Journal en français facile 26/01/2022 20h00 GMT
Anne Corpet : Vous écoutez RFI, il est 21 h à Paris. Bonsoir et bienvenu dans le Journal du français facile. Les Américains qui vivent en Ukraine devraient quitter le pays. C'est ce que déclare l'ambassade des États-Unis à Kiev. Elle pense que la menace d'une attaque russe est réelle.
Séance agitée pour le Premier ministre britannique devant le parlement. Boris Johnson est visé par une enquête policière : il a participé à des fêtes organisées à sa résidence pendant le confinement. Les parlementaires l'ont accusé de mensonge et ont réclamé sa démission.
En Syrie, les forces kurdes disent avoir repris le contrôle de la prison de Hassake. Elle avait été attaquée jeudi par des jihadistes, ils voulaient libérer leurs proches détenus. Les combats ont fait plus de 180 morts.
Le geste d'Emmanuel Macron vers la communauté de Français qui ont dû quitter l'Algérie après son indépendance. Le président français a reconnu que deux massacres avaient été commis par l'armée française contre cette population. -----
AC : L'ambassade des États-Unis à Kiev demande à ses ressortissants, aux américains qui vivent sur place, de quitter l'Ukraine. La diplomatie américaine parle d'une menace accrue d'une invasion russe. Elle estime que la situation est imprévisible. « Tout indique » que le président russe « va faire usage de la force militaire entre maintenant et mi-février », a déclaré la vice-secrétaire d'État américaine. Hier le président américain a déclaré qu'en cas d'attaque de la Russie, il pourrait punir Vladimir Poutine à titre personnel. Le Kremlin n'a évidemment pas laissé passer cette déclaration de Joe Biden. Écoutez son porte-parole Dimitri Peskov.
Ce sont des membres du Congrès et des sénateurs américains qui ne connaissent pas bien leur sujet qui parlent de geler les avoirs étrangers des dirigeants russes, leurs comptes bancaires, immobiliers. Le fait est qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent, car en Russie la loi interdit depuis longtemps aux cadres supérieurs et aux fonctionnaires de posséder des avoirs à l'étranger. Ce n'est pas douloureux, mais c'est destructif politiquement.
Ce mercredi les États-Unis ont rejeté une des principales demandes de Moscou : ils refusent de fermer la porte de l'Otan à l'Ukraine. Les Américains assurent avoir proposé une « voie diplomatique sérieuse » pour éviter une nouvelle guerre.
AC : Des nouvelles de Roch Marc Christian Kaboré, le président du Burkina Faso qui a été renversé lundi par un coup d'État. Il est bien prisonnier des militaires qui ont pris le pouvoir. Il a pu parler au téléphone à l'un de ses proches : Roch Marc Christian Kaboré a déclaré qu'il était en bonne santé et qu'il était logé dans une villa de la capitale Ouagadougou.
AC : Séance agitée pour le Premier ministre britannique devant le parlement. Boris Johnson est visé par une enquête de police : il a participé à des fêtes à sa résidence pendant le confinement. Il n'a donc violé les règles imposées aux Britanniques pour lutter contre la pandémie. Boris Johnson a dû faire face à la colère des parlementaires qui l'ont accusé de mensonge. Reportage d'Émeline Vin.
Le président de la chambre des Communes a dû rappeler les députés à l'ordre quatre fois. Quatre fois, aussi, le chef de l'opposition, Keir Starmer, a réclamé la démission de Boris Johnson, après l'ouverture d'une enquête de police au sujet des fêtes à Downing Street. « Nous assistons désormais au triste spectacle d'un Premier ministre visé par une enquête, incapable de diriger le pays, et qui refuse de faire ce qu'il faut. Et tout ça, alors que le prix de l'essence, des courses, de l'énergie monte en flèche. Vous ne comprenez vraiment pas le tort que votre comportement fait à ce pays ? » Des appels relayés entre autres par le parti nationaliste écossais. Esquivés, à chaque fois, par le Premier ministre, bruyamment soutenu sur les bancs conservateurs. « Je ne peux pas commenter. Mais ce qui se passe au gouvernement, c'est que le Royaume-Uni mène le front européen pour proposer un train de sanctions contre Vladimir Poutine pour empêcher ce qui serait une catastrophique invasion [de l'Ukraine] ». Sans oublier de vanter sa gestion de la pandémie. L'air fatigué en arrivant, le chef du gouvernement a quitté la Chambre revigoré. Émeline Vin, Londres, RFI.
