Journal en français facile 22/09/2021 20h00 GMT
Clémentine Pawlotsky : Merci d'écouter RFI, il est 22 heures à Paris, 2 heures de moins en temps universel. Bonsoir à tous, bienvenue dans votre journal en français facile, présenté ce soir avec Zéphyrin Kouadio, bonsoir Zéphirin.
Zéphyrin Kouadio : Bonsoir Clémentine, bonsoir à toutes et à tous.
CP : À la une de l'actualité, cette tentative d'assassinat en Ukraine. Elle a visé ce matin le plus proche conseiller du chef de l'État.
ZK : Au Texas, aux États-Unis, des entreprises s'opposent à la nouvelle loi sur l'avortement. Elles sont une cinquantaine à avoir signé un texte commun.
CP : En France, une association suisse cherche à faire évoluer le droit sur la délicate question de la fin de vie. Elle défend le droit à mourir dans la dignité.
ZK : Et puis, nous entendrons le témoignage d'une habitante de palma, dans l'archipel espagnol des canaries où la lave continue de couler.
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ZK : Le président ukrainien promet une « réponse forte » après une tentative d'assassinat contre son premier conseiller.
CP : Volodymyr Zelenski a réagi dans une vidéo enregistrée à New York où il assiste à l'Assemblée générale de l'ONU. Le chef de l'État ukrainien affirme ne pas savoir qui a commandité l'opération. La tentative d'assassinat a eu lieu ce matin à Kiev, elle a visé Serhiy Chéfir, l'homme de confiance du président. Il s'en est sorti indemne, son chauffeur a en revanche été grièvement blessé. Le récit de notre correspondant, Stéphane Siohan.
C'est à 10h ce mercredi matin, dans une bourgade proche de Kiev, que la berline Audi de Serhiy Chéfir, a soudain été arrosée par un fusil mitrailleur, au calibre de 7,62mm. Dix impacts ont été relevés sur la carrosserie du véhicule, le conseiller de Volodymyr Zelensky n'a pas été touché, mais son chauffeur est sérieusement blessé, bien que sa vie ne soit pas en danger. « La procureure générale d'Ukraine s'est rendue sur les lieux et des poursuites ont été immédiatement ouvertes pour tentative de meurtre. » Les événements se sont déroulés alors que le président Volodymyr Zelensky et une grande partie de son équipe sont actuellement en déplacement à New York pour l'Assemblée générale de l'ONU. Cependant, le porte-parole de la présidence a immédiatement réagi et a déclaré que les commanditaires seront châtiés, et que cet acte ne changera pas la politique de désoligarquisation engagée par Zelensky. « Car il ne fait pas se tromper : cet acte d'intimidation est un message directement adressé au président ukrainien, qui, pressé par ses partenaires occidentaux, met la pression sur les oligarques. » En effet, cette semaine, le parlement doit étudier un texte de loi visant à réduire l'influence des oligarques en Ukraine, or Serhiy Chéfir, visé ce matin, est l'agent de liaison entre Zelensky et les oligarques du pays. Stéphane Siohan, Kiev, RFI.
ZK : Ça n'était pas arrivé depuis 5 ans : au Bénin, le président Patrice Talon a rencontré son prédécesseur Thomas Boni Yayi.
CP : La rencontre a eu lieu à palais présidentiel à Cotonou. Les deux rivaux politiques se sont chaleureusement salués, ils ont échangé quelques mots devant la presse, ils se sont ensuite entretenu pendant 1 heure. Thomas Boni Yayi dit avoir fait des propositions au chef de l'État notamment pour qu'il mette fin aux arrestations politiques. Le président Patrice Talon a, de son coté, exprimé son « plaisir de revoir » Thomas Boni Yayi. Les relations entre les deux hommes s'étaient pourtant nettement dégradées ces dernières années.
ZK : Diplomatie encore : le président des États-Unis s'est entretenu avec son homologue français.
CP : Joe Biden et Emmanuel Macron se sont parlés aujourd'hui par téléphone. Ils ont tous les deux promis de restaurer la confiance entre les États-Unis et la France, après la crise des sous-marins australiens. Les deux dirigeants se rencontreront en Europe, fin octobre, ils ont décidé de lancer des « consultations approfondies ». Et autre signe d'apaisement ; l'ambassadeur français aux États-Unis, Philippe Étienne retournera à Washington, la semaine prochaine.
ZK : Pendant ce temps, dans l'État américain du Texas, la loi contre l'avortement continue de faire réagir.
CP : Plus de cinquante sociétés américaines ont exprimé publiquement leur opposition à ce texte. Il s'agit d'une des lois les plus restrictives du pays, elle a été adoptée le 1er septembre. Ces entreprises se sont donc exprimées dans un texte commun. Myriam Berber.
