Journal en français facile 20/07/2021 20h00 GMT
À l'écoute de Radio France international, en direct de Paris, il est 22h, 20h en temps universel et à Bamako.
Adrien Delgrange : Accompagné de Zéphyrin Kouadio pour vous présenter le Journal en français facile, bonsoir Zéphyrin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Adrien, bonsoir à toutes et à tous.
AD : Nous sommes le 20 juillet, au sommaire de cette édition :
ZK : De nouvelles révélations sur les personnalités victimes du logiciel espion Pegasus. Le téléphone du président français, Emmanuel Macron, est sur la liste des cibles potentielles.
AD : Au Mali, il est à l'heure actuelle « sain et sauf ». Le président de la transition, le colonel Assimi Goïta a échappé ce matin à une tentative d'assassinat.
Au sommaire également, les Péruviens ont un nouveau président. Il s'appelle Pedro Castillo.
ZK : Enfin, Jeff Bezos ajoute une nouvelle adresse à son empire : l'espace. L'homme le plus riche de la planète est allé faire aujourd'hui « un petit tour » au-dessus de la terre.
AD : Voilà pour les titres, soyez les bienvenus.
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ZK : C'est une information qui risque de faire beaucoup de vagues, c'est-à-dire beaucoup de bruit. Le président français Emmanuel Macron aurait été la cible du logiciel espion Pegasus.
Depuis plusieurs jours, des journalistes ont enquêté sur ce logiciel qui infiltre les téléphones pour en retirer toutes les informations. Ce logiciel est commercialisé par Israël. Et cette fois ce n'est pas un militant des droits de l'homme ni même un journaliste, mais bien le président de la République française qui aurait fait les frais de ce logiciel, ainsi que d'autres hommes et femmes politiques du gouvernement. Alice Rouja.
C'est pour le compte d'un service d'État marocain que le président Emmanuel Macron aurait été sur une liste de cibles du logiciel Pegasus. Les faits remonteraient à 2019 et, selon le Consortium international des journalistes d'investigation travaillant sur cette affaire, l'un des numéros de portable d'Emmanuel Macron aurait été potentiellement tracé par un service de sécurité du Maroc. Impossible de savoir si le logiciel a véritablement infecté son téléphone, celui-ci n'a pas pu être inspecté par les journalistes en charge de l'enquête. De son côté l'entreprise israélienne NSO, qui commercialise Pegasus, assure que jamais le président français n'aurait pu être pris pour cible, mais là encore impossible de vérifier les dires car la firme n'a pas accès aux données de ses clients. Le Maroc, justement client depuis plusieurs années, aurait mis sur écoute environ dix mille numéros dont 10% en France - toujours selon nos confrères. « Des faits très graves s'ils sont avérés », a réagi l'Élysée qui promet de faire la lumière sur ces révélations. Mais le président français n'est pas le seul visé. Au total 15 membres ou ex-membres du gouvernement auraient été tracés par ce logiciel espion en vue d'un potentiel piratage, ainsi que plusieurs députés. De quoi compliquer les relations diplomatiques entre les deux pays.
AD : Par ailleurs, la cellule investigation de nos confrères de Radio France, pour cette cellule de recherches, le roi du Maroc Mohammed VI et son entourage sont eux aussi « sur la liste des cibles potentielles ».
ZK : Et d'après le Washington Post, la liste contient des numéros de deux autres présidents, l'Irakien Barham Saleh et le Sud-Africain Cyril Ramaphosa.
AD : Dans l'actualité, sur le continent africain, à Bamako, c'est en milieu de matinée, après la prière de la tabaski. Alors que l'imam se dirigeait vers la sortie de la grande mosquée de Bamako, deux hommes se sont levés. Ils se sont précipités vers le président de la transition et ont tenté de poignarder le colonel Assimi Goïta. Les assaillants présumés ont été arrêtés par la police.
Toujours au Mali. Un avion français, un mirage 2000 a eu un problème technique. Il s'est écrasé dans une zone inhabitée des environs d'Hombori, dans le centre du pays. Les deux occupants se sont éjectés et ont été récupérés, annonce l'armée française.
ZK : Dans l'actualité également, cette fois au Pérou, c'est officiel, Pedro Castillo est le vainqueur de l'élection présidentielle.
AD : L'autorité électorale péruvienne a confirmé les résultats, un mois et demi après le vote. C'est le candidat de la gauche qui l'emporte donc sur Keiko Fujimori, sa rivale de la droite. Et pourtant, Pedro Castillo n'a pas beaucoup d'expérience en politique. Clémence Pénard.
