hui. Les discussions ont porté sur les rapports avec Moscou, sur le déploiement de militaires russes à la frontière ukrainienne et sur les récentes expulsions de diplomates russes et tchèques.
SB : Les Européens se divisent, en revanche, sur la question du vaccin russe contre le Covid-19.
CP : Dès février 2020, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé que son pays serait le premier au monde à produire un vaccin contre le Covid-19. Quelques mois plus tard, en aout 2020, Moscou annonce effectivement la sortie de Spoutnik V. Le pays n'en était alors qu'à la troisième phase de ses essais cliniques, ce qui avait suscité beaucoup de méfiance. Mais en février 2021, une étude de The Lancet, une revue scientifique très respectée, a conclu que le vaccin russe Spoutnik V était efficace. Et aujourd'hui, au sein de l'Union européenne, certains pays ont décidé d'utiliser ce vaccin russe. Explications d'Anissa El Jabri.
La règle en Europe : attendre le feu vert de l'Agence européenne des médicaments. Le premier à la briser : Viktor Orban, le Premier ministre hongrois s'est fait vacciner avec le chinois Sinopharm, mais son pays devient le premier parmi les 27 à utiliser le Spoutnik V. Débordés par la troisième vague, la République tchèque et la Slovaquie passent aussi commande. À Prague, le ministre des Affaires étrangères qui se dit opposé à son utilisation sans validation européenne se voit renvoyé du gouvernement. En Slovaquie en revanche, polémique politique intense : le Premier ministre doit quitter son poste. Les premières 200 000 doses livrées sont finalement renvoyées en Russie, « pas conformes » dit Bratislava. Ça n'empêche pas d'autres pays confrontés à l'impatience de leur opinion publique de se lancer dans les pré-commandes : l'Autriche, puis l'Allemagne. En France, c'est le président de la région Paca, Renaud Muselier, qui se positionne pour 500 000 doses. Sauf qu'en Russie, le vaccin suscite la méfiance dans la population. Moins de 10% de vaccinés, même Vladimir Poutine n'a pas dit s'il l'a lui-même utilisé. Les capacités de production de la Russie sont d'ailleurs bien trop faibles. Prochain lancement de la production de Spoutnik V sur le continent européen, ce sera la Serbie, le 20 mai prochain.
CP : La Russie a déjà vendu son vaccin Spoutnik V a une cinquantaine de pays. D'autres vont suivre, comme la Chine, l'Algérie ou encore l'Inde.
SB : Le procès de Derek Chauvin touche à sa fin à Minneapolis, aux États-Unis.
CP : Ce policier blanc est accusé du meurtre de George Floyd, un afro-américain, en mai 2020. Dans son réquisitoire, le procureur a rappelé que George Floyd avait « appelé à l'aide dans son dernier souffle », avant de mourir, « mais l'agent Dereck Chauvin ne l'a pas aidé ». L'avocat de Derek Chauvin est actuellement à la barre. Le verdict pourrait tomber d'ici la fin du mois.
SB : À Cuba, le Congrès du parti communiste cubain se termine ce lundi.
CP : Un congrès historique puisque Raul Castro part à la retraite et passe le flambeau à une nouvelle génération. Le président Miguel Diaz-Canel deviendra premier secrétaire du parti. Et Il devra faire face à une opposition politique d'un nouveau genre : celle des artistes contestataires. Ils ont pour armes les réseaux sociaux et leur art. À La Havane, Domitille Piron.
Katherine Bisquet est une jeune poète, elle fait partie de ces artistes contestataires, que les autorités considèrent comme des mercenaires. Actuellement, ils tentent de se réunir et se mobiliser, à travers le mouvement San Isidro ou le Mouvement du 27 novembre, une nouvelle forme d'opposition politique qui dérange : « Tout ce qu'on a essayé jusqu'à présent, les autorités l'ont exterminé, donc pour l'instant nous récupérons nos forces. Mais on sent qu'actuellement il y a un réveil de la société civile et de la communauté intellectuelle, ce qui effrayent les autorités car chaque jour nous sommes un peu plus nombreux et nous nous unissons. » L'écrivaine n'a plus peur de la répression et déjoue la censure grâce à internet. Elle considère d'ailleurs que les réseaux sociaux sont devenus une arme dans cette bataille politique. Selon Katherine Bisquet, le départ de Raul Castro et l'arrivée d'une nouvelle génération à la tête du parti ne changeront rien, car le système politique est solide et l'opposition artistique dont elle fait partie a besoin de plus de soutien : « Nous ne pouvons pas sous-estimer les autorités parce qu'elles sont au pouvoir depuis 60 ans, elles sont solides, elles ont la force de leur idéologie et leurs façons d'agir, qui sont médiocres mais qui existent, ce que n'a pas la société civile ! Mais il faudrait que la société civile se réveille et sorte dans la rue, qu'elle prenne conscience de ses droits ! » Durant ces quatre jours de Congrès, elle et la majorité des artistes contestataires ont été assignés à résidence ou mis en garde à vue. Domitille Piron, La Havane, RFI.
CP : Et pour terminer, un mot de l'Inde où les habitants de New Delhi vont être confiné une semaine à partir de ce soir, pour éviter une catastrophe encore plus grande. L'Inde a enregistré aujourd'hui un niveau record de contaminations au Covid-19 avec plus de 273 000 cas. Delhi est la ville la plus touchée du pays.
Il est 22h10 à Pari, c'est la fin de ce Journal en français facile. Merci à vous de l'avoir suivi. Merci également à Sylvie Berruet qui était en ma compagnie.