Parmi les signataires de ce texte, on retrouve notamment les vêtements Patagonia, le transporteur Lyft, la société de conseil CapGemini, les glaces Ben& Jerry's ou bien encore les magasins Body Shop. Certaines de ces entreprises ont, même, versé de l'argent, au planning familial texan. Reste que les géants américains n'ont pas souhaité s'associer à cette déclaration. Apple, Microsoft, Facebook, Amazon et Google qui ont pris position, sur d'autres sujets de société, comme l'immigration, sont absents. Cette nouvelle loi texane, entrée en vigueur le 1er septembre, interdit d'avorter, même en cas de viol ou d'inceste, au-delà de six semaines. Elle permet, également, d'attaquer en justice un chauffeur, qui aurait conduit une femme enceinte, vers une clinique. Deux transporteurs Uber et Lyft ont, donc, promis de couvrir les frais légaux de leurs chauffeurs, qui seraient poursuivis dans le cadre de cette nouvelle loi.
ZK : Près de 19 000 migrants sont actuellement bloqués à la frontière entre la Colombie et le Panama.
CP : La majorité d'entre eux sont originaires d'Haïti. Ils se trouvent dans la localité de Necocli du coté colombien de la frontière. Ils sont des milliers depuis plusieurs semaines à tenter de rejoindre les États-Unis. Mais Washington a durcit cette semaine sa politique migratoire en renvoyant des milliers de migrants haïtiens arrivés à Del Rio au Texas.
ZK : Dans l'actualité en bref également: la Grèce annonce avoir accueilli 6 députées afghanes et leur famille.
CP : Il s'agit d'un accueil temporaire, c'est-à-dire qui ne durera pas puisque ces familles se rendront ensuite aux États-Unis. Elles ont fui l'Afghanistan, après le retour au pouvoir des talibans. La Grèce accueille actuellement 40 000 réfugiés et demandeurs d'asiles afghans. Il s'agit de la plus grande communauté de migrants dans le pays, selon le haut-commissariat aux réfugiés de l'ONU.
ZK : Dans l'ouest de la Birmanie, des milliers de personnes fuient des combats entre l'armée et des opposants à la junte au pouvoir.
CP : Les violences touchent directement les civils, des soldats ont bombardé plusieurs de leurs habitations c'est ce qu'indiquent des habitants de la région et des médias locaux, cités par l'AFP. Ces violences touchent principalement la ville de Thantlang.
ZK : En France, une association a déposé un recours devant le conseil d'État pour « le droit à mourir dans la dignité ».
CP : Il s'agit de l'association suisse « Dignitas - Vivre Dignement - Mourir Dignement », elle considère que l'interdiction de prescrire un médicament pour stopper les battements de cœur est inconstitutionnelle. L'association demande donc au conseil d'État de lever cette interdiction. Explications de Sylvie Koffi.
Comme le sujet n'avance pas au niveau du gouvernement et du parlement français, c'est donc par la voix du juridique que cette question sensible pourrait évoluer et trouver une issue favorable. En Allemagne et en Autriche notamment, cette question a récemment évoluée par la voix constitutionnelle. La Cour constitutionnelle allemande a en effet jugé que le droit de mettre fin à sa vie de manière indépendante fait partie du droit fondamental de la personnalité et de la dignité humaine. L'association Dignitas qui a déjà accompagné en Suisse 78 résidents français, saisit donc la justice pour lever les interdits. Mais la procédure reste complexe : élaborée par l'avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation Patrice Spinosi, elle passe par une requête demandant l'abrogation du décret listant les substances vénéneuses interdites à la prescription médicale et en particulier le pentobarbital. Par cette démarche l'association et son conseil espèrent que les candidats à la Présidentielle s'emparent de ce sujet.
ZK : La lave noire continue de détruire des maisons et des terres agricoles sur l'ile de Palma, dans les Canaries.
CP : Depuis l'éruption du volcan Cumbre Vieja, dimanche, une centaine d'hectares ont été ensevelis. La lave avance de 300 mètres par heure. Les habitants de la zone qui n'ont pas encore été évacués se tiennent prêt à partir puisque la lave peut dériver de son cours. C'est le cas de cette habitante Maria Luisa jointe ce matin par téléphone.
Quand on sort sur notre balcon, on entend le bruit du volcan, le ciel est gris, il pleut des cendres noires, ça me pique les yeux. Je n'aurais jamais pensé voir ça dans ma vie. Et puis c'est dangereux de respirer l'air parce que c'est plein de gaz toxiques. C'est une situation vraiment difficile et incertaine. Il y a beaucoup de gens réfugiés sur des terrains de football, des hôtels ouverts pour l'occasion. En ce moment nous sommes chez nous, mais nous ne savons pas jusqu'à quand. Pour l'instant nous n'avons pas été prévenus parce que nous ne sommes pas tout proche. Mais c'est vraiment impressionnant de voir que des communes entières ont été rasés, que le relief est complètement transformé. Et le pire c'est que la lave n'a pas encore atteint la mer, ça va très lentement maintenant.
CP : Propos recueillis par Natalia Olivares. À noter que l'écoulement de la lave et les explosions de cendres pourraient durer encore 2 mois.