L'autorité électorale chargée d'examiner les recours confirme enfin les résultats, un mois et demi après le scrutin du deuxième tour : Pedro Castillo l'emporte, avec seulement 44 000 voix d'avance. Au début du mois, Keiko Fujimori menaçait de ne pas reconnaitre la victoire de son concurrent. Mais elle a finalement admis sa défaite. Poursuivie pour corruption et blanchiment, Keiko Fujimori voit ainsi se dérober son espoir d'immunité présidentielle, et le spectre de la prison se rapproche. Début mars, trente années de réclusion ont été requises contre la dirigeante de Fuerza popular, le parti créé par son père, l'ex-président Alberto Fujimori, qui lui, purge une peine de 25 ans de prison, pour corruption et crimes contre l'humanité. Quant au nouveau président : il a 51 ans, c'est un ancien instituteur d'une région rurale du pays et personne n'avait jamais entendu parler de lui, jusqu'à ce qu'il prenne la tête d'un mouvement de grève des enseignants il y a quatre ans. Son programme : une série de nationalisations et l'arrêt de certaines importations. Pedro Castillo prendra ses fonctions dans une semaine, le 28 juillet.
AD : Clémence Pénard.
ZK : À Bogota, plusieurs milliers de Colombiens ont à nouveau manifesté contre le gouvernement du président Ivan Duque.
AD : Ils réclament un changement de politique, ils veulent plus d'égalité entre les citoyens et demandent aussi fin de la répression policière.
AD : RFI à Paris, 22h06.
ZK : L'Indonésie a célébré ce mardi la fête de l'Aïd, l'une des fêtes les plus importantes de l'Islam.
AD : Dans l'archipel indonésien, devenu en quelques semaines le nouvel épicentre de la circulation du coronavirus en Asie, les autorités ont décidé d'interdire les rassemblements de grande ampleur. Mais les consignes dans ce pays de 270 millions d'habitants risquent de ne pas être respectées partout. Les précisions de Jelena Tomic.
Pour éviter de propager le virus, le gouvernement indonésien a interdit les regroupements et appelé les fidèles à prier à la maison, tout déplacement entre région est strictement proscrit. Les autorités craignant plus que tout un trop grand brassage de population et les rassemblements de grande ampleur lors des prières et du traditionnel sacrifice du mouton. L'archipel enregistre déjà plus de 50 000 cas par jour, un chiffre largement sous-estimé selon les épidémiologistes et qui pourrait être en réalité 15 fois plus élevé. De nombreux hôpitaux sont débordés, en manque d'oxygène et de fournitures, et des patients meurent chez eux n'ayant pas pu obtenir de traitement immédiat. Les autorités se préparent donc au pire. Le pays est submergé par le variant Delta, plus contagieux, et seulement 6% de la population est vaccinée. Si beaucoup d'Indonésiens ont suivi les consignes en évitant de prier à l'intérieur des mosquées, d'énormes rassemblements ont été constatés aux abords des lieux de cultes et dans les rues. Le nombre quotidien de nouvelles contaminations est actuellement dix fois supérieur à celui de début juin.
AD : Jelena Tomic.
En Tunisie, en plein pic de contamination au coronavirus, le ministre tunisien de la Santé, Faouzi Mehdi, a été limogé ce mardi soir. Sans explication rendue publique.
En France sur le front du Covid, le nombre contaminations sur les dernières 24 heures a grimpé à 18 000, contre moins de 7 000 une semaine auparavant. Un tel niveau de cas positifs n'avait pas été constaté depuis deux mois.
ZK : Mission réussie. Neuf jours après Richard Branson, Jeff Bezos s'est lui aussi offert ses quelques minutes d'impesanteur.
AD : Le fondateur d'Amazon s'est envolé avec trois coéquipiers à bord de la fusée de sa société Blue Origin avant de revenir sur Terre. L'ère du tourisme spatial a donc débuté, au moins pour les milliardaires. Simon Rozé.
10 minutes et 10 secondes exactement entre le décollage et l'atterrissage. Une mission qui s'est déroulée sans aucun problème. Le lanceur New Shepard de la société Blue Origin a propulsé son équipage à 106 kilomètres d'altitude avant que la capsule ne vienne se poser en douceur dans le désert des États-Unis. Dix minutes, c'est court, mais Jeff Bezos, son frère Mark, Wally Funk et le benjamin Oliver Daemen, 18 ans seulement, tous les quatre ont pu profiter de la vue de la Terre depuis l'espace et au plaisir de l'impesanteur. Après Virgin Galactic de Richard Branson, Blue Origin montre avec ce vol que sa solution technique de tourisme spatial fonctionne aussi, même si les limites sont les mêmes pour les deux entreprises. Il ne s'agit pas d'aller en orbite, seulement d'aller caresser la limite entre la Terre et l'espace avant de redescendre. Une sacrée expérience tout de même, en particulier pour Wally Funk. À 82 ans, elle a enfin pu vivre ce rêve qu'elle a toujours attendu. Elle faisait en effet partie des premières sélections d'astronautes de la Nasa, mais n'avait alors jamais eu l'occasion de voler parce qu'elle était une femme. Si le vol d'aujourd'hui a au moins un mérite, c'est bien d'avoir réparé cette erreur.
AD : C'est avec cette information de Simon Rozé que se referme ce journal. Merci de l'avoir écouté.