Journal en français facile 20/10/2022 20h00 GMT
Gaetan Plenet : Merci d'écouter RFI. Il est 22h00 à Paris, 20h00 en temps universel. Bienvenue si vous nous rejoignez sur RFI, voici votre Journal en français facile que je vous présente avec Zéphyrin Kouadio. Bonsoir.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Gaetan, bonsoir à toutes et à tous.
GP : Dans l'actualité, une journée sanglante au Tchad : une cinquantaine de morts et de nombreux blessés après des manifestations contre le maintien au pouvoir du président Mahamat Idriss Déby Itno. On y revient dès le début de ce journal.
ZK : « Je ne peux pas accomplir le mandat pour lequel j'ai été élue par le parti conservateur » reconnait Liz Truss : elle a annoncé sa démission aujourd'hui. Un nouveau vote du parti va maintenant avoir lieu pour lui trouver un remplaçant.
GP : En France, une nouvelle opération a eu lieu la nuit dernière pour ramener 15 femmes et 40 enfants qui étaient détenus dans des camps de prisonniers en Syrie. C'est déjà la deuxième fois en quelques mois seulement que la France organise une telle opération aussi grande.
ZK : Et puis, on ira en Inde où le parti du Congrès a élu un nouveau chef à l'approche des élections législatives de 2024.
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ZK : Une journée de violences ce jeudi au Tchad dans la capitale, Ndjaména, et dans au moins trois autres villes du pays.
GP : L'opposition avait appelé, ce matin à manifester contre le maintien du président de la transition, Mahamat Idriss Deby Itno. Bonsoir Amélie Tulet. Des habitants sont sortis dans la rue et il y a eu des affrontements avec les forces de l'ordre.
Et le Premier ministre du Tchad affirme que les violences ont fait une cinquantaine de morts et trois cents blessés dans le pays. Saleh Kebzabo annonce un couvre-feu de 18h à 6h du matin dans les villes de Ndjaména, Moundou, Doba et Koumra. Il accuse les organisateurs de la manifestation d'être responsables des violences. Il affirme que le mouvement de protestation n'était pas pacifique. Il assure que les manifestants étaient armés. Il explique que la police et la gendarmerie ont tiré pour se défendre. Le Premier ministre du Tchad déclare que les opposants ont tenté d'organiser une insurrection populaire armée. Qu'ils avaient un projet de coup d'État. Du côté de l'opposition, les organisateurs des manifestations de ce jeudi n'ont pas réagi à ces propos du Premier ministre. Avant la conférence de presse de Saleh Kebzabo, Max Loalngar du mouvement Wakit Tama a parlé d'une journée « cauchemardesque », d'un « carnage ». On ne peut pas comprendre, dit-il, que les forces de l'ordre tirent sur la population.
GP : Des précisions signées Amélie Tulet et les Nations unies demandent une enquête.
La Russie transforme le réseau électrique ukrainien « en champ de bataille » : déclaration aujourd'hui du président ukrainien Volodymyr Zelensky, il s'exprimait devant le Conseil de l'Union européenne. En seulement une semaine, au moins 30 de ces centrales ont été détruites par des frappes de missiles et de drones envoyés par Moscou. Des attaques, a déclaré le chef de l'Etat ukrainien, qui font fuir sa population vers l'Europe.
Et autre accusation, américaine cette fois : la Maison Blanche affirme que des militaires iraniens sont « sur le terrain en Crimée » pour aider les forces russes à mener, justement, ces attaques de drones qui sont de fabrication iranienne.
ZK : Dans l'actualité également, Gaetan, Lizz Truss jette l'éponge, c'est-à-dire qu'elle abandonne.
La Première ministre britannique a démissionné aujourd'hui et elle ne sera restée que six petites semaines à son poste. Six semaines qui n'ont vraiment pas été faciles, on se doutait d'ailleurs depuis plusieurs jours qu'elle allait devoir partir. Elle l'a donc fait, expliquant qu'il était impossible d'appliquer le programme pour lequel elle a été élue. Les explications depuis Londres avec Emeline Vin.
Depuis l'échec de son plan fiscal la semaine dernière, la liste des députés appelant Liz Truss à la démission s'allongeait. C'est finalement la journée de mercredi qui aura scellé le sort de la Première ministre. Séance de questions au Parlement plutôt ratée, et surtout organisation chaotique d'un vote sur la fracturation hydraulique qui a pris la forme d'un vote de confiance. Encore incertaine ce jeudi matin, la démission de Liz Truss est apparue très probable à la mi-journée. À cause de ce signal, toujours de mauvais augure pour un leader conservateur : un tête-à-tête à Downing Street entre Liz Truss Graham Brady, chef du comité 1922, ce groupe en charge des affaires internes du parti et « baromètre » de l'humeur des députés. Et maintenant, qui pour diriger les Tories… et le pays ? Les Conservateurs vont se choisir un nouveau chef, qui devrait prendre place dans sept jours. On ne connait pas encore les modalités de vote. Les candidats, eux, devraient être annoncés lundi. Pour l'instant et malgré un appétit grandissant des Britanniques, on n'attend pas de législatives anticipées. Emeline Vin, Londres, RFI.