AC : En Syrie, les forces kurdes disent avoir repris le contrôle de la prison de Hassake. Elle a été attaquée jeudi par des jihadistes qui voulaient libérer leurs proches détenus. Les combats ont duré 6 jours, ils ont fait plus de 180 morts. La plupart des victimes seraient des assaillants, des membres des groupes qui ont attaqué la prison, ou des détenus, anciens membres de l'État islamique. Muriel Paradon.
Les forces kurdes diffusent des images de prisonniers en train de se rendre. Une longue file d'hommes, pour la plupart en pantalon orange, vêtement porté généralement par les détenus de la prison. Les jihadistes qui ont mené l'assaut jeudi dernier pour libérer les ex-membres de l'État islamique se sont aussi rendus selon les Kurdes. Ils s'étaient retranchés ces dernières heures dans les dortoirs. Les combats menés avec l'appui de soldats Américains ont duré 6 jours. Ils ont fait beaucoup de victimes et semé la terreur dans la ville de Hassake. Des jihadistes s'étaient en effet retranchés dans des maisons, faisant fuir des milliers d'habitants. L'attaque coordonnée entre des mutins à l'intérieur de la prison et des hommes venus de l'extérieur est la plus importante menée depuis la chute de l'État islamique en 2019 en Syrie. Preuve que des cellules dormantes sont toujours actives et potentiellement dangereuses. Cette crise a aussi révélé le problème des centres de détention où sont enfermés les jihadistes, dont beaucoup d'étrangers. Des centres surpeuplés que les Kurdes ont bien du mal à les gérer. Ils réclament régulièrement le rapatriement des prisonniers dans leurs pays d'origine.
AC : Emmanuel Macron exprime la reconnaissance de l'État français aux pieds noirs, ces Français qui ont dû quitter l'Algérie au moment de son indépendance. Le président français a reconnu que deux massacres avaient été commis par l'armée française après la signature des accords d'Évian en 1962. Il a notamment rappelé ce qui s'était passé le 26 mars 1962 à Alger. Ce jour-là, des soldats ont tiré sur une foule de français qui manifestait en faveur de l'Algérie française. On écoute le président français.
Ce jour-là, les soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, moralement atteints, ont tiré sur des Français. Un massacre qui fit des dizaines de tués et des centaines de blessés. Les familles ne purent pas enterrer dignement leurs morts. Les obsèques religieuses furent interdites. Les corps convoyés directement au cimetière par camions militaires au jour et à l'heure choisi par les autorités. Le choc fut immense pour les citoyens qui se pensaient au paravent protégé par l'armée française et qui voyaient se retourner contre eux le glaive qui devait les défendre. Au sentiment d'avoir été trahi par leur propre pays s'ajoutait la crainte de n'être plus en sureté nulle part. En métropole, le drame fût passé sous silence. 60 ans après, la France reconnait cette tragédie. Et je le dis aujourd'hui haut et clair, ce massacre du 26 mars 1962 est impardonnable pour la République. Toutes les archives françaises sur cette tragédie pourront être consultées et étudiées librement.
AC : Le nombre de malades hospitalisés à cause du Covid-19 continue d'augmenter en France. Ils sont plus de 30 000. Depuis le début de l'épidémie, il y a deux ans, près de 130 000 personnes sont mortes en France à cause de ce virus.
Du football enfin, avec la Coupe d'Afrique des Nations. L'Égypte s'est qualifiée pour les quarts de finale. Elle a battu la Côte d'Ivoire, aux tirs au but et affrontera le Maroc. La rencontre aura lieu dimanche au Cameroun. Les seconds quarts de final en cours, les derniers, Mali-Guinée équatorial se jouent en ce moment même. Le score est toujours de 0-0. La mi-temps… la deuxième mi-temps vient de commencer. Vous écoutez RFI, il est bientôt 21 h 10 à Paris, c'est la fin de ce Journal du français facile. Je vous retrouverais demain à la même heure.