GP : Politique toujours, mais en France cette fois : les députés de la Nupes, l'alliance des gauches, annoncent avoir déposé une nouvelle motion de censure contre le gouvernement dans l'espoir de le voir démissionner. C'est la deuxième fois en quelques jours après que le gouvernement a, pour la deuxième fois justement, déclenché le 49-3 pour faire passer un texte sur le budget de la Sécurité sociale. L'article 49-3 permet de ne pas avoir besoin que le texte soit voté pour être adopté.
ZK : Et en France toujours, la justice annonce que cinq femmes ont été écrouées, c'est-à-dire emprisonnées.
Elles font partie des 15 femmes et des 40 enfants qui ont été rapatriés, ramenés de la Syrie vers la France dont elles sont originaires, c'était dans la nuit de mercredi à jeudi. Jusqu'à présent, elles étaient détenues dans des camps de prisonniers dans le nord de la Syrie, après avoir rejoint les territoires contrôlés par le groupe État islamique. Les explications de Nicolas Falez.
14 mères, 40 enfants dont beaucoup -très jeunes- sont nés en Syrie et une femme jeune majeure sans enfants, au total 55 ressortissants français arrivés dans la nuit sur l'aéroport militaire de Villacoublay près de Paris. À leur descente d'avion, les adultes ont immédiatement été remises à la justice et les mineurs ont été confiés aux services de l'aide à l'enfance. C'est la deuxième fois en quelques mois que la France organise un rapatriement d'une telle ampleur. En juillet dernier, 35 mineurs et 16 mères françaises avaient fait l'objet d'une opération similaire. La France semble donc avoir changé de politique. Ces dernières années, elle n'avait organisé qu'un nombre limité de retours, « au cas par cas », malgré des conditions épouvantables de détention dans les camps kurdes du nord syrien. En septembre, cette attitude de la France lui a valu une condamnation par la Cour européenne des droits de l'homme. Les familles et leurs avocats demandent à présent le rapatriement de la centaine d'enfants français qui se trouvent toujours dans les camps alors que l'hiver approche.
GP : Des explications de Nicolas Falez.
ZK : En Inde, le parti du Congrès a un nouveau chef.
GP : Plus de 9 000 membres étaient appelés à le choisir. Et surprise, c'est Mallikarjun Kharge qui a été désigné alors que depuis 22 ans, le parti était géré par la dynastie des Gandhi-Nehru. Dans la ville de Bangalore, on retrouve notre correspondant Côme Bastin.
C'est le nouveau visage du plus vieux des partis politiques indiens. Mallikarjun Kharge a la lourde tâche de rassembler le Congrès à l'approche de législatives cruciales de l'élection du Premier ministre, en 2024. À 80 ans, Kharge est un éléphant du Congrès. Son parcours a convaincu près de 90% des 9 000 membres du parti qui se sont exprimés. Parmi eux, U.B Venkatesh : « Il est membre du Congrès depuis plus de 50 ans. Il est le seul à avoir exercé autant de fonctions. Ministre au niveau national, chef de l'opposition au Parlement, membre de l'Assemblée du Karnataka. Il bénéficie d'une solide assise populaire et saura parler aux autres partis d'opposition. » À 66 ans, Shashi Tharoor, le challenger de ses élections, a tenté d'incarner une ligne plus moderne qui avait séduit Namita, 29 ans, à Bangalore : « Tharoor est un diplomate, un écrivain reconnu à l'international. Il aurait pu apporter le renouveau dont le Congrès a désespérément besoin. Du coup, je pense voter pour le parti d'opposition AAP pour les prochaines élections. » La compétition entre les deux figures a été entachée d'accusations de favoritisme à l'égard de Kharge et même d'irrégularités dans les votes. Tout en félicitant le vainqueur, le BJP au pouvoir n'a pas manqué d'appuyer ces soupçons. Côme Bastin, Bangalore, RFI.
GP : Du football maintenant, deux choses à retenir. D'abord la victoire d'Arsenal en Ligue Europa contre le PSV Eindhoven, victoire 1 à 0. Une victoire qui permet aux Anglais de se qualifier pour les 16e de finale de la compétition. Ils sont premiers de leur groupe pour l'instant devant justement le PSV Eindhoven. À noter que cette rencontre devait avoir lieu il y a plusieurs semaines, mais elle avait été reportée à cause du décès de la reine Elizabeth II.
Et puis une absence de taille, c'est-à-dire une absence importante, ce sera samedi en championnat d'Angleterre cette fois : Cristiano Ronaldo ne jouera pas avec Manchester United contre Chelsea. Selon plusieurs médias anglais, l'entraîneur, Erik Ten Hag, aurait décidé de ne pas le faire jouer après ce qui s'est passé mercredi contre Tottenham : Ronaldo avait quitté le stade avant la fin du match, il aurait refusé de participer aux dernières minutes de la partie. Ce n'est pas un secret : le joueur portugais, quintuple Ballon d'Or, c'est-à-dire qu'il a reçu la récompense cinq fois, souhaite quitter Manchester United.
Il est 22h et dix minutes à Paris, deux heures de moins en temps universel.